Era figlia d'un gran signore, la monacella
s'è fatta monaca pel gran dolor
che l'ha lasciata 'l suo primo amor
s'è fatta monaca pel gran dolor
che l'ha lasciata 'l suo primo amor.
Da quel dì che s'è fatta monaca, la monacella
scrisse 'na lettera al suo papà
ch'era malata e l'andasse a piglia'
scrisse 'na lettera al suo papà
ch'era malata e l'andasse a piglia'.
Il papà gliene scrisse un'altra, assai più bella
“Se sei malata devi sta' lì
e in quel convento tu dovrai mori'
se sei malata devi sta' lì
e in quel convento tu dovrai mori'.”
“Maledico la prima pietra di 'sto convento
e l'ingegnere che la disegnò
e il muratore che la fabbricò
e l'ingegnere che la disegnò
e il muratore che la fabbricò.
Maledico la madre, il padre, amici e parenti
li maledico i preti e i fra'
anche l'amore e chi me l'ha insegna'
li maledico i preti e i fra'
anche l'amore e chi me l'ha insegna'.”
s'è fatta monaca pel gran dolor
che l'ha lasciata 'l suo primo amor
s'è fatta monaca pel gran dolor
che l'ha lasciata 'l suo primo amor.
Da quel dì che s'è fatta monaca, la monacella
scrisse 'na lettera al suo papà
ch'era malata e l'andasse a piglia'
scrisse 'na lettera al suo papà
ch'era malata e l'andasse a piglia'.
Il papà gliene scrisse un'altra, assai più bella
“Se sei malata devi sta' lì
e in quel convento tu dovrai mori'
se sei malata devi sta' lì
e in quel convento tu dovrai mori'.”
“Maledico la prima pietra di 'sto convento
e l'ingegnere che la disegnò
e il muratore che la fabbricò
e l'ingegnere che la disegnò
e il muratore che la fabbricò.
Maledico la madre, il padre, amici e parenti
li maledico i preti e i fra'
anche l'amore e chi me l'ha insegna'
li maledico i preti e i fra'
anche l'amore e chi me l'ha insegna'.”
envoyé par Bernart Bartleby - 7/1/2016 - 09:49
Langue: français
Version française – LA MONIALE – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson italienne – La monacella – anonyme – avant 1900
Chanson populaire du dix-neuvième siècle, mais qui trouve ses origines bien avant.
Texte trouvé sur l’ Archivio delle tradizioni popolari della Maremma grossetana (Archive des traditions populaires de la Maremme grossetana), avec le commentaire suivant :
« L’histoire de la moniale par force, forcée à vivre au couvent après avoir éprouvé une déception d’amour. C’est une chanson répandue dans une grande partie de l’Italie centrale et septentrionale et connue dans beaucoup de zones de la Maremme. […] Une version très semblable à celle qui suit (surtout dans les premières strophes) a été publiée dans le livre de Marcello Conati : Chants populaires du Val d’Enza et de Val Cedra, édité à Parme en 1976, pag.193. Parmi les notes de Conati, on lit que « le noyau thématique a des origines du XVIII et même du XVIIe siècle remontant aux temps où dans les zones de petits propriétaires terriens et de métayers, la nécessité de maintenir complète l’insuffisante propriété oblige à la transmettre aux aînés et la difficulté de former la dot pour les filles célibataires, contraignait celles-ci à finir cloîtrière forcée… » Roberto Leydi, dans le dossier annexe au disque « Italie Vol. 2 - la Chanson Narrative/Spectacle Populaire » (Albatros, 1970) écrit à propos de cette chanson (intitulée « La moniale forcée » et recueillie dans le bergamasque) : « Tant le texte que la musique […] sont du dix-neuvième siècle et il n’est pas improbable que la matrice directe soit à rechercher dans le répertoire du cantastorie (trouvère, chanteur de rue, baladin), mais la composition enfonce ses racines dans un terrain antérieur. »
Au-delà du disque, la chanson se trouve – avec des variantes – dans beaucoup de traditions populaires, de la Lucanie (comme celle recueillie par Lomax et Carpitella dans les années 50) à la Lombardie (p.e dans le répertoire de Nanni Svampa et du Canzoniere populaire de la Brianza), de l’Ombrie (les Chantres d’Assise) à la Toscane et à tout le centre Italie. En particulier, on la trouve sur un disque de Betty Curtis de 1975 (« Betty Curtis Folk »), dans un de Michele L. Straniero, toujours de 1975 (« Lorsque j’étais moine… Chansons gaies, malicieuses et mordantes tirées de la tradition populaire et du vaudeville ») et dans un des Amis du Vent de Silvano Spadaccino, 1969 (« Notes populaires »).
le blog de Marco Valdo M.I.
Chanson italienne – La monacella – anonyme – avant 1900
Chanson populaire du dix-neuvième siècle, mais qui trouve ses origines bien avant.
Texte trouvé sur l’ Archivio delle tradizioni popolari della Maremma grossetana (Archive des traditions populaires de la Maremme grossetana), avec le commentaire suivant :
« L’histoire de la moniale par force, forcée à vivre au couvent après avoir éprouvé une déception d’amour. C’est une chanson répandue dans une grande partie de l’Italie centrale et septentrionale et connue dans beaucoup de zones de la Maremme. […] Une version très semblable à celle qui suit (surtout dans les premières strophes) a été publiée dans le livre de Marcello Conati : Chants populaires du Val d’Enza et de Val Cedra, édité à Parme en 1976, pag.193. Parmi les notes de Conati, on lit que « le noyau thématique a des origines du XVIII et même du XVIIe siècle remontant aux temps où dans les zones de petits propriétaires terriens et de métayers, la nécessité de maintenir complète l’insuffisante propriété oblige à la transmettre aux aînés et la difficulté de former la dot pour les filles célibataires, contraignait celles-ci à finir cloîtrière forcée… » Roberto Leydi, dans le dossier annexe au disque « Italie Vol. 2 - la Chanson Narrative/Spectacle Populaire » (Albatros, 1970) écrit à propos de cette chanson (intitulée « La moniale forcée » et recueillie dans le bergamasque) : « Tant le texte que la musique […] sont du dix-neuvième siècle et il n’est pas improbable que la matrice directe soit à rechercher dans le répertoire du cantastorie (trouvère, chanteur de rue, baladin), mais la composition enfonce ses racines dans un terrain antérieur. »
Au-delà du disque, la chanson se trouve – avec des variantes – dans beaucoup de traditions populaires, de la Lucanie (comme celle recueillie par Lomax et Carpitella dans les années 50) à la Lombardie (p.e dans le répertoire de Nanni Svampa et du Canzoniere populaire de la Brianza), de l’Ombrie (les Chantres d’Assise) à la Toscane et à tout le centre Italie. En particulier, on la trouve sur un disque de Betty Curtis de 1975 (« Betty Curtis Folk »), dans un de Michele L. Straniero, toujours de 1975 (« Lorsque j’étais moine… Chansons gaies, malicieuses et mordantes tirées de la tradition populaire et du vaudeville ») et dans un des Amis du Vent de Silvano Spadaccino, 1969 (« Notes populaires »).
le blog de Marco Valdo M.I.
LA MONIALE
La moniale était fille d’un grand seigneur,
Elle s’est cloîtrée à cause de la douleur
De l’abandon de son premier amour.
Elle s’est cloîtrée à cause de la douleur
De l’abandon de son premier amour.
Le jour où la moniale est entrée au couvent,
Elle écrivit à son papa lui disant
Qu’elle était malade et qu’il vienne la chercher.
Elle écrivit à son papa lui disant
Qu’elle était malade et qu’il vienne la chercher.
Elle reçut cette belle réponse de son papa :
« Si tu es malade, tu dois rester là
Et dans ce couvent, tu mourras.
Si tu es malade, tu dois rester là
Et dans ce couvent, tu mourras. »
« Je maudis la première pierre de cet endroit
Et l’ingénieur qui la dessina,
Et le maçon qui la fabriqua.
Et l’ingénieur qui la dessina,
Et le maçon qui la fabriqua.
Je maudis amis et parents, ma mère, mon père.
Je maudis les prêtres et les frères,
Même l’amour et qui me l’enseigna.
Je maudis les prêtres et les frères,
Même l’amour et qui me l’enseigna.
La moniale était fille d’un grand seigneur,
Elle s’est cloîtrée à cause de la douleur
De l’abandon de son premier amour.
Elle s’est cloîtrée à cause de la douleur
De l’abandon de son premier amour.
Le jour où la moniale est entrée au couvent,
Elle écrivit à son papa lui disant
Qu’elle était malade et qu’il vienne la chercher.
Elle écrivit à son papa lui disant
Qu’elle était malade et qu’il vienne la chercher.
Elle reçut cette belle réponse de son papa :
« Si tu es malade, tu dois rester là
Et dans ce couvent, tu mourras.
Si tu es malade, tu dois rester là
Et dans ce couvent, tu mourras. »
« Je maudis la première pierre de cet endroit
Et l’ingénieur qui la dessina,
Et le maçon qui la fabriqua.
Et l’ingénieur qui la dessina,
Et le maçon qui la fabriqua.
Je maudis amis et parents, ma mère, mon père.
Je maudis les prêtres et les frères,
Même l’amour et qui me l’enseigna.
Je maudis les prêtres et les frères,
Même l’amour et qui me l’enseigna.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 10/1/2016 - 17:42
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Testo trovato sull’Archivio delle tradizioni popolari della Maremma grossetana, con il seguente commento:
Oltre che nel disco succitato, la canzone si trova – con varianti – in molte tradizioni popolari, dalla Lucania (come raccolta da Lomax e Carpitella negli anni 50) alla Lombardia (p.e. nel repertorio di Nanni Svampa e del Canzoniere popolare della Brianza), dall’Umbria (vedi i Cantori di Assisi) alla Toscana e tutto il centro Italia. In particolare, la trovo in un disco di Betty Curtis del 1975 (“Betty Curtis Folk”), in uno di Michele L. Straniero, sempre del 1975 (“Quando ero monaca… Canzoni allegre, maliziose e salaci ricavate dalla tradizione popolare e dal vaudeville”) e in uno de Gli Amici del Vento di Silvano Spadaccino, 1969 (“Note popolari”).