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À la Poursuite du chômeur

Marco Valdo M.I.
Langue: français



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À la Poursuite du chômeur

Chansonchôme wallonne de langue française - La Poursuite du chômeur - Marco Valdo M.I. 2009
Parodie à partir d'une chanson de Francis Blanche /mus: Serge Soudoplatoff
intitulée Le Complexe de la Truite.


En hommage à Franz Schubert, mort lui aussi de misère.


Dans nos sociétés gangrénées par l'argent, où le cancer de l'avidité et de la cupidité a presque réussi à tuer la pensée et l'art, on croit (oh, les béates gens !) toujours que la culture est le fait de budgets, de gens dorés en tous genres...
Et de fait, la culture diffusée et vendue, celle des droits d'auteur, du copyright et autres stupidités mercantiles, cette culture telle qu'elle est épandue par les médias sur la société n'a comme but et principe de vie que le fric... Les « créations » de ces « créatifs » puent le cadavre avant même d'être achevées... Elles entretiennent avec le travail de l'artiste le même rapport qu'il y a entre la nourriture et la déjection finale.

Bien des artistes sont morts de misère (une énumération serait l'œuvre d'une vie et encore...) et parmi eux, le génial, intelligent et merveilleux Franz Schubert.
Franz Schubert avait écrit un Quintette en la majeur, D. 667 , intitulé « La Truite » ... La partition pour piano de cette malheureuse truite fut longtemps un exercice imposé aux apprentis pianistes, qui la massacraient à qui mieux mieux (si j'ose dire).

Francis Blanche qui fut, outre un sublime acteur, un comédien hors pairs, un humoriste et un parolier extraordinaire, a dû subir cette brave truite schubertienne devenue scie des familles. Il en a gardé un tel trauma qu'il en fit une parodie, qui reste un des monuments du genre.

Marco Valdo M.I., qui raffole des parodies et aime tout spécialement cette truite blanche, a refait une chansonchôme qui une fois de plus met en lumière la véritable tragédie qu'est le chômage dans cette Europe des riches...

Cette canzone s'intègre dans la suite des chansonchômes et doit être entendue comme un des nœuds de la toile que Marco Valdo M.I. tisse pour dénoncer la guerre que le libéralisme fait aux pauvres.

Comme d'autres, elle se termine aussi par le suicide du chômeur... Dans les faits, il y a des suicides de chômeurs – même si on évite d'en parler, ça fait mauvais genre, comme aux temps de Mussolini, on camouflait les désertions en annonçant aux familles que le jeune appelé était mort en héros.
Ces suicides de chômeurs découlent de la misère morale et de l'isolement où on chasse le sans-emploi, celui qui aux yeux de leur société, ne sert plus à rien. Ce suicide n'est pas toujours « biologique », il est même souvent un suicide social, une mort blanche, où l'humain devient une sorte de zombie, la proie des vampires de la télévision.

« Tissons le linceul du vieux monde... »

OsR
Ainsi parlait Marco Valdo M.I.

Pour rappel, Onem (Office National de l'Emploi) et Forem (Formation-Emploi ?) sont les administrations chargées de développer l'emploi. Pas de commentaires, svp !
Il y avait un jeune homme
Sorti tout droit de l'enseignement
Avec un beau diplôme
Il avait tout juste vingt ans.

Comme on est en Belgique
Il se présente pour un emploi
La suite est bien tragique
Il n'y avait pas d'emploi

On le convoque au Forem
Pour lui établir un contrat
Mais ça ne va pas quand même
Il n'y avait pas d'emploi

Et, pendant trois mois de suite 
Il cherche avec obstination
Mais il comprit bien vite
Que c'était une illusion.

On lui donna sa chance
Il eut droit à une formation
Et même à des vacances
Tout ça devenait bien long

Mais le Forem revint bien vite
Avec ses folles obsessions
Pour continuer la poursuite
Et le menacer d'exclusion.

Ce fut toute une affaire
Un contrôleur malin
Avertissements, menaces et galère
Et l'angoisse tous les matins.

Mais à l'instant où tout s'agite, 
Sous l'ardent aiguillon du Forem, 
Il préparait la suite, 
Sa visite à l'Onem.

Il leur dit : « Onem, Forem,
Enfin, comprenez mon émoi, 
Il faut être utile quand même
Vous devez me trouver un emploi ". 

Mais avec un air insolite, 
Le contrôleur au lieu de lui donner un emploi, 
Lui a donné la suite, 
La suite du contrat. 

C'est alors qu'il comprit bien vite, 
En lisant leurs convocations, 
Qu'ils continuaient la poursuite, 
Pour obtenir son exclusion. 

C'est fou tout ce qu'ils firent 
C'était une obsession, 
Ils mirent le chômeur au régime 
En lui supprimant l'allocation. 

Après six mois de détresse intense, 
Il ne voyait plus de solution
Il espérait une dernière chance
C'était son ultime option... 

Mais, par une journée maudite, 
Dans le vent l'orage et les éclairs 
Il mit fin à la poursuite, 
En se foutant en l'air. 
Il mit fin à la poursuite, 
En se foutant en l'air. 

envoyé par Marco Valdo M.I. - 23/4/2009 - 11:46




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