Dans tout le pays répandue,
La chasse au chômeur fait des scores
Avec des milliers d'exclus
Que la télé abrutit et endort.
Pour de très éminents experts
de ce pays que le capital dévore,
La chasse aux chômeurs est un sport
C'est le pays du roi Albert.
Tous ces chômeurs morfondus,
Roulant des pensers qu'on ignore,
Dans des tourbillons éperdus,
Voltigent, espérant encore.
Seul le néant les décore
Voyez-les, les yeux à peine ouverts,
Courir après l'emploi dès l'aurore
C'est le pays du roi Albert.
Ces exclus, par leur syndicat défendus,
Annoncent des exclus encore,
Tandis que la chasse les poursuit,
Ils fuient comme des météores.
La rosée en l'air s'évapore
Un essaim de patrons réjouis
Par dessus leur tête picore
C'est le pays du roi Albert.
Prince, il est un bois que décore
Un tas d'exclus dans la misère
qui dansent la danse de mort
C'est le pays du roi Albert.
La chasse au chômeur fait des scores
Avec des milliers d'exclus
Que la télé abrutit et endort.
Pour de très éminents experts
de ce pays que le capital dévore,
La chasse aux chômeurs est un sport
C'est le pays du roi Albert.
Tous ces chômeurs morfondus,
Roulant des pensers qu'on ignore,
Dans des tourbillons éperdus,
Voltigent, espérant encore.
Seul le néant les décore
Voyez-les, les yeux à peine ouverts,
Courir après l'emploi dès l'aurore
C'est le pays du roi Albert.
Ces exclus, par leur syndicat défendus,
Annoncent des exclus encore,
Tandis que la chasse les poursuit,
Ils fuient comme des météores.
La rosée en l'air s'évapore
Un essaim de patrons réjouis
Par dessus leur tête picore
C'est le pays du roi Albert.
Prince, il est un bois que décore
Un tas d'exclus dans la misère
qui dansent la danse de mort
C'est le pays du roi Albert.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 20/4/2009 - 21:47
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Chansonchôme wallonne de langue française – Le pays du roi Albert – Marco Valdo M.I. – 2009
Chanson de Georges Brassens (1960) – poème de Théodore de Banville (1866) - Parodie de Marco Valdo M.I. (2008)
En 1866, Étienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, surnommé le poète du bonheur, publie Le Verger du roi Louis; environ cent ans plus tard, Georges Brassens met ce texte en musique et le chante très admirablement.
L'affaire aurait pu s'arrêter là, mais quarante ans après Tonton Georges, Marco Valdo M.I. reprend texte, musique et chanson et crée ce qu'on appelle très exactement une parodie.
Entretemps, depuis Louis XI et son verger de pendus, la monarchie capétienne ont disparu, mais dans un petit pays composite et voisin, une monarchie, achetée d'occasion aux Anglais, a été installée et de fil en aiguille, de père en fils, nous en sommes à Albert regnans. En clair, si nous ne sommes plus dans le Verger du roi Louis, nous sommes dans le pays du roi Albert. D'où, le titre de la chanson.
Et s'il n'y a plus de pendus (quoique... il arrive que des chômeurs se pendent; on ne les y force pas, mais on les y pousse par la désespérance), il y a maintenant les exclus qu'on repousse dans la misère. Oh, pas seulement la misère matérielle, celle-là est encore la plus supportable; mais dans la misère morale, née de cet apartheid social qui les frappe sans bruit, sans mots, d'un pas feutré.
Ceux qui ont de la richesse – les tenants du système et leurs larbins : d'un côté, ceux qui n'en ont pas : au trou !
L'affaire n'est pas difficile à comprendre pour qui veut regarder les faits.
Tout simplement, les exclus désespèrent au pays du roi Albert.
On pardonnera donc à Marco Valdo M.I. d'avoir caviardé ce grand moment de la chanson française, mais cette misère-là, cette misère rampante et camouflée, il ne pouvait plus la supporter et il ne voulait plus la taire.
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.