Tout, tout, tout, mais pas ça !
Pas le fascisme, pas le fascisme !
J'avais tout juste vingt ans
Je quittais ma Sardaigne d'enfant
Le fascisme m'appelait comme çà
Au service de la patrie, du fascisme
Et de son empire de mille ans.
Service militaire, évidemment
Sans enthousiasme, c'est évident.
Direction : Turin – caserne : Trentième régiment
Rivoli Torinese - le temps de prêter serment
Serment forcé, c'est évident
Bon pour l'abattoir, évidemment
Je sens encore la honte, maintenant.
Tout, tout, tout, mais pas ça !
Pas le fascisme, pas le fascisme !
Turin – Sestrière
Là-bas sur la frontière
On était tous militaires.
Mais pas tous des faschos.
En montagne, on creusait des tranchées.
Pour l'offensive, c'est rigolo !
Ainsi, je connus d'autres Italiens dégoûtés
De ce régime idiot et de l'Impero romano.
Pour roi et fascistes, le moment était arrivé
De conquérir l'étranger et toute la Méditerranée
Pour lui, la couronne était trop petite,
Pour eux, il n'y avait plus de limites !
Tout, tout, tout, mais pas ça !
Pas le fascisme, pas le fascisme !
Il devenait temps de m'en aller
Fuir, là-bas, fuir, à l'étranger
Au Pays de Baudelaire et de Rimbaud
Fuir l'Italie, son régime et son tyran idiots !
Je pensais, je préparais ma fuite mentalement
Les risques étaient mortels, évidemment
Déserteur : je serais fusillé !
Mais je ne pouvais plus le supporter.
Le fascisme puait trop, c'était un mal graisseux
Il noyait les gens dans un monde haineux.
Sa rhétorique et ses mensonges m'avaient indisposé :
Il avait dépassé les limites de l'humanité.
Tout, tout, tout, mais pas ça !
Pas le fascisme, pas le fascisme !
Tout, tout, tout, mais pas ça !
Pas le fascisme, pas le fascisme !
Pas le fascisme, pas le fascisme !
J'avais tout juste vingt ans
Je quittais ma Sardaigne d'enfant
Le fascisme m'appelait comme çà
Au service de la patrie, du fascisme
Et de son empire de mille ans.
Service militaire, évidemment
Sans enthousiasme, c'est évident.
Direction : Turin – caserne : Trentième régiment
Rivoli Torinese - le temps de prêter serment
Serment forcé, c'est évident
Bon pour l'abattoir, évidemment
Je sens encore la honte, maintenant.
Tout, tout, tout, mais pas ça !
Pas le fascisme, pas le fascisme !
Turin – Sestrière
Là-bas sur la frontière
On était tous militaires.
Mais pas tous des faschos.
En montagne, on creusait des tranchées.
Pour l'offensive, c'est rigolo !
Ainsi, je connus d'autres Italiens dégoûtés
De ce régime idiot et de l'Impero romano.
Pour roi et fascistes, le moment était arrivé
De conquérir l'étranger et toute la Méditerranée
Pour lui, la couronne était trop petite,
Pour eux, il n'y avait plus de limites !
Tout, tout, tout, mais pas ça !
Pas le fascisme, pas le fascisme !
Il devenait temps de m'en aller
Fuir, là-bas, fuir, à l'étranger
Au Pays de Baudelaire et de Rimbaud
Fuir l'Italie, son régime et son tyran idiots !
Je pensais, je préparais ma fuite mentalement
Les risques étaient mortels, évidemment
Déserteur : je serais fusillé !
Mais je ne pouvais plus le supporter.
Le fascisme puait trop, c'était un mal graisseux
Il noyait les gens dans un monde haineux.
Sa rhétorique et ses mensonges m'avaient indisposé :
Il avait dépassé les limites de l'humanité.
Tout, tout, tout, mais pas ça !
Pas le fascisme, pas le fascisme !
Tout, tout, tout, mais pas ça !
Pas le fascisme, pas le fascisme !
envoyé par Marco Valdo M.I. - 4/3/2009 - 16:04
Une petite erreur de frappe a fait d'Italo Balbo (1896-1940) , aviateur et ras du fascisme un improbable Baldo, auprès duquel on présente des excuses pour cette horrible confusion. Cela dit, l'aviation du hiérarque n'a même pas pu intercepter le "Vol d'Icare" de De Bosis, le soir du 3 octobre 1931, « an IX de l’Ère fasciste ».
Comble d'ironie, Balbo finira en l'air suite à une (apparente) erreur de tir de la défense anti-aérienne italienne à Tobrouk en 1940.
Comble d'ironie, Balbo finira en l'air suite à une (apparente) erreur de tir de la défense anti-aérienne italienne à Tobrouk en 1940.
Marco Valdo M.I. - 4/3/2009 - 17:22
×
Paroles et musique par Marco Valdo M.I.
Testo e musica di Marco Valdo M.I.
(19 septembre 1943 - Suite en plusieurs tableaux.)
Fuir, là-bas, fuir ! est la quinzième étape d'un cycle de chansons qui raconte l'histoire d'un jeune Italien qui déserta pour ne pas servir le fascisme; réfugié en France, il fut rendu par les pétainistes aux sbires du régime, emprisonné. Les étapes ultérieures de ce tour d'Italie un peu particulier se prolongent en Allemagne et racontent la suite de l'aventure qui se terminera à Dachau.
Comme on le découvrira ici, ces canzones racontent l'histoire d'un homme, aujourd'hui âgé de 88 ans, mais encore plein de vie, qui habite quelque part loin de l'Italie dans le Limbourg près de la frontière hollandaise, en pays flamand. Il s'appelle encore et toujours Joseph Porcu (en Italie, Giuseppe), il est né en Sardaigne et connut une vie passablement agitée. Il connaît et suit avec attention ce Giro d'Italia, ce cycle de chansons et il espère que la mémoire qu'il transmet ainsi pourra permettre de mieux résister à tout retour de la bête immonde (encore qu'actuellement en Italie...) et inciter les gens à tout faire pour créer enfin ce monde de justice (sociale) et de liberté pour lequel sont morts tant de résistants.
Ora e sempre : Resistenza !
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
Voici venu le temps du service militaire. Le pays fasciste appelait sous les drapeaux; il s'agissait – on le verra – de préparer l'offensive en creusant des tranchées en haut des montagnes. C'est rigolo ! Très pratique pour les offensives, les tranchées ! Il fallait conquérir le monde, créer l'empire, avec l'aviation de Balbo, même le ciel n'avait plus de limites. Le Vol d'Icare était prémonition... Tout ce beau monde a fini par tomber, par sombrer... L'Impero voulait s'étendre à la Méditerranée, au monde entier, son guide suprême l'avait promis. Mais la monarchie était bâtie du sable. Gaudeamus ! Réjouissons-nous ! Cependant, au point où on en est dans l'histoire de Joseph (qu'il faudra mettre en parallèle avec celle qu'écrivit Thomas Mann), le Roi, les fascistes et la honte sont encore là et le pire est encore à venir.
Fuir, là-bas, fuir !
C'est bien évidemment plus qu'une allusion à Mallarmé et à sa Brise marine.
« Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe ... »
Rien et surtout pas le chœur des sirènes fascistes ne retiendra le jeune homme dans l'étouffoir... Fuir, là-bas, fuir ! Pour pouvoir enfin respirer, respirer en liberté !
Ainsi peut-on résumer le sentiment profond de tous ceux qui ne pouvaient – tel Carlo Levi, par exemple – ne pouvaient plus sentir le fascisme tellement il suintait la honte, tellement il puait la mort.
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
Giro d'Italia - Chanson du départ - Dachau Express - Réception chez les Nazis - La grande esplanade - Neuf – barre – Vingt-deux = 9/22 - Clapsabot - Kochler et Schnock - La fête chez les kapos - Les pas perdus - Juste un survivant - La secrétaire - Contrôle Poux - Une enfance sarde - Fuir, là-bas, fuir ! - Je suis un déserteur - Le fils ressuscité - Le Procès - Promenade sur la Lagerstrasse - Expérimentations agricoles - Que nenni ! T'en as menti ! - Typhus Walzer - Une sorte de bonheur - Joseph est toujours là
Dachau Express (In italiano) (traduzione di Riccardo Venturi)