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Complainte de la mère de Roussel

Camerata corale La Grangia
Langue: français



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(Camerata corale La Grangia)
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(anonyme)


[1728]
Autore anonimo

Nelle valli valdesi le complaintes sono molte e spesso dedicate ai predicatori (i cosiddetti “barba”) arrestati, imprigionati, giustiziati dalle autorità cattoliche: la “Chanson de Durand” è dedicata a Pierre Durand de Vivarès, giustiziato a Montpellier il 30 ottobre 1728; la “Complainte du pasteur Louis Ranc” parla del suo arresto e della sua esecuzione a Die nel 1745, a soli 26 anni; la “Complainte de Jacques Roger” racconta del restauratore del protestantesimo in Delfinato, ucciso a Grenoble nel 1745; le diverse complainte su Matthieu Majal Des Ubas, ucciso a Montpellier nel 1746; la “Complainte sur la prise de Benezet” (François Benezet, giustiziato a Montpellier nel 1752); la “Complainte sur la prise de Lafage” (François Tessier, detto Lafage, assassinato a Montpellier nel 1754)… La strage si consumò in diversi decenni, a partire da quel nefasto 1685, anno in cui Luigi XIV abolì la libertà religiosa concessa da suo nonno Enrico IV. Circa trecentomila ugonotti (così erano chiamati i riformati in Francia) fuggirono verso terre più ospitali (Ginevra e cantoni svizzeri, Germania, Paesi Bassi,…); altri rimasero abiurando formalmente la loro fede, ma continuando a riunirsi per la preghiera e l’ascolto dei predicatori, i“barba”, in luoghi segreti, all’aperto, chiamati “désert”. A volte queste rischiose riunioni venivano scoperte, spesso a causa di qualche traditore prezzolato, e i “barba” venivano arrestati e poi spesso condotti al patibolo…

Di tutte le complaintes dedicate alle figure dei “barba” la più diffusa e famosa, in Francia come anche nelle valli valdesi piemontesi, è quella nota come “Complainte de la mère de Roussel”. Alexandre Roussel, classe 1700, era un giovane predicatore quando fu arrestato ad Aulas (Languedoc) con l’imputazione di aver propagato l’Evangelo nella regione della Cévenne, in spregio all’espressa proibizione del re; condotto a Montpellier, fu processato ed impiccato in piazza il 30 novembre 1728. La canzone descrive il dolore della madre del pastore condannato, il suo disperato tentativo di ottenere la salvezza del figlio attraverso la mediazione del duca d’Uzès, il fermo rifiuto del pastore imprigionato alla richiesta di abiurare ed il suo estremo saluto alla madre addolorata.

Testo e melodia di questa complainte (che, come tutte le altre, avevano una diffusione soltanto orale) appaiono per la prima volta sul volume “Piedmont” di Estella Canziani (pittrice e viaggiatrice inglese) edito nel 1913 a Londra.

Fonte: “Complaintes”, di Daniele Tron, su “La Beidana”, periodico di cultura e storia nelle valli valdesi, n.63, novembre 2008.

Il testo della complainte è tratto dal disco “Omaggio ala cultura valdese” della Camerata corale La Grangia di Torino (1989)
Ecoutez donc la complainte
De la mère de Roussel
Qui ressemble à la complainte
Que fit autrefois Rachel.
Cette mère désolée
Touts ses pleurs sont superflus:
Ne peut être consolée
De son enfant, qui n’est plus.

Mais la crouaté d’Hérode
Cause celle de Rachel
Et celle de Babilone
De la mère de Roussel.
Hérode croyant de perdre
Le Sauveur Dieu tout-puissant
Et en France et dans Babilone
Sont les lits de ces enfants.

Hérode et Babilone
Ne viendront jamais à bout,
Car Celui qui est sul le Trône
Dans le ciel gouverne tout:
Que punira Babilone
Des enfants les meurtriers
Comme il fit à Hérode
Qui fut rongé par les vers.

Lisez dans la Sainte Histoire
Vous trouverez que tous ceux
Qui des meurtriers ont fléchi la gloire
Des enfants du Roi des cieux
Avant de finir leur course
Ils ont déploré leur sort:
Témoin soit Antiochus
Et Nabucodonosor.

5-8 (Des strophes incomplètes dans les quelles la mère supplie le geôlier)

Mais venons a cette veuve,
Le sujet de ma chanson.
Ses soupirs n’ont point de trêve.
Elle en a bien raison:
Car cette bonne chrétienne
N’avait qu’un garçon
Qui prêchait dans les Cevennes
On l’arrêta au Vigan.

“Roussel, voici votre mère,
Qui est ici dans ces lieux:
Avec votre beau-frère
Vous font ses derniers adieux”
Jamais la Samaritaine
N’avait versé tant de pleurs,
Ni même la Madeleine
Aux pieds de son Sauveur.

“Mon fils, j’aurais a vous dire
De la part de Duc d’Usèz
Qu’il voulait au Roi écrire
Avant qu’on fit le procès.
C’est pour avoir votre grâce,
Mais sous la condition
Que vous fassiez volteface
à la vraie religion.

Mais il vaut mieux que tu meures!”,
Dit la mère de Roussel,
“et de changer de demeure
D’aller de la terre au ciel,
Que de rester sul la terre
Et faire profession
D’une vie contraire
à la vraie religion”

“Si j’avais cent mille vies
Je les sacrifierais!
De bon coeur je remercie
Monsieur le Duc d’Usèz,
Qui voulait au Roi écrire
Pour la grâce de Roussel:
Roussel à rien n’aspire
Qu’à s’en aller dans le ciel.

“Adieu donc, ma très chère mère!”
“Adieu donc, mon très cher Roussel!
Tu me quitte sur la terre
Et tu t’en vas dan le ciel”
“Je vous quitte donc, ma mère,
Dedans ce terrestre lieu:
Je me vais voir mon cher père
Dans le royaume des cieux.

Adieu, mon très cher beau-frère;
Je vous prie d’avoir soin
De ma chère et tendre mère
L’assister en ses besoins.
Allez-vous-en avec elle
Et usez votre séjour
Car à la vie eternelle
Nous nous reverrons un jour.”

envoyé par Alessandro - 23/1/2009 - 09:20




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