Hymne

Si tratta di una traduzione “composita”. Per la prima strofa (e per i versi finali, che ne sono già tratti nell'originale) ho utilizzato la versione tradizionale dei Moorsoldaten, il “Canto dei deportati” (o “Sul suolo desolato”). Per il resto ho proceduto quando possibile in rima e nello stile tradizionale del canto italiano, con un voluto eco dantesco (“libertà ch'è sì cara”...). La versione si allontana qua e là un po' dall'originale, ma è cantabile sul motivo dei "Moorsoldaten". [RV]

À la fin de 1944, au camp de concentration de Sachsenhausen, les prisonniers tentèrent d'écrire un hymne international des camps. Le musique et la première strophe furent reprises du premier et plus fameux hymne d'un lager : Die Moorsoldaten, écrit en 1933 dans le camp de Börgermoor par Rudi Goguel sur des paroles de Johan Esser et Wolfgang Langhoff; dans cette première strophe on énonçait les terribles conditions de tous les camps nazis. La seconde, la troisième et la quatrième strophes furent écrites par Aleksander Kulisiewicz dans sa langue maternelle, le polonais et puis, en tchèque, en français et en russe. Les derniers vers sont en italien et proviennent du Chant des Déportés (connu comme Sul Suolo desolato), qui est la version italienne traditionnelle de Moorsoldaten. Quant à ce que raconte le livret de l'album Folksways de Peter Worstman (aussi indiqué par Kulisiewicz), c'est vrai en partie; en réalité, la version italienne de Moorsoldaten fut écrite et fut diffusée clandestinement par des déportés italiens anonymes dans divers camps allemands et seulement communiquée après la guerre par la prisonnière italienne Maria Montuoro, survivante du camp de Ravensbrück, qui la connaissait de mémoire.

Dans l'hymne on nomme un grand nombre de camps pour montrer combien vaste fut le projet du système esclavagiste nazi.

Dans le rare vidéo joint à cette page, Aleksander Kulisiewicz chante la chanson au festival de Waldeck, en DDR, en 1967. Il la chante dans toutes les langues, que du reste il connaissait à la perfection. Il l'introduit en allemand et en allemand aussi est la conclusion finale où il traduit en allemand les vers italiens de Maria Montuoro. Kulisiewicz a déclaré : « J'ai survécu à l'époque nazie, mais du camp je ne suis jamais sorti. » (R.V.)

Il s'agit d'une version composite. Pour la première strophe ( et pour les vers finaux, qui se trouvent déjà dans l'original) j'ai utilisé la version traditionnelle de Moorsoldaten, le « Chant des déportés » - - italien - « Sul suolo desolato »). Pour le reste, j'ai rimé quand c'était possible et dans le style traditionnel du chant italien, en cherchant un écho dantien (« liberté qui est si chère... »). La version s'éloigne ça et là un peu de l'original, mais elle est chantable sur l'air de Moorsoldaten. [R.V.]