Il y a beaucoup de monde sur la rue Pierre Charron
Il est deux heures du mat', le braquage a foiré,
J'ai une balle dans le ventre une autre dans le poumon,
J'ai vécu à Sarcelles, j'crève aux Champs-Élysées.
Je vois la France entière du fond de mes ténèbres,
les charognards sont l'à, la mort ne vient pas seul.
J'ai la connerie humaine, comme oraison funèbre,
le regard des curieux comme unique linceul.
C'est bien fait pour ta gueule, tu n'est qu'un p'tit salaud,
on port'ra pas le deuil, c'est bien fait pour ta peau.
Le boulanger du coin a quitté ses fourneaux
pour s'en venir cracher sur mon corps déjà froid.
Il dit:"J'suis pas raciste,mais quand même les bicots,
chaque fois qui a un sale coup,ben y faut qu'il en soient".
"Moi monsieur j'vous signale, que j'ai fais l'Indochine".
Dit un ancien para à quelques arrivistes.
"Ces mec c'est d'la racaille, c'est pire que des viêt-minh.
Faut les descendre d'abord et discuter ensuite".
C'est bien fait pour ta gueule, tu n'est qu'un p'tit salaud,
on port'ra pas le deuil, c'est bien fait pour ta peau.
Les zonards qui sont là vont s'faire lyncher sûr'ment,
s'ils continuent à dire que les flics assassinent,
qu'on est un être humain même si on est truand
et que ma mise à mort n'a rien de légitime.
"Et s'il prenait ta mère, comme otage, ou ton frère?"
Dit un père, béret Basque, à un jeune blouson d'cuir.
"Et si c'était ton fils qui était couché par terre
Le nez dans sa misère? "Répond l'jeune pour finir.
C'est bien fait pour ta gueule, tu n'est qu'un p'tit salaud,
on port'ra pas le deuil, c'est bien fait pour ta peau.
Mais monsieur blanc cassis continue son délire.
Convaincu que déjà, mon âme est chez le diable,
que ma mort fut trop douce, que je méritais pire.
J'espère bien qu'en enfer, je r'trouvai ces minables.
Je n'suis pas un héros, j'ai eu c'que j'méritais.
Je ne suis pas à plaindre, j'ai presque de la chance.
Quand je pense à mon pote qui lui n'est que blessé,
il va finir ses jours à l'ombre d'une potence.
C'est bien fait pour ta gueule, tu n'est qu'un p'tit salaud,
on port'ra pas le deuil, c'est bien fait pour ta peau.
Elle n'a pas dix-sept ans cette fille qui pleure,
en pensant qu'à ses pieds,il y a un homme mort.
Qu'il soit flic ou truand, elle s'en fout, sa pudeur.
Comme ses quelques larmes me réchauffent le corps.
Il y a beaucoup de monde sur la rue Pierre Charron.
Il est deux heures du mat`, mon sang coule au ruisseau.
C'est le sang d'un voyou qui rêvait de millions,
j'ai des millions d'étoiles au fond de mon caveau.
J'ai des millions d'étoiles au fond de mon caveau.
Il est deux heures du mat', le braquage a foiré,
J'ai une balle dans le ventre une autre dans le poumon,
J'ai vécu à Sarcelles, j'crève aux Champs-Élysées.
Je vois la France entière du fond de mes ténèbres,
les charognards sont l'à, la mort ne vient pas seul.
J'ai la connerie humaine, comme oraison funèbre,
le regard des curieux comme unique linceul.
C'est bien fait pour ta gueule, tu n'est qu'un p'tit salaud,
on port'ra pas le deuil, c'est bien fait pour ta peau.
Le boulanger du coin a quitté ses fourneaux
pour s'en venir cracher sur mon corps déjà froid.
Il dit:"J'suis pas raciste,mais quand même les bicots,
chaque fois qui a un sale coup,ben y faut qu'il en soient".
"Moi monsieur j'vous signale, que j'ai fais l'Indochine".
Dit un ancien para à quelques arrivistes.
"Ces mec c'est d'la racaille, c'est pire que des viêt-minh.
Faut les descendre d'abord et discuter ensuite".
C'est bien fait pour ta gueule, tu n'est qu'un p'tit salaud,
on port'ra pas le deuil, c'est bien fait pour ta peau.
Les zonards qui sont là vont s'faire lyncher sûr'ment,
s'ils continuent à dire que les flics assassinent,
qu'on est un être humain même si on est truand
et que ma mise à mort n'a rien de légitime.
"Et s'il prenait ta mère, comme otage, ou ton frère?"
Dit un père, béret Basque, à un jeune blouson d'cuir.
"Et si c'était ton fils qui était couché par terre
Le nez dans sa misère? "Répond l'jeune pour finir.
C'est bien fait pour ta gueule, tu n'est qu'un p'tit salaud,
on port'ra pas le deuil, c'est bien fait pour ta peau.
Mais monsieur blanc cassis continue son délire.
Convaincu que déjà, mon âme est chez le diable,
que ma mort fut trop douce, que je méritais pire.
J'espère bien qu'en enfer, je r'trouvai ces minables.
Je n'suis pas un héros, j'ai eu c'que j'méritais.
Je ne suis pas à plaindre, j'ai presque de la chance.
Quand je pense à mon pote qui lui n'est que blessé,
il va finir ses jours à l'ombre d'une potence.
C'est bien fait pour ta gueule, tu n'est qu'un p'tit salaud,
on port'ra pas le deuil, c'est bien fait pour ta peau.
Elle n'a pas dix-sept ans cette fille qui pleure,
en pensant qu'à ses pieds,il y a un homme mort.
Qu'il soit flic ou truand, elle s'en fout, sa pudeur.
Comme ses quelques larmes me réchauffent le corps.
Il y a beaucoup de monde sur la rue Pierre Charron.
Il est deux heures du mat`, mon sang coule au ruisseau.
C'est le sang d'un voyou qui rêvait de millions,
j'ai des millions d'étoiles au fond de mon caveau.
J'ai des millions d'étoiles au fond de mon caveau.
Langue: italien
GLI AVVOLTOI
C'è un sacco di gente nella rue Pierre Charron,
le due del mattino, la rapina è andata a puttane
ho una pallottola in pancia e un'altra in un polmone.
Ho vissuto a Sarcelles [*], crepo sugli Champs-Élysées.
Vedo tutta la Francia dal fondo delle mie tenebre,
gli avvoltoi sono là, la morte non viene da sola.
Ho la stronzaggine umana come orazione funebre,
lo sguardo dei curiosi come mio solo sudario.
Ben ti sta, brutto stronzo, non sei che un delinquentello,
non si porterà il lutto, han fatto bene a farti la pelle.
Il fornaio dell'angolo ha lasciato i suoi forni
per venire a sputare sul mio corpo già freddo.
Dice: "Non sono razzista, ma comunque 'sti marocchini
ogni volta che ne fanno una, è bene ci restino secchi".
"Io, signore, le dico che ho fatto la guerra d'Indocina",
dice un vecchio parà a qualche arrivista.
"Questo qui è una canaglia, è peggio dei viet-minh.
Meglio stenderli prima, e poi discutere".
Ben ti sta, brutto stronzo, non sei che un delinquentello,
non si porterà il lutto, han fatto bene a farti la pelle.
Quegli straccioni di periferia che son là si faranno di certo linciare
se continuano a dire che gli sbirri sono degli assassini,
che uno è un essere umano anche se è un malvivente
e che la sua condanna a morte non è per niente legittima.
"E se prendesse tua madre in ostaggio, o tuo fratello?",
dice un vecchio col basco a un ragazzo in giaccone in pelle.
"E se fosse tuo figlio, quello lì steso per terra,
col naso dentro la sua sventura?", risponde il ragazzo per finirla lì.
Ben ti sta, brutto stronzo, non sei che un delinquentello,
non si porterà il lutto, han fatto bene a farti la pelle.
Ma quel brav'uomo [**] continua il suo delirio.
Convinto che la mia anima sia già all'inferno,
che son morto troppo bene, che meritavo di peggio.
Spero tanto che all'inferno ritroverò questi idioti.
Non sono un eroe, ho avuto quel che meritavo.
Non sono da compatire, ho avuto quasi fortuna.
Quando penso al mio compagno che, lui, è solo ferito,
e che finirà i suoi giorni all'ombra della forca. [***]
Ben ti sta, brutto stronzo, non sei che un delinquentello,
non si porterà il lutto, han fatto bene a farti la pelle.
Non deve avere neanche diciassett'anni, 'sta ragazzina che piange
pensando che, ai suoi piedi, c'è un uomo morto.
Che sia uno sbirro o un delinquente, se ne sbatte, quel pudore
E quelle poche lacrime mi scaldano tanto addosso.
C'è un sacco di gente nella rue Pierre Charron.
Le due del mattino, il sangue mi cola nel rigagnolo.
È il sangue di una canaglia che sognava i milioni,
ho milioni di stelle in fondo alla mia tomba,
ho milioni di stelle in fondo alla mia tomba.
C'è un sacco di gente nella rue Pierre Charron,
le due del mattino, la rapina è andata a puttane
ho una pallottola in pancia e un'altra in un polmone.
Ho vissuto a Sarcelles [*], crepo sugli Champs-Élysées.
Vedo tutta la Francia dal fondo delle mie tenebre,
gli avvoltoi sono là, la morte non viene da sola.
Ho la stronzaggine umana come orazione funebre,
lo sguardo dei curiosi come mio solo sudario.
Ben ti sta, brutto stronzo, non sei che un delinquentello,
non si porterà il lutto, han fatto bene a farti la pelle.
Il fornaio dell'angolo ha lasciato i suoi forni
per venire a sputare sul mio corpo già freddo.
Dice: "Non sono razzista, ma comunque 'sti marocchini
ogni volta che ne fanno una, è bene ci restino secchi".
"Io, signore, le dico che ho fatto la guerra d'Indocina",
dice un vecchio parà a qualche arrivista.
"Questo qui è una canaglia, è peggio dei viet-minh.
Meglio stenderli prima, e poi discutere".
Ben ti sta, brutto stronzo, non sei che un delinquentello,
non si porterà il lutto, han fatto bene a farti la pelle.
Quegli straccioni di periferia che son là si faranno di certo linciare
se continuano a dire che gli sbirri sono degli assassini,
che uno è un essere umano anche se è un malvivente
e che la sua condanna a morte non è per niente legittima.
"E se prendesse tua madre in ostaggio, o tuo fratello?",
dice un vecchio col basco a un ragazzo in giaccone in pelle.
"E se fosse tuo figlio, quello lì steso per terra,
col naso dentro la sua sventura?", risponde il ragazzo per finirla lì.
Ben ti sta, brutto stronzo, non sei che un delinquentello,
non si porterà il lutto, han fatto bene a farti la pelle.
Ma quel brav'uomo [**] continua il suo delirio.
Convinto che la mia anima sia già all'inferno,
che son morto troppo bene, che meritavo di peggio.
Spero tanto che all'inferno ritroverò questi idioti.
Non sono un eroe, ho avuto quel che meritavo.
Non sono da compatire, ho avuto quasi fortuna.
Quando penso al mio compagno che, lui, è solo ferito,
e che finirà i suoi giorni all'ombra della forca. [***]
Ben ti sta, brutto stronzo, non sei che un delinquentello,
non si porterà il lutto, han fatto bene a farti la pelle.
Non deve avere neanche diciassett'anni, 'sta ragazzina che piange
pensando che, ai suoi piedi, c'è un uomo morto.
Che sia uno sbirro o un delinquente, se ne sbatte, quel pudore
E quelle poche lacrime mi scaldano tanto addosso.
C'è un sacco di gente nella rue Pierre Charron.
Le due del mattino, il sangue mi cola nel rigagnolo.
È il sangue di una canaglia che sognava i milioni,
ho milioni di stelle in fondo alla mia tomba,
ho milioni di stelle in fondo alla mia tomba.
NOTE ALLA TRADUZIONE
[*] Città dormitorio della banlieue parigina.
[**] Arrendendomi per una traduzione che renda minimamente l'idea, dico solo che "monsieur blanc cassis" è un'espressione che vuole indicare un tipico vecchietto francese "benpensante" che la domenica, al caffé, va a bersi un "blanc cassis" (un tipico aperitivo, detto anche "kir", a base di vino bianco e succo di ribes nero). Potremmo dire il classico "signor Rossi" che fa il regalino ai nipotini, dice che non c'è più religione, guarda "Domenica In" e vota Fronte Nazionale perché ci vuole ordine e disciplina.
[***] All'epoca in cui è stata scritta la canzone in Francia era ancora in vigore la pena di morte. Fu abolita definitivamente nel 1981 da François Mitterrand, grazie anche all'opera dell'avvocato Robert Badinter.
[*] Città dormitorio della banlieue parigina.
[**] Arrendendomi per una traduzione che renda minimamente l'idea, dico solo che "monsieur blanc cassis" è un'espressione che vuole indicare un tipico vecchietto francese "benpensante" che la domenica, al caffé, va a bersi un "blanc cassis" (un tipico aperitivo, detto anche "kir", a base di vino bianco e succo di ribes nero). Potremmo dire il classico "signor Rossi" che fa il regalino ai nipotini, dice che non c'è più religione, guarda "Domenica In" e vota Fronte Nazionale perché ci vuole ordine e disciplina.
[***] All'epoca in cui è stata scritta la canzone in Francia era ancora in vigore la pena di morte. Fu abolita definitivamente nel 1981 da François Mitterrand, grazie anche all'opera dell'avvocato Robert Badinter.
Langue: italien
TOLLERANZA ZERO
Le tre del pomeriggio, Monte Napoleone
ho troppo gente intorno per esser solo un uomo
ho un buco nella pancia e un altro nel polmone
son vissuto a Lambrate e crepo in piazza Duomo
Vedo l'Italia intera che viene a far cordone
mentre il mio sangue gela e già cala il sipario
ho solo sguardi ostili come estrema unzione
e l'idiozia comune come unico sudario
Sei solo un farabutto te lo sei meritato
non porteremo il lutto, sei solo un disperato
Il bottegaio in fondo ha mollato il bancone
per vomitar sentenze sul mio sangue gelato
"Io non sono razzista" dice "ma quest'emigrazione
dove ci son stranieri ci sta sempre un reato"
"Signori, io son stato sul fronte d'Albania"
sbraita un vecchio stronzo che è arrivato adesso
"Parlare coi selvaggi è solo una pazzia
bisogna sparar prima e poi buttarli nel cesso"
Son solo farabutti, se lo son meritato
c'è da spararli tutti, non da sprecare il fiato
Ci son due punkabbestia che rischiano il linciaggio
continuando a dire la polizia assassina
che siamo esseri umani, che lo Stato è il selvaggio
che è una condanna a morte questa carneficina
"E se fosse tua madre ad esser derubata?"
dice un impiegato, buon padre di famiglia,
"E se fosse tuo figlio sdraiato sul selciato
se a essere sparata ci fosse lì tua figlia?"
Non solo farabutti, non solo disgraziati
possiamo essere tutti, per strada, lì, sparati
E il signor mangiapolenta sta ancora lì a sbroccare
dicendo che la morte che ho avuto è troppo poco
che sono fortunato di stare lì a crepare
se all'inferno lo incontro gli insegnerò un bel gioco
Non son certo un eroe e non mi piango addosso
se penso al mio compagno che lui è solo ferito
io quasi preferisco il mio futuro fosso
ai giorni tutti uguali di chi sta incarcerato
Ma è solo un farabutto, se lo è pur meritato
se si è giocato tutto è proprio un disperato
Avrà diciassette anni questa ragazza in pianti
che vede steso a terra soltanto un uomo morto
e che sia degli sbirri o che sia dei briganti
come se qualche pianto mi desse riconforto
Le tre del pomeriggio, Monte Napoleone
il sangue scorre a fiumi e intanto io mi gelo
qui giace il mio bisogno di aver qualche milione
ho milioni di stelle in fondo a questo cielo
Le tre del pomeriggio, Monte Napoleone
ho troppo gente intorno per esser solo un uomo
ho un buco nella pancia e un altro nel polmone
son vissuto a Lambrate e crepo in piazza Duomo
Vedo l'Italia intera che viene a far cordone
mentre il mio sangue gela e già cala il sipario
ho solo sguardi ostili come estrema unzione
e l'idiozia comune come unico sudario
Sei solo un farabutto te lo sei meritato
non porteremo il lutto, sei solo un disperato
Il bottegaio in fondo ha mollato il bancone
per vomitar sentenze sul mio sangue gelato
"Io non sono razzista" dice "ma quest'emigrazione
dove ci son stranieri ci sta sempre un reato"
"Signori, io son stato sul fronte d'Albania"
sbraita un vecchio stronzo che è arrivato adesso
"Parlare coi selvaggi è solo una pazzia
bisogna sparar prima e poi buttarli nel cesso"
Son solo farabutti, se lo son meritato
c'è da spararli tutti, non da sprecare il fiato
Ci son due punkabbestia che rischiano il linciaggio
continuando a dire la polizia assassina
che siamo esseri umani, che lo Stato è il selvaggio
che è una condanna a morte questa carneficina
"E se fosse tua madre ad esser derubata?"
dice un impiegato, buon padre di famiglia,
"E se fosse tuo figlio sdraiato sul selciato
se a essere sparata ci fosse lì tua figlia?"
Non solo farabutti, non solo disgraziati
possiamo essere tutti, per strada, lì, sparati
E il signor mangiapolenta sta ancora lì a sbroccare
dicendo che la morte che ho avuto è troppo poco
che sono fortunato di stare lì a crepare
se all'inferno lo incontro gli insegnerò un bel gioco
Non son certo un eroe e non mi piango addosso
se penso al mio compagno che lui è solo ferito
io quasi preferisco il mio futuro fosso
ai giorni tutti uguali di chi sta incarcerato
Ma è solo un farabutto, se lo è pur meritato
se si è giocato tutto è proprio un disperato
Avrà diciassette anni questa ragazza in pianti
che vede steso a terra soltanto un uomo morto
e che sia degli sbirri o che sia dei briganti
come se qualche pianto mi desse riconforto
Le tre del pomeriggio, Monte Napoleone
il sangue scorre a fiumi e intanto io mi gelo
qui giace il mio bisogno di aver qualche milione
ho milioni di stelle in fondo a questo cielo
envoyé par Lorenzo Masetti - 3/1/2007 - 19:06
Langue: allemand
Versione tedesca di Tobias Scheer, da questa pagina
Deutsche Fassung von Tobias Scheer, aus dieser Seite
Deutsche Fassung von Tobias Scheer, aus dieser Seite
DIE AASGEIER
Es sind 'ne Menge Leute in der Rue Pierre *Charron.
Es ist zwei Uhr morgens, der Bruch ist in die Hose gegangen;
Ich habe eine Kugel im Magen, eine andere in der Lunge.
Ich habe in Sarcelles gelebt, nun verrecke ich auf den Champs-Elysées.
Ich sehe ganz Frankreich durch Nebelschleier:
Die Aasgeier sind da, der Tod kommt nicht allein,
Mir bleibt das gehässige Getratsche der Leute als Grabrede,
Die Blicke der Neugierigen als Leichentuch.
Das geschieht deiner Fresse recht, du bist nur ein mieses Arschgesicht,
Wir werden keine Trauer tragen, recht geschieht's dir.
Der Bäcker hier vom Viertel hat seinen Backofen verlassen,
Um auf meinen schon kalten Körper ausspucken zu kommen.
Er sagt: Ich bin kein Rassist, aber trotzdem: diese Ausländer,
Bei jeder schmutzigen Geschichte sind die garantiert immer dabei.
Mein Herr, ich versichere ihnen, daß ich *Indochina mitgemacht habe,
Sagt ein ehemaliger Fallschirmspringer zu einigen Neuankommenden,
Diese Typen sind der Abschaum, die sind schlimmer als die Vietminh,
Die muß man erst umnieten und hinterher diskutieren.
Das geschieht deiner Fresse recht, du bist nur ein mieses Arschgesicht,
Wir werden keine Trauer tragen, recht geschieht's dir.
Die Szenetypen, die da sind, werden bestimmt noch gelyncht werden,
Wenn sie weiter behaupten, daß die Bullen morden,
Daß man ein menschliches Wesen ist, auch als Gauner,
Und daß mein Tod nicht im geringsten legitim ist.
Und wenn sie deine Mutter oder deinen Bruder als Geisel nähmen?
Sagt ein Opa mit Baskenmütze zu einem Jugendlichen in seiner Lederjacke;
Und wenn das dein Sohn wäre, der da am Boden liegt
Mit der Nase in seinem Elend? Antwortet der Jüngling schließlich.
Das geschieht deiner Fresse recht, du bist nur ein mieses Arschgesicht,
Wir werden keine Trauer tragen, recht geschieht's dir.
Der Weißwein-Cassis-Typ schüttet sich weiter zu,
Überzeugt davon, daß meine Seele schon beim Teufel ist,
Daß mein Tod zu süß war, daß ich Schlimmeres verdient hätte.
Ich hoffe doch, diese miesen Würmer alle in der Hölle wiederzutreffen.
Ich bin kein Held, ich hab' gekriegt, was ich verdiente;
Ich bin nicht zu beklagen, hab' sogar fast noch Glück:
Wenn ich an meinen Kumpel denke, der nur verletzt ist
Und seine Tage im Schatten des Galgens verbringen wird!
Das geschieht seiner Fresse recht, er ist nur ein mieses Arschgesicht,
Wir werden keine Trauer tragen, recht geschieht's ihm.
Sie ist nicht mal siebzehn, das Mädchen da, das weint,
Und daran denkt, daß zu ihren Füßen ein toter Mensch liegt,
Sei er nun Bulle oder Dieb, sie schert sich einen Dreck um ihr Schamgefühl,
Mann, wie ihre paar Tränen mir das Herz wiederwärmen.
Es sind 'ne Menge Leute in der Rue Pierre Charron,
Es ist zwei Uhr morgens, mein Blut fließt im Rinnstein,
Es ist das Blut eines Taugenichts, der von Millionen träumte.
Jetzt habe ich Millionen von Sternen auf dem Grund meiner dunklen Gruft,
Jetzt habe ich Millionen von Sternen auf dem Grund meiner dunklen Gruft.
Es sind 'ne Menge Leute in der Rue Pierre *Charron.
Es ist zwei Uhr morgens, der Bruch ist in die Hose gegangen;
Ich habe eine Kugel im Magen, eine andere in der Lunge.
Ich habe in Sarcelles gelebt, nun verrecke ich auf den Champs-Elysées.
Ich sehe ganz Frankreich durch Nebelschleier:
Die Aasgeier sind da, der Tod kommt nicht allein,
Mir bleibt das gehässige Getratsche der Leute als Grabrede,
Die Blicke der Neugierigen als Leichentuch.
Das geschieht deiner Fresse recht, du bist nur ein mieses Arschgesicht,
Wir werden keine Trauer tragen, recht geschieht's dir.
Der Bäcker hier vom Viertel hat seinen Backofen verlassen,
Um auf meinen schon kalten Körper ausspucken zu kommen.
Er sagt: Ich bin kein Rassist, aber trotzdem: diese Ausländer,
Bei jeder schmutzigen Geschichte sind die garantiert immer dabei.
Mein Herr, ich versichere ihnen, daß ich *Indochina mitgemacht habe,
Sagt ein ehemaliger Fallschirmspringer zu einigen Neuankommenden,
Diese Typen sind der Abschaum, die sind schlimmer als die Vietminh,
Die muß man erst umnieten und hinterher diskutieren.
Das geschieht deiner Fresse recht, du bist nur ein mieses Arschgesicht,
Wir werden keine Trauer tragen, recht geschieht's dir.
Die Szenetypen, die da sind, werden bestimmt noch gelyncht werden,
Wenn sie weiter behaupten, daß die Bullen morden,
Daß man ein menschliches Wesen ist, auch als Gauner,
Und daß mein Tod nicht im geringsten legitim ist.
Und wenn sie deine Mutter oder deinen Bruder als Geisel nähmen?
Sagt ein Opa mit Baskenmütze zu einem Jugendlichen in seiner Lederjacke;
Und wenn das dein Sohn wäre, der da am Boden liegt
Mit der Nase in seinem Elend? Antwortet der Jüngling schließlich.
Das geschieht deiner Fresse recht, du bist nur ein mieses Arschgesicht,
Wir werden keine Trauer tragen, recht geschieht's dir.
Der Weißwein-Cassis-Typ schüttet sich weiter zu,
Überzeugt davon, daß meine Seele schon beim Teufel ist,
Daß mein Tod zu süß war, daß ich Schlimmeres verdient hätte.
Ich hoffe doch, diese miesen Würmer alle in der Hölle wiederzutreffen.
Ich bin kein Held, ich hab' gekriegt, was ich verdiente;
Ich bin nicht zu beklagen, hab' sogar fast noch Glück:
Wenn ich an meinen Kumpel denke, der nur verletzt ist
Und seine Tage im Schatten des Galgens verbringen wird!
Das geschieht seiner Fresse recht, er ist nur ein mieses Arschgesicht,
Wir werden keine Trauer tragen, recht geschieht's ihm.
Sie ist nicht mal siebzehn, das Mädchen da, das weint,
Und daran denkt, daß zu ihren Füßen ein toter Mensch liegt,
Sei er nun Bulle oder Dieb, sie schert sich einen Dreck um ihr Schamgefühl,
Mann, wie ihre paar Tränen mir das Herz wiederwärmen.
Es sind 'ne Menge Leute in der Rue Pierre Charron,
Es ist zwei Uhr morgens, mein Blut fließt im Rinnstein,
Es ist das Blut eines Taugenichts, der von Millionen träumte.
Jetzt habe ich Millionen von Sternen auf dem Grund meiner dunklen Gruft,
Jetzt habe ich Millionen von Sternen auf dem Grund meiner dunklen Gruft.
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Paroles et musique de Renaud Séchan
Parole e musica di Renaud Séchan
Album: Laisse Béton
Questa non è una "canzone contro la guerra"; o forse non lo è direttamente. Ma è una delle più cupe e terribili canzoni di Renaud incazzato sul serio, del Renaud che non faceva sconti, ed era ancora ben lontano dall'"istituzionalizzazione" cui è stato suo malgrado sottoposto. Una canzone che ci parla di tanta di quella "brava gente" (verrebbe da dire, con Claudio Lolli, di quella "vecchia piccola borghesia che gode quando un ladro muore") che magari, adesso, è tutta dietro ai prodi guerrieri impegnati in qualche "liberazione". Una canzone che è anche una risposta a tante stupide frasi fatte e a tanto stupido razzismo da drogheria che tutti noi sentiamo ogni giorno, cose che purtroppo godono di ottimo successo anche e soprattutto "politico".
La canzone è del 1977, anno fatidico. Da un album che, con il suo titolo in verlan ha creato un modo di dire ("Laisse béton" = "laisse tomber", lascia perdere). [RV]
(Alessio Lega, da Renaud - Il gavroche e la tigna)