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Chveik fout le Camp

Marco Valdo M.I.
Langue: français




Ceci n’est pas une conférence,
Je vous le dis en confidence.
Si vous ne me connaissez pas,
Je suis Chveik le soldat.
Faites-moi confiance !
La guerre est pleine d’expérience,
C’est une vieille acariâtre,
Avide de sang, à la peau blanchâtre.
Plus d’oiseaux, plus de fleurs,
Là, tout n’est que douleurs, peurs,
Remembrances et souvenirs effrayants,
Pour qui en réchappe, évidemment !

Ah ! La guerre, la guerre, la guerre,
N’est plus ce qu’elle était naguère.
Elle tue tant maintenant que c’est misère.
Tout s’effondre, tout se perd,
Tout coule, tout s’écroule.
Tout y va à vau-l’eau,
Les amiraux, les généraux.
Tout ce qui roule,
Tous les beaux chars,
Vont au placard.
Faites vos jeux ! Rien ne va plus.
Encore un peu, on est foutus.

Je suis Chveik, voyez-vous,
Je suis tchèque, malgré tout.
En Zinovie, renvoyé.
Contre un autre, échangé.
À peine arrivé, à nouveau accusé
D’être agent de l’étranger.
Malmené, frappé, passé à tabac,
Agent de l’étranger, je ne suis pas.
Le juge a dit : « Au camp ! »
J’ai dit : « Vous ne me connaissez pas,
Je suis Chveik le soldat. »
Alors, j’ai foutu le camp.

Depuis des jours et des jours,
Je m’en viens, je m’en vas,
Je fais des tours et des tours
Pour qu’on ne me retrouve pas.
Tout ce tintouin me tracasse.
En attendant, pour vivre,
Je vends des chiens de race.
Parfois, je bois, je suis ivre.
Je m’endors ici, je m’endors là,
Je voudrais tant rentrer chez moi.
Je vous en prie, oubliez-moi !
Je suis Chveik le soldat.



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