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Lo zio fantastico

Edoardo Bennato
Langue: italien


Edoardo Bennato

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[1992]

Album: "Il paese dei balocchi"

Edoardo Bennato
Quasi ogni domenica, una ragazza nuova
ad ogni primo incontro, la stessa
passeggiata
lui lo zio fantastico, l'auto non l'aveva
ma un amico fisso che lo accompagnava

Folle nei teatri, varietà e rivista
le soubrettes e i comici, pubblico entusiasta
la ribalta splendida come una vetrina
e lo zio fantastico, sempre in prima fila...

E poi arrivò la guerra...
che tutti i sogni porta via
la guerra in ogni lettera, in ogni fotografia
E poi arrivò la guerra, che tutti i sogni porta via
la guerra quella vera quella senza ironia...

Signorine pallide, storie di anni trenta
e lo zio fantastico, che ce le racconta
c'era ancora il valzer e tutti erano felici
ma lui pensava a Cuba ed ai suoi ritmi audaci!...

E una sera perse, l'ultima corriera
ogni due chilometri, una lampadina
tutto quello scuro, non lo spaventava
mentre camminava, pensava al suo futuro...

E poi arrivò la guerra... che tutti i sogni porta via
la guerra in ogni lettera, in ogni fotografia
E poi arrivò la guerra, sempre diversa, sempre uguale
la guerra dove è tutto un po' più grigio, anche il mare
E poi arrivò la guerra, che tutti i sogni porta via
la guerra quella vera quella senza ironia

La guerra vera, la guerra finta
la guerra che lo zio fantastico non la
racconta
La guerra finta, la guerra vera
la guerra che lo zio fantastico chissà dov'era
La guerra vera, la guerra finta
la guerra che alla fine non si sa mai che l'ha vinta!
La guerra finta, la guerra vera
la guerra che lo zio fantastico chissà dov'era

envoyé par daniela -k.d.- - 15/12/2007 - 10:24



Langue: français

Version française – MON ONCLE – Marco Valdo M.I. – 2011
Chanson italienne – Lo zio fantastico – Edoardo Bennato – 1992


Moi, dit Lucien l'âne, le titre de ta version de la canzone du jour me rappelle étrangement le titre d'un film des plus insolites, des plus fantasques du cinéma et plus exactement, d'un des personnages les plus extravagants de l'histoire filmique. Personnage interprété par un homme, auteur et réalisateur de Mon Oncle, film tout aussi étonnant... Je parle de Jacques Tatischeff, dit Jacques Tati. Une espèce de grand pantin incroyablement véritable, qui arrive à faire du cinéma muet parlant, enfin plus exactement, à faire – sauf erreur de ma mémoire d'âne – un film parlant sans dire un seul mot. Hallucinant !

Tu es décidément tout aussi incroyable, Lucien l'âne mon ami, et tu me stupéfieras toujours, car c'est bien à lui que je pensais en traduisant, à ces longues jambes, ces bras infinis qui n'en finissent pas de tendre un parapluie, sa pipe et à son chapeau trop petit pour être croyable. Tati ou le cinéma comme on ne pourra plus jamais le faire. Tati qui se ruinait chaque fois à faire ses films. Un homme et un artiste quasiment préhistorique, anhistorique et pourtant du temps de son temps plus encore que les gens qui s'entendent à contrefaire le temps historique laborieusement. Pour dire les choses plus directement, on en sait plus sur le réel des années cinquante et suivantes en voyant un film de Tati qu'en regardant de prétendus reportages de l'époque, Tati qui disait le réel en l'assaisonnant d'ironie comme en Provence, on embaume la réalité dans le parfum d'ail. Mais,vois-tu Lucien l'âne mon ami, nous ne sommes pas ici pour parler du cinéma, mais bien de la chanson du jour... Même si elle s'y rapporte, en quelque sorte, directement. En premier lieu, c'est bien l'histoire d'un oncle, il a bien l'air étrange et toutes les allures d'un être de pantomime, c'est le côté Mon Oncle tel que raconté par son neveu, du personnage. Là s'arrête le parallèle. Mais voici que surgit la guerre... La guerre qui va tout bousculer... L'oncle était une sorte de joyeux rêveur, un peu en dehors du réel, se déplaçant dans un monde frivole et la guerre s'invite à son bal... Que va-t-il y faire ? Comment va-t-il s'en tirer ? C'est la chanson de ce mystère...

Oui, je vois l'histoire, dit Lucien l'âne et je comprends le mystère : marché noir, collaboration, clandestinité ou résistance... Ou tout à la fois, selon les circonstances, selon le moment... Et puis, il a raison, vu d'aujourd'hui, cette guerre (on parle de celle de 40-45), à voir qui est au pouvoir en Italie, puisqu'il s'agit d'une chanson italienne, cette guerre – en effet – on ne sait trop qui la gagna.

Tu sais, Lucien l'âne mon ami, cette perception n'est pas neuve... Dès après la Libération, très vite, on passa de la Résistance à la « désistance », on prit ses distances avec ce peuple qui avait des idées avancées, qui souhaitait un monde juste, qui voulait une « république fondée sur le travail », c'est-à-dire en clair – et l'idée est toujours valable et constitue comme tu le sais, l'article premier de la Constitution italienne – fondée sur le pouvoir de ceux qui « travaillent », de ceux qui créent quotidiennement leur part du bien-être commun et fondée sur le partage intégral des biens ainsi créés, une société qui assure la protection et la défense des plus faibles, une société fondée sur la solidarité, une société qui élimine les inégalités, une société qui compense les aléas du temps, une société qui offre à chacun de ses membres – jeune, vieux, malade, faible – le mieux-être... Une société qui exile ceux qui l'exploitent, une société qui écarte les imposteurs et les escrocs, une société qui met au ban ceux qui profitent d'elle et de ses membres...

En somme, dit Lucien l'âne, une société où il serait possible d'être heureux... Une société d'au-delà de la Guerre, de la Guerre de Cent Mille Ans, cette Guerre que les riches font aux pauvres pour conserver et multiplier leurs privilèges, pour garder le pouvoir envers et contre tout, pour accroître encore et toujours leurs richesses, pour tels des vampires sociaux sucer jusqu'à plus soif le sang des autres... On en est loin, de plus en plus loin de cette société où il ferait bon vivre... Du moins en surface, car telle la taupe, telle la lave en ébullition, sous le sol, sous la surface factice des médias... tout cela bouillonne, bouge et tremble... On en est encore éloigné, du moins en apparence, car sous le tain du miroir, de l'autre côté du miroir (oui, oui, c'est bien celui d'Alice), se renforce la révolte. On en voit partout des signes avant-coureurs et c'est bien rassurant. Quant à nous, notre tâche est tout simplement de tisser le linceul de ce vieux monde factice, menteur, tricheur et cacochyme.

Ainsi Parlaient Marco valdo M.I. et Lucien Lane.
MON ONCLE


Presque chaque dimanche, une nouvelle amie
À chaque première rencontre, la même sortie
Mon oncle, personnage fantasque, n'avait
Pas d'auto, mais un ami fidèle qui l'accompagnait.

Foule des théâtres, variétés et pantomimes
Soubrettes, comiques et public délirant
La scène resplendit comme une vitrine
Et mon oncle, toujours au premier rang...

Et puis vînt la guerre qui emporta ses rêveries
La guerre dans chaque lettre, dans chaque photographie
Et puis vînt la guerre, qui emporta ses rêveries
La guerre, la vraie, la sans ironie.

Damoiselles pâlottes, histoires des années trente
Et mon oncle, quand il les racontait
Il y mettait encore la valse et toutes étaient contentes
Mais lui pensait à Cuba et à ses rythmes si parfaits !

Et un soir, il manqua le dernier car.
Tous les deux kilomètres, un lampadaire séparé par
Toute cette obscurité ne pouvait l’effrayer
Cheminant, il pensait à son futur, il revoyait son passé...

Et puis vînt la guerre... Qui emporta ses rêveries
La guerre dans chaque lettre, dans chaque photographie
Et puis toujours différente, toujours pareille, vînt la guerre,
La guerre où tout est un peu plus gris, même la mer
Et puis vînt la guerre, qui emporta ses rêveries
La guerre, la vraie, celle sans ironie.

La vraie guerre, la fausse guerre
La guerre que mon oncle ne raconte pas
La fausse guerre, la vraie guerre
Où était-il mon oncle en ce temps-là ?
La vraie guerre, la fausse guerre
À la fin, cette guerre, jamais on ne sait qui la gagna !
La fausse guerre, la vraie guerre
Où était-il mon oncle en ce temps-là ?

envoyé par Marco Valdo M.I. - 14/2/2011 - 18:49




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