Language   

Lettre au Président

Marco Valdo M.I.
Language: French


Marco Valdo M.I.

Related Songs

La Secrète et la Poésie
(Marco Valdo M.I.)
La Convocation
(Marco Valdo M.I.)
Sans crucifix, sans religion
(Marco Valdo M.I.)


Lettre au Président

Chanson française – Lettre au Président – Marco Valdo M.I. – 2024

LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

Dialogue Maïeutique
LE MASSACRE DES INNOCENTS<br />
Nicolas Poussin – 1627
LE MASSACRE DES INNOCENTS
Nicolas Poussin – 1627


Quoi, dit Lucien l’âne, une lettre au Président ? Et quel Président ? Et pourquoi ?

Ah, Lucien l’âne, cette lettre au Président est destinée au Président de la Zinovie lequel a voulu, ordonné, organisé et imposé l’invasion du pays voisin, en qualifiant cette guerre d’invasion d’« opération militaire spéciale », une idée hypocrite et jésuitique que même Hitler et Staline n’auraient pas eue. Elle est directement inspirée de celle qu’avait écrite Boris Vian au temps des guerres coloniales de la France ( note bien que le déserteur de Vian est né dans ce contexte et ne désertais que parce qu’il était du côté de l’envahisseur ; dans le cas contraire, un Vian algérien aurait nettement été un combattant acharné à débarrasser son pays de ces occupants étrangers) et qu’il avait intitulée Le Déserteur.

«  Monsieur le Président,
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être... »
Une vieille chanson de France,
Une belle chanson de Boris Vian... »

Maintenant, c’est la deuxième de tes questions, le pourquoi. La raison pour laquelle elle a été écrite et ici publiée, c’est qu’elle dénonce l’imposture présidentielle et qu’elle révèle les crimes de guerre que ce même Président a également ordonnés :

« Tuer de pauvres gens.
Enlever de tristes enfants,
Violer les femmes et les filles,
Torturer d’entières familles,
Massacrer tous les parents. »

Elle sous-entend donc directement que quoi qu’il arrive, il convient que ce criminel soit poursuivi, arrêté, condamné et que la sentence, de laquelle je ne préjuge en rien, soit intégralement exécutée.

Mais, dit Lucien l’âne, il est souvent dit qu’un Président est immunisé de toute sanction du chef de ses fonctions.

C’est de la foutaise, répond Marco Valdo M.I. ; ça ne tient pas la route ; en clair, ce n’est pas applicable en cas de crimes et plus encore de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide – toutes choses qu’il a commises. Au procès de Nuremberg, il aurait été pendu.

Bien, bien, dit Lucien l’âne, qu’en est-il du reste de la chanson ?

D’abord, reprend Marco Valdo M.I., avant d’aller plus loin, je voudrais faire remarquer que cette chanson est une parodie d’une chanson de Charles Aznavour, intitulée « Il faut savoir » (1961) et qu’elle en suit autant que faire se peut la ligne musicale ; comme disait Ventu d’Il n’y a pas d’Avenir radieux, on pourrait la chanter sans presque rien modifier. J’en tiens pour preuve le début de la troisième strophe :

« Il faut savoir jeter ses armes
Pour sauvegarder sa dignité
Et laisser couler ses larmes
Face à tous ces crime perpétrés.
Il faut savoir coûte que coûte
S’enfuir et provoquer la déroute
Et l’effondrement de nos armées... »

Puis pour en revenir au contenu de la chanson, la lettre énumère, conte et fait le compte pacifique de la souffrance que ce Guide inflige à ses propres concitoyens (si tant est que ce terme a du sens pour lui et dans la Zinovie actuelle) et aux populations des pays voisins, car cette invasion spéciale n’est pas le premier de ses exploits guerriers.

« Le soldat confirme cet effarant
Tableau de honte pour la Zinovie. »

Oh, dit Lucien l’âne, comme je le comprends, comme cette honte doit être profonde et douloureuse.

Puis, elle change délibérément de cap avec l’intervention du trouvère qui indique la conduite, la conscience à mettre en œuvre face aux dérives hallucinées du Guide, quand par malheur on est Zinovien. Et là, on retrouve la logique du déserteur, une logique éminemment pacifiste et prônée jusqu’à son bout le plus ultime :

« Il faut savoir coûte que coûte
S’enfuir et provoquer la déroute
Et l’effondrement de nos armées.
Mais nous on n’a pas su,
Mais nous on n’a pas pu.
Soldats, confiance, on le pourra,
Demain, on le fera.
Soldats, demain, on ne tuera plus. »

Oui, dit Lucien l’âne, c’est toujours difficile d’aller à l’encontre de la discipline d’État, de la voix faussée du patriotisme impérialiste, de la loi martiale et on n’y arrive pas toujours immédiatement. Le Comte Tolstoï a d’abord et longuement été un brillant officier et fier de l’être. Il y faut une sacrée conscience, une formidable volonté, mais c’est vrai, on peut y arriver ? Beaucoup l’ont prôné. L’Internationale par exemple :

« Crosse en l'air, et rompons les rangs !
S'ils s'obstinent, ces cannibales
À faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux. »

En effet, dit Marco Valdo M.I., mais il faut aussi dire que face à « l’invasore » (l’envahisseur), on a vu des pacifistes acharnés devenir d’excellents guerriers. La chose est simplissime, comme aurait pu le dire La Fontaine : « Selon que l’on agresse ou que l’on se défende, on se trouve dans l’un ou l’autre camp. » Pour finir, la chanson retrouve la voix de Grand-Mère et des Filles de Perse, lesquelles entendent bien chasser de ce monde les vestales pelues et leurs ouailles et les envoyer jouer avec les houris.

« Allez-vous-en en ces paradis merveilleux,
Que vous promettent tous vos Dieux,
Allez-vous-en rejoindre vos houris ! »

Pour en bonnes filles qu’elles sont pouvoir enfin : « soigner ce monde pourri ».

Oh, dit Lucien l’âne, j’irai volontiers leur prêter mon concours et je te suggère de m’y accompagner. En attendant, tissons le linceul de ce vieux monde malade, honteux, imposteur, impérialiste, religieux et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


LA ZINOVIE

Tous les épisodes précédents sont accessibles ici :

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l'État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 64 : Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; Épisode 71 : Un Conflit avec l’Étranger ; Épisode 72 : Petit Manuel de Survie ; Épisode 73 : La Banalité ; Épisode 74 : La Ligne de Conduite ; Épisode 75 : Les Femmes de Zinovie ; Épisode 76 : La Légende ; Épisode 77 : Le Devoir sacré ; Épisode 78 : Les nouveaux Soldats ; Épisode 79 : Bruit de Fond ; Épisode 80 : Une résistible Ascension ; Épisode 81 : La Zone interdite ; Épisode 82 : Les Pommes ; Épisode 83 : La Normalité ; Épisode 84 : L’Autorisation ; Épisode 85 : L’Exclusion ; Épisode 86 : Quelle Affaire ? ; Épisode 87 : Le Vase vide ; Épisode 88 : Introspection ; Épisode 89 : Le Pays gris ; Épisode 90 : Tout un Style ; Épisode 91 : L’État unique ; Épisode 92 : Le Veilleur de Nuit ; Épisode 93 : Le Questionnaire ; Épisode 94 : Le Roi des Rats ; Épisode 95 : Si tu veux la Paix ; Épisode 96 : Les Vieilles et la Guerre ; Épisode 97 : L’Étoile filante ; Épisode 98 : La Guerre nécessaire ; Épisode 99 : Les Méditations ; Épisode 100 : La Guerre des Boutons ; Épisode 101 : Hurler avec les Loups ; Épisode 102 : Les Cantines éternelles ; Épisode 103 : L’Homme debout ; Épisode 104 : Les Nouveaux Cerisiers ; Épisode 105 : La Logique du Soldat Mort ; Épisode 106 : Les Fuites ; Épisode 107 : Les Ratures ; Épisode 108 : Les Lombrics philosophiques ; Épisode 109 : Les Réservistes ; Épisode 110 : La Logique de la Paix ; Épisode 111 : Le Citoyen et le Régime ; Épisode 112 : Les Ennemis extérieurs ; Épisode 113 : L’Oiseau de Feu ; Épisode 114 : Le Rêve du Guide ; Épisode 115 : Le Bourbier atomique ; Épisode 116 : L'Exilé ; Épisode 117 : La Journée ordinaire ; Épisode 118 : Les Commandeurs ; Épisode 119 : Sainte et Martyre ; Épisode 120 : La Patrie en Danger ; Épisode 121 : Les Églantiers sauvages ; Épisode 122 : Le Temps restant ; Épisode 123 : L’Invincible Armée ; Épisode 124 : L’Explorateur ; Épisode 125 : La Mémoire ; Épisode 126 : Souvenirs du Vieux Temps ; Épisode 127 : La Pauvreté chaleureuse ; Épisode 128 : Du Village à la Ville ; Épisode 129 : À l’École de la Capitale ; Épisode 130 : Le meilleur Élève ; Épisode 131 : Le Rire doux ; Épisode 132 : Les belles Jambes ; Épisode 133 : La Guerre et la Paix ; Épisode 134 : Le Moyen Âge ; Épisode 135 : Roman ; Épisode 136 : L’Aventure guerrière ; Épisode 137 : L’Âme de la Guerre ; Épisode 138 : Les Illusions perdues ; Épisode 139 : Contes et Mécomptes ; Épisode 140 : Les Apories ; Épisode 141 : Les Bâtisseurs de l’Avenir radieux ; Épisode 142 : Les Écrevisses ; Épisode 143 : La Fin des Ascèses ; Épisode 144 : En aparté ; Épisode 145 : Le beau Voyage ; Épisode 146 : La Marche de l’Histoire ; Épisode 147 : Les Morts froids ; Épisode 148 : L’Industrie de la Guerre ; Épisode 149 : Les Fruits mûrissent ; Épisode 150 : Les Faux Pas ; Épisode 151 : Les Soldats ; Épisode 152 : Les Mamelles de la Guerre ; Épisode 153 : Le Trouvère ; Épisode 154 : Les Pillards ; Épisode 155 : La sainte Reddition ; Épisode 156 : Amiral, on coule ; Épisode 157 : L’Art naïf ; Épisode 158 : Les Filles de là-bas ; Épisode 159 : Les Oies cendrées ; Épisode 160 : Les Grondements ; Épisode 161 : L’État de Guerre ; Épisode 162 : Comme autrefois ; Épisode 163 : Traîtres à la Nation ; Épisode 164 : Les Journalistes ; Épisode 165 : Le Clown sénile ; Épisode 166 : Exils ; Épisode 167 : Écoutez les Gars ; Épisode 168 : L’Acide nostalgique ; Épisode 169 : Les Chaussettes roses ; Épisode 170 : La Régurgitation ; Épisode 171 : Parlez-moi de la Paix ; Épisode 172 : Les Hybrides de la Foi ; Épisode 173 : L’Espace infini du Temps ; Épisode 174 : Les Chiens enragés ; Épisode 175 : Les Lombrics de Darwin ; Épisode 176 : Gare au Gorille en Zinovie ; Épisode 177 : Le Dictateur ; Épisode 178 : L’Éternité ; Épisode 178 : L’interminable Victoire ; Épisode 180 : Les trois Rosiers ; Épisode 181 : Les Obus ; Épisode 182 : Les Fils sont partis ; Épisode 183 : Les Émules d’Attila ; Épisode 184 : Le Joueur de Pipeau, le Guide et les Vestales pileuses ; Épisode 185 : La Statue tend le Bras ; 186 : Le chouette Boulot ; Épisode 187 : Un Camp, c’est un Camp ; Épisode 188 : Les Feux du Carnaval ; Épisode 189 : Le Mystère ; Épisode 190 : La Boulimie universelle ; Épisode 191 : Les Pissenlits ; Épisode 192: Les saintes Guerres ; Épisode 193 : Les Scores des Guides ; Épisode 194 : Splendeur et Misère ; Épisode 195 : À Midi tapant ; Épisode 196 : Les Concerts ; Épisode 197 : L’Embrouille ; Épisode 198 : Les nouveaux Saints ; Épisode 199 : Il n’y a pas d’Avenir radieux ; Épisode 200 : La Profession du Trouvère
Le chanteur arrive fredonnant :
« Monsieur le Président,
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être... »
Une vieille chanson de France,
Une belle chanson de Boris Vian,
Elle conte pacifiquement
L’immense souffrance
Qui taraude les bonnes gens
D’avoir à partir là-bas –
Sans jamais savoir pourquoi –
Tuer de pauvres gens.

Enlever de tristes enfants,
Violer les femmes et les filles,
Torturer d’entières familles,
Massacrer tous les parents.
Le soldat confirme cet effarant
Tableau de honte pour la Zinovie.
Et le trouvère dit : «  C’est aberrant
D’étouffer ainsi toutes ces vies.
Zinovien, il faut savoir encore rire,
Quand l’honneur s’est retiré,
Et qu’il ne reste de l’Empire
Qu’une nation bête à pleurer.

Il faut savoir jeter ses armes
Pour sauvegarder sa dignité
Et laisser couler ses larmes
Face à tous ces crime perpétrés.
Il faut savoir coûte que coûte
S’enfuir et provoquer la déroute
Et l’effondrement de nos armées.
Mais nous on n’a pas su,
Mais nous on n’a pas pu.
Soldats, confiance, on le pourra,
Demain, on le fera.
Soldats, demain, on ne tuera plus. »

Grand-Mère dit : Les filles de Perse et d’Iran
Chantent elles aussi : Allez-vous-en,
Vestales pelues, laissez-nous nos vies !
Allez-vous-en, nous sommes filles
Et jamais ne voulons plus
De votre monde perclus,
De vos mollahs, de vos barbus,
Et de tous ces visages obtus.
Allez-vous-en en ces paradis merveilleux,
Que vous promettent tous vos Dieux,
Allez-vous-en rejoindre vos houris !
Et laissez-nous soigner ce monde pourri.

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2024/4/30 - 17:47




Main Page

Please report any error in lyrics or commentaries to antiwarsongs@gmail.com

Note for non-Italian users: Sorry, though the interface of this website is translated into English, most commentaries and biographies are in Italian and/or in other languages like French, German, Spanish, Russian etc.




hosted by inventati.org