L’Embrouille

Dialogue Maïeutique


L’embrouille, demande Lucien l’âne. Késako ? Est-ce un surnom, est-ce un constat ? À quoi donc correspond cette embrouille ?

Je dirais que c’est une forme de stratégie, dit Marco Valdo M.I., et qu’elle est celle du Guide de Zinovie dans sa communication avec le « peuple ». Cette embrouille est celle dans laquelle sont perdus les gens de Zinovie. Le Guide ment et se dément constamment.

Je vois, dit Lucien l’âne, les gens tournent en bourrique.

C’est bien ça, répond Marco Valdo M.I., et comme il faut, sous peine d’ennuis et de poursuites, être toujours en phase avec lui, qu’il faut ne jamais afficher le moindre désaccord, les gens – hommes, femmes, enfants, vieillards – se doivent de suivre le slalom officiel au jour le jour. Certains se retrouvent prison pour un simple mot, pour une petite phrase, une nébuleuse allusion et l’arrivée en prison n’est jamais que le début d’un calvaire ; bientôt suit un procès – comme il se doit, kafkaïen et une condamnation à une lourde amende et le plus souvent, à une peine plus ou moins longue. Il arrive même qu’on meure, comme ça, d’un coup, à la promenade.

Je vois, dit Lucien l’âne, de quoi il s’agit. Une stratégie, tu dis ? Eh bien, maintenant, selon notre usage bien établi, j’aimerais que tu nous fasses un résumé de ce que disent les 4 douzains qui composent la canzone.

Soit, reprend Marco Valdo M.I., les voici :

- le premier douzain est celui qui détaille et montre ce qu’est l’embrouille. On y voit très bien le mécanisme et comme il fonctionne, comment il intoxique les gens qui « croient à la télé », car le Guide se manifeste principalement sur l’écran des foyers tout comme le fait celui de 1984, le célèbre Big Brother. C’est ce qui explique d’ailleurs pourquoi en Zinovie, ce roman a disparu de la circulation et est même officiellement interdit.

Raison de plus pour le lire, dit Lucien l’âne.
Donc, reprend à nouveau Marco Valdo M.I., le premier douzain dit notamment, par la voix du Veilleur :



Dans le deuxième douzain, c’est le trouvère qui intervient et démonte clairement le mécanisme de la désinformation en indiquant la vérité vraie, le fait brut et le peu de cas qu’en font les Autorités.



Le troisième douzain, par les voix du trouvère et du solda, analyse et dénonce le Guide et sa manière d’envoyer les hommes à la mort.



Oh, dit Lucien l’âne, j’avais compris : « le Guide, ce dément... », un à la man ière de Victor Hugo : « Mon père, ce héros au sourire si doux... »

Ce n’est pas faux, dit Marco Valdo M.I. et peut-être, cette coïncidence sonore, cette homophonie, cette réminiscence hugolienne a-t-elle bien l’intention que tu lui prêtes.
Quant au dernier douzain, c’est celui de Grand-Mère, celui où elle relaie la voix des filles de Perse et ces dernières nous parlent de leurs sœurs africaines qui font les frais des mœurs brutales des guerriers qui les persécutent.


Je trouve vraiment très chouette, dit Lucien l’âne, ces interventions de Grand-Mère et celles de filles de Perse qui malgré tout, arrivent à faire entendre les voix des femmes si souvent ignorées. Quant à nous reprenons notre route et tissons le linceul de ce vieux monde brutal, barbare, rusé, stupide, patriarcal, tueur, violeur … et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane