Oh, dit la mère, mes fils sont partis
Faire la guerre dans l’autre pays ;
Mes filles sont angoissées depuis.
Toute la famille a bien compris
L’idiotie criminelle de cette agression.
Nous, on n’attaque pas le voisin,
On partage avec lui le pain et les oignons.
Des fois, on boit ensemble le vin.
Paisibles, on vit en bonne entente,
Même si ici rien ne nous enchante
Et surtout pas les discours du Guide,
Ses rodomontades et ses paris stupides.
Vous avez raison, dit le soldat,
Je confirme nos massacres inutiles
D’enfants, de femmes, de milliers de civils.
Nous soldats, on ne veut pas de ça
Et ainsi, la plupart de nous se perd
Pour mener et soutenir cette guerre.
On devrait résister aux ordres et tout faire
Pour sauvegarder notre dignité
Et les valeurs et les droits de l’humanité.
On devrait refuser d’être des militaires.
On n’aurait jamais dû envahir
Ce pays ; on devrait tous repartir.
La mère dit : on ne peut laisser
Nos enfants ainsi s’en aller se tuer
Sans rien faire pour les aider,
Leur écrire, leur téléphoner,
Leur envoyer des encouragements,
Leur porter des vêtements,
Leur remonter le moral.
Tout ça est bien normal,
C’est le rôle de la famille
Et celui, dit le trouvère,
Des sœurs et des filles,
De condamner la guerre.
Ah, dit Grand-Mère, les filles de Perse
Un peu partout, dans les rues, manifestent
Contre les effets de la religieuse peste ;
Le vent et les pluies les transpercent,
Les filles, les femmes avancent pourtant.
Les groupes d’hommes violents
De plus en plus nombreux
S’excitant de la voix entre eux,
Encerclent la manifestation.
Armés de pierres, de couteaux,
Ils se préparent à l’assaut
Pour la rituelle provocation.
Faire la guerre dans l’autre pays ;
Mes filles sont angoissées depuis.
Toute la famille a bien compris
L’idiotie criminelle de cette agression.
Nous, on n’attaque pas le voisin,
On partage avec lui le pain et les oignons.
Des fois, on boit ensemble le vin.
Paisibles, on vit en bonne entente,
Même si ici rien ne nous enchante
Et surtout pas les discours du Guide,
Ses rodomontades et ses paris stupides.
Vous avez raison, dit le soldat,
Je confirme nos massacres inutiles
D’enfants, de femmes, de milliers de civils.
Nous soldats, on ne veut pas de ça
Et ainsi, la plupart de nous se perd
Pour mener et soutenir cette guerre.
On devrait résister aux ordres et tout faire
Pour sauvegarder notre dignité
Et les valeurs et les droits de l’humanité.
On devrait refuser d’être des militaires.
On n’aurait jamais dû envahir
Ce pays ; on devrait tous repartir.
La mère dit : on ne peut laisser
Nos enfants ainsi s’en aller se tuer
Sans rien faire pour les aider,
Leur écrire, leur téléphoner,
Leur envoyer des encouragements,
Leur porter des vêtements,
Leur remonter le moral.
Tout ça est bien normal,
C’est le rôle de la famille
Et celui, dit le trouvère,
Des sœurs et des filles,
De condamner la guerre.
Ah, dit Grand-Mère, les filles de Perse
Un peu partout, dans les rues, manifestent
Contre les effets de la religieuse peste ;
Le vent et les pluies les transpercent,
Les filles, les femmes avancent pourtant.
Les groupes d’hommes violents
De plus en plus nombreux
S’excitant de la voix entre eux,
Encerclent la manifestation.
Armés de pierres, de couteaux,
Ils se préparent à l’assaut
Pour la rituelle provocation.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2024/1/9 - 15:29
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Chanson française – Les Fils sont partis – Marco Valdo M.I. – 2023
LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.
Épisode 182
Valentina Vladimirovna Ivanova – ca 1980
Eh oui, Lucien l’âne mon ami, c’est une complainte. C’est la complainte des mères et des filles de Zinovie qui se lamentent du départ et de la disparition des fils, des frères, des pères et des amis ; certaines même de leur mari. Où sont-ils donc partis tous ces maris, pères, fils, frères, amoureux et amants de ces dames et damoiselles aux cœurs dolents ?
C’est la question, dit Lucien l’âne.
Eh bien, reprend Marco Valdo M.I., ils s’en sont allés - certains sur l’eau, les matelots – combattre (c’est la version officielle) les militaires et en réalité, massacrer les civils – femmes, enfants, vieillards et autres gens – du pays voisin. Bref, volens nolens, d’accord ou pas, on les a obligés – manu militari pour la plupart – à attaquer les voisins avec la plus grande brutalité, la plus aveugle barbarie. Et qui donc a eu cette idée saugrenue ? C’est à l’évidence, le Guide. Et savez-vous pourquoi ? Pour édifier sa plus grandiose gloire glorieuse personnelle, lui qui était si nul et si minuscule, si terne et si gris qu’il en était à douter de sa propre existence ; c’est que tel le singe qui monte à l’arbre pour se pavaner et ne réussit qu’à montrer son cul, le paradoxe, c’est que plus le Guide se grandit, plus se gonfle de son insignifiance.
En doutant de sa propre existence, dit Lucien l’âne, il n’avait pas tort. Sans ses rodomontades, ses fanfaronnades, des fanfaronneries, ses vanteries, ses menteries, ses charlataneries, ses sottises, ses vantardises, ses chantages, ses intimidations et toutes ses exagérations hyperboliques, sans ses apparitions médiatiques continuelles, il n’existerait tout simplement pas. Mais, foin du triste personnage, que dit la canzone ?
Eh bien, allons-y, Lucien l’âne mon ami, et comme il se doit, commençons par le commencement, c’est-à-dire la première strophe. Là, c’est simple, c’est ce que je viens de détailler : la lamentation d’une mère et son affirmation tranquille de sa paisibilité et de son désenchantement de la vie en Zinovie.
Si je comprends bien, dit Lucien l’âne, même dans la paix, en Zinovie, les gens s’ennuient, s’y désespèrent doucement. Et moi, je ne connais rien de plus désespérant et de plus ennuyeux que l’ennui – je parle de l’ennuyeux ennui, même si je n’ai jamais réussi à le trouver. Plus j’essayais, plus il fuyait.
Moi, c’est pareil, répond Marco Valdo M.I., c’est un grand mystère que l’ennui. Quant au deuxième couplet ou à la deuxième strophe ou deuxième stance, c’est l’intervention du soldat. Est-ce le même soldat que les autres fois ? Je ne sais et à la vitesse où les soldats sont consommés dans l’armée zinovienne, on ne peut en être sûr. Mais ce soldat-là n’y va pas par quatre chemins, c’est un soldat révolutionnaire et sans doute précurseur :
On n’aurait jamais dû envahir
Ce pays ; on devrait tous repartir. »
Puis, la mère dit ne pouvoir quand même se résoudre à abandonner ses fils et nonobstant la guerre odieuse qu’ils sont contraints de mener et qu’elle déteste, elle revendique d’être à la fois, une mère aimante et aidante portant un peu d’attention familiale au fils soldats (tant qu’il vit encore) et d’être tout à fait hostile à la guerre d’agression, fût-elle grande et patriotique.
Elle a parfaitement raison cette femme-là, dit Lucien l’âne. Si elle l’avait connu, elle dirait comme Prévert : « Oh, Barbara ! Quelle connerie la guerre ! » Quant à moi, face à cette absurde, démentielle et idiote guerre du Guide, il me revient à l’esprit notre antienne, fort peu pétainiste : « Ora e sempre : Resistenza ! » (Lo avrai camerata Kesselring) - Maintenant et toujours, Résistance !
Bien sûr, reprend Marco Valdo M.I., et d’ailleurs, le soldat de la canzone le dit clairement :
Et ainsi, la plupart de nous se perd
Pour mener et soutenir cette guerre.
On devrait résister aux ordres et tout faire
Pour sauvegarder notre dignité
Et les valeurs et les droits de l’humanité. »
Enfin, le dernier couplet est celui de la Grand-Mère qui ne laisse pas oublier les filles de Perse et leur long et difficile combat contre la religieuse peste qui ravage leur pays et le monde.
Un peu partout, dans les rues, manifestent
Contre les effets de la religieuse peste ;
Le vent et les pluies les transpercent,
Les filles, les femmes avancent pourtant. »
Et elle rappelle leur résistance, aux filles de Perse, face aux exactions des hommes violents du régime.
Pour sûr, dit Lucien l’âne, Grand-Mère fait bien de ne pas lâcher et de persister à faire connaître cette résistance ordinaire, ce combat quotidien des femmes de là-bas aux résonances universelles, mais on y reviendra. Cependant, arrêtons-là, il le faut bien et tissons le linceul de ce monde décidément absurde, méprisant, méprisable et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Tous les épisodes précédents sont accessibles ici :
Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l'État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 64 : Que faire ? 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