Language   

Exils

Marco Valdo M.I.
Language: French




Nous, on n’en peut plus non plus
Dit le soldat, de faire cette guerre
Éclair qui se traîne et n’en finit plus.
À trois cent mille, on passe la frontière.
On s’en allait conquérir sans coup férir.
Il s’agissait de triompher, pas de périr.
Déjà, on décède par brigades entières.
On nous massacre par devant,
On nous assassine par derrière.
Pour sûr, on serait bien contents
D’un exil sur un autre continent,
N’importe où sur la Terre entière.

Le trouvère dit : il y a deux exils.
L’exil ici, l’exil là-bas.
Peu importe quel autre endroit,
Ailleurs, c’est le vrai exil.
Dans ce monde, tout est nouveau,
Il faut réapprendre à exister,
Il faut apprendre à parler,
Il faut se trouver un boulot.
On ne peut vraiment s’installer.
La mémoire devient notre ennemie,
On remâche l’herbe de nostalgie.
L’espoir de rentrer taraude l’exilé.

Grand-Mère dit : Les enfants de Perse
En exil, après quelques ans, disent
Des gens du pays d’antan :
Chez eux, ils, là-bas, avant,
C’est un monde brumeux,
Le pays oublié des vieux
Souvenirs, un rêve délétère.
Lieu bruissant de chants guerriers,
Chahuté de marches militaires,
Où sévissent d’étranges policiers,
Imposant aux filles de curieuses lois
Au nom du Guide de là-bas.

Dans ce monde des lois éternelles.
Cet univers d’agressivité perpétuelle,
Où l’infraction à l’ordre moral
Justifie le pouvoir inquisitorial,
Punies pour des lacets de couleur,
Punies pour avoir couru dans la cour,
Punies pour avoir sucé une douceur,
Punies pour vouloir vivre au jour,
Un orteil visible, une mèche de cheveux,
Les jeunes filles vendues aux vieux,
Peut-on manger le poulet qu’on a violé ?
Non, mais on peut le vendre au marché.



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