C’était vraiment un élève modèle,
Meilleur de la classe, un garçon fidèle,
Bons résultats, sans talent particulier,
Il a fini dans les organes, comme officier.
À l’école, on catalogue les enfants
Suivant le rang des parents.
Il n’y a aucune chance
De promouvoir les connaissances.
On m’a offert une carrière
D’ouvrier dans l’industrie militaire.
À force de subir l’arbitraire,
Je me suis fait trouvère.
L’instruction générale la plus belle,
L’histoire réelle, la culture universelle,
Le plus splendide humanisme du passé,
L’école enseignait une merveilleuse ronde,
Des idées, des principes moraux élevés ;
Le pouvoir envisageait le meilleur des mondes.
C’était au temps où le Grand Guide régnait,
La surveillance était terrible, on se taisait.
C’était au temps où les têtes tombaient.
La vie était pénible, on se terrait.
Camps, prisons, répressions massives,
Les foules médusées restaient passives.
La Zinovie a de grandioses illusions,
Le Guide de glorieuses ambitions,
La peur tétanise la nation.
Le pays croule sous la pression
D’un gigantesque conditionnement.
Une marée mentale mène tous les gens,
Enfant emporté par le vent mauvais,
Petit homme encore, on filait
Sans pouvoir imaginer mieux
Inconscients vers l’avenir radieux.
Une coulée glacée de sable mouvant
Transbahute les grains insignifiants.
L’avenir radieux, la société future,
L’abondance pour tout le monde,
On en a toute une littérature.
On n’y croit plus une seule seconde.
Grand-mère dit comme ça :
On n’en sortira pas.
Des pauvres et des riches, toujours
Il y en a eu et il y en aura toujours.
Au village, après mon départ,
Ça empire, c’est le cauchemar.
S’insinuant sournoisement ;
Un à un, la répression avale les gens.
Meilleur de la classe, un garçon fidèle,
Bons résultats, sans talent particulier,
Il a fini dans les organes, comme officier.
À l’école, on catalogue les enfants
Suivant le rang des parents.
Il n’y a aucune chance
De promouvoir les connaissances.
On m’a offert une carrière
D’ouvrier dans l’industrie militaire.
À force de subir l’arbitraire,
Je me suis fait trouvère.
L’instruction générale la plus belle,
L’histoire réelle, la culture universelle,
Le plus splendide humanisme du passé,
L’école enseignait une merveilleuse ronde,
Des idées, des principes moraux élevés ;
Le pouvoir envisageait le meilleur des mondes.
C’était au temps où le Grand Guide régnait,
La surveillance était terrible, on se taisait.
C’était au temps où les têtes tombaient.
La vie était pénible, on se terrait.
Camps, prisons, répressions massives,
Les foules médusées restaient passives.
La Zinovie a de grandioses illusions,
Le Guide de glorieuses ambitions,
La peur tétanise la nation.
Le pays croule sous la pression
D’un gigantesque conditionnement.
Une marée mentale mène tous les gens,
Enfant emporté par le vent mauvais,
Petit homme encore, on filait
Sans pouvoir imaginer mieux
Inconscients vers l’avenir radieux.
Une coulée glacée de sable mouvant
Transbahute les grains insignifiants.
L’avenir radieux, la société future,
L’abondance pour tout le monde,
On en a toute une littérature.
On n’y croit plus une seule seconde.
Grand-mère dit comme ça :
On n’en sortira pas.
Des pauvres et des riches, toujours
Il y en a eu et il y en aura toujours.
Au village, après mon départ,
Ça empire, c’est le cauchemar.
S’insinuant sournoisement ;
Un à un, la répression avale les gens.
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