I han en Uhr erfunde
Wo geng nach zwone Stunde
Blybt stah
Aha
Dir gseht vilicht nid y
Was ds praktische söll sy
Da dra
I will nechs säge
Es isch vowäge
Geng we myni Uhr blybt stah
Mahnts mi dra das i se ja
Ganz alei erfunde ha
Und de dünkts mi i syg glych
No ganz e Gschickte ma
I heig ja doch en Uhr erfunde
Wo geng nach zwone Stunde
Blybt stah
Geng we myni Uhr blybt stah
Mahnts mi dra das i se ja
Ganz alei erfunde ha
Und de dünkts mi i syg glych
Nid so ne tumme ma
Fröidig zien i se de wider uf
Giben ere für zwo Stunde Schnuuf
Und mir git das für zwo Stunde
Das verstöht dir sicher guet
Sälbschtvertrouen und e früsche Muet
Denn i ha doch en Uhr erfunde
Wo geng nach zwone Stunde
Blybt stah
Zwar si isch nid sehr präzis
Und git ztue vo früe bis schpät
Doch das stört mi i kere Wiis
Es git mer gliich das Gfüe
Vo stolzer Majestät
I heig derfür en Uhr erfunde
Wo geng nach zwone Stunde
Blybt stah.
Wo geng nach zwone Stunde
Blybt stah
Aha
Dir gseht vilicht nid y
Was ds praktische söll sy
Da dra
I will nechs säge
Es isch vowäge
Geng we myni Uhr blybt stah
Mahnts mi dra das i se ja
Ganz alei erfunde ha
Und de dünkts mi i syg glych
No ganz e Gschickte ma
I heig ja doch en Uhr erfunde
Wo geng nach zwone Stunde
Blybt stah
Geng we myni Uhr blybt stah
Mahnts mi dra das i se ja
Ganz alei erfunde ha
Und de dünkts mi i syg glych
Nid so ne tumme ma
Fröidig zien i se de wider uf
Giben ere für zwo Stunde Schnuuf
Und mir git das für zwo Stunde
Das verstöht dir sicher guet
Sälbschtvertrouen und e früsche Muet
Denn i ha doch en Uhr erfunde
Wo geng nach zwone Stunde
Blybt stah
Zwar si isch nid sehr präzis
Und git ztue vo früe bis schpät
Doch das stört mi i kere Wiis
Es git mer gliich das Gfüe
Vo stolzer Majestät
I heig derfür en Uhr erfunde
Wo geng nach zwone Stunde
Blybt stah.
envoyé par Riccardo Venturi - 14/3/2021 - 00:57
Langue: italien
Traduzione italiana / Italian translation / Traduction italienne / Italiankielinen käännös:
Riccardo Venturi, 14-3-2021 01:03
Riccardo Venturi, 14-3-2021 01:03
Ho inventato un orologio
Ho inventato un orologio
Che ogni volta si ferma
Dopo due ore
Ah ah
Forse non vedete
Che ci debba essere
Di pratico in questo
Ora ve lo dico.
È perché:
Ogni volta che il mio orologio si ferma
Mi ricorda che l'ho inventato
Proprio io, da solo,
E allora mi sembra che, comunque,
Non sono del tutto un imbecille.
E quindi ho inventato un orologio
Che ogni volta si ferma
Dopo due ore
Ogni volta che il mio orologio si ferma
Mi ricorda che l'ho inventato
Proprio io, da solo,
E allora mi sembra che, comunque,
Sono abbastanza intelligente.
Allora, tutto contento, lo ricarico,
Gli ridò vita per un paio d'ore,
E, per quel paio d'ore,
Mi dà, certo lo capirete bene,
Fiducia in me stesso e mi rianima
E allora ho inventato un orologio
Che ogni volta si ferma
Dopo due ore
Beh, certo, non è molto preciso
E dà da fare da mane a sera,
Però non mi dà nessuna noia
E, anzi, mi dà una sensazione
Di fiera maestà
E quindi ho inventato un orologio
Che ogni volta si ferma
Dopo due ore.
Ho inventato un orologio
Che ogni volta si ferma
Dopo due ore
Ah ah
Forse non vedete
Che ci debba essere
Di pratico in questo
Ora ve lo dico.
È perché:
Ogni volta che il mio orologio si ferma
Mi ricorda che l'ho inventato
Proprio io, da solo,
E allora mi sembra che, comunque,
Non sono del tutto un imbecille.
E quindi ho inventato un orologio
Che ogni volta si ferma
Dopo due ore
Ogni volta che il mio orologio si ferma
Mi ricorda che l'ho inventato
Proprio io, da solo,
E allora mi sembra che, comunque,
Sono abbastanza intelligente.
Allora, tutto contento, lo ricarico,
Gli ridò vita per un paio d'ore,
E, per quel paio d'ore,
Mi dà, certo lo capirete bene,
Fiducia in me stesso e mi rianima
E allora ho inventato un orologio
Che ogni volta si ferma
Dopo due ore
Beh, certo, non è molto preciso
E dà da fare da mane a sera,
Però non mi dà nessuna noia
E, anzi, mi dà una sensazione
Di fiera maestà
E quindi ho inventato un orologio
Che ogni volta si ferma
Dopo due ore.
Langue: français
Version française – J’AI INVENTÉ UNE MONTRE – Marco Valdo M.I. – 2021
D’après la version italienne de Riccardo Venturi, Ho inventato un orologio – 2021
d’une chanson suisse alémanique en Bärndüüdsch (bernois) – I han en Uhr erfunde – Mani Matter – 1966
Les célèbres caractères de la Suisse, en ordre dispersé : les banques suisses, les vaches suisses, le chocolat suisse, la neutralité suisse, les fromages suisses et, naturellement, les montres suisses. Ces dernières sont même passées en proverbe, ou une façon de dire, pratiquement dans le monde entier : on dit, oui, « précis (ou ponctuel) comme une montre », mais si l’on veut renforcer le concept, on dit « précis comme une montre suisse ». En bref, pour les Suisses, marquer le temps aussi précisément que possible est une question d’orgueil national (justifié).
C’est ici qu’intervient le Suisse Mani Matter avec cette chanson qui pourrait paraître, comme du reste beaucoup de ses autres, surréaliste ; mais comme, depuis sa naissance, le surréalisme est hautement révolutionnaire, il faut dire que cette petite chanson touche aussi à un sujet aussi réel et controversé que dans tous les sens du terme, insaisissable : le temps. Occupé comme il était à démonter les mythes suisses de l’intérieur, Mani Matter ne pouvait manquer de s’occuper des horloges ; et, décidément, au temps.
Peut-être, qui sait, se souvenait-il aussi que justement, dans sa ville, Berne, avait vécu un homme, un dénommé Albert Einstein, qui, avec certaines de ses théories, avait mis cul par- dessus tête – entre autres choses – le concept même de « temps » ; l’avocat Mani Matter, certainement, n’avait pas et ne pouvait pas avoir une si grande prétention. Mais, à sa manière, sa chansonnette est tout aussi révolutionnaire. Nonobstant Einstein, les Suisses (et pas seulement les Suisses) ont continué à fabriquer des horloges et à marquer le temps et sa dictature : le temps fuit, le temps c’est de l’argent, les horaires et les temps de travail, la ponctualité, le temps est un tyran, l’aliénation du temps, le réveil-matin, les bombes à retardement, le temps de la vie et de la mort. Combien d’entre nous ont vu leur vie changer, et parfois prendre fin, pour une avance ou un retard ? Être au mauvais endroit au mauvais moment…
L’avocat suisse Mani Matter, par contre, sembla avoir trouvé la solution. Il avait inventé une horloge qui s’arrêtait toutes les deux heures, et il en était très fier, à tel point que cette invention lui rappelait souvent qu’il n’était pas, après tout, un parfait idiot et, en fait, le faisait parfois se sentir assez intelligent. Toutes les deux heures, sa montre s’arrêtait ; dès lors, ça va de soi, le temps s’arrêtait. Au bout d’un moment, il la remontait, et le temps repartait ; et au bout de deux heures, paff, nouvel arrêt. On comprend le sentiment de confiance en soi, voire de majesté orgueilleuse, que cela lui donnait : arrêter le temps. Un rêve qui, j’ose le dire, n’était pas et n’est pas seulement celui de M. Mani Matter, mais celui de toute l’humanité. Dans ces intervalles de temps suspendu et arrêté, éliminer la pire tyrannie qui puisse peser sur nos têtes.
L’ultimatum expire à une heure donnée, et une seconde avant, les deux heures expirent et l’horloge s’arrête en même temps que votre ultimatum de papier. Le 1er septembre 1939 à 5 heures du matin, Hitler a décidé d’envahir la Pologne, à 4h59 l’horloge s’arrête et adieu la Seconde Guerre mondiale. À six heures du matin, vous devez vous rendre à l’usine, à l’atelier de peinture, et à ce moment-là, l’horloge s’arrête et vous allez dormir, faire l’amour, lire ou vous promener au dam de l’atelier de peinture, car le monde pourrait aussi bien être dépouillé de sa peinture. La loi ou l’ordonnance entre en vigueur le 14 mars à minuit, et à 23h59, l’horloge s’arrête et la loi ou l’ordonnance valsent au diable (peut-être en même temps que les législateurs). Je suis convaincu que l’invention de l’avocat Mani Matter aurait non seulement été très bénéfique pour l’ensemble de l’humanité, mais aurait certainement donné à la Suisse un lustre infiniment plus grand que ses horloges très précises et si précieuses qui ne s’arrêtent jamais. Il est dommage que cette invention n’ait pas été universellement acceptée, mais c’est ainsi. Il ne nous reste plus que cette chansonnette de 1966, que je vais vous présenter ici avec sa traduction du dialecte néandertalien dans lequel elle est écrite et chantée.
Mais, pour finir, je dois peut-être une petite explication relative à l’image que j’ai choisie pour l’illustrer. Il s’agit, photographié sur la table de ma cuisine (que j’ai récemment libérée des piles de livres et de journaux qui y reposaient depuis des années), du réveil conjugal de mes parents, de marque “Cyma”. Je l’ai trouvé parmi les affaires de ma mère en vidant sa maison après sa mort ; un objet dont je me souvenais depuis mon enfance, et je pensais qu’il avait été englouti précisément par le temps. Au contraire non ; il est sorti du fond du fond d’un tiroir ; et je l’ai ramené chez moi. C’était l’un des cadeaux de mariage que mes parents avaient échangés en 1953 ; à cette époque, il était de coutume pour les jeunes mariés non seulement de recevoir des cadeaux, mais aussi de s’en échanger. Sur la photo, vous ne pouvez pas le voir, et vous ne le voyez pas ; mais, au dos, sur le boîtier contenant les leviers et les engrenages, il y a une petite inscription : « Swiss Made – 1940 ». L’horloge avait déjà treize ans lorsqu’elle a été achetée, et elle a maintenant quatre-vingt-un ans. Elle était immobile, tandis que je la retournais dans mes mains et, en même temps, que je retournais de nombreuses pensées dans le fond de mon esprit ; et je pensais qu’elle resterait arrêtée. Puis, juste pour le plaisir, et plutôt sceptique, j’ai commencé à la remonter à la main, en entendant le “cric-cric” qu’elle faisait et qui me rappelait mon enfance. Et elle a redémarré immédiatement, sans broncher une seconde. Tic-tic-tic-tic-tic-tic…… [RV]
D’après la version italienne de Riccardo Venturi, Ho inventato un orologio – 2021
d’une chanson suisse alémanique en Bärndüüdsch (bernois) – I han en Uhr erfunde – Mani Matter – 1966
Les célèbres caractères de la Suisse, en ordre dispersé : les banques suisses, les vaches suisses, le chocolat suisse, la neutralité suisse, les fromages suisses et, naturellement, les montres suisses. Ces dernières sont même passées en proverbe, ou une façon de dire, pratiquement dans le monde entier : on dit, oui, « précis (ou ponctuel) comme une montre », mais si l’on veut renforcer le concept, on dit « précis comme une montre suisse ». En bref, pour les Suisses, marquer le temps aussi précisément que possible est une question d’orgueil national (justifié).
C’est ici qu’intervient le Suisse Mani Matter avec cette chanson qui pourrait paraître, comme du reste beaucoup de ses autres, surréaliste ; mais comme, depuis sa naissance, le surréalisme est hautement révolutionnaire, il faut dire que cette petite chanson touche aussi à un sujet aussi réel et controversé que dans tous les sens du terme, insaisissable : le temps. Occupé comme il était à démonter les mythes suisses de l’intérieur, Mani Matter ne pouvait manquer de s’occuper des horloges ; et, décidément, au temps.
Peut-être, qui sait, se souvenait-il aussi que justement, dans sa ville, Berne, avait vécu un homme, un dénommé Albert Einstein, qui, avec certaines de ses théories, avait mis cul par- dessus tête – entre autres choses – le concept même de « temps » ; l’avocat Mani Matter, certainement, n’avait pas et ne pouvait pas avoir une si grande prétention. Mais, à sa manière, sa chansonnette est tout aussi révolutionnaire. Nonobstant Einstein, les Suisses (et pas seulement les Suisses) ont continué à fabriquer des horloges et à marquer le temps et sa dictature : le temps fuit, le temps c’est de l’argent, les horaires et les temps de travail, la ponctualité, le temps est un tyran, l’aliénation du temps, le réveil-matin, les bombes à retardement, le temps de la vie et de la mort. Combien d’entre nous ont vu leur vie changer, et parfois prendre fin, pour une avance ou un retard ? Être au mauvais endroit au mauvais moment…
L’avocat suisse Mani Matter, par contre, sembla avoir trouvé la solution. Il avait inventé une horloge qui s’arrêtait toutes les deux heures, et il en était très fier, à tel point que cette invention lui rappelait souvent qu’il n’était pas, après tout, un parfait idiot et, en fait, le faisait parfois se sentir assez intelligent. Toutes les deux heures, sa montre s’arrêtait ; dès lors, ça va de soi, le temps s’arrêtait. Au bout d’un moment, il la remontait, et le temps repartait ; et au bout de deux heures, paff, nouvel arrêt. On comprend le sentiment de confiance en soi, voire de majesté orgueilleuse, que cela lui donnait : arrêter le temps. Un rêve qui, j’ose le dire, n’était pas et n’est pas seulement celui de M. Mani Matter, mais celui de toute l’humanité. Dans ces intervalles de temps suspendu et arrêté, éliminer la pire tyrannie qui puisse peser sur nos têtes.
L’ultimatum expire à une heure donnée, et une seconde avant, les deux heures expirent et l’horloge s’arrête en même temps que votre ultimatum de papier. Le 1er septembre 1939 à 5 heures du matin, Hitler a décidé d’envahir la Pologne, à 4h59 l’horloge s’arrête et adieu la Seconde Guerre mondiale. À six heures du matin, vous devez vous rendre à l’usine, à l’atelier de peinture, et à ce moment-là, l’horloge s’arrête et vous allez dormir, faire l’amour, lire ou vous promener au dam de l’atelier de peinture, car le monde pourrait aussi bien être dépouillé de sa peinture. La loi ou l’ordonnance entre en vigueur le 14 mars à minuit, et à 23h59, l’horloge s’arrête et la loi ou l’ordonnance valsent au diable (peut-être en même temps que les législateurs). Je suis convaincu que l’invention de l’avocat Mani Matter aurait non seulement été très bénéfique pour l’ensemble de l’humanité, mais aurait certainement donné à la Suisse un lustre infiniment plus grand que ses horloges très précises et si précieuses qui ne s’arrêtent jamais. Il est dommage que cette invention n’ait pas été universellement acceptée, mais c’est ainsi. Il ne nous reste plus que cette chansonnette de 1966, que je vais vous présenter ici avec sa traduction du dialecte néandertalien dans lequel elle est écrite et chantée.
Mais, pour finir, je dois peut-être une petite explication relative à l’image que j’ai choisie pour l’illustrer. Il s’agit, photographié sur la table de ma cuisine (que j’ai récemment libérée des piles de livres et de journaux qui y reposaient depuis des années), du réveil conjugal de mes parents, de marque “Cyma”. Je l’ai trouvé parmi les affaires de ma mère en vidant sa maison après sa mort ; un objet dont je me souvenais depuis mon enfance, et je pensais qu’il avait été englouti précisément par le temps. Au contraire non ; il est sorti du fond du fond d’un tiroir ; et je l’ai ramené chez moi. C’était l’un des cadeaux de mariage que mes parents avaient échangés en 1953 ; à cette époque, il était de coutume pour les jeunes mariés non seulement de recevoir des cadeaux, mais aussi de s’en échanger. Sur la photo, vous ne pouvez pas le voir, et vous ne le voyez pas ; mais, au dos, sur le boîtier contenant les leviers et les engrenages, il y a une petite inscription : « Swiss Made – 1940 ». L’horloge avait déjà treize ans lorsqu’elle a été achetée, et elle a maintenant quatre-vingt-un ans. Elle était immobile, tandis que je la retournais dans mes mains et, en même temps, que je retournais de nombreuses pensées dans le fond de mon esprit ; et je pensais qu’elle resterait arrêtée. Puis, juste pour le plaisir, et plutôt sceptique, j’ai commencé à la remonter à la main, en entendant le “cric-cric” qu’elle faisait et qui me rappelait mon enfance. Et elle a redémarré immédiatement, sans broncher une seconde. Tic-tic-tic-tic-tic-tic…… [RV]
J’AI INVENTÉ UNE MONTRE
J’ai inventé une montre
Qui s’arrête comme ça
Après deux heures
Recta.
Peut-être ne voyez-vous pas
Ce qu’il y a
De pratique à ça.
Je vous dis le pourquoi.
C’est parce que voilà :
Ma montre me rappelle à chaque arrêt
Que c’est moi, juste moi,
Moi tout seul, qui l’inventa
Et alors, il me paraît que, c’est vrai,
Je ne suis pas l’imbécile parfait.
Donc, j’ai inventé une montre
Qui s’arrête comme ça
Après deux heures
Recta.
Ma montre me rappelle à chaque fois
Que c’est moi, juste moi,
Moi tout seul, qui l’inventa
Du coup, il me paraît évident
Que je suis plutôt intelligent.
Alors, tout heureux, je la remonte,
Je la ramène à la vie pour une paire d’heures,
Et, pendant cette paire d’heures,
Elle me donne, vous comprenez bien,
Confiance en moi et de l’entrain.
Alors, j’ai inventé une montre
Qui s’arrête comme ça
Après deux heures
Recta.
Elle n’est pas très précise, pourtant
Et m’occupe de midi à minuit passé,
Elle ne me cause aucun tourment
Et, à l’inverse, me donne le sentiment
D’une fière majesté.
J’ai inventé une montre
Qui s’arrête comme ça
Après deux heures
Recta.
J’ai inventé une montre
Qui s’arrête comme ça
Après deux heures
Recta.
Peut-être ne voyez-vous pas
Ce qu’il y a
De pratique à ça.
Je vous dis le pourquoi.
C’est parce que voilà :
Ma montre me rappelle à chaque arrêt
Que c’est moi, juste moi,
Moi tout seul, qui l’inventa
Et alors, il me paraît que, c’est vrai,
Je ne suis pas l’imbécile parfait.
Donc, j’ai inventé une montre
Qui s’arrête comme ça
Après deux heures
Recta.
Ma montre me rappelle à chaque fois
Que c’est moi, juste moi,
Moi tout seul, qui l’inventa
Du coup, il me paraît évident
Que je suis plutôt intelligent.
Alors, tout heureux, je la remonte,
Je la ramène à la vie pour une paire d’heures,
Et, pendant cette paire d’heures,
Elle me donne, vous comprenez bien,
Confiance en moi et de l’entrain.
Alors, j’ai inventé une montre
Qui s’arrête comme ça
Après deux heures
Recta.
Elle n’est pas très précise, pourtant
Et m’occupe de midi à minuit passé,
Elle ne me cause aucun tourment
Et, à l’inverse, me donne le sentiment
D’une fière majesté.
J’ai inventé une montre
Qui s’arrête comme ça
Après deux heures
Recta.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 14/3/2021 - 20:12
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Testo e musica / Lyrics and music / Paroles et musique / Sanat ja sävel: Mani Matter
Album / Albumi: I han es Zündhölzli azündt
I famosi capisaldi della Svizzera, in ordine sparso: le banche svizzere, le vacche svizzere, il cioccolato svizzero, la neutralità svizzera, i formaggi svizzeri e, naturalmente, gli orologi svizzeri. Questi ultimi sono addirittura passati in proverbio, o modo di dire, praticamente in tutto il mondo: si dice, sì, “preciso (o puntuale) come un orologio”, ma se si vuole ribadire il concetto, si dice “preciso come un orologio svizzero”. Insomma, per gli Elvetici, segnare il tempo nel modo più preciso possibile è una questione di (giustificato) orgoglio nazionale. Qui interviene lo svizzero Mani Matter con questa canzone che potrebbe apparire, come del resto molte sue altre, surrealista; ma poiché, sin dalla sua nascita, il surrealismo è altamente rivoluzionario, bisognerà dire che detta canzoncina tocca altresí un argomento alquanto reale e controverso quanto, in ogni senso, sfuggente: il tempo. Occupato com'era a disfare i miti svizzeri dall'interno, Mani Matter non poteva non occuparsi degli orologi; e, appunto, del tempo. Forse, chissà, si ricordava anche che proprio nella sua città, Berna, aveva vissuto un tizio, tale Albert Einstein, che con certe sue teorie aveva mandato a gambe all'aria -tra le altre cose- lo stesso concetto di “tempo”; l'avv. Mani Matter, certamente, non aveva e non poteva avere una sí grande pretesa. Però, nel suo piccolo, la sua canzoncina è ugualmente rivoluzionaria. Nonostante Einstein, gli svizzeri (e non solo gli svizzeri) hanno continuato a fabbricare orologi e a segnare il tempo e la sua dittatura: manca tempo, il tempo è denaro, gli orari e i tempi di lavoro, la puntualità, il tempo è tiranno, l'alienazione del tempo, la sveglia mattutina, le bombe temporizzate, il tempo della vita e della morte. Quanti di noi hanno avuto la loro vita cambiata, e a volte terminata, per un anticipo o un ritardo? Essere nel luogo sbagliato al momento sbagliato...
L'avvocato svizzero Mani Matter, invece, sembrò avere trovato la soluzione. Aveva inventato un orologio che si fermava ogni due ore; e ne era molto fiero, tanto che questa sua invenzione gli ricordava spesso di non essere, tutto sommato, un perfetto idiota e, anzi, qualche volta lo faceva sentire abbastanza intelligente. Ogni due ore, il suo orologio si fermava; quindi, va da sé, si fermava il tempo. Dopo un po' lo ricaricava, e il tempo ripartiva; e dopo due ore, pàff, di nuovo fermo. Si capisce la sensazione di fiducia in se stesso, e persino di fiera maestà, che questo gli dava: fermare il tempo. Un sogno che, mi azzardo a dirlo, non era e non è soltanto del sig. Mani Matter, ma dell'intera umanità. In quegli intervalli di tempo sospeso e non scorrente, eliminare la peggiore tirannia che possa gravare sulle nostre teste. L'ultimatum scade a una data ora, e un secondo prima scadono le due ore e l'orologio si ferma assieme al tuo ultimatum del pìffero. Alle 5 del mattino del 1° settembre 1939 Hitler ha deciso di invadere la Polonia, alle 4,59 l'orologio si arresta e addio alla II guerra mondiale. Alle sei del mattino devi entrare in fabbrica al reparto verniciatura, e in quel momento si ferma l'orologio e allora te ne stai a dormire, a fare l'amore, a leggere o a passeggiare in culo alle verniciature perché il mondo potrebbe stare benissimo sverniciato. La legge o l'ordinanza entra in vigore alle ore 24 del 14 marzo, e alle 23,59 si ferma l'orologio e la legge o l'ordinanza vanno al diavolo (possibilmente assieme ai legislatori). Sono convinto che l'invenzione dell'avv. Mani Matter sarebbe non solo stata altamente benefica per l'intero consesso umano ma che, senz'altro, avrebbe dato alla Svizzera un lustro infinitamente maggiore dei suoi precisissimi e preziosi orologi che non si fermano mai. Peccato che tale invenzione non sia stata universalmente accettata; ma tant'è. Ci resta solo questa canzoncina del 1966 che vado qui a presentarvi con la relativa traduzione dal dialetto neanderthaliano in cui è redatta e cantata.
Però, in ultimo, debbo forse una piccola spiegazione relativa all'immagine che ho scelto per illustrarla. Si tratta, fotografata sul mio tavolo di cucina (che ho da poco liberato dalle pile di libri e di giornali che vi stazionavano sopra da anni), dell'orologio-sveglia coniugale dei miei genitori, di marca “Cyma”. L'ho ritrovato tra le cose di mia madre svuotando casa sua dopo che è morta; un oggetto di cui mi ricordavo fin da bambino, e che credevo fosse stato inghiottito, appunto, dal tempo. Invece no; è spuntato fuori dal fondo del fondo di un cassetto; e me lo sono portato a casa mia. Era uno dei regali di nozze che i miei si erano scambiati nel 1953; allora usava che gli sposi non solo ricevessero regali, ma che anche se li scambiassero tra loro. Dalla foto non si vede, e non si può vedere; ma, sul retro, sulla cassa contenente i leveraggi e gli ingranaggi, c'è una piccola dicitura: “Swiss Made – 1940”. L'orologio aveva già tredici anni quando era stato acquistato, e adesso ne ha ottantuno. Era fermo, mentre me lo rigiravo tra le mani rigirandomi al tempo stesso parecchi pensieri in fondo alla testa; e pensavo che fermo sarebbe rimasto. Poi, così per fare e piuttosto scettico, mi sono messo a dargli una ricarica a mano, risentendo il “cric cric” che faceva e che mi ricordavo fin da bambino. E e' ripartito immediatamente, senza sgarrare di un secondo. Tic-tic-tic-tic-tic-tic..... [RV]