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Les z'hommes

Henri Tachan
Language: French


Henri Tachan

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(Henri Tachan)


Henri Tachan.
Henri Tachan.


HENRI TACHAN
d'après Chanson rebelle
(la page contient un extrait de la chanson en format .ram)

Henri Tachan, quoique moins médiatique que des chanteurs de cette époque, n'en est pas moins un fin lettré qui comme Léo Ferré et tant d'autres flirtait avec Verlaine, Rimbaud et Baudelaire. Son goût musical pour Beethoven ou Schubert se ressent dans les sonorités de ses musiques.

Chanteur inclassable il a bousculé le monde du spectacle en dénonçant la connerie, l'hypocrisie avec un humour noir lucide qui a tant chatouillé les bien-pensants. Les thèmes qu'il aborde sont ceux des auteurs de ces années-là. Sont passés au crible l'armée, le clergé, les bourgeois, les médias et tant d'autres chers à la rébellion de cette époque, mais pas tout à fait obsolètes.

Henri Tachan parle aussi de sentiments et d'émotion avec une tendresse qui nous touche. De lui on peut dire qu'il pousse ses coups de gueule et ses coups de cœur et que nous ne sommes pas insensibles à ce qu'il nous dit.

tachan2Henri Tachan est absent des médias, la télévision l'ignore, certaines radios diffusent encore ses chansons mais elles sont rares. Pourtant sa voix, ses textes, ses musiques, sa tendresse, sa colère et sa gouaille nous le rendent familier et on ne peut plus contemporain dans nos préoccupations. Il faut dire que Tachan n'est pas à vendre, il est à écouter, c'est ce qui le distingue des chanteurs fabriqués et livrés en pâture aux médias et au public. Coluche nous confiait "Et dire qu'il suffirait que vous n'achetiez pas pour que ça ne se vende pas. Vous n'êtes pas sérieux". Il parlait des chanteurs.

Henri Tachan est né en 1939. Il part au Québec en 1962 où il fait la connaissance de Jacques Brel alors en tournée. Brel l'incite à se lancer dans la chanson.

Il sort en 1965 un premier album chez Barclay, album qui obtient le grand prix de l'Académie du disque. Il assure la première partie de Juliette Gréco à l'Olympia, puis en 1968 celle d'Isabelle Aubret et de Félix Leclerc à Bobino, en 1970 celle de Pierre Perret. En 1975 il chante deux semaines au Théâtre de la Ville, un soir à l'Olympia. En 1978 il assure une semaine à l'Olympia et en 1999 six semaines au Théâtre de Dix Heures à Paris.

Quelques célébrités ont rendu hommage à Tachan. Frédéric Dard "Crier est un remède contre les larmes. Chanter aussi, je pense ! Lorsque Tachan déboule en scène, petit et noir, étincelant comme une cassure d'anthracite, le front buté, le regard pointu, la lèvre en gouttière ; déjà en sueur, déjà écumant, j'ai chaque fois l'impression de voir surgir un tourbillon, fou furieux avant même sa sortie du torri . . ."

Pierre Perret nous livre "D'abord Tachan, il est jamais d'accord ! Il critique tout. Les curetons, il a du mal à les encadrer ! Il fait comme Brel, il raille les bourgeois, il est pas patriote pour deux ronds . . . De là à dire qu'il aime pas la guerre, y'a qu'un pas ! Il fait de la provoc systématique, il profère des gros mots, on se demande s'il le fait exprès . . ."'

Et puis cette hommage rendu par les dessinateurs de Charlie Hebdo à cet Auteur-Compositeur-Interpréte qu'est Tachan. L'on sent bien là une connivence dans la contestation, l'impertinence et l'esprit frondeur.

Serge Reggiani "J'aime Tachan, insolent, triomphant. Il cogne, il mord, il ravage, il saccage, il taille en pièces, il poignarde en plein cœur . . . Il aime, je l'aime."

En fait cela rassure que des poètes soient encore capables de dire.
Font leur pipi contre les murs,
Quelquefois même sur leurs chaussures,
Pisser debout ça les rassure,
Les z'hommes,
Z'ont leur petit jet horizontal,
Leur petit siphon, leurs deux baballes,
Peuvent jouer a la bataille navale,
Les z'hommes,
Z'ont leur petit sceptre dans leur culotte,
Leur petit périscope sous la flotte,
Z'ont le bâton ou la carotte,
Les z'hommes,
Et au nom de ce bout de bidoche
Qui leur pendouille sous la brioche,
Ils font des guerres, ils font des mioches,
Les z'hommes...

Ils se racontent leurs conquêtes,
Leurs péripéties de braguette,
Dans des gros rires à la buvette,
Les z'hommes,
Ils se racontent leur guéguerre,
Leurs nostalgies de militaires,
Une lalarme à la paupière,
Les z'hommes,
Virilité en bandoulière,
Orgueil roulé en bande molletières,
Agressivité en oeillères,
Les z'hommes,
Ils te traiteront de pédé,
De gonzesse et de dégonflé,
A moins que tu ne sorte dehors si t'es
Un homme...

Z'aiment les femmes comme des fous,
C'est si pervers et c'est si doux,
"Enfin quoi! c'est pas comme nous,
Les z'hommes".

Z'aiment les femmes à la folie,
Passives, muette et jolies
De préférence dans le lit,
Des z'hommes,
Au baby-room ou au boudoir,
A la tortore ou au trottoir,
Z'aiment les femmes sans espoir,
Les z'hommes,
Prostituées ou Pénélopes,
Apprivoisées ou antilopes,
"Toutes les femme sont des salopes"
Pour les z'hommes...

C'est en quatre vingt treize, je crois
Qu'ils ont tué la femme du roi
Et la déclaration des Droits
De l'Homme,
C'est depuis deux mille ans, je pense,
Qu'ils décapitent en silence
Les femmes d'ailleurs et de France,
Les z'hommes,
Z'ont abattu les Tibétaines,
Z'ont fricassé les Africaines,
Z'ont indigné les Indiennes,
Les z'hommes,
Z'ont mis le voile aux Algériennes,
La chasteté aux châtelaines
Et le tablier à Mémène,
Les z'hommes...

Excusez-moi, mais elle me gratte,
Ma pauvre peau de phallocrate,
Dans la région de la prostate
Des z'hommes,
Excusez-moi, mais je me tire,
Sans un regret, sans un soupir,
De votre maffia, votre empire
Des z'hommes,
A chacun sa révolution,
Aurais-je seulement des compagnons
Qui partagent l'indignation
D'un homme?
D'un homme?

Contributed by Jacky Fluttaz - 2007/8/7 - 23:11



Language: Italian

Versione italiana di Riccardo Venturi
8 agosto 2007

Si tratta della versione/traduzione/commento n° 6000 delle CCG/AWS.

This is the versione/translation/commentary nr 6000 of AWS/CCG
GLI UOMINI

Pisciano contro i muri,
qualche volta si piscian pure sulle scarpe,
pisciare in piedi li rassicura,
gli uomini.
Ci hanno lo schizzo orizzontale,
il sifoncino e le pallucce,
posson giocare a battaglia navale,
gli uomini.
Ci han lo scettruccio nelle mutande,
il periscopiuccio sottomarino,
hanno il bastone o la carota,
gli uomini.
E in nome di 'sto pezzetto di ciccia
che gli penzola sotto la pancia,
fanno guerre e fanno marmocchi,
gli uomini...

Si raccontano le loro conquiste,
le loro peripezie in brachette
ridendo forte al baretto,
gli uomini.
E si raccontan le guerricciole,
le nostalgie del militare
con una lacrimuccia all'occhio,
gli uomini.
Con la virilità a tracolla,
l'orgoglio avvolto nelle fasce gambiere,
l'aggressività nei paraocchi,
gli uomini,
e ti daranno di finocchio,
di buco frocio e smidollato,
a meno che tu non esca fuori
se sei un uomo…

Aman le donne come pazzi,
è così arrapante, è così dolce,
"Ma insomma! Non sono come noi,
uomini".

Aman le donne come pazzi,
passive, mute e carine
preferibilmente nei letti
degli uomini.
Nella baby-room o nel boudoir,
mentre s'ingozzano o sul marciapiede
aman le donne disperate,
gli uomini.
Puttane o penelopi,
domate o antilopi,
"Tutte le donne sono troie"
per gli uomini…

Credo sia stato nel '93
che hanno ammazzato la regina*
e la dichiarazione dei Diritti
dell'Uomo,
è da duemila anni, penso,
che decapitano in silenzio
le donne francesi e d'altri posti
gli uomini.
Hanno abbattuto le tibetane,
hanno fritto le africane,
hanno indignato le indiane,
gli uomini,
han messo il velo alle algerine,
la cintura di castità alle castellane,
e il grembiule alla mammina,**
gli uomini…

Scusatemi, ma mi prude
la mia povera pelle di fallocrate
nella zona della prostata
degli uomini,
Scusatemi, ma mi ritiro
senza un rimpianto e senza un sospiro
dalla vostra mafia, dal vostro impero
di uomini.
A ognuno la sua rivoluzione,
avrò soltanto dei compagni
per condividere l'indigrazione
di un uomo?
Di un uomo?
NOTE alla traduzione

* Il riferimento è ovviamente alla decapitazione di Maria Antonietta, regina di Francia, avvenuto nel 1793 dopo che era stato decapitato il Marito, Luigi XVI.

** Tutta questa strofa contiene delle assonanze non facili a rendere in una traduzione (abattu/tibétaine, fricassé/africaines, indigné/indiennes)....

2007/8/8 - 12:07


Le icone sono importanti, e ieri ne moriva una: i giornali hanno sottolineato la sua scomparsa.

È giusto.

Nel mio piccolo mondo però anche i poeti - soprattutto quelli della canzone - hanno il loro posto importante. Oggi ne è morto uno che ho amato, divorato, saccheggiato, qualche volta con più onestà tradotto e cantato.

Si chiamava Henri Tachan (per la verità Tachdjian, perché di origine armena): custode di bellezza, provocatore di pensiero.

Alessio Lega

2023/7/17 - 22:21




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