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Oorlog

Toon Hermans
Langue: néerlandais


Toon Hermans

Liste des versions


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(2000)
Album: Als De Liefde

Toon Hermans – Als De Liefde
Soms vallen de muizen de katten aan
En schapen verscheuren de leeuwen
Strelende handen beginnen te slaan
En teder gefluister wordt schreeuwen

Alleen de kind'ren springen touwtje
Springen touwtje op 't plein
Alleen de kind'ren springen touwtje
Omdat kind'ren kind'ren zijn

Soms vallen de mensen de mensen aan
Ze verliezen en masse hun verstand
Steden verbranden en schepen vergaan
' 't Is oorlog', staat in de krant

Alleen de kind'ren springen touwtje
Springen touwtje op 't plein
Alleen de kind'ren springen touwtje
Omdat kind'ren kind'ren zijn

We scheuren de liefde aan stukken
En schieten mekaar overhoop
In plaats van er bloemen te plukken
Is de wereld weer rijp voor de sloop

Alleen de kind'ren springen touwtje
Springen touwtje op 't plein
Alleen de kind'ren springen touwtje
Omdat kind'ren kind'ren zijn

't Loopt weer opnieuw uit de klauwen
Het beest, diep in ons, is er weer
't Is weer tijd voor ontreddering en rouwen
En 't is al de zoveelste keer

Alleen de kind'ren springen touwtje
Springen touwtje op 't plein
Alleen de kind'ren springen touwtje
Omdat kind'ren kind'ren zijn

Waarom doen de mensen elkander zo'n pijn
Wie kan er een antwoord op geven
Zouden er toch van die weerwolven zijn
Die van de doden leven

Alleen de kind'ren springen touwtje
Springen touwtje op 't plein
Alleen de kind'ren springen touwtje
Omdat kind'ren kind'ren zijn

3/12/2020 - 21:37




Langue: italien

Traduzione italiana / Italiaanse vertaling / Italian translation / Traduction italienne / Italiankielinen käännös:
Anonimo Toscano del XXI Secolo, 4-12-2020 09:34
GUERRA

A volte i topi attaccano i gatti
e le pecore fanno a pezzi i leoni
mani carezzevoli cominciano a pestare
e il tenero sussurro diventa un urlo

Soltanto i bambini saltan con la corda
saltan con la corda in piazza
soltanto i bambini saltan con la corda
perché i bambini sono bambini

A volte le persone attaccan le persone
impazziscono in massa
le città bruciano e le navi affondano,
“è la guerra”, c'è scritto sul giornale

Soltanto i bambini saltan con la corda
saltan con la corda in piazza
soltanto i bambini saltan con la corda
perché i bambini sono bambini

Noialtri facciamo a pezzi l'amore
e ci spariamo addosso a vicenda
invece di starcene a raccogliere fiori.
Il mondo è già pronto per la distruzione?

Soltanto i bambini saltan con la corda
saltan con la corda in piazza
soltanto i bambini saltan con la corda
perché i bambini sono bambini

Tutto ritorna fuori controllo
la bestia che è in noi è tornata
è ancora tempo di sconvolgimenti e lutti
ed è già l'ennesima volta

Soltanto i bambini saltan con la corda
saltan con la corda in piazza
soltanto i bambini saltan con la corda
perché i bambini sono bambini

Perché gli uomini si arrecano tanto dolore
chi può dare una risposta
ci sono dunque di quei lupi mannari
che vivono di morti?

Soltanto i bambini saltan con la corda
saltan con la corda in piazza
soltanto i bambini saltan con la corda
perché i bambini sono bambini.

4/12/2020 - 09:34




Langue: français

Version française – GUERRE – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson néerlandaise – Oorlog – Toon Hermans – 2000

Dialogue Maïeutique

VELOUTÉ DE CHAMPIGNON
VELOUTÉ DE CHAMPIGNON


Je ne te savais pas si savant, Marco Valdo M.I. mon ami, au point que tu puisses traduire le néerlandais.

Oh, Lucien l’âne mon ami, c’est là une vilaine taquinerie, car ici, on est tous censés connaître la langue de Vondel ou celle, en l’occurrence, de Toon Hermans. Et pour moi, c’est relativement vrai ; cependant, à la vérité, il faut reconnaître qu’on la connaît mal, moins bien encore qu’on ne sait le français.

Soit, dit Lucien l’âne, il doit bien y avoir des raisons à ça.

Certes, répond Marco Valdo M.I., et la première raison, c’est qu’on ne peut connaître toutes les langues. À entendre certains, il nous faudrait être tous polyglottes, question de s’entendre entre voisins. Moi, je veux bien, mais dans la ville ici où on vit, on recense plus de 150 langues et ce doit être à peu près pareil un peu partout en Europe dans les villes un peu peuplées. Moi, face à ce déluge, je reste d’avis qu’il conviendrait d’abord d’en maîtriser correctement une, chose que j’ai bien du mal à faire.

Évidemment, dit Lucien l’âne, il faudrait définir ce qu’on entend par maîtriser une langue. En prenant le seul vocabulaire, la maîtrise d’une langue comme le français suppose la connaissance fine de plusieurs milliers de mots – si ce n’est plus encore et leurs diverses significations.

De fait, dit Marco Valdo M.I. ; en plus, il faut avoir l’oreille et ça, c’est un acquit physiologique culturel, une aptitude – dès la plus petite enfance – à entendre la langue dans laquelle on vit, à entendre, à percevoir certaines sonorités. La tessiture, la tessiture, je te le dis, selon les langues, est plus ou moins étendue. Il paraît que la langue française est assez peu douée pour cet exercice, ce qui expliquerait bien des choses.

La tessiture, la tessiture, dit Lucien l’âne, tu as bien dit la tessiture ? Curieux, nous les ânes, on entend tout, mais on ne comprend rien. C’est du moins ce qu’on dit de nous.

Enfin, bref, tout ça pour te dire, Lucien l’âne mon ami, que finalement – inspiré par la traduction de Riccardo Venturi, je me suis autorisé à faire une version française d’une chanson en néerlandais et je pense ne pas m’en être trop mal tiré. Sans doute aussi, grâce à la rime, qui est – soit dit en passant – un merveilleux instrument, même si dans son Art poétique, Verlaine, grand rimeur, a tenté de faire croire le contraire.

« O qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ? »


Pourtant et c’est effet de la rime, il ajoutait :

« Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint. »


Bien sûr, bien sûr, dit Lucien l’âne, mais sansdieu, que raconte cette chanson ? Elle devrait parler de la guerre, il me semble, pas d’art poétique.

De fait, dit Marco Valdo M.I., mais elle veut le faire, comme toute bonne chanson, poétiquement et elle fait donc ainsi avec une très jolie rengaine où des enfants s’amusent à sauter à la corde – peut-être, sous-entendu, et que les adultes se massacrent. Oui, une jolie rengaine, qui dit :

« Seuls les enfants sautent à la corde,
Sautent à la corde en chantant.
Seuls les enfants jouent à la corde,
Seuls les enfants sont des enfants. »


Ah, dit Lucien l’âne, ce sont des enfants qui ont de la chance, s’ils peuvent jouer et s’ils ne sont les cibles de tireurs ou de bombardements.

Et puis, la chanson se pose aussi la question du « loup garou », dont on avait déjà causé dans le dialogue préliminaire à Gare au Garou, quatre-vingt-huitième chanson de la suite Ulenspiegel le Gueux. Pour le reste, il suffit de lire la chanson.

Oui, c’est ce que je vais faire, dit Lucien l’âne. Allons, maintenant, tissons le linceul de ce vieux monde tueur, tuant, truand, tué, guerrier, guerroyant et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
GUERRE

Parfois, par les rats, les chats sont attaqués
Et les moutons dévorent les lions ;
Les mains douces commencent à frapper
Et le tendre murmure se mue en lamentation.

Seuls les enfants sautent à la corde,
Sautent à la corde en chantant.
Seuls les enfants jouent à la corde,
Seuls les enfants sont des enfants.

Parfois, les gens attaquent les gens,
Parfois, les gens perdent la raison en masse,
Les villes brûlent et les navires périssent.
Le journal dit : c’est la guerre, maintenant.

Seuls les enfants sautent à la corde,
Sautent à la corde en chantant.
Seuls les enfants jouent à la corde,
Seuls les enfants sont des enfants.

On déchire l’amour en morceaux
Et l’un l’autre, on se fait la peau,
Au lieu de cueillir des fleurs sauvages.
Le monde est mûr pour le carnage.

Seuls les enfants sautent à la corde,
Sautent à la corde en chantant.
Seuls les enfants jouent à la corde,
Seuls les enfants sont des enfants.

La bête, au fond de nous, gratte
Encore et sort à nouveau ses pattes.
C’est le temps des pleurs et du désarroi,
Encore une fois après déjà tant de fois autrefois.

Seuls les enfants sautent à la corde,
Sautent à la corde en chantant.
Seuls les enfants jouent à la corde,
Seuls les enfants sont des enfants.

Pourquoi les gens se font-ils tant de mal
Et trouvent ça normal ?
Seraient-ils de ces loups-garous
Qui des morts ont le goût ?

Seuls les enfants sautent à la corde
Sautent à la corde en chantant.
Seuls les enfants jouent à la corde,
Seuls les enfants sont des enfants.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 6/12/2020 - 17:05




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