E l'uomo guardò
Il suo saldo di maggio
E disse: "Lo so
Davvero ho avuto coraggio
Per spingermi tanto ad est
Per venire qui
In Asia a creare
Il made in Italy"
Il bimbo guardò
Le scarpe e i palloni di cuoio
Cuciti da lui
E disse: "Son certo che muoio
Prima che venga il giorno
In cui abbia anch'io
Le scarpe di Jordan
O di un altro Dio"
Qualcuno guardò
Le scarpe che aveva pagato
Non volle però
Sapere che aveva comprato
Anche la vita di chi
Aveva, laggiù
L'età di suo figlio
O poco di più
Il suo saldo di maggio
E disse: "Lo so
Davvero ho avuto coraggio
Per spingermi tanto ad est
Per venire qui
In Asia a creare
Il made in Italy"
Il bimbo guardò
Le scarpe e i palloni di cuoio
Cuciti da lui
E disse: "Son certo che muoio
Prima che venga il giorno
In cui abbia anch'io
Le scarpe di Jordan
O di un altro Dio"
Qualcuno guardò
Le scarpe che aveva pagato
Non volle però
Sapere che aveva comprato
Anche la vita di chi
Aveva, laggiù
L'età di suo figlio
O poco di più
Contributed by Alberto Scotti - 2020/9/10 - 01:30
Language: French
Version française – POINTS DE VUE – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson italienne – Punti di vista – Zauber – 2001
Chanson italienne – Punti di vista – Zauber – 2001
Dialogue Maïeutique
Une chanson, même courte, Lucien l’âne mon ami, peut dire beaucoup de choses à propos du monde tel qu’il est, à propos du monde tel qu’il ne va pas ou plutôt, tel qu’il va mal.
Sûrement, dit Lucien l’âne, tout le monde sait ça.
Peut-être bien, dit Marco Valdo M.I., mais il y a la manière. On peut en condensant faire un petit air qui n’a l’air de rien et qui peu à peu, sans crier gare, peut faire entendre l’indignation face à ce réel que des hommes imposent à d’autres hommes, des femmes ou des enfants. C’est ce que raconte cette chanson en trois petits points de vue portés sur une même chose : une paire de chaussures superflue, absurde, inutile. On a donc : un, le point de vue commercial, celui où seul importe le profit, celui de notre monde actuel en quelque sorte ; deux, le point de vue de l’enfant qui au bout du monde, pour deux fois rien, douze ou quinze heures par jour, trime pour fabriquer ces banales chaussures (une création unique à des millions d’exemplaires) et troisième temps, un homme quelconque achète ces chaussures idiotes et s’empresse d’ignorer dans quelles conditions elles ont été fabriquées. Finalement, que l’enfant ne puisse pas aller à l’école – car il doit fabriquer ces chaussures, que l’enfant perde sa vie à la gagner (à peine) et que tout ça, lui fera un avenir aussi désastreux, malgré ses rêves. De tout ça, l’acheteur s’en fout ; il ne s’intéresse qu’à l’apparence de l’emballage de ses pieds.
La belle affaire, dit Lucien l’âne. Vous les humains, quelle race ! Je préfère nettement rester un âne anonyme.
Oh, tu as parfaitement raison, Lucien l’âne mon ami, mais il est tout aussi possible d’être un homme anonyme et passer dans ce monde – en évitant de telles chaussures – comme par temps de pluie on passe entre les gouttes ; certes, on sera mouillé, c’est inévitable, mais en l’occurrence, c’est l’intention qui compte et on aura fait sa vie sans exploiter, ni déranger les autres.
C’est ça la civilité, mère de la civilisation, dit Lucien l’âne, mais pur ce que j’en sais, la race humaine est très loin d’y parvenir.
Pour en revenir à cette chanson de Zauber, je lui trouve une ancêtre, une sorte d’air de famille, une généalogie dans la conception avec les Actualités de Stéphane Golmann, une chanson écrite et chantée cinquante ans auparavant. Je te laisse découvrir en quoi elles sont proches.
Oui, dit Lucien l’âne, je pense me souvenir de la chanson de Golmann, mais je m’en vais quand même comparer ces deux histoires pour voir en quoi elles sont parentes. D’ici là, tissons le linceul de ce vieux monde exploiteur, bêtasse, frivole, avide, absurde et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Une chanson, même courte, Lucien l’âne mon ami, peut dire beaucoup de choses à propos du monde tel qu’il est, à propos du monde tel qu’il ne va pas ou plutôt, tel qu’il va mal.
Sûrement, dit Lucien l’âne, tout le monde sait ça.
Peut-être bien, dit Marco Valdo M.I., mais il y a la manière. On peut en condensant faire un petit air qui n’a l’air de rien et qui peu à peu, sans crier gare, peut faire entendre l’indignation face à ce réel que des hommes imposent à d’autres hommes, des femmes ou des enfants. C’est ce que raconte cette chanson en trois petits points de vue portés sur une même chose : une paire de chaussures superflue, absurde, inutile. On a donc : un, le point de vue commercial, celui où seul importe le profit, celui de notre monde actuel en quelque sorte ; deux, le point de vue de l’enfant qui au bout du monde, pour deux fois rien, douze ou quinze heures par jour, trime pour fabriquer ces banales chaussures (une création unique à des millions d’exemplaires) et troisième temps, un homme quelconque achète ces chaussures idiotes et s’empresse d’ignorer dans quelles conditions elles ont été fabriquées. Finalement, que l’enfant ne puisse pas aller à l’école – car il doit fabriquer ces chaussures, que l’enfant perde sa vie à la gagner (à peine) et que tout ça, lui fera un avenir aussi désastreux, malgré ses rêves. De tout ça, l’acheteur s’en fout ; il ne s’intéresse qu’à l’apparence de l’emballage de ses pieds.
La belle affaire, dit Lucien l’âne. Vous les humains, quelle race ! Je préfère nettement rester un âne anonyme.
Oh, tu as parfaitement raison, Lucien l’âne mon ami, mais il est tout aussi possible d’être un homme anonyme et passer dans ce monde – en évitant de telles chaussures – comme par temps de pluie on passe entre les gouttes ; certes, on sera mouillé, c’est inévitable, mais en l’occurrence, c’est l’intention qui compte et on aura fait sa vie sans exploiter, ni déranger les autres.
C’est ça la civilité, mère de la civilisation, dit Lucien l’âne, mais pur ce que j’en sais, la race humaine est très loin d’y parvenir.
Pour en revenir à cette chanson de Zauber, je lui trouve une ancêtre, une sorte d’air de famille, une généalogie dans la conception avec les Actualités de Stéphane Golmann, une chanson écrite et chantée cinquante ans auparavant. Je te laisse découvrir en quoi elles sont proches.
Oui, dit Lucien l’âne, je pense me souvenir de la chanson de Golmann, mais je m’en vais quand même comparer ces deux histoires pour voir en quoi elles sont parentes. D’ici là, tissons le linceul de ce vieux monde exploiteur, bêtasse, frivole, avide, absurde et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
POINTS DE VUE
L’homme regarde
Son bénéfice de mai.
Il dit : « Je sais,
Il m’a fallu de l’audace
Pour à l’Est, m’en aller
Et venir ici sur place
Créer en Asie
Le Fait main en Italie ».
L’enfant regarde
Les chaussures et les ballons en cuir,
Cousus par lui et chuchote :
« Je suis sûr que je vais mourir
Avant que ne vienne le jour meilleur
Où j’aurai moi aussi deux
De ces souliers de Dieu
Ou d’un autre basketteur ».
Un homme regarde
Ces souliers qu’il a payés
Cher, mais il désire
Ignorer qu’il a acheté
En même temps, la vie d’un enfant
Qui a, là-bas au loin,
L’âge de son enfant
Un peu plus ou encore moins.
L’homme regarde
Son bénéfice de mai.
Il dit : « Je sais,
Il m’a fallu de l’audace
Pour à l’Est, m’en aller
Et venir ici sur place
Créer en Asie
Le Fait main en Italie ».
L’enfant regarde
Les chaussures et les ballons en cuir,
Cousus par lui et chuchote :
« Je suis sûr que je vais mourir
Avant que ne vienne le jour meilleur
Où j’aurai moi aussi deux
De ces souliers de Dieu
Ou d’un autre basketteur ».
Un homme regarde
Ces souliers qu’il a payés
Cher, mais il désire
Ignorer qu’il a acheté
En même temps, la vie d’un enfant
Qui a, là-bas au loin,
L’âge de son enfant
Un peu plus ou encore moins.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2020/9/15 - 20:14
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