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Il signor G sul ponte

Giorgio Gaber
Langue: italien


Giorgio Gaber

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[1970]
Testo / Lyrics / Paroles / Sanat: Gaber - Giuseppe Tarozzi
Musica / Music / Musique / Sävel: Giorgio Gaber

signorg


Inserimento, credo, particolare e un po' controverso; ma chi non è particolare e controverso? Ad ogni modo, va sia nel recente percorso sul suicidio e l'eutanasia (anch'esso particolare e controverso), sia in quello, appena nato sui ponti. Il signor G, nella penultima canzone della prima parte, e mentre torna a casa prima dell' "orgia serale" alle 22 davanti al secondo canale TV, passa su un ponte, ripensa alla sua vita di uomo comune, ordinario e quant'altro e ha certi pensieri, tra i quali quelli di buttarsi giù dal suddetto ponte. "Il signor G", come tutti sanno o dovrebbero sapere, è una delle pietre miliari del "Teatro Canzone" di Gaber e Luporini. Si legge sui Uichipedia:

"L'album è la registrazione dal vivo dell'omonimo spettacolo (messo in scena durante la stagione teatrale 1970-1971), effettuata negli Studi Regson di Milano il 6 ottobre 1970[1]; il tecnico del suono è Gianluigi Pezzera, mentre la realizzazione è a cura di Claudio Celli. In questo disco per la prima volta i brani cantati si alternano ai monologhi recitati dallo stesso Gaber, secondo una formula tipica di quasi tutti gli album che testimonieranno i suoi spettacoli negli anni settanta e ottanta. I pezzi sono tutti di Gaber e Sandro Luporini (anche se nel disco originale sono tutti firmati dal solo Gaber, in quanto Luporini non era ancora iscritto alla SIAE), tranne Suona chitarra (di Gaber e Federico Monti Arduini) e Il signor G sul ponte (di Gaber e Giuseppe Tarozzi), Le nostre serate (Gaber e Umberto Simonetta), e la prosa Preghiera (di Tarozzi).

Che dire d'altro? Del ponte e del suicidio, parafrasando (male) il Leopardi, si potrebbe dire che fratelli a un tempo stesso furono ingenerati. Sotto i ponti non scorrono, o comunque non si trovano, in generale cose facili e rassicuranti: fiumi più o meno profondi, non di rado laghi o addirittura bracci di mare, oppure baratri, sbalanchi, dirupi, ferrovie, quartieri cittadini, e quant'altro. E sospetto che un po' chiunque, in certi momenti della propria vita abbia considerato l'idea di fare come il signor G in quella famosa serata d'inverno prima di proseguire oltre e andare a vedere la TV. Il ponte resta vuoto e il signor G, sí, muore; ma nell'ultima canzone della seconda parte. Tutta una vita; e, come disse il poeta, la vita è quella cosa da cui nessuno esce vivo. [RV]
L'acqua che passa, l'acqua che scorre,
Tira un gran vento e piove un po'
è notte fonda, c'è qualche lume
Sto sopra il ponte e guardo il fiume.

A cosa pensi, mio signor G?
Pensi alla vita a ciò che finì
A ciò che hai detto, a ciò che hai fatto
Al tuo coraggio, al tuo passato, che è già passato!

L'acqua che passa, l'acqua che scorre
Dentro quel buio, oltre quel buio
Fa molto freddo, è quasi inverno
Sto sopra il ponte in un inferno.

In un inferno, mio signor G
Via, non diciamo frasi così
"Tutto s'aggiusta" questo è il tuo motto
Non lo ricordi, hai sempre avuto quello che hai dato.

L'acqua che passa, l'acqua che scorre
Come una nenia che non finisce
Io che la guardo come assopito
Ci farei un tuffo tutto vestito.

Tutto vestito, mio signor G
Ma lascia stare va via di lì
Ritorna a casa tra le tue mura
Tra i tuoi parenti, se hai strane voglie pensa a tua moglie.

L'acqua che passa, l'acqua che scorre
Che non riflette neppure una stella
Passa una coppia, vive qualcuno
E su quel ponte non c'è più nessuno...

envoyé par Riccardo Venturi - 28/8/2020 - 17:38



Langue: français

Version française – MONSIEUR G SUR LE PONT – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson italienne – Il signor G sul ponte – Giorgio Gaber – 1970
Paroles : Giorgio Gaber – Giuseppe Tarozzi
Musique : Giorgio Gaber

Une insertion, je pense, particulière et un peu controversée ; mais qui n’est pas particulier et controversé ? En tout cas, elle va à la fois dans le sens du nouveau parcours sur le suicide et de l’euthanasie (également particulier et controversé), soit dans celui-ci sur les ponts, tout juste né. M. G, alors qu’il rentre chez lui avant « l’orgie du soir » à 22 heures devant la deuxième chaîne de télévision, passe sur un pont, repense à sa vie d’homme commun, ordinaire et à d’autres choses et a certaines pensées, parmi lesquelles celle de sauter dudit pont. « Mr. G », comme tout le monde le sait ou devrait le savoir, est l’un des jalons du « Teatro Canzone » de Gaber et Luporini. On lit dans Uichipedia :

« L’album est l’enregistrement en direct du spectacle homonyme (mis en scène pendant la saison théâtrale 1970-1971), réalisé dans les studios Regson à Milan le 6 octobre 1970 ; l’ingénieur du son est Gianluigi Pezzera, tandis que la réalisation est de Claudio Celli. Dans ce disque, pour la première fois, les chansons chantées alternent avec les monologues récités par Gaber lui-même, selon une formule typique de presque tous les albums qui rendront compte de ses spectacles dans les années 70 et 80. Les chansons sont toutes de Gaber et Sandro Luporini (même si dans le disque original, elles sont toutes signées par Gaber seul, car Luporini n’était pas encore membre de la SIAE – Société Italienne des Auteurs et Éditeurs), sauf Suona chitarra (de Gaber et Federico Monti Arduini) et Il signor G sul ponte (de Gaber et Giuseppe Tarozzi), Le nostre serate (de Gaber et Umberto Simonetta), et la prose Preghiera (de Tarozzi).


Que dire d’autre ? À propos du pont et du suicide, paraphrasant (mal) Leopardi, on pourrait dire que des frères furent engendrés en même temps. Sous les ponts ne coulent pas, ou en tout cas ne se trouvent pas, en général des choses faciles et rassurantes : des rivières plus ou moins profondes, assez souvent des lacs ou même des bras de mer, ou encore des ravins, des surplombs, des falaises, des voies ferrées, des quartiers de ville, etc. Et je soupçonne qu’un peu tout le monde, à certains moments de sa vie, a envisagé de faire comme M. G lors de cette fameuse soirée d’hiver avant de passer outre et d’aller regarder la télévision. Le pont reste vide et M. G, oui, finalement meurt. Toute une vie ; et, comme le disait le poète, la vie est cette chose dont personne ne sort vivant. [RV]

Dialogue Maïeutique

Pont de Londres en soirée  <br />
d’après Claude Monet
Pont de Londres en soirée
d’après Claude Monet


Lucien l’âne mon ami, en ces temps de pandémie galopante, notre ami Riccardo a raison de rappeler que la vie est une chose dont personne ne sort vivant. Chez nous, on dit que la vie est une maladie mortelle qu’on attrape en naissant et pour rester dans le bruissement contemporain, pour laquelle il n’y a pas de vaccin.

Oh, répond Lucien l’âne, c’est du pareil au même. Cependant, moi, depuis le temps que j’erre du pas de l’âne sur les chemins tortueux de ce monde, je finirai par penser que je suis, tel Sisyphe, condamné à ne pas mourir. Il me semble, à te voir, que ce serait ton cas également.

N’y va pas si vite, Lucien l’âne mon ami, car il est toujours possible – à cœur vaillant, rien d’impossible – de mettre fin à ses jours volontairement et nul ne sait et ne peut dire, s’il n’y viendra pas un jour. Passons ! Pourtant, holà, rassure-toi, je n’en ai nulle intention – même à titre d’essai ou de volition, mais il est certaines gens, comme ce Monsieur G qui parfois, par exemple, quand ils se penchent du haut d’un pont vers les flots noirs – car c’est quasiment toujours au jour tombé que viennent de telles lubies – se laissent bercer par je ne sais quelle mélancolie et s’imaginent plongeant dans ce vide entre la rambarde et l’eau.

Je sais tout cela, dit Lucien l’âne et même, je sais aussi que souvent ils renoncent à cette intention et après un moment d’égarement spirituel, ils reprennent le chemin de leur vie et rentrent tranquillement chez eux. Ce sont souvent des personnes un peu distraites et certainement, discrètes, car elles gardent pour elles leurs escapades lunatiques.

Lucien l’âne mon ami, tu es un devin, car c’est là toute l’histoire que raconte la chanson. Je ne suis pas sûr que ce Monsieur G, alias sans doute, le sieur Gaberščik lui-même, n’ait pas évoqué certaine de ses propres heures de grises songeries. Cela dit, il arrive quand même que des gens se jettent du haut du pont – ici ou là, comme le fit le poète Paul Celan, ainsi que le raconte la chanson « Celan Sous Le Pont Mirabeau ». Il arrive parfois que la pratique se généralise et tourne à l’épidémie au point qu’en Allemagne, peu après 1920, on trouvait sur la rambarde d’un pont une pancarte qui disait : « Il est interdit de se suicider ». Personnellement, j’aurais ajouté « sous peine d’une sévère amende ».

En effet, dit Lucien l’âne, je me souviens de ce bout de la chanson Histoires d'Allemagne, qui disait :

« MAYENCE, DÉCEMBRE 1926 -

Près de Grosshesselohe, le pont sur l’Isar
S’appelle « Le Pont des Suicidés »
Trente mètres de haut, un tremplin
Son passé est tragique.
On a posé un grillage
Et une pancarte :
« Défense absolue de se suicider ».


On devrait généraliser cet écriteau plein d’auto-dérision. Enfin, suivons attentivement Monsieur G, lequel finalement rentre chez lui et regarde la télévision. C’est là que c’est vraiment tragique. Quant à nous, tissons le linceul de ce monde paradoxal, mélancolique, idiot et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
MONSIEUR G SUR LE PONT


L’eau passe, l’eau coule,
Il pleut un peu, un grand vent souffle ;
Il fait nuit noire, il y a de la lumière.
Je me tiens sur le pont et je regarde la rivière.

À quoi pensez-vous, Monsieur G ?
Pensez-vous à la fin de votre vie,
À ce que vous avez fait, ce que vous avez dit,
À votre courage, à votre passé, qui est déjà passé !

L’eau passe, l’eau continue à couler
Dans l’obscurité, au-delà de l’obscurité.
Il fait très froid, c’est presque l’hiver ;
Je suis sur le pont en enfer.

En enfer, Monsieur G ?
Allons, ne dites pas de telles choses ;
« Tout va bien », telle est votre devise.
Vous oubliez. Vous avez toujours eu ce que vous avez donné.

L’eau passe, l’eau continue à couler
Comme une berceuse qui jamais ne finit
Et moi qui la regarde assoupi,
Je ferais le plongeon tout habillé.

Tout habillé, Monsieur G ?
Laissez tomber, partez de là.
Rentrez chez vous dans votre chez soi.
Chez vous, pensez à votre femme, rêvez !

L’eau passe, l’eau coule,
Elle ne reflète aucune étoile ;
Quelqu’un parle, quelqu’un répond
Et il n’y a plus personne sur ce pont.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 31/8/2020 - 21:17




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