La nouvelle bibliothèque est pleine de couleurs
Et fourmille d’écrans d’ordinateurs.
Sur les écrans, tout le Guardian de Blackbury,
Avec Fletcher l’inventeur parmi les célébrités du pays.
Un fameux bricoleur, Addison Vincent Fletcher,
Il avait maturé durant toute la Grande Guerre,
En Artois, coincé au fond de sa tranchée,
Une sorte de téléphone, améliorée.
Et la télégraphie sans fil ? La T.S.F., la radio ?
Inventée avant le siècle par la comtesse Alicia Radioni,
Ou alors, par le physicien italien Italo Macaroni ?
Un savant italien ? Oui, il s’appelait Guglielmo Marconi.
Alors, qui a vraiment inventé le téléphone ?
N’est-ce pas Sir Humphrey Téléphone ?
Non, c’est un Étazunien : Graham Bell.
Fariboles, bêtises, conneries et des belles !
Le vrai inventeur, c’est Tony Meucci ;
Et c’est encore un Italien, Madame Liberty,
Et moi, j’aurais bien aimé inventer le premier,
Et dit Fletcher, je l’ai juste amélioré.
Addison dit : « Pour Salomon, l’espace est une illusion,
Et si l’espace est nul, il n’y a plus besoin de liaison.
Alors, plus de problème pour la transmission.
Le téléphone sans fil, voilà mon invention.
Les ondes, c’est le secret de tout ce bazar :
Les petites ondes font les grandes histoires.
Comme ça, dit Fletcher, j’ai bricolé sur ma table,
En vingt-deux, un téléphone transportable.
Au cimetière, il y avait un vieux téléviseur ;
L’écran était en miettes, un rebut, une horreur.
Addison Fletcher et Salomon Einstein le bricolaient avec amour :
Bientôt, l’image et le son étaient de retour.
Dans son cadre vide, l’écran luisait.
Miroir de moire rempli de ciel,
Sans électricité, il se striait
D’éclairs zébrés couleur de miel,
Et la Capri bleue dans le canal ?
Avec Salomon, on va la sortir,
On lui refera un moteur meilleur
Et comme les oiseaux, on pourra fuir, là-bas, fuir.
Et fourmille d’écrans d’ordinateurs.
Sur les écrans, tout le Guardian de Blackbury,
Avec Fletcher l’inventeur parmi les célébrités du pays.
Un fameux bricoleur, Addison Vincent Fletcher,
Il avait maturé durant toute la Grande Guerre,
En Artois, coincé au fond de sa tranchée,
Une sorte de téléphone, améliorée.
Et la télégraphie sans fil ? La T.S.F., la radio ?
Inventée avant le siècle par la comtesse Alicia Radioni,
Ou alors, par le physicien italien Italo Macaroni ?
Un savant italien ? Oui, il s’appelait Guglielmo Marconi.
Alors, qui a vraiment inventé le téléphone ?
N’est-ce pas Sir Humphrey Téléphone ?
Non, c’est un Étazunien : Graham Bell.
Fariboles, bêtises, conneries et des belles !
Le vrai inventeur, c’est Tony Meucci ;
Et c’est encore un Italien, Madame Liberty,
Et moi, j’aurais bien aimé inventer le premier,
Et dit Fletcher, je l’ai juste amélioré.
Addison dit : « Pour Salomon, l’espace est une illusion,
Et si l’espace est nul, il n’y a plus besoin de liaison.
Alors, plus de problème pour la transmission.
Le téléphone sans fil, voilà mon invention.
Les ondes, c’est le secret de tout ce bazar :
Les petites ondes font les grandes histoires.
Comme ça, dit Fletcher, j’ai bricolé sur ma table,
En vingt-deux, un téléphone transportable.
Au cimetière, il y avait un vieux téléviseur ;
L’écran était en miettes, un rebut, une horreur.
Addison Fletcher et Salomon Einstein le bricolaient avec amour :
Bientôt, l’image et le son étaient de retour.
Dans son cadre vide, l’écran luisait.
Miroir de moire rempli de ciel,
Sans électricité, il se striait
D’éclairs zébrés couleur de miel,
Et la Capri bleue dans le canal ?
Avec Salomon, on va la sortir,
On lui refera un moteur meilleur
Et comme les oiseaux, on pourra fuir, là-bas, fuir.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 23/7/2020 - 21:47
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Chanson française – L’Inventeur – Marco Valdo M.I. – 2020
Scènes de la vie quotidienne au temps de la Guerre de Cent Mille Ans.
Histoire tirée du roman « Johnny et les Morts » – du moins de la traduction française de Patrick Couton de « Johnny and the Dead » de Terry Pratchett. (1995)
Par le grand Onos, dit Lucien l’âne, un inventeur.
Oui, dit Marco Valdo M.I., un inventeur. Ce n’est pas tous les jours qu’il y a une chanson pour vanter les mérites d’un inventeur.
Pourtant, dit Lucien l’âne, souvent, ils les méritent ces mérites.
Surtout, continue Marco Valdo M.I., quand ce sont des inventeurs émérites comme Addison Vincent Fletcher, un gars presque célèbre qu’on célèbre ici dans cette chanson. Fletcher était un fameux bricoleur, comme l’oncle de Vian, dans La java des bombes atomiques.
Comme on pourra le mieux encore plus tard, dit Marco Valdo M.I., les personnages de cette galerie de portraits ont en commun, étant de la même époque, d’avoir connu La guerre de '14-'18.
Ah si... la guerre de quatorze n'avait pas eu lieu, dit sentencieux Lucien l’âne, ils ne l’auraient pas connue et ils auraient quand même vécu leur vie.
Différemment, sans doute, reprend Marco Valdo M.I., mais on ne peut changer ce qui a été et le héros de cette chanson passa ses années de tranchées et de jeunesse à méditer et à ruminer des inventions, car de par son caractère, ses penchants, ses goûts, ses talents aussi, c’était un inventeur. Un inventeur-né, en quelque sorte.
Soit, dit Lucien l’âne, voici donc après Le Cimetière où paraît l’alderman, L’Illusionniste, Le Syndicaliste, La Suffragette, Le Footballiste et Le Taxidermiste – l’inventeur. Mais qu’a-t-il pu inventer qui le rende si célèbre ?
Presque, Lucien l’âne, presque célèbre. Nuance !, car il est presque célèbre et même localement. Cependant, pour répondre à ta question directement, il a inventé le téléphone, mais avec au moins 50 ans de retard. Le monde est déjà rempli de téléphones. Mais, selon lui, s’il n’avait pas déjà existé, il l’aurait à coup sûr inventé. Pour se justifier, il déclare qu’il l’a amélioré, mais il ne dit pas comment et sans doute, ne le saura-t-on jamais. Par contre, à l’inverse, il a inventé, mais trop tôt, le téléphone mobile qu’on nomme à présent « smartphone » – téléphone intelligent. Pareil pour la radio et pour l’ordinateur, il les aurait volontiers inventés ; Addison Vincent Fletcher aurait tout inventé si on l’avait laissé faire. C’était un enthousiaste. C’était une sorte de Leonardo da Vinci du XXe siècle. Avec son ami Einstein (Salomon), en tandem, il va animer la vie des morts et introduire la physique moderne dans leur univers, jusque-là ignorant de la chose. Pour les autres détails, voir la chanson.
C’est ce que je vais faire, dit Lucien l’âne, non sans relever tout de suite deux des clins d’œil dont tu entrelardes la chanson. Le premier est le « fameux bricoleur », un clin d’œil à Boris Vian, comme tu l’as signalé déjà ; et le second est un clin d’œil au jeune Stéphane Mallarmé, clin d’œil sur lequel s’achève la chanson. Maintenant, tissons le linceul de ce vieux monde technique, pratique, véridique, technologique, technicolore et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M. I. et Lucien Lane