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La Suffragette

Marco Valdo M.I.
Langue: français


Marco Valdo M.I.

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La Suffragette

Chanson française – La Suffragette – Marco Valdo M.I. – 2020

Scènes de la vie quotidienne au temps de La Guerre de Cent mille ans.
Histoire tirée du roman « Johnny et les Morts » – du moins de la traduction française de Patrick Couton de « Johnny and the Dead » de Terry Pratchett. (1995)

Dialogue Maïeutique

Portrait de dame<br />
au temps de Liberty
Portrait de dame
au temps de Liberty




Par le grand Onos, dit Lucien l’âne, une suffragette.

Oui, dit Marco Valdo M.I., une suffragette. Ce n’est pas tous les jours qu’il y a une chanson pour vanter les mérites d’une suffragette.

Pourtant, dit Lucien l’âne, souvent, elles les méritent ces mérites.

Surtout, continue Marco Valdo M.I., quand ce sont des suffragettes émérites comme Sylvia Liberty, une fille carrément célèbre qu’on célèbre ici dans cette chanson. Comme on le sait, une suffragette est une femme, une demoiselle, une dame qui, en sus de sa vie ordinaire, se consacre à la revendication de droits pour cette moitié (et même statistiquement, un peu plus de la moitié) de l’espèce humaine…

Permets-moi, Marco Valdo M.I. mon ami, d’interrompre cette intéressante réflexion afin de t’indiquer que c’est pareil chez les ânes ; les ânesses – à juste titre – réclament elles aussi des droits. L’inconvénient, c’est que globalement, je veux dire de façon générale, la question des droits se pose également pour toute l’espèce asine (comme pour toutes les espèces animales), vu que des droits, elle n’en a pas.

J’ajoute, Lucien l’âne mon ami, que tu es particulièrement bien au fait de la chose puisque c’est toi l’auteur véritable de la Déclaration universelle des droits de l'âne.

Je disais, Marco Valdo M.I. mon ami, que notre espèce, à l’instar de toutes les autres, l’humaine plus ou moins exceptée – car elle en revendique aussi, n’a pas de droits ou à peine et on ne lui reconnaît que des devoirs. Sauf évidemment ici, à l’intérieur du monde enchanté où toi et moi, en toue égalité, nous conversons. Et même, pour les ânes, la situation est pire encore puisque les animaux, ceux des autres espèces, nous traitent mal, elles nous disent « pelés, galeux » et nous accusent d’être porteurs de je ne sais quel virus d’on ne sait quelle peste ; sur quoi, ils se sont empressés de mettre à mort notre pauvre congénère. Dès lors, question de droits, il faudrait commencer par là : les droits élémentaires pour tous sans distinction de race, de sexe, de genre, de tout ce qu’on voudra. Je précise tout de suite que personnellement, si je rencontrais une ânesse suffragette ou n’importe quel genre de suffragette, je m’empresserais de la soutenir et de l’encourager.

Voilà qui est bien, Lucien l’âne mon ami, et même prudent, si d’aventure, tu tiens à tes oreilles. Pour en revenir à la chanson, je disais que la femme, demoiselle, dame qui y apparaît est particulièrement renommée par son nom « Liberty » et par la statue qui le représente à Paris et à New-York. Tel est le début de la chanson. Ensuite, j’attire ton attention sur la discussion importante s’il en est à propos de l’utilisation du mot « mort » ou « morte » pour qualifier ou désigner le mort ou la morte. Car certaines mortes et certains morts et bien des non-mortes et des non-morts hésitent à l’utiliser ou s’opposent carrément à son utilisation, allant parfois jusqu’à la violence pour imposer leur desideratum : les premières et les premiers, car elles et ils trouvent cette dénomination offensante, mal venue, méprisante, non respectueuse ou en tout cas, insupportable ; les secondes et les seconds, car ils en ont peur.

Oui, dit Lucien l’âne, je sais ça. C’est de la superstition, un curieux processus mental, fondé sur on ne sait quelle croyance, quelle supposition, quelle lubie. Et comme d’habitude, cette croyance, comme toute croyance car telle en est la nature intrinsèque, repose elle-même sur le socle de l’ignorance et de la stupidité. Il y a là comme un strabisme de la pensée.

Bien, dit Marco Valdo M.I., pour ce qui est de Sylvia Liberty, on aurait plutôt à faire à une personne vive, intelligente et assez en avance sur son temps ; à une morte qui respire la santé. Il ne t’étonnera pas qu’elle ait un tempérament assez libertaire. Enfin, une dame, etc. comme je les aime : douce, amère et coriace. Avant de te laisser conclure, je signale que la fin de la chanson annonce un fameux combat, sur lequel sans doute, on reviendra.

Eh bien, dit Lucien l’âne, pour en savoir plus, lisons et ensuite, tissons le linceul de ce vieux monde bégueule, raidi, tétanisé, prude, correct, trop correct et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M. I. et Lucien Lane

Liberty, championne des droits de la femme
A importé la journée du 8 mars à Blackbury ;
L’Amérique, New-York, Paris, Paname,
La statue de la Liberté, c’est Sylvia Liberty.

Au fait, se demande Johnny, est-il correct,
Je veux dire politiquement correct,
Ou socialement, de dire mort
Pour désigner un mort,

Ou alors, décédé, enterré,
Ou zombie, ou macchabée,
Ou vaut-il mieux dire à présent,
Non-vivant ou mal-respirant,

Ou, pour être plus social,
En quelque sorte, plus à la page,
Dire désavantagé vertical,
Ou carrément, cinquième âge.

Les quatre morts discutaient, sans bruit
Il y avait l’alderman, le syndicaliste, l’illusionniste
Et une femme en robe longue, féministe,
Coiffée d’un chapeau chargé de fruits ;

Ils regardaient dans le journal la photo
Des filles à la piscine à peine sorties de l’eau :
Des femmes en costume d’Ève, — « Choquant :
On voit leurs jambes, presqu’entièrement. »

« Des corps sains au soleil, c’est sympathique ;
Le maillot de bain, c’est un costume très pratique ;
Il n’y a pas de mal à ça, dit le chapeau fruitier ;
Moi, de mon temps, j’aurais bien aimé. »

La femme au chapeau végétarien, c’est Liberty,
Avec son parapluie et son galure garni,
Une infatigable suffragette, toujours d’allant
Pour le droit des femmes, le vote et tout le bataclan,

L’œil et le corps vifs, toujours manifestant,
Lançant des œufs sur les agents
Et finissant ses protestations
Au bloc, invariablement, sans hésitation.

« À la résidence La Dernière Demeure,
Par contrat : une place quand on meurt :
Concession perpétuelle et signature.
Nous déménager, c’est de la dictature.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 11/7/2020 - 21:30




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