Langue   

Le Taxidermiste

Marco Valdo M.I.
Langue: français


Marco Valdo M.I.

Peut vous intéresser aussi...

L’Inventeur
(Marco Valdo M.I.)
Le Syndicaliste
(Marco Valdo M.I.)
Les Trente Copains
(Marco Valdo M.I.)


Le Taxidermiste

Chanson française – Le Taxidermiste – Marco Valdo M.I. – 2020

Scènes de la vie quotidienne au temps de la Guerre de Cent Mille Ans.
Histoire tirée du roman « Johnny et les Morts » – du moins de la traduction française de Patrick Couton de « Johnny and the Dead » de Terry Pratchett. (1995)

Dialogue Maïeutique

 Albert et Salomon Einstein  <br />
Cousins (relativement)
Albert et Salomon Einstein
Cousins (relativement)


Par le grand Onos, dit Lucien l’âne, un taxidermiste. Comme tu peux le penser, nous les ânes, on n’aime pas trop penser à la taxidermie. On préfère nettement l’ignorer et garder l’esprit dégagé de tout souci de ce genre.

Je te comprends parfaitement, dit Marco Valdo M.I., et je t’avoue qu’on nous traiterait nous les humains par la taxidermie, on n’aimerait pas ça, tout comme ne l’apprécient pas les ânes et les autres animaux. Ça ne nous plairait pas même qu’on l’évoque, fût-ce dans une chanson.

Au fait, Marco Valdo M.I. mon ami, j’ai entendu dire que dans certaines régions d’Amazonie ou dans l’Égypte ancienne, on la pratiquait ou quelque chose d’approchant.

Sans doute, Lucien l’âne mon ami, mais ça ne change rien à ce que je viens de dire et d’ailleurs, ces pratiques sont quasiment abandonnées à présent. Imagine un peu ce qui se passerait si on conservait ainsi ses ancêtres ; on les mettrait où ? Mais rassure-toi, le taxidermiste e la chanson est mort depuis longtemps ; très exactement en 1932. Et même s’il habite Le Cimetière de Blackbury, celui-là même où vit l’alderman Bowler et que traverse Johnny sur le chemin de l’école, il ne risque pas d’exercer sa pratique sur ta personne.D’ailleurs, il a l’air d’être spécialisé dans les renards.

Ouf, dit Lucien l’âne. C’est vrai que le renard est décoratif sur un manteau de cheminée et de toute façon, l’âne est bien plus grand et même, trop grand. Pour une cheminée moyenne, s’entend. Mais trêve de diversion, parle-moi de la chanson.

D’abord, Lucien l’âne mon ami, on n’a fait que ça jusqu’à présent et ensuite, comme son titre l’indique, la chanson présente un nouveau personnage du cimetière et ce taxidermiste apparaît dans la conversation entre Johnny et l’alderman en réponse à une question essentielle du genre « être ou ne pas être », mais formulée différemment : comment c’est quand on n’est plus et qu’on est encore.

« Ah, Monsieur, comment on peut être mort
Et en même temps, se lever, marcher, parler ? »

Encore une question à se faire des nœuds dans la tête, dit Lucien l’âne.

C’est même pire, répond Marco Valdo M.I., quand dans la réponse vient sur le tapis la question de la relativité et que surgit tout naturellement le nom d’Einstein, qui déclenchent un fameux quiproquo.

Un quiproquo ?, dit Lucien l’âne, et pourquoi donc ?

Un quiproquo, dit Marco Valdo M.I., notamment quand il apparaît qu’il y a deux Einstein, tous deux spécialistes de la relativité : Salomon et Albert.

« Comment ça, Albert ? Oui, Albert, c’est un savant célèbre.
Mais c’est pas Albert ; moi, je parle de Salomon Einstein. »


Ajoute à ça, qu’il est aussi question d’un certain Newton – Donald, pas Isaac. Je n’en dirai pas plus, sauf que la chanson finit de manière relativement astronomique et qu’il faut lui laisser suffisamment de mystères pour qu’elle soit relativement intéressante.

D’accord, dit Lucien l’âne, c’est une bonne façon de procéder ; je vais illico m’atteler à essayer de les élucider touts ces mystères. Pour l’instant, tissons le linceul de ce vieux monde statique, entre deux guerres, hésitant, pusillanime et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Et Johnny, Johnny Maxwell, vous vous souvenez de lui ?
De son pas d’écolier, Johnny avance sans bruit,
Sur le gravier de la grande allée du cimetière.
Arrêt devant la tombe de l’alderman Bowler.

Ah, Monsieur, comment on peut être mort
Et en même temps, se lever, marcher, parler ?
Oh, dit l’alderman, c’est à cause de la relativité ;
Einstein explique ça fort bien, il est très fort.

Quoi ? Le mathématicien, le physicien Albert Einstein ?
Comment ça, Albert ? Oui, Albert, c’est un savant célèbre.
Mais c’est pas Albert ; moi, je parle de Salomon Einstein.
C’est qui ça Salomon ? Salomon, c’est un taxidermiste célèbre.

Sal est mort en trente-deux, écrasé par une auto.
Sal dit : Je n’ai jamais rencontré Albert.
C’est un cousin relativement éloigné de mon père.
Ah, ah ! Cette blague ne fait plus rire le bistrot.

Rue du Câble, dit Salomon, j’aimais ce petit bistro.
Après une journée à empailler les renards,
C’est agréable de prendre un pot.
Alors, j’y allais discuter tous les soirs.

Newton, mort après moi, était président
De la Société de la Terre plate, mais
C’est certain, Donald Newton se trompait ;
Et Donald nous trompe, on le sait tous maintenant.

Minuit est une ligne en mouvement
Qui fonce à mille-cinq-cents à l’heure
Un couteau noir qui tranche comme le beurre
La miche infinie du temps.

Les jours et les nuits sont des événements
Locaux pour sédentaires.
Si on va assez vite autour de la Terre,
On rattrape l’horloge, dit Salomon, relativement.

Une nuit et un jour se poursuivent éternellement ;
Il existe donc une nuit qui ne finit jamais.
C’est une question de vitesse relativement parlant.
Il suffit de suivre la ligne de la nuit de près.

Et puis, il y a eu la guerre, hier ;
Et puis, il y aura la guerre, c’est évident ;
Et puis, il y a la paix ; pour le moment,
C’est relativement tranquille dans le cimetière.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 3/7/2020 - 13:46




Page principale CCG

indiquer les éventuelles erreurs dans les textes ou dans les commentaires antiwarsongs@gmail.com




hosted by inventati.org