Les missiles sont partis :
Coup en plein dans le vaisseau ennemi.
Une boule de feu rouge, rouge.
Plus rien ne bouge, bouge.
Tuer ou être tué, telle est la mission.
Au clavier, je suis le Sauveur de l’Humanité ;
À l’écran, les aliens étrangers à massacrer
Arrivent en masse à l’horizon.
À présent, les pilotes d’avions
Sont très très bons.
Ils ont appris par le jeu sur écran,
À répandre la mort sur les gens.
C’est juste un jeu ! C’est quoi, un jeu ?
Avec les canons, c’est amusant de faire feu.
Qui êtes-vous ? Je ne comprends pas.
Je suis la capitaine de la flotte, ne tirez pas !
En tirant, vous nous tuez pour de vrai.
Les jeux ont juste l’air réel.
Dans les jeux, on ne meurt jamais.
À la télé, le réel a l’air d’un jeu irréel.
Ici, on allume, on joue, on éteint.
On vit, on tue, on est tué.
Game over. Le jeu prend fin.
Il suffit de rallumer et de recommencer.
Nous sommes comme vous, nous vivons.
Vous avez gagné, nous nous rendons.
Attention ! Nous voulons parlementer.
Attention ! Nous ne voulons pas crever.
Nous nous rendons, vous avez gagné.
Nous nous rendons, arrêtez de tirer !
Ne tirez pas ! Nous sommes vivants, nous mourons.
Plus de guerre, nous rentrons à la maison.
Nous nous rendons, vous avez gagné.
Nous nous rendons, arrêtez de tirer !
Nous nous rendons, arrêtez de tirer !
Vous avez gagné, vous avez gagné, vous avez gagné.
Tuer ou ne pas tuer, c’est une question.
Vivre et laisser vivre, répondre à la question.
Refuser, fusées, fumées, refuser,
Mourir, dormir, le jeu est terminé.
Coup en plein dans le vaisseau ennemi.
Une boule de feu rouge, rouge.
Plus rien ne bouge, bouge.
Tuer ou être tué, telle est la mission.
Au clavier, je suis le Sauveur de l’Humanité ;
À l’écran, les aliens étrangers à massacrer
Arrivent en masse à l’horizon.
À présent, les pilotes d’avions
Sont très très bons.
Ils ont appris par le jeu sur écran,
À répandre la mort sur les gens.
C’est juste un jeu ! C’est quoi, un jeu ?
Avec les canons, c’est amusant de faire feu.
Qui êtes-vous ? Je ne comprends pas.
Je suis la capitaine de la flotte, ne tirez pas !
En tirant, vous nous tuez pour de vrai.
Les jeux ont juste l’air réel.
Dans les jeux, on ne meurt jamais.
À la télé, le réel a l’air d’un jeu irréel.
Ici, on allume, on joue, on éteint.
On vit, on tue, on est tué.
Game over. Le jeu prend fin.
Il suffit de rallumer et de recommencer.
Nous sommes comme vous, nous vivons.
Vous avez gagné, nous nous rendons.
Attention ! Nous voulons parlementer.
Attention ! Nous ne voulons pas crever.
Nous nous rendons, vous avez gagné.
Nous nous rendons, arrêtez de tirer !
Ne tirez pas ! Nous sommes vivants, nous mourons.
Plus de guerre, nous rentrons à la maison.
Nous nous rendons, vous avez gagné.
Nous nous rendons, arrêtez de tirer !
Nous nous rendons, arrêtez de tirer !
Vous avez gagné, vous avez gagné, vous avez gagné.
Tuer ou ne pas tuer, c’est une question.
Vivre et laisser vivre, répondre à la question.
Refuser, fusées, fumées, refuser,
Mourir, dormir, le jeu est terminé.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2020/6/16 - 14:10
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Chanson française – Tuer ou ne pas tuer – Marco Valdo M.I. – 2020
Histoire tirée du roman « Le Sauveur de l’Humanité » – du moins de la traduction française de Patrick Couton de « Only You Can Save Mankind » de Terry Pratchett. (1994)
À quoi servent les chansons ? Telle est la question, dit Lucien l’âne.
Sans doute, répond Marco Valdo M.I., mais dans cette chanson-ci, la question est « Tuer ou ne pas tuer ». C’est à l’évidence une question centrale pour ceux qui imaginent des chansons contre la guerre, et surtout dans La Guerre de Cent mille ans.
Tuer ou ne pas tuer, dit Lucien L’âne, ça me rappelle cette première phrase du monologue d’Hamlet (Shakespeare, Hamlet, Acte III, I, 56-60) – je donne la référence uniquement pour montrer qu’on peut être un âne et avoir des lettres. Cependant, j’aimerais en savoir plus : qui dit quoi ? À qui ? Quand ? Qui est-ce qui dit? Quel est donc ce sauveur de l’humanité ? Ça m’inquiète énormément, ces sauveurs de l’humanité. J’ai toujours une solide méfiance face aux sauveurs du peuple, du pays, de la nation, de l’espèce, de la race, de l’humanité et tutti quanti. Bref, de tous les sauveurs. Généralement, ces sauveurs de l’humanité mènent le monde tout droit aux massacres les plus épouvantables. Oh, bien sûr, pas toujours tout de suite, mais toujours. Au début, ils se font tout gentils, mais ça finit par se gâter – surtout pour les autres.
Qui ? Que ? Quoi ? Quand ? Comment ?, Lucien l’âne mon ami, sont des petits mots, de vrais mots-clés. Ils ouvrent les portes de l’intelligence. C’est la bonne manière d’aborder cette chanson. Alors, celui qui dit, c’est Johnny, c’est un garçon de douze ans, qui joue à un jeu vidéo, intitulé « Le Sauveur de l’Humanité ». Il est carrément accro ; inlassablement, il recommence la partie. Le principe est simple : il s’agit de tuer les aliens étrangers qui arrivent en masse vers la Terre. Dans le jeu, les aliens finissent toujours par tuer Johnny, mais il suffit d’un click sur le « O » de « Nouvelle partie O/N » et Johnny se retrouve ans l’espace, plus fort, plus expérimenté, avec plus de points et tut recommence. Les aliens étrangers arrivent en force et Johnny tout seul reprend son combat héroïque.
Jusque là, dit Lucien l’âne, j’ai suivi. Mais qu’arrive-t-il de si spécial à Johnny ?
Eh bien, reprend Marco Valdo M.I., il se fait que soudain, Johnny est interpellé par une voix venant du jeu ; la voix d’une femme qui se présente comme la capitaine de la flotte et qui lui demande d’arrêter de tirer, d’arrêter de tuer.
Euh, dit Lucien l’âne, tuer : n’est-ce pas là le but du jeu ?
En effet, Lucien l’âne mon ami, et Johnny en est tout abasourdi, d’autant que la capitaine dit que toute la flotte, avec ses centaines, ces milliers de vaisseaux, va se rendre à lui, Johnny. Note que pendant tout ce temps, la vie réelle continue et à la télévision, qui comme chez bien des gens fonctionne en permanence, on donne des nouvelles d’une guerre et de bombardements sur des villes lointaines ; on interviewe des pilotes, assez fiers de leurs « réussites », des experts commentent les massacres avec discernement.
Pour Johnny, dit Lucien l’âne, la proposition de la capitaine doit être très surprenante, en effet.
Au début, oui, reprend Marco Valdo M.I., car il ne comprend pas d’où vient cette voix, il pense qu’il hallucine ; mais il finit par engager la conversation avec la capitaine et ensuite, par aider les aliens étrangers à passer la Frontière et les sauver d’un destin tragique. Je vois ton regard, Lucien l’âne mon ami ; oui, c’est une histoire pour enfants, c’est un conte moderne fondé sur l’idée d’une légère distorsion de la morale dominante, celle des humains barbares, celle qui dit : « Tuer ou être tué », « L’homme est un loup pour l’homme » – ce qui est vexant pour les loups, et d’autres fariboles du même tonneau. Une distorsion de bon aloi quand la « morale » devient « Tuer ou ne pas tuer ». Ce qui en matière de question et de morale est une tout autre affaire. En clair, il y a au moins une chose exclue : c’est de tuer l’autre. Je te laisse le loisir de développer la logique de cette maxime et puis, il suffit de voir la chanson ; elle en dit beaucoup.
Évidemment, la logique, dit Lucien l’âne. Les mots, les questions, les récits, les chansons ont leur logique. Si déjà au départ, a priori, par principe, on peut s’astreindre à ne pas tuer, c’est déjà un formidable progrès ; surtout, si on arrive à inséminer cette pensée chez les enfants. Quant à nous, nous tissons le linceul de ce vieux monde xénophobe, raciste, belliqueux, idiot et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane