Les Immortels

Aurore Foukissa , intellettuale congolese, parla di Franklin Boukaka e della Repubblica del Congo ( ex Congo francese)

[…] Le climat politique de l’époque était chargé, le Congo émergeait tout juste de la vague des indépendances qui venaient de secouer l’Afrique. Être jeune et idéaliste à cette période était compliqué. Il y avait de la répression, de l’éveil et aussi beaucoup de non-dits et de violence latente. La mort de Franklin Boukaka reste un sujet brûlant même encore aujourd’hui. Peu de ses contemporains, protagonistes de son histoire, même 30 ans après, acceptent de s’exprimer sans détours et avec franchise sur le sujet, les faits restent controversés et la charge émotionnelle intense. Je me devais de retranscrire ces choses, ce ressenti dans mon texte.

Pour ce qui concerne le Congo actuel, il m’est regrettable de constater que peu de choses ont évolué dans le fond. Les récents événements faisant suite aux élections controversées du mois de mars en sont une bonne démonstration. Franklin Boukaka partageait à travers sa musique et ses textes son idéal d’un Congo libre, épanoui et d’une Afrique unique et unifiée. Force m’est de constater qu’il n’en est rien aujourd’hui. Les disparités et les injustices sociales sont plus creusées qu’il y a 40 ans. Depuis, le Congo Brazzaville a connu deux guerres civiles et a un climat d’instabilité politique permanent. L’économie et les recettes pétrolières profitent à une classe sociale politique visible et minoritaire au mépris du peuple dans sa globalité. Par ailleurs, d’un point de vue plus large, l’Afrique peine à trouver de réels leaders qui construiraient cet idéal durable d’une Afrique unique et forte. Les gens susceptibles de se lancer dans cette tâche sont soit assassinés (Lumumba, Sankara, Machel, Khaddafi etc.) soit intimidés ou déférés, difficile de ne pas être pessimiste face à un tel tableau. Heureusement, il y a de plus en plus de pays où l’alternance politique donne bon espoir et présage des lendemains meilleurs (Tanzanie, Bénin, Ghana…) ou d’autres dont l’économie dynamique laisse entrevoir que les choses bougent. Lentement, peut être, mais le changement espéré par Franklin Boukaka pour l’Afrique est en marche.[…]

Franklin a apporté une prise de conscience à une période où il était délicat voire dangereux de se faire entendre en abordant de front des problématiques sociales et politiques (Ata Ozali, Dia Bokila pour exemples) qui touchaient directement la population. Ce qu’il a payé de sa vie par son assassinat. Son jeune âge le rendait accessible aux jeunes et il a vite attiré l’attention des politiques de l’époque qui ont interdit la distribution de ses disques. Ses chansons jugées subversives dans un Congo marxiste communiste s’écoulaient sous le manteau. Il a contribué à développer un fort sentiment patriotique et aujourd’hui encore les gens l’évoquent avec une émotion visible tant son empreinte a été forte sur la conscience politique et sociale congolaise. De par ses collaborations musicales africaines et aussi internationales, il fait partie des rares artistes ayant apporté un rayonnement international au Congo.

Il clima politico dell'epoca era pesante, il Congo cominciava ad emergere dall'ondata delle indipendenze che avevano appena scosso l'Africa. Essere giovani e idealisti a quel tempo era complicato. C’erano repressione, risveglio e anche molte cose passate sotto silenzio e tanta violenza latente. La morte di Franklin Boukaka rimane un argomento scottante ancora oggi. Pochi suoi contemporanei, protagonisti della sua storia, anche 30 anni dopo accettano di parlare senza mezzi termini e con franchezza sull'argomento, i fatti rimangono controversi e la carica emotiva intensa. Ho dovuto trascrivere queste cose, questa sensazione nel mio testo.

Per quanto riguarda il Congo di oggi, mi spiace constatare che poche sono le cose che sono decisamente progredite. Gli eventi recenti dopo le elezioni controverse di marzo ne sono un chiaro esempio. Franklin Boukaka ha condiviso attraverso la sua musica e le sue parole il suo ideale di un Congo libero e avanzato e un'Africa unica e unificata. Mi corre l’obbligo di rilevare che non se n’è fatto nulla. Le disparità e le ingiustizie sociali sono più profonde di 40 anni fa. Da allora, il Congo Brazzaville ha vissuto due guerre civili e un clima di instabilità politica permanente. L'economia e le entrate petrolifere avvantaggiano una classe sociale politica visibile ed elitaria in spregio al popolo nel suo insieme. D'altra parte, da una prospettiva più ampia, l'Africa fa fatica a trovare veri leader che dovrebbero dare corpo a tale ideale consolidato di una Africa unita e forte. Gli individui capaci di mobilitarsi in tale impresa vengono o assassinati (Lumumba, Sankara, Machel, Gheddafi ecc.) o intimiditi o processati, difficile non essere pessimisti di fronte a un quadro simile. Per fortuna è in aumento il numero dei paesi in cui l'alternanza politica dà buone speranze e preannuncia un domani migliore (Tanzania, Benin, Ghana ...) o altri in cui il dinamismo dell’economia fa intravedere che la realtà si muove. Lentamente, forse, ma il cambiamento sperato da Franklin Boukaka per l'Africa è in corso.

Franklin contribuì alla presa di coscienza in un periodo in cui era delicato e per di più pericoloso essere ascoltati affrontando direttamente questioni sociali e politiche (Ata Ozali, Dia Bokila per esempio) che colpivano direttamente la popolazione. Perciò ha pagato con la sua vita con il suo assassinio. La sua giovane età lo rendeva aperto ai giovani e attirò presto l'attenzione dei politici dell'epoca che proibirono la distribuzione dei suoi dischi. Le sue canzoni, considerate sovversive in un Congo marxista comunista circolavano clandestinamente. Ha contribuito a sviluppare un forte sentimento patriottico e ancora oggi la gente ne parla con visibile emozione tanta è stata forte la sua presa sulla coscienza politica e sociale congolese. Attraverso le sue collaborazioni musicali africane e anche internazionali, è uno dei pochi artisti che hanno contribuito all’influenza internazionale verso il Congo.
[Riccardo Gullotta]