Chez les moines, la prière ;
À voix haute, le pater
Et le bénédicité, deux fois ;
Le lait ne refroidira pas.
Arlecchino, encore toi, mécréant !
Garde-moi en cellule, notre Père !
Au couvent, tout l’hiver.
Dans les champs, au printemps.
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Appelez-moi, Matthias, je n’ai plus de nom ;
Gardez-moi dans cette sainte maison
Jusqu’à la fin de mes jours, sans rémission.
Le Père recteur n’y voit pas d’objection.
Matthias, c’est le matin.
La clochette sonne l’heure,
Il est cinq heures,
Le jour s’en vient.
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Montreur de marionnettes, funambule,
J’ai dansé avec un ours, j’ai mendié, moi.
J’ai vagabondé, j’ai volé à l’église.
Parfois, je vois Dieu danser sur le toit.
Que dis-tu ? Tu ne crois pas en Dieu ?
Père Prosper, j’aimerais croire
À la Sainte Église et même au bon Dieu.
Enfin, si, presque, c’est-à-dire, peut-être…
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
À voix haute, le pater
Et le bénédicité, deux fois ;
Le lait ne refroidira pas.
Arlecchino, encore toi, mécréant !
Garde-moi en cellule, notre Père !
Au couvent, tout l’hiver.
Dans les champs, au printemps.
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Appelez-moi, Matthias, je n’ai plus de nom ;
Gardez-moi dans cette sainte maison
Jusqu’à la fin de mes jours, sans rémission.
Le Père recteur n’y voit pas d’objection.
Matthias, c’est le matin.
La clochette sonne l’heure,
Il est cinq heures,
Le jour s’en vient.
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Montreur de marionnettes, funambule,
J’ai dansé avec un ours, j’ai mendié, moi.
J’ai vagabondé, j’ai volé à l’église.
Parfois, je vois Dieu danser sur le toit.
Que dis-tu ? Tu ne crois pas en Dieu ?
Père Prosper, j’aimerais croire
À la Sainte Église et même au bon Dieu.
Enfin, si, presque, c’est-à-dire, peut-être…
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2019/10/25 - 18:12
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Chanson française – Arlecchino au Couvent – Marco Valdo M.I. – 2019
ARLEQUIN AMOUREUX – 7 bis
Opéra-récit historique en multiples épisodes, tiré du roman de Jiří Šotola « Kuře na Rožni » publié en langue allemande, sous le titre « VAGANTEN, PUPPEN UND SOLDATEN » – Verlag C.J. Bucher, Lucerne-Frankfurt – en 1972 et particulièrement de l'édition française de « LES JAMBES C'EST FAIT POUR CAVALER », traduction de Marcel Aymonin, publiée chez Flammarion à Paris en 1979.
Ah, Lucien l’âne mon ami, commençons par resituer note Arlequin dans son parcours tourmenté : parti de Marengo , pour cause de désertion, il fuit à travers l’Europe des premières années du siècle, quand Bonaparte se muait en Napoléon. Après un passage par Venise, il parvient au terme d’une errance (L’Errance) à travers les Alpes autrichiennes à retrouver pour un temps fort court son Arlecchina, perdue de vue depuis onze ans ; puis, chacun repart de son côté – elle vers l’Italie et lui, notre déserteur, passé par Prague aboutit sous l’identité de Sevastiano, homme de théâtre et d’opéra napolitain, au château de sa ville de Litomyšl où la Comtesse Franziska en fait son bouffon (Le Bouffon de Franziska) en attendant le retour de son mari, le Comte Wallenstein. Au retour du maître des lieux, tout semblait bien se passer jusqu’au moment où notre Matthias, en statue nue du Commandeur (Une statue ne porte pas de caleçon), laisse tomber le voile et montre son cul sur la scène. Renvoyé sur le champ, il doit aussitôt fuir, car il est reconnu par un officier de son ex-régiment ; Arlequin le déserteur se réfugie au couvent. C’est là que nous en sommes dans cette chanson faite elle aussi de morceaux excédentaires qui sans elle, seraient irrémédiablement perdus.
Eh bien, merci mille fois, Marco Valdo M.I. mon ami, car depuis le temps et avec tous ces bouleversements, je ne m’y retrouvais plus trop dans cette odyssée baroque.
Tu vois, Lucien l’âne mon ami, la vie est parfois absurde et contraignante. Ainsi, notre déserteur Matthias, si épris de liberté, s’est lui-même enfermé – d’abord dans un château où il s’ennuyait en attendant il ne savait trop quoi et à peine sorti, il se terre dans un couvent où la vie est plutôt monotone. Soit, on doit bien concéder qu’il n’avait pas le choix. Cependant, pour ce faire, il doit se plier à la vie monastique, qui n’est pas de tout repos et surtout, il lui faut ménager la foi et les exigences de l’Église. Certes, il suffit, mais c’est beaucoup et c’est lourd, il suffit de faire semblant de croire et adopter les attitudes et les gestes de rigueur.
Sans doute, dit Lucien l’âne, mais ce ne doit pas être trop difficile pour un comédien comme lui.
Bof, pas sûr que ce soit si facile. Je te rappelle, Lucien l’âne mon ami, que comme comédien, il est plutôt spécialisé dans les rôles burlesques, dans la farce et le gros comique du théâtre de cirque. On verra d’ailleurs que sa profession de foi est des plus élastiques et pas vraiment convaincante. On la dirait pour tout dire forcée ou imposée par les nécessités du moment. Cependant, le père Prosper, qui est le religieux qui l’accueille, fait celui qui ne comprend pas ; en fait, il s’arrange de la façade de religiosité présentée par Matthias et qui sauve les apparences.
En somme, dit Lucien l’âne, si je comprends bien, le père Prosper n’est pas plus catholique que le Pape ou pas moins et agit comme Jules II lorsqu’il reçut Till au Vatican. Je me souviens de la chanson « La messe du Pape, le pardon de Till et les florins de l’Hôtesse » dans laquelle ces deux-là se disaient :
« La même que mon hôtesse qui partage la vôtre, ma foi. »
« C’est fort bien comme ça. Mais à quoi, à quoi,
À quoi donc, en vérité, pèlerin, tu crois ? »
« Je crois ce que vous croyez que je crois. »
Et notre Arlequin, reprend Marco Valdo M.I., a la croyance aussi évanescente que celle de Till :
« Que dis-tu ? Tu ne crois pas en Dieu ?
Père Prosper, j’aimerais croire
À la Sainte Église et même au bon Dieu.
Enfin, si, presque, c’est-à-dire, peut-être… »
Si tu veux mon avis, Marco Valdo M.I. mon ami, Matthias ne restera pas longtemps dans la maison de Dieu. En attendant la suite, tissons le linceul de ce vieux monde jean-foutre, croyant, crédule, incroyable et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane