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Il traghetto di Caronte

Francesco Camattini
Language: Italian


Francesco Camattini

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(Marco Valdo M.I.)


2007
Fine della storia (Cronache di un viaggio tra canzoni e ricordi)
storia
Il mare è cupo, fischia il vento
60 miglia poi la costa del Salento
Caron dimonio occhi di brace
tiene il timone delle anime che non hanno pace
ora lo scafo sull'acqua nera
dietro le spalle annulla patria e la bandiera
di ogni sogno che s'incendierà
l'inferno è un oggi che è stato ieri
chi vivrà vedrà

Il mare urla e grida il vento
siam troppo stretti sulla nave di Caronte
13 in tutto, troppo pesanti
il core scricchiola ma zitti si prosegue avanti
32 miglia e un temporale
l'Italia un lampo di speranza e già appare
oppure l'ombra di una gallina
terrorizzata dalla volpe che le si avvicina

Il mare urla e fischia il vento
2 miglia ancora, poi la costa del Salento
ma Caron Dimonio infuria già
imbraccia il mitra e grida forte voi scendete qua
mio caro amore non so nuotare
e ti assicuro non mi è dolce il naufragare
nella mia gola a sazietà
si alza in volo un corvo nero chi vivrà vedrà

Il mare è calmo, e calmo è il vento
13 corpi sotto l'acqua del Salento
Caron Dimonio, ma quello vero
ci porta indietro tra le anime che stanno in buio

Contributed by Dq82 - 2019/10/2 - 12:49



Language: French

Version française – LA MALLE DE CHARON – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson italienne – Il traghetto di Caronte – Francesco Camattini – 2007

Dialogue maïeutique

charon


Dans le fond, Marco Valdo M.I., j’aime beaucoup les titres étranges dont tu pares tes chansons, même – comme c’est le cas cette fois-ci – s’il s’agit d’une version française d’une chanson originellement en langue étrangère. Car j’imagine que cette « Malle de Charon » n’est pas à proprement parler une traduction, du simple fait que la « Malle » considérée comme un bateau destiné à faire le passage d’une rive à l’autre est une dénomination un peu particulière et à ma connaissance, strictement régionale, qui désignait un bateau qui assurait le passage trans-Manche entre Ostende et Douvres et c’était même un service public ; je pense me souvenir qu’il a fonctionné pendant plus d’un siècle. C’était même un moyen d’excursion assez apprécié des gens ; il permettait une balade en mer d’une journée à un prix abordable.

D’abord, Lucien l’âne mon ami, je te remercie de ton appréciation de mes titres énigmatiques, car comme tu l’as sans doute senti, j’y tiens beaucoup. Un titre, vois-tu, c’est un peu la signature, un peu aussi ce qui attire l’œil du passant inattentif, comme quand soudain l’œil accroche à un détail, se focalise sur un point excentrique. Ainsi quand on se déplace dans un lieu peuplé de milliers d’éléments dans la nature ou par exemple, au milieu de la ville dans une rue fort encombrée et que dans cet univers on décèle un oiseau, une fleur, une forme, un regard, que sais-je ? Eh bien, dans la monotonie des jours, des mots et des discours, soudain, un titre surgit et monopolise, tétanise l’attention comme une lumière dans la brume. Dans le cas présent, ç’aurait dû en bonne logique être la barque de Charon ou le bac de Charon, mais on est en mer, d’où cette curieuse Malle de Charon. Quant à Charon, c’est celui-là que Brassens évoquait dans Le Grand Pan en disant :

« La plus humble dépouille était alors bénie,
Embarquée par Charon, Silène et compagnie »

Oui, dit Lucien l’âne, je sais pertinemment bien qui est ce Charon qui utilisait une barque pour faire passer le Styx aux défunts ; on le désigne souvent sous l’appellation exotique de « nocher » – le nocher des Enfers, le nocher du Styx, le vieux nocher des morts ; c’était le passeur de l’Achéron. Comme tu le devines, je n’ai jamais eu recours à ses services. Mais passons.

Avant d’en venir à la chanson, je voudrais, Lucien l’âne mon ami, attirer ton attention sur un tableau d’Eugène Delacroix qui représente le passage vers l’Enfer de Dante sur la barque Charon. C’est une représentation terrible qui fait écho allégoriquement à la fin de la chanson.

Oh, dit Lucien l’âne, ce tableau est en effet terrible, mais n’est-il pas l’œuvre du même peintre qui fit Le Radeau de la Méduse, tableau dont tu illustras ta chanson Le Radeau de Lampéduse.

Eh non, Lucien l’âne mon ami, Le Radeau de la Méduse est l’œuvre de Théodore Géricault, dont précisément – et là, tu as raison – s’inspira Eugène Delacroix pour ce Charon passant Dante vers l’Enfer.

Mais quand même, dit Lucien l’âne, la chanson ne parle pas quand même pas de peinture. Que dit-elle vraiment ?

Elle dit des choses tout aussi épouvantables que ne disait Le Radeau de Lampéduse ; elle rapporte l’aventure infernale de réfugiés que des émules de Charon mercantiles et cupides mènent sur la mer vers un avenir radieux et jettent par-dessus bord à quelques encablures de la côte. À présent, cela se fait fréquemment directement au large de la Libye au départ de la croisière sans retour. Et pire encore, en Italie, jusque très récemment, un ministre s’entêtait à rejeter au large ces malheureux que des cœurs généreux avaient arrachés aux serres des vautours des côtes africaines.

Je vois, dit Lucien l’âne, c’est l’histoire de cette capitaine que tu racontes à ta manière dans Le Petit Navire, la Capitaine et les Réfugiés et ce ministre sinistre est celui à qui tu proposais qu’on offre un « canard en plastique », quand on discutait de LA CAPITAINE, ta version française de la Capitana de Francesco Camattini, précisément ; le ministre déchu n’a pas eu le temps de recevoir son canard et encore moins d’apprécier Les Grands Sentiments. Enfin, tissons le linceul de ce vieux monde infernal, dantesque, barbare et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LA MALLE DE CHARON


La mer est sombre, le vent siffle.
60 miles, puis la côte du Salento,
Caron le démon aux yeux de braise
Emmène les âmes sur son bateau.
À présent, la coque tangue sur les eaux noires ;
Dans le dos, s’éloignent la patrie et le drapeau,
Rêves lointains qui s’embrasent,
L’enfer d’aujourd’hui est déjà au-delà :
Qui vivra verra.

Hurle la mer et crie le vent,
Nous sommes trop sur la barque de Charon,
Treize en tout, trop lourds, trop pesants.
Le cœur se serre, mais silencieux, on va de l’avant ;
32 milles et un orage :
Un éclair d’espoir, l’Italie, apparaît déjà
Ou alors, l’ombre d’une poule,
Terrifiée à l’idée que le renard est là.

Hurle la mer et siffle le vent.
2 miles encore, puis la côte du Salento,
Caron le démon se fâche bientôt,
Prend sa mitraillette et crie « Descendez maintenant ! »
Mon cher amour, je ne sais pas nager,
Le naufrage n’est pas doux pour moi ;
Déjà, dans le ciel, je vois s’envoler
Un corbeau noir, qui vivra, verra.

La mer est calmée et le vent est calmé.
Treize corps dérivent sous les eaux du Salento.
Caron le Démon, mais le vrai, le beau
Nous emporte parmi les âmes dans l’obscurité.

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2019/10/3 - 10:56




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