José Saramago: Os inquiridores
GLI EXTRA DELLE CCG / AWS EXTRAS / LES EXTRAS DES CCGLangue: portugais
Está o mundo coberto de piolhos:
Não há palmo de terra onde não suguem,
Não há segredo de alma que não espreitem
Nem sonho que não mordam e pervertam.
Nos seus lombos peludos se divertem
Todas as cores que, neles, são ameaças:
Há-os castanhos, verdes, amarelos,
Há-os negros, vermelhos e cinzentos.
E todos se encarniçam, comem todos,
Concertados, vorazes, no seu tento
De deixar, como restos de banquete,
No deserto da terra ossos esburgados.
Não há palmo de terra onde não suguem,
Não há segredo de alma que não espreitem
Nem sonho que não mordam e pervertam.
Nos seus lombos peludos se divertem
Todas as cores que, neles, são ameaças:
Há-os castanhos, verdes, amarelos,
Há-os negros, vermelhos e cinzentos.
E todos se encarniçam, comem todos,
Concertados, vorazes, no seu tento
De deixar, como restos de banquete,
No deserto da terra ossos esburgados.
envoyé par Riccardo Venturi - 29/5/2019 - 11:07
Langue: italien
Traduzione italiana / Tradução italiana / Italian translation / Traduction italienne / Italiankielinen käännös:
Riccardo Venturi, 29-05-2019 11:08
Riccardo Venturi, 29-05-2019 11:08
GLI INQUISITORI
Il mondo è tutto invaso dai pidocchi:
Manco un palmo di terra ove non succhino,
Manco un segreto interiore che non sbircino,
Manco un sogno che non mordano e pervertano.
Tutti i colori cangiano sui loro
Dorsi pelosi; e in loro son minacce.
E ce ne son di bruni, e verdi, e gialli,
E ce ne son di grigi, e rossi, e neri.
Tutti accaniti pappano ogni cosa,
Voraci, insieme e con lo stesso intento:
Lasciare, come avanzi del banchetto
Sulla terra deserta ossa spolpate.
Il mondo è tutto invaso dai pidocchi:
Manco un palmo di terra ove non succhino,
Manco un segreto interiore che non sbircino,
Manco un sogno che non mordano e pervertano.
Tutti i colori cangiano sui loro
Dorsi pelosi; e in loro son minacce.
E ce ne son di bruni, e verdi, e gialli,
E ce ne son di grigi, e rossi, e neri.
Tutti accaniti pappano ogni cosa,
Voraci, insieme e con lo stesso intento:
Lasciare, come avanzi del banchetto
Sulla terra deserta ossa spolpate.
Langue: anglais
English version / Versão inglês / Versione inglese / Version anglaise / Englanninkielinen versio:
Riccardo Venturi, 29-05-2019 11:10
Riccardo Venturi, 29-05-2019 11:10
THE INQUISITORS
The whole world is covered with lice:
No patch of land is free from their sucking,
No inner secret is free from their peeping,
No dream is free from their wicked biting.
All colours change on their comose backs,
And, in them, all these colours are menaces.
Some of them are brown, some green, yellow,
Some of them are grey, some red or black.
So fierce and ruthless, they devour together
Everything, greedily and with the same purpose:
Leaving the earth covered with their leftovers,
A desert wasteland of clean picked bones.
The whole world is covered with lice:
No patch of land is free from their sucking,
No inner secret is free from their peeping,
No dream is free from their wicked biting.
All colours change on their comose backs,
And, in them, all these colours are menaces.
Some of them are brown, some green, yellow,
Some of them are grey, some red or black.
So fierce and ruthless, they devour together
Everything, greedily and with the same purpose:
Leaving the earth covered with their leftovers,
A desert wasteland of clean picked bones.
Langue: français
Version française – LES INQUISITEURS – Marco Valdo M.I. – 2019
d’après la version italienne de Riccardo Venturi
d’une chanson portugaise – Os inquiridores – José Saramago – 1966
Comme on sait, José Saramago a également écrit les Poèmes Possibles (Poemas possíveis). Ils ont été publiés en 1966 par Portugália Editora, deux ans avant l’accident domestique (il semble que ce soit une chute dans la baignoire) qui a entraîné la mort du dictateur Salazar. Certains des Poèmes Possibles de Saramago (voir notamment Paula Oliveira) ont été mis en musique et chantés par Manuel Freire ; voir Ouvindo Beethoven, le célèbre Beethoven du Jour des Surprises (qui serait arrivé quelques années plus tard, exactement huit, le 25 avril 1974 ; et ce fut une assez bonne surprise). Le présent Poème Possible , par contre, je ne sais pas s’il a jamais été mis en musique par qui que ce soit ; mais comme j’ai tant de fois été démenti , qui sait si celle-ci ne l’a pas été. Il parle d’Inquisiteurs. On croit maintenant que les Inquisiteurs appartiennent à un passé très lointain, on pense à Torquemada ou Bernard Guy du « Nom de la Rose », on imagine des tortures horribles et imaginatives, pourtant les Inquisiteurs ne sont jamais partis. Église ou État, souvent les deux, ils sont toujours là pour nous scruter, nous espionner, nous dicter, nous réprimer et, bien sûr, nous torturer ; maintenant nous leur avons volontiers fourni des outils technologiques impensables, devenant nous-mêmes, dans la pratique, les inquisiteurs et les bourreaux de nous-mêmes. Et oui, il y a des inquisiteurs, des poux de toutes les couleurs. Mais faites attention. J’ai mis ce poème dans la catégorie « anticléricale ». Mais, en portugais, « inquiridores » ne signifie pas seulement « inquisiteurs » ; cela signifie aussi « enquêteurs ». C’est un terme juridique normal et actuel. En portugais, inquisiteurs et enquêteurs sont la même chose ; de quoi réfléchir. [R.V.]
d’après la version italienne de Riccardo Venturi
d’une chanson portugaise – Os inquiridores – José Saramago – 1966
Comme on sait, José Saramago a également écrit les Poèmes Possibles (Poemas possíveis). Ils ont été publiés en 1966 par Portugália Editora, deux ans avant l’accident domestique (il semble que ce soit une chute dans la baignoire) qui a entraîné la mort du dictateur Salazar. Certains des Poèmes Possibles de Saramago (voir notamment Paula Oliveira) ont été mis en musique et chantés par Manuel Freire ; voir Ouvindo Beethoven, le célèbre Beethoven du Jour des Surprises (qui serait arrivé quelques années plus tard, exactement huit, le 25 avril 1974 ; et ce fut une assez bonne surprise). Le présent Poème Possible , par contre, je ne sais pas s’il a jamais été mis en musique par qui que ce soit ; mais comme j’ai tant de fois été démenti , qui sait si celle-ci ne l’a pas été. Il parle d’Inquisiteurs. On croit maintenant que les Inquisiteurs appartiennent à un passé très lointain, on pense à Torquemada ou Bernard Guy du « Nom de la Rose », on imagine des tortures horribles et imaginatives, pourtant les Inquisiteurs ne sont jamais partis. Église ou État, souvent les deux, ils sont toujours là pour nous scruter, nous espionner, nous dicter, nous réprimer et, bien sûr, nous torturer ; maintenant nous leur avons volontiers fourni des outils technologiques impensables, devenant nous-mêmes, dans la pratique, les inquisiteurs et les bourreaux de nous-mêmes. Et oui, il y a des inquisiteurs, des poux de toutes les couleurs. Mais faites attention. J’ai mis ce poème dans la catégorie « anticléricale ». Mais, en portugais, « inquiridores » ne signifie pas seulement « inquisiteurs » ; cela signifie aussi « enquêteurs ». C’est un terme juridique normal et actuel. En portugais, inquisiteurs et enquêteurs sont la même chose ; de quoi réfléchir. [R.V.]
LES INQUISITEURS
Les poux infestent le monde :
Il n’y a pas une peau qu’ils ne sucent,
Il n’y a pas de secret d’âme qu’ils n’épient,
Un rêve qu’ils ne mordent et ne pervertissent.
Sur nos reins poilus, ils s’amusent
De toutes couleurs, ils nous menacent :
Il y en a des bruns, des verts et des jaunes,
Il y en a des noirs, des gris et des rouges.
Et tous se bagarrent, tous mangent,
De concert, voraces, ils n’entendent
Laisser comme restes de leur dîner,
Sur le désert terrien que des os décharnés.
Les poux infestent le monde :
Il n’y a pas une peau qu’ils ne sucent,
Il n’y a pas de secret d’âme qu’ils n’épient,
Un rêve qu’ils ne mordent et ne pervertissent.
Sur nos reins poilus, ils s’amusent
De toutes couleurs, ils nous menacent :
Il y en a des bruns, des verts et des jaunes,
Il y en a des noirs, des gris et des rouges.
Et tous se bagarrent, tous mangent,
De concert, voraces, ils n’entendent
Laisser comme restes de leur dîner,
Sur le désert terrien que des os décharnés.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 30/5/2019 - 16:35
Langue: finnois
Traduzione finlandese / Finnish translation / Traduction finnoise / Tradução finlandesa / Suomennos: Juha Rämö
INKVISIITTORIT
Koko maailma on täynnä täitä:
yksikään kolkka ei ole turvassa näiltä verenimijöiltä,
yksikään sielun salaisuus niiden urkinnalta,
yksikään unelma niiden julmilta leuoilta.
Niiden karvaisten selkien väri vaihtelee,
ja jokainen näistä väreistä viestii uhkaa.
Joskus väri on ruskea, joskus vihreä tai keltainen,
joskus se on harmaa, joskus punainen tai musta.
Raivoissaan ja häikäilemättä ne ahmivat kaiken
mielessään vain yksi ja sama päämäärä:
mässäillä niin, että tähteeksi jää vain
kaluttuja luita autioituneen maan kamaralle.
Koko maailma on täynnä täitä:
yksikään kolkka ei ole turvassa näiltä verenimijöiltä,
yksikään sielun salaisuus niiden urkinnalta,
yksikään unelma niiden julmilta leuoilta.
Niiden karvaisten selkien väri vaihtelee,
ja jokainen näistä väreistä viestii uhkaa.
Joskus väri on ruskea, joskus vihreä tai keltainen,
joskus se on harmaa, joskus punainen tai musta.
Raivoissaan ja häikäilemättä ne ahmivat kaiken
mielessään vain yksi ja sama päämäärä:
mässäillä niin, että tähteeksi jää vain
kaluttuja luita autioituneen maan kamaralle.
envoyé par Juha Rämö - 29/5/2019 - 15:30
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Poesia di José Saramago
Um poema de José Saramago
A poem by José Saramago
Poème de José Saramago
José Saramagon runo
1966, Poemas Possíveis
Come si sa, José Saramago ha scritto anche le Poesie possibili (Poemas possíveis). Furono pubblicate nel 1966 dalla Portugália Editora, due anni prima dell'incidente domestico (pare si trattò di una caduta in vasca da bagno) che portò alla morte il dittatore Salazar. Alcune delle Poesie Possibili di Saramago sono state messe in musica e cantate da Manuel Freire; qui abbiamo Ouvindo Beethoven, quella, famosa, del Giorno delle Sorprese (che sarebbe arrivato di lì a qualche anno, esattamente otto, il 25 aprile 1974; e fu una sorpresina niente male). La presente Poesia Possibile, invece, non mi risulta essere mai stata messa in musica da nessuno; ma poiché sono stato smentito tante e tante di quelle volte, chissà che non lo sia stata anche questa. Nell'attesa, mi attengo al principio di mettere negli “Extra” le poesie non musicate. Parla di Inquisitori. Si crede tuttora che gli Inquisitori appartengano a un lontanissimo passato, si pensa a Torquemada o al Bernardo Gui del “Nome della Rosa”, si immaginano orribili e fantasiose torture; eppure gli Inquisitori non se ne sono mai andati via. Di Chiesa o di Stato, non di rado di tutti e due, sono sempre là a scrutarci, a spiarci, a dettarci, a reprimerci e, beninteso, anche a torturarci; ora poi abbiamo di buon grado fornito loro strumenti tecnologici impensabili, divenendo, in pratica, Inquisitori e Tormentatori di noi stessi. E ce ne sono sí, di inquisitori; pidocchi di ogni colore. Però attenzione. L'ho messa sí, la poesia, nel percorso "Anticlericale". Ma, in portoghese, inquiridores non vuole dire soltanto "Inquisitori"; vuole dire anche "inquirenti". E' un normale e attuale termine giuridico. In portoghese, gli inquisitori e gli inquirenti sono la stessa cosa; di che ragionarne. [RV]