Ecoutez tous maintenant
Du ministre Louis Ranc.
Il fut pris près de la Drôme
Dans le logis de Clichés;
Ils l'ont mené à Grenoble
Avec cinq ou six archers.
A Grenoble étant arrivé
Tout le monde le regarde:
« Voilà un beau personnage »
— Chacun criait en passant —
« N'est-il pas un grand dommage
Pour ce pauvre Monsieur Rane »?
On lui a demandé son nom,
De même sa profession.
Il leur dit: « Je suis ministre,
Je m'appelle Louis Rane ».
Ayant la façon riante,
Sans en faire aucun semblant.
Plusieurs lui ont demandé:
— Où vous a-t-on retiré?
Et lui qui était fort sage,
À tout cela a bien répondu:
« Comme de mon Dieu le gage
On m'a partout bien reçu ».
Ils l'ont conduit en prison.
Voilà ce pauvre garçon,
Ils l'ont mené en citadelle
Pour lui faire son procès;
Le condamner, si possible,
Avant vendredi passé.
Sur la place ils l'ont mené
Sitôt il s'est mis à chanter.
Neuf tambours lui firent escorte,
Qui sans cesse n'en battaient.
Mais sa voix était si forte
Que partout on l'entendaiit.
Pour mieux le déshonorer
On lui laissa que son bonnet.
Il a fait le tour d'la ville
Ayant fers aux mains et aux pieds,
Conduit par l'armée insigne
Avec trente grenadiers.
Quand il fut déshabillé,
Un moine vient le confesser.
De son pied il lui fait signe
De vouloir se retirer:
« Car je vois au ciel ma place
Et Jésus me tend les bras.
Retirez-vous donc de là.
Et même ne me tentez pas.
C'est l'Eternel qui me sauve
Et Jésus m'attend là-haut.
Puisque j'ai blanchi ma robe
Dans le précieux sang d'Agneau »
Son procès fit adhésion
De porter sa tête à Lyon.
Quoique pendu à la porte
De ce pauvre méprisé,
Quoique dans tout son malheur.
Quoique on lui fit des promesses.
Et qu'on l'aie menacé,
II a toujours tenu ferme,
Et Dieu l'a récompensé.
Ils n'ont tenu aucun compte
Et son bien ont confisqué.
Rendons grâce au Seigneur.
Du ministre Louis Ranc.
Il fut pris près de la Drôme
Dans le logis de Clichés;
Ils l'ont mené à Grenoble
Avec cinq ou six archers.
A Grenoble étant arrivé
Tout le monde le regarde:
« Voilà un beau personnage »
— Chacun criait en passant —
« N'est-il pas un grand dommage
Pour ce pauvre Monsieur Rane »?
On lui a demandé son nom,
De même sa profession.
Il leur dit: « Je suis ministre,
Je m'appelle Louis Rane ».
Ayant la façon riante,
Sans en faire aucun semblant.
Plusieurs lui ont demandé:
— Où vous a-t-on retiré?
Et lui qui était fort sage,
À tout cela a bien répondu:
« Comme de mon Dieu le gage
On m'a partout bien reçu ».
Ils l'ont conduit en prison.
Voilà ce pauvre garçon,
Ils l'ont mené en citadelle
Pour lui faire son procès;
Le condamner, si possible,
Avant vendredi passé.
Sur la place ils l'ont mené
Sitôt il s'est mis à chanter.
Neuf tambours lui firent escorte,
Qui sans cesse n'en battaient.
Mais sa voix était si forte
Que partout on l'entendaiit.
Pour mieux le déshonorer
On lui laissa que son bonnet.
Il a fait le tour d'la ville
Ayant fers aux mains et aux pieds,
Conduit par l'armée insigne
Avec trente grenadiers.
Quand il fut déshabillé,
Un moine vient le confesser.
De son pied il lui fait signe
De vouloir se retirer:
« Car je vois au ciel ma place
Et Jésus me tend les bras.
Retirez-vous donc de là.
Et même ne me tentez pas.
C'est l'Eternel qui me sauve
Et Jésus m'attend là-haut.
Puisque j'ai blanchi ma robe
Dans le précieux sang d'Agneau »
Son procès fit adhésion
De porter sa tête à Lyon.
Quoique pendu à la porte
De ce pauvre méprisé,
Quoique dans tout son malheur.
Quoique on lui fit des promesses.
Et qu'on l'aie menacé,
II a toujours tenu ferme,
Et Dieu l'a récompensé.
Ils n'ont tenu aucun compte
Et son bien ont confisqué.
Rendons grâce au Seigneur.
Contributed by Bernart Bartleby - 2019/2/15 - 22:55
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Il testo di questa complainte si trova in "Recueil de Vieilles Chansons et Complaintes Vaudoises" di Gabrielle Tourn - contrassegnato dalla sigla (G. T.) - pubblicato a Torre Pellice nel 1908. Il canto fu raccolto dalla voce di Marie Malan, abitante a Pont Vieux di Luserna, sempre in Val Pellice.
Ho trovato il testo in un vecchio numero (1973) del "Bollettino di Studi Valdesi", in uno studio intitolato "Complaintes e canzoni storiche (XII -XIX sec.)", scritto da Federico Ghisi (Shangai, 1901 - Luserna San Giovanni, Torino, 1975), musicologo e compositore.
Ma la fonte originaria è il manoscritto di David Michelin Salomon di Bobbio Pellice, datato 1751.
Louis Ranc era un pastore del «Désert». L'espressione indica il periodo compreso tra la revoca dell'Editto di Nantes (1685) e l'Editto di Tolleranza di Versailles (1787), durante il quale coloro che in Francia professavano il credo protestante furono costretti alla clandestinità a causa delle persecuzioni religiose.
Il pastore Louis Ranc fu arrestato, processato e condannato a morte a Grenoble nel 1745. Aveva 25 anni.
« La sentence portait qu'il serait pendu et que sa tête serait exposée sur une poteau devant la porte du cabaret où il avait été arrêté. En allant au supplice, il entonna le psaume 118. Au pied du gibet, il se mit à genoux, fit sa prière, sans vouloir écouter les hypocrites consolations de deux jésuites ». L'esecuzione avvenne sulla piazza di Die, capoluogo del cantone di Le Diois, nella regione Auvergne-Rhône-Alpes, dove egli aveva esercitato il suo ministero. Il suo cadavere fu poi trascinato per le strade del paese.
Oggi Die ha meno di 5.000 abitanti... non so quanti abitanti facesse nel 600/700... comunque più di 400 di loro in quel periodo terribile furono ingabbiati, torturati, uccisi, depredati di ogni avere, perchè di fede protestante... Molti emigrarono, come i familiari di Louis Ranc che si rifecero una vita in nord America, partecipando alla guerra l'indipendenza...
Nel pieno del «Désert», di quell'ennesimo, lunghissimo periodo d'intolleranza e persecuzioni in Francia, le piccole comunità protestanti sopravvissute riuscirono comunque ad organizzare una decina di sinodi nazionali...