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Les Araignées rouges

Marco Valdo M.I.
Langue: français




Finalement, il fait beau ;
Les belles journées de printemps
S’allongent et donnent chaud.
Ce premier orage maintenant,
Pour la saison, c’est fort tôt.

Tout à l’heure, j’ai vu
Des araignées rouges au ventre tendu ;
Elles arrivent avec le printemps.
Les confinés pour de longs temps
Les soignent avec un amour éperdu.

Pour le pauvre prisonnier,
Ce sont choses troublantes,
Des rides sur un visage aimé.
Pour moi, elles sont apaisantes ;
Je n’ai pas l’âme d’un prisonnier.

Quant au soleil, si chaud au cœur,
Campanella l’invoquait par désir de chaleur.
Pour moi, la cellule n’est pas un trou immonde ;
La lumière s’y déverse par-dessus la bonde ;
Fra Angelico, à la fresque, y peignait le monde.

Monastères, couvents et prisons se ressemblent
Vont fort bien ensemble,
Tous privent de présent :
Les uns, au nom de la vie future ;
Les autres, en raison du passé, également.

La prison est absurde, c’est une méthode
Qui attache à sa faute le condamné,
Qui l’incruste dans son passé.
Elle applique un code
Depuis longtemps passé de mode.



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