Amado amigo,
pienso en ti hoy día.
Amado amigo,
mi pequeño héroe en miga de pan, (1)
súbitamente te he visto hombre ya.
Conversaciones tuvimos anteayer,
sobre palomas en monedas de cien, (2)
sobre figuras de alambre en cartulina, (3)
sobre la historia de un barco de papel, (4)
sobre las tantas caminatas sin destino. (5)
Y comprendí el significado
de tu lenguaje amurallado. (6)
Has descubierto al fin
palabras en un nuevo idioma
para comunicarte.
Amado amigo,
pienso en ti hoy día.
pienso en ti hoy día.
Amado amigo,
mi pequeño héroe en miga de pan, (1)
súbitamente te he visto hombre ya.
Conversaciones tuvimos anteayer,
sobre palomas en monedas de cien, (2)
sobre figuras de alambre en cartulina, (3)
sobre la historia de un barco de papel, (4)
sobre las tantas caminatas sin destino. (5)
Y comprendí el significado
de tu lenguaje amurallado. (6)
Has descubierto al fin
palabras en un nuevo idioma
para comunicarte.
Amado amigo,
pienso en ti hoy día.
(1) Statuette di mollica di pane: non si trattava solo di un passatempo, per impegnare la testa e distoglierla dalla propria condizione di prigioniero. La statuette fatte col pane servivano a comunicare, a far sapere ai propri compagni di prigionia che uno era ancora vivo...
(2) Colombe in monete da cento: con piccoli oggetti di metallo (monete, posate e recipienti di ogni tipo), lavorati a freddo a forza di batterli per renderli più malleabili, venivano realizzati anelli e medaglioni. Il soggetto più riprodotto era la colomba di Picasso...
(3) Figure di filo spinato su cartolina: c'era anche chi passava il tempo a disegnare e dipingere, e nei disegni non mancavano mai i reticolati del campo...
(4) Quando si doveva salutare un compagno, perchè veniva liberato o trasferito, chi restava intonava sempre El barco de papel di Julio Numhauser.
(5) Passeggiate senza meta: sono quelle dei prigionieri nelle poche ore d'aria, passeggiate costrette in pochi metri ma che erano importantissime per mantenere le relazioni coi compagni e scambiarsi informazioni.
(6) Lingua murata: per non essere ascoltati e compresi dalla guardie e dalle spie, era necessario e fondamentale conoscere il linguaggio non codificato dei prigionieri, molto diverso anche da quello dei militanti in libertà, che spesso invece era ben conosciuto dagli apparati della repressione.
(2) Colombe in monete da cento: con piccoli oggetti di metallo (monete, posate e recipienti di ogni tipo), lavorati a freddo a forza di batterli per renderli più malleabili, venivano realizzati anelli e medaglioni. Il soggetto più riprodotto era la colomba di Picasso...
(3) Figure di filo spinato su cartolina: c'era anche chi passava il tempo a disegnare e dipingere, e nei disegni non mancavano mai i reticolati del campo...
(4) Quando si doveva salutare un compagno, perchè veniva liberato o trasferito, chi restava intonava sempre El barco de papel di Julio Numhauser.
(5) Passeggiate senza meta: sono quelle dei prigionieri nelle poche ore d'aria, passeggiate costrette in pochi metri ma che erano importantissime per mantenere le relazioni coi compagni e scambiarsi informazioni.
(6) Lingua murata: per non essere ascoltati e compresi dalla guardie e dalle spie, era necessario e fondamentale conoscere il linguaggio non codificato dei prigionieri, molto diverso anche da quello dei militanti in libertà, che spesso invece era ben conosciuto dagli apparati della repressione.
envoyé par Bernart Bartleby - 25/11/2018 - 20:29
Langue: français
Version française – AMI AIMÉ – Marco Valdo M.I. – 2018
Chanson chilienne – Amado amigo – Sergio Vesely – 1975
Album Documento, édité en 1986.
Texte tiré de Cantos Cautivos
Une chanson écrite par Sergio Vesely, classe 1958, musicien, militant de gauche au Chili de la dictature. Il fut arrêté et détenu dans le camp de concentration appelé Melinka qui se trouve à Puchuncaví, dans la région de Valparaíso, et ensuite en 1976, il fut expulsé du pays et forcé à l’exil en Allemagne occidentale, où il vit encore.
Cette chanson est un témoignage sur la vie carcérale des prisonniers politiques au Chili après l’avènement de la dictature de Pinochet
Chanson chilienne – Amado amigo – Sergio Vesely – 1975
Album Documento, édité en 1986.
Texte tiré de Cantos Cautivos
Une chanson écrite par Sergio Vesely, classe 1958, musicien, militant de gauche au Chili de la dictature. Il fut arrêté et détenu dans le camp de concentration appelé Melinka qui se trouve à Puchuncaví, dans la région de Valparaíso, et ensuite en 1976, il fut expulsé du pays et forcé à l’exil en Allemagne occidentale, où il vit encore.
Cette chanson est un témoignage sur la vie carcérale des prisonniers politiques au Chili après l’avènement de la dictature de Pinochet
AMI AIMÉ
Ami aimé,
Je pense à toi ce matin.
Ami aimé,
Mon petit héros de mie de pain, (1)
Je t’ai vu homme soudain.
Nous avons eu avant-hier des conversations,
À propos des colombes en petites monnaies, (2)
À propos des dessins de fil de fer sur le papier, (3)
À propos de l’histoire d’un bateau de papier, (4)
À propos de tant de promenades sans fin.(5)
Et compris la signification
De ta langue emmurée (6)
Et trouvé à la fin
Les mots dans une nouvelle langue
Pour communiquer avec toi.
Ami aimé,
Je pense à toi ce matin.
Ami aimé,
Je pense à toi ce matin.
Ami aimé,
Mon petit héros de mie de pain, (1)
Je t’ai vu homme soudain.
Nous avons eu avant-hier des conversations,
À propos des colombes en petites monnaies, (2)
À propos des dessins de fil de fer sur le papier, (3)
À propos de l’histoire d’un bateau de papier, (4)
À propos de tant de promenades sans fin.(5)
Et compris la signification
De ta langue emmurée (6)
Et trouvé à la fin
Les mots dans une nouvelle langue
Pour communiquer avec toi.
Ami aimé,
Je pense à toi ce matin.
(1) Petites statues de mie de pain : il ne s'agissait pas seulement d'un passe-temps, pour occuper la tête et la détourner de sa condition de prisonnier. Les petites statues faites avec le pain servaient à communiquer, à faire savoir aux compagnons de captivité qu’on était encore vivant…
(2) Colombes en petites monnaies : avec des petits objets de métal (des monnaies, des objets et des récipients de tout type), travaillés à froid à force de les battre pour les rendre plus malléables, étaient réalisées des anneaux et des médaillons. Le sujet plus reproduit était la colombe de Picasso…
(3) Figures de barbelé sur papier : il y avait même celui qui passait le temps à dessiner et peindre, et dans les dessins ne manquaient jamais les grillages du champ…
(4) Quand on devait saluer un compagnon, qui était libéré ou transféré, celui qui restait entonnait toujours El barco de papel de Julio Numhauser.
(5) Promenades sans fin : ce sont celles des prisonniers dans les rares heures d’aération, des promenades forcées sur peu de mètres, mais qui étaient très importantes pour maintenir les relations avec les compagnons et s'échanger des informations.
(6) Langue emmurée : pour ne pas être écouté et compris des gardes et des espions, il était nécessaire et fondamental de connaître la langue non codifiée des prisonniers, très différente même de celle des militants en liberté, laquelle, par contre, était souvent bien connue des services de la répression.
(2) Colombes en petites monnaies : avec des petits objets de métal (des monnaies, des objets et des récipients de tout type), travaillés à froid à force de les battre pour les rendre plus malléables, étaient réalisées des anneaux et des médaillons. Le sujet plus reproduit était la colombe de Picasso…
(3) Figures de barbelé sur papier : il y avait même celui qui passait le temps à dessiner et peindre, et dans les dessins ne manquaient jamais les grillages du champ…
(4) Quand on devait saluer un compagnon, qui était libéré ou transféré, celui qui restait entonnait toujours El barco de papel de Julio Numhauser.
(5) Promenades sans fin : ce sont celles des prisonniers dans les rares heures d’aération, des promenades forcées sur peu de mètres, mais qui étaient très importantes pour maintenir les relations avec les compagnons et s'échanger des informations.
(6) Langue emmurée : pour ne pas être écouté et compris des gardes et des espions, il était nécessaire et fondamental de connaître la langue non codifiée des prisonniers, très différente même de celle des militants en liberté, laquelle, par contre, était souvent bien connue des services de la répression.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 27/11/2018 - 16:46
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Documento (1986)
Scritta da Sergio Vesely, classe 1958, musicista, militante di sinistra nel Cile della dittatura. Fu arrestato e detenuto nel campo di concentramento chiamato Melinka che si trova a Puchuncaví, nella regione di Valparaíso, e poi nel 1976 fu espulso dal paese e costretto all'esilio in Germania occidentale, dove vive ancora.
Nel suo album "Documento" pubblicato nel 1986.
Testo trovato su Cantos Cautivos
Testimonianza di vita carceraria, quella di prigionieri politici nel Cile dopo l'avvento della dittatura di Pinochet