Nelle, Till et Lamme marchent sans bruit.
Heure de mort dans la noire nuit,
Nelle dit : « D’autres délivreront les Pays. »
« Oh, ma douce, pourquoi m’as-tu suivi ? »
Les Espagnols baillent encore aux corneilles.
Par-dessus les blés, sonnent cliquetis
D’armes ; on entend mille cris,
Les arquebuses étincellent comme soleils,
« Vive les Gueux ! », ils arrivent en courant,
« Vive les Gueux ! », les piques en avant,
« Vive les Gueux ! », ils descendent au galop,
« Vive le Gueux ! », hache au poing, le coteau.
Sur les soldats que les torches éclairent
Et que la nuit noire méduse
Tirent, tirent les arquebuses
Mille et mille petits éclairs.
Tue ! Tue !, tombent les Espagnols,
Pris dans le cercle de fer et de feu.
« Pas de pitié pour ces guignols,
Guerre sans merci, Vive les Gueux ! »
Plus tard, sur la mer libre, les Gueux
Chantent aux mouettes les chants de liberté,
Chantent aux goélands les jours joyeux
Et le bonheur des Pays libérés.
Lamme descend à terre dans chaque port
Et ramène des vivres à foison :
Volailles, moutons, bœufs et porcs,
Pommes, carottes, haricots et salaisons.
Noces et festins sur les navires,
La senteur des sauces s’élève au ciel.
Une flotte de Lisbonne du large vire.
Pour le Gueux, c’est tout miel.
La flotte sans nouvelle ignore
Que les Gueux tiennent les ports.
Le combat s’engage ; après mille morts,
La flotte ibérique se rend au plus fort.
Et les Gueux de compter : joyaux, sucre,
Épices, muscade, girofle, gingembre ;
Réaux, ducats, cinq cent mille pièces d’or ;
Trésor de guerre : l’Espagnol paye le prix fort.
Heure de mort dans la noire nuit,
Nelle dit : « D’autres délivreront les Pays. »
« Oh, ma douce, pourquoi m’as-tu suivi ? »
Les Espagnols baillent encore aux corneilles.
Par-dessus les blés, sonnent cliquetis
D’armes ; on entend mille cris,
Les arquebuses étincellent comme soleils,
« Vive les Gueux ! », ils arrivent en courant,
« Vive les Gueux ! », les piques en avant,
« Vive les Gueux ! », ils descendent au galop,
« Vive le Gueux ! », hache au poing, le coteau.
Sur les soldats que les torches éclairent
Et que la nuit noire méduse
Tirent, tirent les arquebuses
Mille et mille petits éclairs.
Tue ! Tue !, tombent les Espagnols,
Pris dans le cercle de fer et de feu.
« Pas de pitié pour ces guignols,
Guerre sans merci, Vive les Gueux ! »
Plus tard, sur la mer libre, les Gueux
Chantent aux mouettes les chants de liberté,
Chantent aux goélands les jours joyeux
Et le bonheur des Pays libérés.
Lamme descend à terre dans chaque port
Et ramène des vivres à foison :
Volailles, moutons, bœufs et porcs,
Pommes, carottes, haricots et salaisons.
Noces et festins sur les navires,
La senteur des sauces s’élève au ciel.
Une flotte de Lisbonne du large vire.
Pour le Gueux, c’est tout miel.
La flotte sans nouvelle ignore
Que les Gueux tiennent les ports.
Le combat s’engage ; après mille morts,
La flotte ibérique se rend au plus fort.
Et les Gueux de compter : joyaux, sucre,
Épices, muscade, girofle, gingembre ;
Réaux, ducats, cinq cent mille pièces d’or ;
Trésor de guerre : l’Espagnol paye le prix fort.
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