Langue   

Notre Peau

Marco Valdo M.I.
Langue: français




Continue le pèlerinage de liberté,
Tout au travers de l’été
S’en vont Till et Lamme
D’un même pas vers Damme.

Trois plumes de coq au chapeau,
Un cavalier déboule du bout du chemin.
Till fait chanter l’alouette du matin,
Chantecler répond aussitôt.

« Quelles nouvelles, cavalier impétueux ? »
« Nouvelles grandes et fières :
De nouvelles flottes de guerre
Vont affronter les tempêtes et les cieux.

Pour ce faire, en vérité,
Le prince, tout son avoir a donné :
Cinquante mille florins bien comptés
Pour les navires de liberté. »

Till dit : « J’ai ici cinq cents florins.
C’est peu, mais on offre notre peau. »
« Portez-les à la mer et faites-vous marins ! »
Dit l’homme à trois plumes au chapeau.

« On n’entend que sacs, massacres et misères.
Orange se ruine, Orange est à terre.
Où sont ma femme et la fin de la guerre ? »
Dit Lamme. Tout ça le désespère.

« Comme le chêne qu’on abat, Orange est à terre.
Avec ce bois, on fait les navires et les mats ;
Ils mènent les Gueux de mer,
Dit Till, couler les armadas du roi. »

Lamme dit : « Aux pieds, j’ai un carillon de cloches.
J’ai peine à marcher. » « Oh, dit Till, c’est moche.
Il n’y a plus de danger, allons au marché chercher
Deux beaux ânes tout harnachés. »

Jef et Jean retrouvés,
Till et Lamme s’en vont montés
Jambe de-ci, de concert ;
Jambe de-là, vers la mer.

Le long du canal, il y a un bois.
Cherchant l’ombre, ils y entrent.
« Ne vois-tu rien là-bas, ami Lamme ? »
Lamme tremble et dit : « C’est ma femme ! ».



Page principale CCG

indiquer les éventuelles erreurs dans les textes ou dans les commentaires antiwarsongs@gmail.com




hosted by inventati.org