Par la grâce de Till et du poil à gratter,
À Ypres, la procession de Saint-Martin
Avait tourné en eau de boudin.
Les gens, devenus hérétiques, s’étaient exilés.
Till médite : « La guerre, toujours la guerre ;
L’Espagnol tue le pauvre peuple,
Pille les villes, viole les femmes et les filles.
La guerre se nourrit de la guerre.
Tout l’argent s’en va
Dans les caisses du Roi,
Notre sang coule à ruisseaux,
En rivières, en fleuves et en canaux.
Au profit de ce maroufle royal
Qui veut fleuronner sa renommée,
Fleurons glorieux, fleurons de sang, fleurons de fumée.
Les mouches s’en feront un régal.
Till, au pied d’un hêtre, reposant,
Voit passer une harde de cerfs :
Portant haut leurs bois, les vieux et grands
Et les broquarts, jeunes et fiers.
Ah !, je vous vois cerfs et broquarts joyeux,
Vous allez mangeant les jeunes pousses,
Flairant leurs parfums soyeux,
Courant, sautant à la va comme je te pousse.
Entre les fourrés, votre pas court
Et la vie s’en vient, la vie accourt
Jusqu’à ce que surgisse le malheur.
C’est aussi notre chasseur.
En septembre, le Taiseux passe le Rhin.
Les armées du Prince n’y font rien qui vaille,
Albe sans cesse refuse la bataille.
La guerre s’en va, la guerre s’en vient.
Et parmi les ruines, le sang et les larmes,
Till cherche à sauver la terre des pères
Et par les Pays toujours en alarme,
Les bourreaux détranchent et désespèrent.
Non loin de Liège, longeant la Meuse,
Le Taiseux cherche une passe audacieuse.
Le soldat Till manie l’arquebuse à rouet
Et ouvre ses pavillons et ses quinquets.
À Ypres, la procession de Saint-Martin
Avait tourné en eau de boudin.
Les gens, devenus hérétiques, s’étaient exilés.
Till médite : « La guerre, toujours la guerre ;
L’Espagnol tue le pauvre peuple,
Pille les villes, viole les femmes et les filles.
La guerre se nourrit de la guerre.
Tout l’argent s’en va
Dans les caisses du Roi,
Notre sang coule à ruisseaux,
En rivières, en fleuves et en canaux.
Au profit de ce maroufle royal
Qui veut fleuronner sa renommée,
Fleurons glorieux, fleurons de sang, fleurons de fumée.
Les mouches s’en feront un régal.
Till, au pied d’un hêtre, reposant,
Voit passer une harde de cerfs :
Portant haut leurs bois, les vieux et grands
Et les broquarts, jeunes et fiers.
Ah !, je vous vois cerfs et broquarts joyeux,
Vous allez mangeant les jeunes pousses,
Flairant leurs parfums soyeux,
Courant, sautant à la va comme je te pousse.
Entre les fourrés, votre pas court
Et la vie s’en vient, la vie accourt
Jusqu’à ce que surgisse le malheur.
C’est aussi notre chasseur.
En septembre, le Taiseux passe le Rhin.
Les armées du Prince n’y font rien qui vaille,
Albe sans cesse refuse la bataille.
La guerre s’en va, la guerre s’en vient.
Et parmi les ruines, le sang et les larmes,
Till cherche à sauver la terre des pères
Et par les Pays toujours en alarme,
Les bourreaux détranchent et désespèrent.
Non loin de Liège, longeant la Meuse,
Le Taiseux cherche une passe audacieuse.
Le soldat Till manie l’arquebuse à rouet
Et ouvre ses pavillons et ses quinquets.
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