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Una giornata particolare

Federico Marchioro
Langue: italien


Federico Marchioro

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In "Una giornata particolare", brano interpretato in coppia da Federico Marchioro e Luca Bassanese, il cantato scarno, asciutto, rigoroso, povero di virtuosismi, ma estremamente diretto di Marchioro, unito alla forza, alla presenza scenica e alla teatralità innata di Bassanese, conferiscono al pezzo il carattere di una “narrazione civile”, del racconto di una sconfitta collettiva. di un profondo senso d'appartenenza, di un sogno comune spezzato.

Federico Marchioro


In un’Italia, dalla coscienza civile “lobotomizzata” dai grandi mezzi di comunicazione, divenuti strumento di controllo e di elaborazione di una verità ad uso e consumo di un’onnipotente oligarchia, di un “Grande Fratello”, di orwelliana memoria, è giunto il momento di celebrare in questa “giornata particolare”, data che entrerà nei libri di storia, a memoria per le generazioni a venire, la “morte della sinistra” e la vittoria di un “Nuovo Ordine” basato sull’odio, la violenza, l’intolleranza razziale e il disprezzo per ogni forma di libera espressione culturale, considerata come “arte degenerata”. “Dove si bruciano i libri, si bruceranno gli uomini”, così scriveva il poeta tedesco Heinrich Heine. Ed è la storia che, tragica e ineluttabile, si ripete.

In una violenta e rabbiosa notte di pioggia, per i pochi sopravvissuti allo sterminio pianificato di un ideale, rimasti soli in questo “Blade Runner”, è il tempo del rimpianto e della disperazione, di una dolorosa resa dei conti, flusso di coscienza dinanzi al tribunale della Storia.

La grande epopea del Partito Comunista Italiano, capace di accomunare intere generazioni attorno alla sua orgogliosa bandiera, incarnazione di grandi sogni e speranze, è finita, le lacrime mischiate alla pioggia che scende dal cielo sono sangue versato per il tradimento verso i martiri della Resistenza.
L’Italia ha deciso
In base agli ultimi sondaggi a noi disponibili
Con una maggioranza di ferro alla Camera e al Senato
Le forze conservatrici hanno vinto ancora
E governeranno questo paese per duecentoventicinque anni

Solenne e suprema è giunta l’ora dei martiri
Davanti al mare “tutto è compiuto”
Reparti di carabinieri aprono il fuoco
Sugli orfani delle poesie di De Andrè
Su quel poco che ne è rimasto della sinistra in Italia

In questa notte di pioggia piangi pure amore mio
Perché i sogni a cui abbiamo creduto un tempo sono tutti morti
I canti del lavoro, il Partito, la solitudine che abbiamo sentito a piazza Fontana
Sono diventate tutte cose di cui doversi vergognare
In questa notte di pioggia piangi pure amore mio
Perché siamo solo dei vigliacchi che hanno tradito
Le lotte e i sacrifici, il sangue che i vecchi compagni
Hanno versato a Marzabotto
Per la nostra democrazia

Milano, piazza San Babila
Al calar della sera si accendono fuochi
Si bruciano libri, poesie, ricordi,
Cartoline del Naviglio dei tempi andati
E un nordafricano sopravvissuto al mare

In questa notte di pioggia piangi pure amore mio
Perché i sogni a cui abbiamo creduto un tempo sono tutti morti
I canti del lavoro, il Partito, la solitudine che abbiamo sentito a piazza Fontana
Sono diventate tutte cose di cui doversi vergognare
In questa notte di pioggia piangi pure amore mio
Perché siamo solo dei vigliacchi che hanno tradito
Le lotte e i sacrifici, il sangue che i vecchi compagni
Hanno versato a Marzabotto
Per la nostra democrazia

envoyé par Federico Marchioro - 26/3/2018 - 00:23



Langue: français

Version française – UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE – Marco Valdo M.I. – 2018
Chanson italienne – Una giornata particolare – Federico Marchioro – 2015

Dans « Une Journée particulière », chanson interprétée en duo par Federico Marchioro et Luca Bassanese, un chant décharné, sec, rigoureux, dépourvu de virtuosités, mais extrêmement direct de Marchioro, la force, la présence scénique et la théâtralité innée de Bassanese, confèrent à la pièce le caractère d’une « narration civique », du récit d’une défaite collective, d’un profond sens d’appartenance, d’un rêve commun brisé.
Dans une Italie, à la conscience civique « lobotomisée » par les grands moyens de communication, devenus moyens de contrôle et d’élaboration d’une vérité à l’usage et le profit d’une toute-puissante oligarchie, d’un « Grand Frère », d’une orwelliennne mémoire, est venu le moment de célébrer dans cette « journée particulière », qui entrera dans les livres d’histoire, pour la mémoire des générations à venir, la « mort de la gauche » et la victoire d’un « Nouvel Ordre » basé sur la haine, la violence, l’intolérance raciale et le mépris pour toute forme de libre expression culturelle, considérée comme « art dégénéré ». « Où on brûle les livres, on brûlera les hommes », écrivait le poète allemand Heinrich Heine. Et telle est l’histoire qui, tragique et inéluctable, se répète.
Dans une violente et rageuse nuit de pluie, pour les rares survivants de l’extermination planifiée d’un idéal, restés seuls dans ce « Blade Runner », c’est le temps du regret et du désespoir, d’une douloureuse remise des comptes, flux de conscience devant le tribunal de l’Histoire.
La grande épopée du Parti Communiste Italien, capable d’unir des générations entières autour de son orgueilleux drapeau, de l’incarnation de grands rêves et des espoirs, est finie, les larmes mêlées à la pluie qui descend du ciel sont du sang versé pour la trahison envers les martyrs de la Résistance.

Dialogue Maïeutique

une journée particulière


Moi, dit Lucien l’âne, « Une Journée particulière », qui est le titre de cette chanson que tu viens de mettre en langue française, me rappelle furieusement un film qui portait le même titre. Un film d’on j’avais entendu parler bien des fois et qui si j’ai bon souvenir rassemblait en contre-emploi deux grands acteurs du cinéma. Autant que je m’en souvienne, cette « journée particulière » était celle d’un moment d’apogée du régime fasciste – le 8 mai 1938, on n’y pense pas souvent quand on fête le 8 mai, celui de 1945 – le jour de la venue à Rome du Nazi Maximus, A. H. ; cérémonial auquel les personnages – Sophia Loren en mère de famille au foyer et Marcello Mastroianni en journaliste licencié pour cause d’homosexualité et destiné au bagne de Carbonia en Sardaigne – n’assisteront pas.

Eh bien, Lucien l’âne mon ami, ta mémoire ne te trompe pas et mieux, elle t’a indiqué sans erreur aucune ce qui se trouve en arrière-plan de son propre récit, car, comme tu le sais, une chanson est (presque) toujours un récit. Le film que tu évoques racontait une Italie écrasée, hypnotisée par la verroterie glorieuse, soumise. Un temps où on pouvait à juste titre comme le commentaire introductif dire :
« le moment … qui entrera dans les livres d’histoire, pour la mémoire des générations à venir… basé sur la haine, la violence, l’intolérance raciale et le mépris pour toute forme de libre expression culturelle, considérée comme « art dégénéré ». « Où on brûle les livres, on brûlera les hommes », écrivait le poète allemand Heinrich Heine. Et telle est l’histoire qui, tragique et inéluctable, se répète. »
Le réalisateur du film, Ettore Scola disait : 
« L’idée était de mettre en scène une histoire actuelle de deux solitudes qui se rencontrent »
et c’est le même schéma qu’on retrouve dans la chanson, celui de la conversation particulière, du dialogue intime, confidentiel, presque clandestin et celui de la réflexion au plus profond de la dépression.

Certes, dit Lucien l’âne, j’ai bien saisi tout ça, mais dis-moi quand même quelques mots de la façon dont la chanson décrit cette journée et en quoi elle se distingue de la précédente.

Ce que décrit cette « Journée particulière », ce n’est pas un moment triomphal, ce n’est pas un instant historique, c’est une réalité quotidienne. Ce qu’elle révèle, ce sont les septante ans d’autodissolution progressive de la « gauche italienne », phénomène qui se passe à l’intérieur du champ politique et qui pourrait se résorber par de nouvelles configurations politiques, mais il y a plus grave, plus lourd, plus profond et finalement plus important, c’est la déréliction de ce peuple qui au travers de la Résistance, par sa force morale était (presque) venu à bout de la honte du fascisme. Et ce que dit la chanson, c’est que l’auteur de cette dégradation est le Parti Communiste Italien. Et après, me diras-tu que faire ?

Arrête-toi là, Marco Valdo M.I. mon ami, le reste coule de source et chacun sait que cette décrépitude est toujours en cours et on ne sait ni où, ni quand elle atteindra le bout de sa destinée. En attendant, maintenant, c’est une Italie désemparée, une Italie trahie et lentement désabusée qui se regarde avec effroi et ironie. Mais bien évidemment, l’Italie, ce n’est que l’entité abstraite, une sorte de globalité nationale qui se tient dans les limites géographiques plus ou moins solidement établies et cette entité-là, pour l’instant, n’est pas atteinte ; ce sont les gens qui subissent de plein fouet les effets de cette autodestruction de l’être ; c’est un moment de la Guerre de Cent Mille Ans La Guerre de Cent mille ans que les riches et les puissants font aux pauvres pour perpétuer leur pouvoir, maintenir leur domination, ancrer leurs privilèges et multiplier leurs prébendes et leurs profits.
Face à cela, il faut reprendre le chemin de la résistance (d’autres l’avaient pris à Marzabotto Tu lo sai compagno a Marzabotto, par exemple, rappelle la chanson) et à chacun des pas, pour ne pas oublier et pour trouver la force d’ouvrir d’autres voies, d’autres manières de faire le monde, se répéter à mi-voix « Ora e sempre : Resistenza ! ».
Quant à nous, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde arrogant, cupide, stupide, dérisoire, autosatisfait, malfaisant et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE

L’Italie a décidé clairement,
Sur la base des sondages disponibles à présent
Et d’une majorité de fer à la Chambre et au Sénat
Que les forces conservatrices ont vaincu encore une fois
Et gouverneront ce pays pendant deux cent vingt-cinq ans

Solennelle et suprême, l’heure des martyrs est arrivée,
Face à la mer « tout est accompli ».
Des détachements de carabiniers ouvrent le feu
Sur les orphelins des poésies de De André,
Sur ce peu qui est resté de la gauche en Italie.

Dans cette nuit de pluie, pleure mon amour,
Car les rêves auxquels nous avons cru un temps sont tous morts.
Les chants du travail, le Parti, la solitude que nous avons ressentie à place Fontana
Sont toutes devenues des choses dont il faut avoir honte.
Dans cette nuit de pluie, pleure mon amour,
Car nous sommes seulement des lâches qui ont trahi
Les luttes, les sacrifices
Et le sang des vieux camarades morts
À Marzabotto pour notre démocratie.

Milan, place San Babila
À la tombée du soir, on allume des feux
On brûle des livres, des poésies, des souvenirs,
Mes cartes de Navigation des temps passés
Et un Nord-africain qui avait survécu à la mer

Dans cette nuit de pluie, pleure mon amour,
Car les rêves auxquels nous avons cru un temps sont tous morts.
Les chants du travail, le Parti, la solitude que nous avons ressentie à place Fontana
Sont toutes devenues des choses dont il faut avoir honte.
Dans cette nuit de pluie, pleure mon amour,
Car nous sommes seulement des lâches qui ont trahi
Les luttes, les sacrifices
Et le sang des vieux camarades morts
À Marzabotto pour notre démocratie.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 2/4/2018 - 17:11




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