Le vent qui pousse les colonnes de feuilles mortes
Octobre, quand la vendange est faite dans le sang
Le vois-tu avec ses fumées, ses feux, qui emporte
Le massacre des Innocents
Dans la neige du monde, dans l'hiver blanc, il porte
Des taches rouges où la colère s'élargit ;
Eustache de Saint-Pierre tendait les clefs des portes
Cinquante fils la mort les prit,
Cinquante qui chantaient dans l'échoppe et sur la plaine,
Cinquante sans méfaits, ils étaient fils de chez nous,
Cinquante aux regards plus droits dans les yeux de la haine
S'affaissèrent sur les genoux
Cinquante autres encore, notre Loire sanglante
Et Bordeaux pleure, et la France est droite dans son deuil
Le ciel est vert, ses enfants criblés qui toujours chantent
Le Dieu des justes les accueille
Ils ressusciteront vêtus de feu dans nos écoles
Arrachés aux bras de leurs enfants ils entendront
Avec la guerre, l'exil et la fausse parole
D'autres enfants dire leurs noms
Alors ils renaîtront à la fin de ce calvaire
Malgré l'Octobre vert qui vit cent corps se plier
Aux côtés de la Jeanne au visage de fer
Née de leur sang de fusillés.
Octobre, quand la vendange est faite dans le sang
Le vois-tu avec ses fumées, ses feux, qui emporte
Le massacre des Innocents
Dans la neige du monde, dans l'hiver blanc, il porte
Des taches rouges où la colère s'élargit ;
Eustache de Saint-Pierre tendait les clefs des portes
Cinquante fils la mort les prit,
Cinquante qui chantaient dans l'échoppe et sur la plaine,
Cinquante sans méfaits, ils étaient fils de chez nous,
Cinquante aux regards plus droits dans les yeux de la haine
S'affaissèrent sur les genoux
Cinquante autres encore, notre Loire sanglante
Et Bordeaux pleure, et la France est droite dans son deuil
Le ciel est vert, ses enfants criblés qui toujours chantent
Le Dieu des justes les accueille
Ils ressusciteront vêtus de feu dans nos écoles
Arrachés aux bras de leurs enfants ils entendront
Avec la guerre, l'exil et la fausse parole
D'autres enfants dire leurs noms
Alors ils renaîtront à la fin de ce calvaire
Malgré l'Octobre vert qui vit cent corps se plier
Aux côtés de la Jeanne au visage de fer
Née de leur sang de fusillés.
Contributed by Bernart Bartleby - 2018/1/24 - 20:39
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Versi di Pierre Seghers (1906-1987), poeta, editore e partigiano francese. Pubblicati nel gennaio 1942 sulla rivista svizzera "Traits", n. 3. Poi con lo pseudonimo di Louis Maste nella fondamentale raccolta "L’Honneur des poètes", edita clandestinamente a Parigi nel 1943 per i tipi de Les Éditions de Minuit.
Una poesia che Pierre Seghers - autore di poesie e canzoni come La Gloire e Merde à Vauban – scrisse all'indomani dell'eccidio di Châteaubriant, Loira, del 22 ottobre 1941, quando i nazisti uccisero 50 ostaggi come rappresaglia per l'assassinio da parte della resistenza del tenente colonnello Karl Hotz.
Per un'ampio racconto della vicenda rimando all'introduzione alla poesia Les fusillés de Châteaubriant di René Guy Cadou.