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Les pays n'existent pas

Môrice Benin
Langue: français


Môrice Benin

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Paroles et musique: Môrice Benin
Album: Peut-Être (1972)

Peut-Être

Môrice Benin



"Contre tous les petits nationalismes étatiques ou ceux du quotidien, des petits drapeaux accrochés aux fenêtres, sortis les jours d'anniversaire, qui n'ont d'autres sens que d'affirmer un bellicisme conscient ou inconscient. Réaffirmer sa frontière nationale physique et intellectuelle est le début de la guerre!"
Non, ce pays n'existe pas
Non, mon pays n'existe pas
Celui de la mère tendresse
Qui entourait de ses bras nus
Les marmots de retour de messe
Avec des pots de confiture
Vous savez celui que l'on chante
Quelque temps après le départ
Les yeux mouillant de lancinance
L'apparat de ses attaches

Non, ce pays n'existe pas
Il n'est ni plat ni tourmenté
Ni bruxellois ni exotique
Je ne chante pas la clarté
D'une cité géographique
Et je n'exalte pas les louanges
D'une nation spécialisée
On fabrique de bons clients
Avec une bonne publicité

Non, ce pays n'existe pas
Non, ce pays n'existe pas
Et je n'entends pas l'instrument
Qui a balancé mon enfance
Comme la branche au fond des vents
Comme le sable du marchand
Je n'ai pas rangé ma mémoire
Dans des images nostalgiques
Vous savez le palmier chez moi
C'était d'abord de la musique
Non, ce pays n'existe pas

Non, ce pays n'existe pas
Et je suis citoyen du monde
Je le dis sans prétention
Un peu comme on cherche une offrande
Un peu comme on fait un enfant
J'aime serrer la main moite
Des indigènes les soirs pauvres
J'aime parler de ces albigeois
Qui crachent sur les natures mortes
J'aime le japonais hilare
Qui ne se courbe pas toujours
J'aime le cubain de Damas
Et l'argentin de Singapour

Non, ce pays n'existe pas
Non, ce pays n'existe pas
L'urgence est à la différence
Au regard posé sur les autres
L'étranger qui nous dérange
Nous fait sortir de l'ankylose
J'en appelle à la mosaïque
Loin des "pen" si lourds à porter
Loin des vieux sacs d'agneaux "pasquale"
Ces fronts nationaux éhontés

Non, ce pays n'existe pas
Non, ce pays n'existe pas
Non, ce pays n'existe pas
Non, mon pays n'existe pas

envoyé par Flavio Poltronieri - 7/9/2017 - 00:01


L'amico Morice Benin è purtroppo scomparso undici giorni fa.

Era nato Moïse Ben-Haïm a Casablanca (Marocco) nel 1947. Ha sempre cantato per la fraternità, i rifugiati, l'ecologia, la pace. Contro intolleranze e razzismi.

"Non sento una preghiera
l'oratorio non è che un sussurro
nessuna notizia sensazionale, nessuna rivelazione
solo la sensazione d'essere nudo
solo una lucciola davanti alla porta..."


Poco tempo fa avevo ricevuto una sua e-mail dal titolo "Message d’un chanteur de fond" che si concludeva con una recente poesia inedita sulla bontà e in questa occasione mi piacerebbe condividerla in suo omaggio:


Sur la bonté

J’écris sur la bonté
Petite flamme vacillante
S’enracinant dans le secret
De l’être depuis sa naissance
Anonyme, discrète
Fuyant les apparences
Elle n’a d’autre conquête
Qu’une douceur insolente
Malgré le froid, la peur
La haine, loin des honneurs
Elle n’a que faire de nos médailles
Elle porte la fierté des humbles
Essaimant dans le monde
Quelques poussières d’étoile
Elle lance comme une sonde
Dans la nuit sa mémoire

J’écris sur cette bonté
Loin des cultes et des emblèmes
Pour ses messagers discrets
Hors de nos mises en scène
Témoignant dans le peuple
D’une force rebelle
Cette tendresse dans la meute
Quand tout semblait inerte
Pour ces cabossés de l’âme
Ignorés, méprisés
Qui attisent la flamme
Dans notre obscurité
Pour les causes perdues d’avance
Pour ne pas renoncer
Comme une transparence
Dans notre opacité…

J’écris pour cette bonté
Comme l’aubier sous l’écorce
Pour tous ces êtres disséminés
Dans la jungle des hommes
Pour ces instants de grâce
Offerts à l’étranger
Le geste devenu si rare
Disponible, désoccupé
J’écris pour cette bonté
Qui me rassure, m’exalte
Me reliant à mon père
Pour garder le cap
Bonté impertinente
Désuète, moquée
Lancée comme une fronde
Sur notre lâcheté
J’écris pour cette bonté
Citoyenne, laïque
Au sein du petit peuple protégé
Par son souffle lyrique…

Flavio Poltronieri - 30/1/2021 - 10:16




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