It's a long way to the Holy Sepulchre ou La Croisade du Prince de Palerme
Marco Valdo M.I.Language: French
Passent les nuits, sonnent les heures
Le Prince Monroy de Pandolfina
Fait un vœu contre le malheur
Qui menace de mort sa Dulcinée, Rediviva.
Si Rediviva, sa bonne épouse, guérit,
Il promet d’aller délivrer
Le tombeau sacré
Des mains de ses ennemis.
« It's a long way to the Holy Sepulchre,
It's a long way to go.
It's a long way to the Holy Sepulchre
For the sweetest girl I know ! »
Elle guérit ! À la croisade !
À la croisade, il faut aller !
Jusqu’à Jérusalem, fameuse balade ;
Jusqu’au tombeau, il faut marcher !
Le Prince en appelle au Pape, à la chrétienté ;
Le temps des croisades est passé.
La chrétienté s’en fout
Et le Pape demande : qui est ce fou ?
« It's a long way to the Holy Sepulchre,
It's a long way to go.
It's a long way to the Holy Sepulchre
For the sweetest girl I know ! »
Le Prince se souvint soudain
Du caporal Trim et de l’oncle Toby
Refaisant dans leur jardin
Le siège de Namur près de Tipperary.
Il décide de faire sa propre croisade
Et de s’en aller libérer symboliquement
Le Saint-Sépulcre, quelle balade !
Sans quitter Palerme, évidemment !
« It's a long way to the Holy Sepulchre,
It's a long way to go.
It's a long way to the Holy Sepulchre
For the sweetest girl I know ! »
Comme Trim et Toby, il marche
Avec Felicetto, tout autour de la villa,
Sans rentrer manger, ils marchent.
Rediviva, sur leur chemin, dépose les plats.
Jour après jour, les kilomètres sont
Comptés et additionnés
Et mètre par mètre, sont,
Sur la carte de la croisade, reportés.
« It's a long way to the Holy Sepulchre,
It's a long way to go.
It's a long way to the Holy Sepulchre
For the sweetest girl I know ! »
Felicetto, voici Messine !
Rediviva, voici Naples !
Hourra, voici Malte !
Et enfin, la Palestine !
Felicetto, quelle bataille !
Le Saint-Sépulcre, nous avons libéré,
Sans la moindre pagaille.
Felicetto, Rediviva, on va y rester.
« It's a long way to the Holy Sepulchre,
It's a long way to go.
It's a long way to the Holy Sepulchre
For the sweetest girl I know ! »
Le Prince Monroy de Pandolfina
Fait un vœu contre le malheur
Qui menace de mort sa Dulcinée, Rediviva.
Si Rediviva, sa bonne épouse, guérit,
Il promet d’aller délivrer
Le tombeau sacré
Des mains de ses ennemis.
« It's a long way to the Holy Sepulchre,
It's a long way to go.
It's a long way to the Holy Sepulchre
For the sweetest girl I know ! »
Elle guérit ! À la croisade !
À la croisade, il faut aller !
Jusqu’à Jérusalem, fameuse balade ;
Jusqu’au tombeau, il faut marcher !
Le Prince en appelle au Pape, à la chrétienté ;
Le temps des croisades est passé.
La chrétienté s’en fout
Et le Pape demande : qui est ce fou ?
« It's a long way to the Holy Sepulchre,
It's a long way to go.
It's a long way to the Holy Sepulchre
For the sweetest girl I know ! »
Le Prince se souvint soudain
Du caporal Trim et de l’oncle Toby
Refaisant dans leur jardin
Le siège de Namur près de Tipperary.
Il décide de faire sa propre croisade
Et de s’en aller libérer symboliquement
Le Saint-Sépulcre, quelle balade !
Sans quitter Palerme, évidemment !
« It's a long way to the Holy Sepulchre,
It's a long way to go.
It's a long way to the Holy Sepulchre
For the sweetest girl I know ! »
Comme Trim et Toby, il marche
Avec Felicetto, tout autour de la villa,
Sans rentrer manger, ils marchent.
Rediviva, sur leur chemin, dépose les plats.
Jour après jour, les kilomètres sont
Comptés et additionnés
Et mètre par mètre, sont,
Sur la carte de la croisade, reportés.
« It's a long way to the Holy Sepulchre,
It's a long way to go.
It's a long way to the Holy Sepulchre
For the sweetest girl I know ! »
Felicetto, voici Messine !
Rediviva, voici Naples !
Hourra, voici Malte !
Et enfin, la Palestine !
Felicetto, quelle bataille !
Le Saint-Sépulcre, nous avons libéré,
Sans la moindre pagaille.
Felicetto, Rediviva, on va y rester.
« It's a long way to the Holy Sepulchre,
It's a long way to go.
It's a long way to the Holy Sepulchre
For the sweetest girl I know ! »
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2017/7/10 - 21:31
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ou
La Croisade du Prince de Palerme
Chanson française – Marco Valdo M.I. – 2017
Dis-moi, Marco Valdo M.I. mon ami, où l’as-tu dénichée, cette histoire de la dernière croisade et que raconte-t-elle vraiment ?
Eh bien, Lucien l’âne mon ami, tu me croiras ou tu ne me croiras pas, cette petite chanson raconte effectivement la dernière croisade en date, celle que le Prince Monroy de Pandolfina, citoyen de Palerme en Sicile, a faite, il n’y a pas si longtemps. C’est du moins ce que raconte un livre d’histoires méditerranéennes, qui sont un peu comme nos histoires d’Allemagne. Ce livre, dont je te recommande la lecture, est dû à la plume alerte de François Beaune, un écrivain français, qui a créé une association qui rassemble ces histoires comme les Chansons contre la Guerre rassemblent des chansons. En particulier, l’histoire de la libération du Saint Sépulcre, celle qui nous occupe, est rapportée par l’écrivain sicilien Roberto Alajmo. Voilà pour l’origine. Quant à l’anecdote, elle est dite dans la chanson et je te laisse la découvrir. Cependant, j’attire ton attention sur ce refrain en langue anglaise et sur la vraie raison de cette croisade du Prince Monroy : « For the sweetest girl I know », alias Rediviva. Une belle et admirable raison de se lancer dans pareille croisade. Crois-moi, mon ami très cher, une aventure aussi folle est une grande preuve d’amour et d’intelligence. Rediviva ne s’y trompa pas qui soutint les croisés de ses meilleurs plats.
Ah, Marco Valdo M.I. mon ami, ce refrain en anglais, j’allais justement t’en parler ; d’abord, car il est surprenant que tu fasses usage de cette langue et en suite, car il me rappelle furieusement une chanson que les régiments irlandais chantaient lors de la Grande Guerre en allant mourir au pas cadencé dans les tranchées de l’Artois. J’ajouterais, te connaissant, qu’il doit y avoir derrière ça, Irlande pour Irlande, je ne sais quelle réminiscence des aventures de Sally Mara et du cri de guerre révolutionnaire : Finnegans wake !
Et tu ne te trompes pas, Lucien l’âne mon ami, c’est bien cette chanson qui a toujours son succès aujourd’hui, du moins chez les Irlandais, qui sont gens de tradition. Elle devrait même figurer dans les Chansons contre la Guerre, étant une chanson dans la guerre. Je reprends ici le refrain exact pour aider à la comparaison avec celui de la croisade du Prince.
It's a long way to go.
It's a long way to little Mary
To the sweetest girl I know! »
Il me semble, Marco Valdo M.I. mon ami, qu’il y a derrière cette chanson en apparence anodine, toute une littérature ou même plusieurs. D’abord, que viennent faire là Toby et Trim ? Certes, je les connais. Qui ne les connaît pas ? Et puis, je subodore d’autres joyeuses références.
Évidemment, Lucien l’âne mon ami, il y a là tout un monde complexe. En premier lieu, il faut citer les histoires de croisade qui figurent parmi les plus hauts faits de la chrétienté (on n’avait jamais tué tant de monde que lors de la Première Croisade, à commencer par les Juifs qu’elle rencontrait sur son chemin) et les chansons qui s’y rapportent.
Ensuite, tu remarqueras la parenté du prince avec le Don Quichotte de Cervantès et son trio infernal : Don Quichotte, Sancho et Dulcinée, tout comme celle qui existe avec l’oncle Toby et le Caporal Trim, lesquels également ne sont pas sans rapport avec Don Juan et son Leporello. Je n’en dirai pas plus tant il y aurait à en dire.
De fait, de fait, dit Lucien l’âne extatique. Tout comme, il faudrait la rapprocher de la chanson italienne du Preux Anselme et celle de Charles Martel, vainqueur de la bataille de Poitiers. Pour conclure, car il me faut conclure comme c’est habituellement mon rôle, je noterai quand même l’allusion à peine voilée à la Palestine et aux croisades en sens divers qui y ont des accointances. Je noterai aussi le message de paix et d’intelligence que constitue cette libération du Saint-Sépulcre sans occasionner la moindre pagaille et sans tous ces bains de sang que se mitonnent jalousement au nom de leur croyance tous ces croyants. Ce qui me plaît également, c’est cette vague déferlante d’ironie qui ridiculise les papes, les croisades et tous les saints prétextes à de sacrés massacres. La peste soit des croyances et des croyants ! Mais reprenons notre tâche, car elle n’est certainement pas finie et tissons, tissons, Marco Valdo M.I. mon ami, à notre rythme, sans forcer, le linceul de ce vieux monde peuplé de croyants, de crédules, de croisés, de croiseurs, de croisades, de croix, de saints, de prophètes absurdes et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane