Je voudrais dire aux doigts-calleux,
Pour qui le chômage est un crime,
Que tout mon cœur est avec eux
Contre l'argent qui les opprime.
Je voudrais qu'on brisât l'impôt
Que le travail tout seul supporte.
J'entends le fourgon du dépôt :
Amis, fermez la porte !
Je voudrais dire aux meurt-de-faim.
Vieillards que la justice oublie :
“ Tout homme infirme a droit au pain,
Sans que mendier l'humilie! ”
Riche, à quoi sert ton superflu ?
N'attends pas que la faim l'emporte !
Mille damnés pour un élu,
C'est trop. Fermez la porte !
Je voudrais dire aux sans-foyers.
Enfants martyrs sous camisole :
“ Fuyez la trique, dévoyés.
Fuyez le mur qui vous isole ! ”
Si le gardien dit : « C'est trop tard »
Répondez : « Trop tard! que m'importe?
Laissez-moi donc vivre en bâtard !
Et puis fermez la porte !
Je voudrais dire au bon curé
Qui prêche les mots d'indulgence :
« Le sang de ton Dieu torturé
Au fond des cœurs clame : Vengeance !
Prends le marteau du Charpentier !
Brise les croix de toute sorte !
Donne l'or de ton bénitier ! »
Et puis fermez la porte !
Je voudrais dire à mes amis,
Sculpteurs d'idéal et de rimes,
Que s'enfermer n'est plus permis,
Lorsqu'au dehors grondent les crimes
Chantons la justice et l'amour!
Le peuple va nous faire escorte.
Poète, descends de ta tour!
Et puis ferme ta porte !
Pour qui le chômage est un crime,
Que tout mon cœur est avec eux
Contre l'argent qui les opprime.
Je voudrais qu'on brisât l'impôt
Que le travail tout seul supporte.
J'entends le fourgon du dépôt :
Amis, fermez la porte !
Je voudrais dire aux meurt-de-faim.
Vieillards que la justice oublie :
“ Tout homme infirme a droit au pain,
Sans que mendier l'humilie! ”
Riche, à quoi sert ton superflu ?
N'attends pas que la faim l'emporte !
Mille damnés pour un élu,
C'est trop. Fermez la porte !
Je voudrais dire aux sans-foyers.
Enfants martyrs sous camisole :
“ Fuyez la trique, dévoyés.
Fuyez le mur qui vous isole ! ”
Si le gardien dit : « C'est trop tard »
Répondez : « Trop tard! que m'importe?
Laissez-moi donc vivre en bâtard !
Et puis fermez la porte !
Je voudrais dire au bon curé
Qui prêche les mots d'indulgence :
« Le sang de ton Dieu torturé
Au fond des cœurs clame : Vengeance !
Prends le marteau du Charpentier !
Brise les croix de toute sorte !
Donne l'or de ton bénitier ! »
Et puis fermez la porte !
Je voudrais dire à mes amis,
Sculpteurs d'idéal et de rimes,
Que s'enfermer n'est plus permis,
Lorsqu'au dehors grondent les crimes
Chantons la justice et l'amour!
Le peuple va nous faire escorte.
Poète, descends de ta tour!
Et puis ferme ta porte !
envoyé par Bernart Bartleby - 24/5/2017 - 08:28
×
Musica di Marcel Legay (1851-1915), chansonnier
Nella loro famosa raccolta del 1896 intitolata “Chansons rouges”, illustrata dall'artista anarchico svizzero francese Théophile-Alexandre Steinlen