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La guerre

Clément Janequin
Langue: français


Clément Janequin

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Janequin


Cari amici, vi invio il testo di questa canzone rinascimentale, che ho appena ascoltato su Radio 3 (Concerti del Quirinale). Non è propriamente una canzone contro la guerra, però racconta di una battaglia (quella di Merignano, o Melegnano, vicino a Milano) del 1515 tra Francesi e Svizzeri, che provocò la morte di più di 15.000 uomini. Sconfitti, gli Svizzeri stipularono una pace, che fu l'inizio della loro scelta perpetua di neutralità.

Marignano
Escoutez, tous gentilz Galloys,
la victoire du noble roy Francoys.
Et orrez, si bien escoutez,
Des coups ruez de tous costez.
Phiffres soufflez, frappez tabours,
Tournez, virez, faictes vos tours,
Avanturiers, bons compagnons
Ensemble croisez vos bastons,
Bendez soudain, gentils Gascons,
Nobles, sautez dens les arçons,
La lance au poing hardiz et promptz
Comme lyons!
Haquebutiers, faictes vos sons!
Armes bouclez, frisques mignons,
Donnez dedans! Frappez dedans!
Alarme, alarme.
Soyez hardiz, en joye mis.
Chascun s'asaisonne,
La fleur de lys,
Fleur de hault pris
Y est en personne.
Suivez Francoys,
Le roy Francoys,
Suivez la couronne
Sonnez, trompettes et clarons,
Pour resjouyr les compaignons.

Fan frere le le fan fan fan feyne
Fa ri ra ri ra
A l'estandart tost avant
Boutez selle gens d'armes à cheval
Frere le le lan fan fan fan feyne
Bruyez, tonnez bombardes et canons
Tonnez gros courtaux et faulcons
Pour secourir les compaignons.
Von pa ti pa toc von von
Ta ri ra ri ra ri ra reyne
Pon, pon, pon, pon,
la la la . . . poin poin
la ri le ron
France courage, courage
Donnez des horions
Chipe, chope, torche, lorgne
Pa ti pa toc tricque, trac zin zin
Tue! à mort; serre
Courage prenez frapez, tuez.
Gentilz gallans, soyez vaillans
Frapez dessus, ruez dessus
Fers émoluz, chiques dessus, alarme, alarme!
Courage prenez après suyvez, frapez, ruez
Ils sont confuz, ils sont perduz
Ils monstrent les talons.
Escampe toute frelore la tintelore
Ilz sont deffaictz
Victoire au noble roy Francoys
Escampe toute frelore bigot.

envoyé par Renato Stecca - 15/1/2017 - 13:09


Ce texte est en quelle langue ?

27/5/2020 - 19:59


En français du 16ème siecle. C'est du français quand-même. Salut!

Riccardo Venturi - 27/5/2020 - 21:53


En fait, c'est le récit de la bataille de Marignan - 1515.

Celle dont on apprend le mantra : François Ier - Marignan - 1515.

Cordial
Lucien Lane

Lucien Lane - 28/5/2020 - 09:27


Faudrait le mettre en français d'aujourd'hui pour qu'on le comprenne mieux. Kesk tu en penses, Lucien...?

L'Anonimo Toscano del XXI secolo - 28/5/2020 - 10:47



Langue: français

Chanson française – La Guerre – Clément Janequin – 1528
Version adaptée au temps présent – La Guerre – Marco Valdo M.I. – 2020

Dialogue Maïeutique

  Arquebusiers, faites vos sons !  <br />
Bouclez vos armes, frais mignons,
Arquebusiers, faites vos sons !
Bouclez vos armes, frais mignons,


Mon ami Lucien l’âne, voici une chanson qui a à peu près 500 ans – un demi-millénaire et qui comme son titre l’indique raconte « La Guerre ».

Certes oui, mais laquelle ?, demande Lucien l’âne. Toute une guerre, ça fait beaucoup, quand même.

Tu as raison, Lucien l’âne. Elle s’intitule « La Guerre », mais elle raconte un bataille : celle de Marignan (1515) qui fit des milliers de morts en deux jours et qui bouleversa l’histoire de son temps ; au moins pour ce qui est des Suisses, qui signèrent avec la France un traité de « Paix perpétuelle » et qui depuis ne se sont plus mêlés de guerre – du moins, en direct. Comme elle est dans un français de son époque, elle paraît étrange aux gens de notre temps ; même si, c’était un rap de cette fin du Moyen-Âge. Dès lors, en quelque sorte sur commande, j’en ai fait une version adaptée à nos jours, une adaptation contemporaine, mais en gardant tout de même pas mal de son étrangeté. On pourra comparer les deux : l’originale, l’ancienne, celle de Clément Janequin et celle que je viens de faire. Dans l’ensemble, je la trouve assez fidèle, même si j’ai dû pour des raisons de rime un peu l’adapter aussi – dans sa forme.

Ce sera certainement une version de bonne facture, dit Lucien l’âne. J’en suis sûr, et d’ailleurs, je me souviens fort bien de la version de Gentilz gallans de France - Gentils Galants de France que tu fis il y a déjà quelques années.

Cependant, Lucien l’âne mon ami, je voudrais ajouter deux ou trois remarques avant de te laisser conclure. La première porte sur le mot « Galloys » que j’ai conservé sous la forme « Gaulois », autrement dit, de Gaule ou « Français » ; il fait polémique (comme d’autres éléments de la chanson) chez les spécialistes de la littérature française de la Renaissance. En tout état de cause, « Gallois » fait trop rugbymen et devait être exclu ; il restait Gaulois ou Français, s’agissant de l’armée de François Ier. D’aucuns plus spécialisés en langue d’autrefois suggèrent compagnons ou camarades.

À ce compte, pour la rime, tu aurais pu choisir « gars ».

Certes, répond Marco Valdo M.I., mais j’ai choisi l’assonance, comme Janequin aurait préféré, lui qui est souvent comparé à un « bruitiste ».

Un « bruitiste », dit Lucien l’âne un peu éberlué, comment ça ?

Oui, dit Marco Valdo M.I., un « bruitiste », un qui fait du bruit, qui recrée dans sa musique les bruits ambiants. C’est très moderne. Ça s’entend à sa musique, mais aussi dans ce texte bourré d’onomatopées ; c’est vraiment le rap en avant-garde. À la même époque, mais quelques années plus tard, dans ses romans, François Rabelais faisait pareil. Peut-être même, citait-il ces bruissements de La Guerre de Janequin et faisait-il allusion à la musique du contrapuntiste.

Oh, dit Lucien l’âne, j’adore ce « bruitisme », c’est une évocation des sons du monde. J’ai entendu dire qu’on y revient de ces temps-ci.

Une autre remarque, Lucien l’âne mon ami, que je voudrais faire maintenant, c’est qu’outre d’avoir raconté d’autres batailles – Marengo (Marengo, La Lettre de Marengo, La Marengo du Lieutenant) et Austerlitz (Le Sommeil Tranquille de Koutouzov, La Lettre d’Austerlitz), j’avais parcouru ce seizième siècle avec la Geste de Liberté ou la Légende de Till, à laquelle j’ai consacré des dizaines de chansons ; je cite la première : « Katheline, la bonne sorcière » et la dernière : « L’Heure de l’Hirondelle ».

Oui, bonne idée, dit Lucien l’âne, sinon on n’en finirait pas. Quoi qu’il en soit, ces histoires de bataille, chacune d’elles est toujours un épisode de La Guerre de Cent mille ans.

Enfin, dit Marco Valdo M.I., à propos de cette bataille de Marignan, il est d’usage de rappeler que c’est là que s’est distingué et a de son épée adoubé le roi François, c’est-à-dire le hardi Bayard, Pierre Terrail de Bayard, dit le chevalier « sans peur et sans reproche » qui a traversé ainsi l’histoire pour se muer en sandwich Bayard : le sandwich « sans beurre et sans reproche ». C’est là aussi qu’on retrouve le Maréchal de la Palice qui mourra quelques temps après devant Pavie et dont on garde le souvenir au travers des « lapalissades », qui toutes dérivent de la petite chanson de la Palisse (https://www.youtube.com/watch?v=zb9p89XQMYY) que ses soldats firent à son sujet. En voici la version populaire :

« Monsieur de la Palice est mort
En perdant la vie ;
Un quart d’heure avant sa mort,
Il était encore en vie. »


On conclura avec lui, dit Lucien l’âne. Quant à nous, tissons le linceul de ce monde batailleur, guerrier, lyrique et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LA GUERRE

Écoutez, tous gentils Gaulois,
La victoire du noble roi François.
Et vous entendrez, si bien vous écoutez,
Des coups rués de tous côtés.
Fifres soufflez, frappez tambours,
Tournez, virez, faites vos tours,
Aventuriers, bons compagnons
Ensemble croisez vos bâtons,
Fusez soudain, gentils Gascons,
Nobles, sautez dans les arçons,
La lance au poing, hardis et prompts,
Comme lions !
Arquebusiers, faites vos sons !
Bouclez vos armes, frais mignons,
Alarme, rentrez dedans !
Alarme, frappez dedans !
Soyez hardis, en joie mis.
Qu’on se le dise,
La fleur de lys,
Fleur de haut prix,
Y est en personne.
Suivez François,
Le roi François,
Suivez la couronne !
Sonnez, trompettes et clairons,
Pour réjouir les compagnons.
Fan frere le le fan fan fan feyne
Fa ri ra ri ra.
À l’étendard en avant toute !
Gens d’armes à cheval en route !
Fan frere le le fan fan fan feyne
Fa ri ra ri ra.
Grondez, tonnez bombardes et canons,
Tonnez gros courtauds et faucons,
Pour secourir les compagnons.
Von pa ti pa toc von von,
Ta ri ra ri ra ri ra reyne,
Pon, pon, pon, pon,
La la la, pon pon,
Ta ri ra ri ra ri ra reyne
La ri le ron.
France courage,
Courage !
Donnez des horions !
Chipe, chope,
Torche, lorgne,
Pa ti pa toc tric,
Trac zin zin, tric.
Tue ! À mort ! Serrez !
Courage prenez, frappez, tuez !
Gentils galants, soyez vaillants !
Frappez dessus, ruez dessus !
Fers émoulus, chiquez dessus !
Alarme !
Alarme !
Courage ! Prenez, poursuivez,
Frappez, ruez !
Ils sont confus,
Ils sont perdus
Ils montrent les talons.
Ils décampent, pas de pardon !
La trompette est aux abois.
Ils sont défaits, tudieu !
Victoire au noble roi François !
Tout est perdu, ils décampent, pardieu.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 29/5/2020 - 21:30




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