Einst saß man noch als Kannibal
Und Urmensch im Neandertal.
Das Bargeld war da noch nicht Brauch,
Man hat getauscht - und es ging auch.
Als Adolf kam in braunem Trench,
Da wurde man ein Übermensch.
Man hatte Geld in Bar und Check
Und man bekam dafür nen Dreck.
Als Adolf fiel, fiel auch das Geld,
So dreht sich alles in der Welt.
Und heute tauscht man wiedermal
Genau wie im Neandertal.
Abwaschbare Gummikragen
Gegen Zwillingskinderwagen
Gebe echten Tizian
Gegen Flasche Enzian
Tausche unsere ganze Zone
Gegen eine Kaffeebohne.
Biete Mieters Rosenberg
Gegen netten Gartenzwerg.
Tausche großen Dirigenten
Gegen zehn Radau-Studenten.
Hermann Görings Ordensbänder
Gegen einen Christbaumständer.
Suche möglichst kleinen Laden
Biete Berghof-Berchtesgarden.
Dame ohne Unterleib
Gegen besseren Zeitvertreib.
Habe Sorgen, werde Mami
Biete Nazi, suche Ami.
Biete Schein für Trambahnfahrten
Gegen zwei Theaterkarten.
Wer hat was zum Steinerweichen,
Biete mein Parteiabzeichen.
Gebe ein Gedicht von mir
Gegen Rolle Klopapier.
Reichstag gegen Parlament
Führer gegen Präsident.
Braunhemd gegen Lendenschurz
Oder einen großen…
…kurz.
Tausche diese ganze Welt,
Die mir gar nicht mehr gefällt.
Heute noch und auf der Stelle
Gegen ein Billet zur Hölle.
Lieber Gott, wir bitten drum,
Tausch uns mit uns selber um.
Und Urmensch im Neandertal.
Das Bargeld war da noch nicht Brauch,
Man hat getauscht - und es ging auch.
Als Adolf kam in braunem Trench,
Da wurde man ein Übermensch.
Man hatte Geld in Bar und Check
Und man bekam dafür nen Dreck.
Als Adolf fiel, fiel auch das Geld,
So dreht sich alles in der Welt.
Und heute tauscht man wiedermal
Genau wie im Neandertal.
Abwaschbare Gummikragen
Gegen Zwillingskinderwagen
Gebe echten Tizian
Gegen Flasche Enzian
Tausche unsere ganze Zone
Gegen eine Kaffeebohne.
Biete Mieters Rosenberg
Gegen netten Gartenzwerg.
Tausche großen Dirigenten
Gegen zehn Radau-Studenten.
Hermann Görings Ordensbänder
Gegen einen Christbaumständer.
Suche möglichst kleinen Laden
Biete Berghof-Berchtesgarden.
Dame ohne Unterleib
Gegen besseren Zeitvertreib.
Habe Sorgen, werde Mami
Biete Nazi, suche Ami.
Biete Schein für Trambahnfahrten
Gegen zwei Theaterkarten.
Wer hat was zum Steinerweichen,
Biete mein Parteiabzeichen.
Gebe ein Gedicht von mir
Gegen Rolle Klopapier.
Reichstag gegen Parlament
Führer gegen Präsident.
Braunhemd gegen Lendenschurz
Oder einen großen…
…kurz.
Tausche diese ganze Welt,
Die mir gar nicht mehr gefällt.
Heute noch und auf der Stelle
Gegen ein Billet zur Hölle.
Lieber Gott, wir bitten drum,
Tausch uns mit uns selber um.
envoyé par Bernart Bartleby - 27/9/2016 - 23:01
Langue: français
Version française- TROC-BROC – Marco Valdo M.I. - 2016
Chanson allemande – Tausch-Rausch – Die Hinterbliebenen – 1946
Une chanson de Heinz Hartwig pour le Reisekabarett, le cabaret itinérant “Die Hinterbliebenen” – « Les Survivants ».
« Die Hinterbliebenen » a été un groupe d’artistes allemands agressifs, féroces et des irrévérencieux qui entre 1946 et 1949 décrivirent sans aucune retenue, l’Allemagne sortie en ruines de la guerre. En plus d’Heinz Hartwig, journaliste et écrivain satirique berlinois, « Die Hinterbliebenen » comptaient parmi eux l’acteur viennois Roman Sporer et le réalisateur Hans Albert Schewe, auquel s’ajouta ensuite Gerhart Herrmann Mostar à sa rentrée de son exil en Yougoslavie :
Die Hinterbliebenen (« Les Survivants ») s’arrêtaient partout où il y avait un local disponible ; ils se considéraient comme la voix du peuple, les juges de leur temps, en somme une sorte de Pasquino (personnage romain imaginaire incarné dans une statue antique, qui a comme mission de dénoncer les abus et les travers du pouvoir – à l’origine, pontifical) de l’époque.
Les chansons de Hartwig et de Mostar ne s’arrêtaient devant rien, allaient avec leurs vers ironiques droit au cœur du problème : Hitler et le nazisme, avec toutes leurs tragiques implications, n’étaient pas tabous ; il n’y avait alors même pas un phénomène pressant comme celui du néonazisme qui, paradoxalement, serpentait déjà au travers de l’Allemagne quand l’écho de la guerre n’était pas encore pas éteint !
La faim était toujours un sujet à l’ordre du jour au « Reisekabarett » (cabaret itinérant) de cette première année de l’après-guerre. Dans un hiver où le froid avait atteint des records jamais vus, on donnait son âme pour un peu de nourriture, on faisait n’importe quoi pour se procurer les produits de première nécessité. Elle envahissait dans toute l’Allemagne le Tausch Rausch, « La fièvre du troc », titre de cette chanson hilarante de Heinz Hartwig :
Introduction tirée de « Kabarett ! Satire, politique et culture allemande en scène de 1901 à 1967 », par Paola Sorge, LIT Éditions 2015 (je dois dire que dans ce livre, fort précieux et intéressant, souvent et volontiers sont présentées des traductions très libres sans la possibilité de confronter les avec les textes des originaux. Même dans le cas de ce « Tausch Rausch » la traduction (italienne) correspond seulement en partie au texte original de la source citée… Peut-être, il n’en existait plus de versions improvisées… Je ne sais pas… ndr)
(Commentaire italien)
Dialogue maïeutique
Mon ami Lucien l’âne, je suis placé devant un problème pour lequel je vais solliciter à l’instant ton avis. Pour ce faire, j’ai pris la peine de traduire le commentaire italien afin que tu en aies connaissance, car il me faut le commenter afin d’introduire valablement ma version française.
Marco Valdo M.I. mon ami, je veux bien répondre à toutes tes questions et interrogations, même si – comme je le pense par avance cette fois – tu pourrais te passer joyeusement de mon avis et de tout avis généralement quelconque.
Ce n’est pas qu’il y ait beaucoup de réticences de ma part vis-à-vis de ce qu’a dit le commentateur italien ; bien au contraire, il situe assez bien les choses et je n’aurai donc qu’à ajouter à ses propos. D’abord et avant d’aller au fait, je voudrais insister sur cette période de l’immédiat après-guerre en Allemagne, car on a du mal à s’imaginer la chose aujourd’hui, on a du mal à concevoir l’Allemagne comme un pays en ruines, plongée dans le chaos (pour la seconde fois en un demi-siècle), la population masculine décimée par la guerre, la famine, le dénuement généralisé, à tout cela venant s’ajouter l’occupation et l’emprisonnement de millions de gens soupçonnés à raison souvent, parfois à tort de collusion avec le nazisme. Il s’agissait de faire le tri ; on les relâcha après enquête, mais il a fallu du temps pour tirer toutes les conclusions du fameux « questionnaire » – 250 questions, auquel chacun de ces prisonniers était prié de répondre intégralement. Tel est le décor sur le fond duquel va se déployer l’art de ces comédiens itinérants.
Ce n’était d’ailleurs pas là un phénomène nouveau que ces troupes itinérantes ; c’était la renaissance d’une tradition assez ancienne. J’en ai souvent accompagné moi-même déjà dans l’antiquité, quand j’accompagnais Thespis, quand je courais sur les franges des trois continents. Puis, au Moyen-Âge quand je courais l’Europe à la suite de Till, avec les petites troupes en chariot comme celle de Molière du temps où il ne l’était pas encore, puis avec Fracasse.
D’ailleurs, Lucien l’âne mon ami, que faisons-nous d’autre que ce que faisait le grand Lope de Ruega, dont Cervantès lui-même disait le plus grand bien. Écoute ceci, qu’on m’a rapporté : « Aux temps de ce célèbre espagnol, tous les effets de mise en scène d’un auteur de comédie tenaient dans un sac, et se résumaient à peu près à quatre pelisses blanches garnies de pièces de cuir doré et de quatre barbes et perruques ainsi que quatre houppettes. Les comédies étaient des discussions, comme églogues, entre deux ou trois bergers et une bergère ; on les ornait et dilatait de deux ou trois intermèdes… » C’est assez proche de nos dialogues.
Comme si je l’ignorais, Marco Valdo M.I. mon ami. Je le sais aussi bien que toi que nous sommes des marionnettes ou des comédiens et qu’il nous faut tout juste jouer notre rôle. Et c’est bien ainsi, d’ailleurs. Mais, fin de parenthèse et revenons à cette histoire de troc.
Donc, Lucien l’âne mon mai, dans ce décor lugubre, fait de ruines, de froid et de faim, une troupe de comédiens, aussi affamés que le reste de la population, se propose de troquer tout ce qu’ils ont, c’est-à-dire une fois encore, tout ce que l’Allemagne, les gens d’Allemagne ont contre du comestible ou du confortable. Mais l’histoire commence par une justification de cette pénible obligation de liquidation générale des gloires nationales et de retour dans la dérision de l’Allemagne préhistorique de Neandertal, telle qu’elle était mythifiée par l’antrustion d’Hitler, le dénommé Alfred Rosenberg, le grand théoricien de la race aryenne. Pour le reste, tout me paraît clair.
Alors, sourit Lucien l’âne, reprenons notre tâche et tissons, comme d’honnêtes canuts, le linceul de ce vieux monde plein de guerres, de tueurs, de faim, de froid, chaotique et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Chanson allemande – Tausch-Rausch – Die Hinterbliebenen – 1946
Une chanson de Heinz Hartwig pour le Reisekabarett, le cabaret itinérant “Die Hinterbliebenen” – « Les Survivants ».
« Die Hinterbliebenen » a été un groupe d’artistes allemands agressifs, féroces et des irrévérencieux qui entre 1946 et 1949 décrivirent sans aucune retenue, l’Allemagne sortie en ruines de la guerre. En plus d’Heinz Hartwig, journaliste et écrivain satirique berlinois, « Die Hinterbliebenen » comptaient parmi eux l’acteur viennois Roman Sporer et le réalisateur Hans Albert Schewe, auquel s’ajouta ensuite Gerhart Herrmann Mostar à sa rentrée de son exil en Yougoslavie :
« C’est nous les survivants,
De partout nous sommes .
Nous poursuivons l’art libre
Que nous cherchons de tous côtés.
Nous cherchons à apprendre
Le grand art de penser ! »
De partout nous sommes .
Nous poursuivons l’art libre
Que nous cherchons de tous côtés.
Nous cherchons à apprendre
Le grand art de penser ! »
Die Hinterbliebenen (« Les Survivants ») s’arrêtaient partout où il y avait un local disponible ; ils se considéraient comme la voix du peuple, les juges de leur temps, en somme une sorte de Pasquino (personnage romain imaginaire incarné dans une statue antique, qui a comme mission de dénoncer les abus et les travers du pouvoir – à l’origine, pontifical) de l’époque.
Les chansons de Hartwig et de Mostar ne s’arrêtaient devant rien, allaient avec leurs vers ironiques droit au cœur du problème : Hitler et le nazisme, avec toutes leurs tragiques implications, n’étaient pas tabous ; il n’y avait alors même pas un phénomène pressant comme celui du néonazisme qui, paradoxalement, serpentait déjà au travers de l’Allemagne quand l’écho de la guerre n’était pas encore pas éteint !
La faim était toujours un sujet à l’ordre du jour au « Reisekabarett » (cabaret itinérant) de cette première année de l’après-guerre. Dans un hiver où le froid avait atteint des records jamais vus, on donnait son âme pour un peu de nourriture, on faisait n’importe quoi pour se procurer les produits de première nécessité. Elle envahissait dans toute l’Allemagne le Tausch Rausch, « La fièvre du troc », titre de cette chanson hilarante de Heinz Hartwig :
Offre belle-mère apoplectique
Contre beurre bien frais,
Rouleau papier hygiénique
Contre vers bien faits.
Reichstag hors service
Contre Parlement,
Führer contre Président.
Zone russe contre angliche.
Femme arienne contre sémite,
Bavaroise contre prussienne,
Chemise brune contre caleçon.
Et en somme, résumons :
Troque le monde qui ne tourne pas
Contre un billet pour l’enfer.
Ô Dieu, aide-nous toi !
Change tout, même nous,
Car nous vivons comme des fous.
Contre beurre bien frais,
Rouleau papier hygiénique
Contre vers bien faits.
Reichstag hors service
Contre Parlement,
Führer contre Président.
Zone russe contre angliche.
Femme arienne contre sémite,
Bavaroise contre prussienne,
Chemise brune contre caleçon.
Et en somme, résumons :
Troque le monde qui ne tourne pas
Contre un billet pour l’enfer.
Ô Dieu, aide-nous toi !
Change tout, même nous,
Car nous vivons comme des fous.
Introduction tirée de « Kabarett ! Satire, politique et culture allemande en scène de 1901 à 1967 », par Paola Sorge, LIT Éditions 2015 (je dois dire que dans ce livre, fort précieux et intéressant, souvent et volontiers sont présentées des traductions très libres sans la possibilité de confronter les avec les textes des originaux. Même dans le cas de ce « Tausch Rausch » la traduction (italienne) correspond seulement en partie au texte original de la source citée… Peut-être, il n’en existait plus de versions improvisées… Je ne sais pas… ndr)
(Commentaire italien)
Dialogue maïeutique
Mon ami Lucien l’âne, je suis placé devant un problème pour lequel je vais solliciter à l’instant ton avis. Pour ce faire, j’ai pris la peine de traduire le commentaire italien afin que tu en aies connaissance, car il me faut le commenter afin d’introduire valablement ma version française.
Marco Valdo M.I. mon ami, je veux bien répondre à toutes tes questions et interrogations, même si – comme je le pense par avance cette fois – tu pourrais te passer joyeusement de mon avis et de tout avis généralement quelconque.
Ce n’est pas qu’il y ait beaucoup de réticences de ma part vis-à-vis de ce qu’a dit le commentateur italien ; bien au contraire, il situe assez bien les choses et je n’aurai donc qu’à ajouter à ses propos. D’abord et avant d’aller au fait, je voudrais insister sur cette période de l’immédiat après-guerre en Allemagne, car on a du mal à s’imaginer la chose aujourd’hui, on a du mal à concevoir l’Allemagne comme un pays en ruines, plongée dans le chaos (pour la seconde fois en un demi-siècle), la population masculine décimée par la guerre, la famine, le dénuement généralisé, à tout cela venant s’ajouter l’occupation et l’emprisonnement de millions de gens soupçonnés à raison souvent, parfois à tort de collusion avec le nazisme. Il s’agissait de faire le tri ; on les relâcha après enquête, mais il a fallu du temps pour tirer toutes les conclusions du fameux « questionnaire » – 250 questions, auquel chacun de ces prisonniers était prié de répondre intégralement. Tel est le décor sur le fond duquel va se déployer l’art de ces comédiens itinérants.
Ce n’était d’ailleurs pas là un phénomène nouveau que ces troupes itinérantes ; c’était la renaissance d’une tradition assez ancienne. J’en ai souvent accompagné moi-même déjà dans l’antiquité, quand j’accompagnais Thespis, quand je courais sur les franges des trois continents. Puis, au Moyen-Âge quand je courais l’Europe à la suite de Till, avec les petites troupes en chariot comme celle de Molière du temps où il ne l’était pas encore, puis avec Fracasse.
D’ailleurs, Lucien l’âne mon ami, que faisons-nous d’autre que ce que faisait le grand Lope de Ruega, dont Cervantès lui-même disait le plus grand bien. Écoute ceci, qu’on m’a rapporté : « Aux temps de ce célèbre espagnol, tous les effets de mise en scène d’un auteur de comédie tenaient dans un sac, et se résumaient à peu près à quatre pelisses blanches garnies de pièces de cuir doré et de quatre barbes et perruques ainsi que quatre houppettes. Les comédies étaient des discussions, comme églogues, entre deux ou trois bergers et une bergère ; on les ornait et dilatait de deux ou trois intermèdes… » C’est assez proche de nos dialogues.
Comme si je l’ignorais, Marco Valdo M.I. mon ami. Je le sais aussi bien que toi que nous sommes des marionnettes ou des comédiens et qu’il nous faut tout juste jouer notre rôle. Et c’est bien ainsi, d’ailleurs. Mais, fin de parenthèse et revenons à cette histoire de troc.
Donc, Lucien l’âne mon mai, dans ce décor lugubre, fait de ruines, de froid et de faim, une troupe de comédiens, aussi affamés que le reste de la population, se propose de troquer tout ce qu’ils ont, c’est-à-dire une fois encore, tout ce que l’Allemagne, les gens d’Allemagne ont contre du comestible ou du confortable. Mais l’histoire commence par une justification de cette pénible obligation de liquidation générale des gloires nationales et de retour dans la dérision de l’Allemagne préhistorique de Neandertal, telle qu’elle était mythifiée par l’antrustion d’Hitler, le dénommé Alfred Rosenberg, le grand théoricien de la race aryenne. Pour le reste, tout me paraît clair.
Alors, sourit Lucien l’âne, reprenons notre tâche et tissons, comme d’honnêtes canuts, le linceul de ce vieux monde plein de guerres, de tueurs, de faim, de froid, chaotique et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
TROC-BROC
On était encore des cannibales
Et des hommes préhistoriques de Neandertal.
L’argent liquide n’était pas encore en usage,
On troquait – et ça allait pas mal.
Alors Adolf est venu en trench brun,
On eut là un surhomme.
On a eu de l’argent en espèces et en chèques
Et on a obtenu de la saleté en échange.
Quand l’Adolf est tombé, l’argent aussi a chuté :
Tout va ainsi dans le monde.
Et aujourd’hui, on troque à nouveau,
Comme au temps de Neandertal.
Des cols de caoutchouc lavables
Contre des landaus pour jumeaux
Donne authentique Titien
Contre bouteille de vin du Rhin
Zone entière à troquer
Contre grain de café.
Offre antrustion Rosenberg véritable
Contre nain de jardin agréable.
Échange grands dirigeants
Contre dix étudiants bruyants.
Insigne Hermann Göring en dentelles
Contre ruban arbre de Noël.
Cherche petit magasin open
Offre le Berghof-Berchtesgarden.
Dame sans enfant
Contre meilleur passe-temps.
Souci de Mamy
Cherche ami ricain, offre nazi
Offre un billet de tram
Contre deux billets de théâtre.
À celui qui a le cœur meurtri,
Offre mon insigne de parti.
Troque une chansonnette
Contre un rouleau de papier toilette.
Troque
Reichstag contre Parlement
Führer contre Président.
Chemise brune contre pagne
Ou grands discours
Contre messages courts.
Encore aujourd’hui et sans tarder,
Troque monde entier,
Qui ne me plaît plus guère,
Contre un billet pour l’enfer.
Cher dieu, nous te prions en personne,
Troque-nous contre nous-mêmes.
On était encore des cannibales
Et des hommes préhistoriques de Neandertal.
L’argent liquide n’était pas encore en usage,
On troquait – et ça allait pas mal.
Alors Adolf est venu en trench brun,
On eut là un surhomme.
On a eu de l’argent en espèces et en chèques
Et on a obtenu de la saleté en échange.
Quand l’Adolf est tombé, l’argent aussi a chuté :
Tout va ainsi dans le monde.
Et aujourd’hui, on troque à nouveau,
Comme au temps de Neandertal.
Des cols de caoutchouc lavables
Contre des landaus pour jumeaux
Donne authentique Titien
Contre bouteille de vin du Rhin
Zone entière à troquer
Contre grain de café.
Offre antrustion Rosenberg véritable
Contre nain de jardin agréable.
Échange grands dirigeants
Contre dix étudiants bruyants.
Insigne Hermann Göring en dentelles
Contre ruban arbre de Noël.
Cherche petit magasin open
Offre le Berghof-Berchtesgarden.
Dame sans enfant
Contre meilleur passe-temps.
Souci de Mamy
Cherche ami ricain, offre nazi
Offre un billet de tram
Contre deux billets de théâtre.
À celui qui a le cœur meurtri,
Offre mon insigne de parti.
Troque une chansonnette
Contre un rouleau de papier toilette.
Troque
Reichstag contre Parlement
Führer contre Président.
Chemise brune contre pagne
Ou grands discours
Contre messages courts.
Encore aujourd’hui et sans tarder,
Troque monde entier,
Qui ne me plaît plus guère,
Contre un billet pour l’enfer.
Cher dieu, nous te prions en personne,
Troque-nous contre nous-mêmes.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 29/9/2016 - 20:19
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Una canzone scritta da Heinz Hartwig per il Reisekabarett, il cabaret itinerante de “Die Hinterbliebenen”, ossia “I Superstiti”, “I Sopravvissuti”.
Testo trovato sul sito Schwarz Rot Petticoat - Deutschland von der Nachkriegszeit bis zur Studentenrevolte
Nella raccolta di AA.VV. intitolata “Kabarett 1946-1969” (in 7 CD)
dappertutto siam sbattuti.
Noi seguiam la liber'arte
che cerchiamo in ogni parte.
Noi cerchiamo d'imparare
la gande arte di pensare!”
“I Supersititi” si fermavano ovunque ci fosse un locale disponibile; si consideravano la voce del popolo, i giudici del loro tempo, insomma una sorta di Pasquino dell’epoca.
Le canzoni di Hartwig e Mostar non si fermavano davanti a nulla, arrivavano con i loro versi irridenti dritti al cuore del problema affrontato: Hitler e il nazismo, con tutte le tragiche implicazioni, per loro non erano un tabù; non lo era nemmeno un fenomeno allora scottante come quello del neonazismo che, paradossalmente, serpeggiava in Germania quando ancora non si era spenta l’eco della guerra!
La fame era sempre un argomento all’ordine del giorno nel Reisekabarett di questo primo anno del dopoguerra. In un inverno in cui il freddo aveva raggiunto record mai visti, si dava l’anima per un po’ di cibo, si faceva qualsiasi cosa per procurarsi i generi di prima necessità. Dilagava in tutta la Germania il Tausch Rausch, “La febbre di scambio”, titolo di
questa esilarante chanson di Heinz Hanwig:
in cambio di burro ben fresco,
di carta igienica un rotolo
compriamo con versi ben fatti.
Reichstag fuori uso offresi
In cambio di un Parlamento,
e un Führer per un Presidente.
Zona russa scambiam con britanna.
moglie ariana con una semita,
e bavarese con una prussiana,
camicia bruna con perizoma.
E insomma, sia detto in soldoni:
scambio il mondo che non gira più
con un biglietto per l’inferno,
o buon Dio, aiutaci tu!
Cambia tutto, perfino noi stessi,
ché cosi noi viviamo da fessi.
Introduzione tratta da “Kabarett! Satira, politica e cultura tedesca in scena dal 1901 al 1967”, a cura di Paola Sorge, LIT Edizioni 2015 (devo dire che in questo libro, assai prezioso e interessante, spesso e volentieri vengono offerte traduzioni molto libere senza la possibilità di confrontarle coi testi originali. Anche nel caso di questa “Tausch Rausch” la traduzione corrisponde solo in parte al testo originale di cui alla fonte citata... Magari ne esistevano più versioni improvvisate... non so... ndr)