Мы давно называемся взрослыми
И не платим мальчишеству дань,
И за кладом на сказочном острове
Не стремимся мы в дальнюю даль,
Ни в пустыню, ни к полюсу холода,
Ни на катере... к этакой матери.
Но поскольку молчание - золото.
То и мы, безусловно, старатели.
Промолчи - попадёшь в богачи!
Промолчи, промолчи, промолчи!
И не веря ни сердцу, ни разуму,
Для надёжности спрятав глаза,
Сколько раз мы молчали по-разному,
Но не против, конечно, а за!
Где теперь крикуны и печальники?
Отшумели и сгинули смолоду...
А молчальники вышли в начальники.
Потому что молчание - золото.
Промолчи - попадёшь в первачи!
Промолчи, промолчи, промолчи!
И теперь, когда стали мы первыми,
Нас заела речей маета.
Но под всеми словесными перлами
Проступает пятном немота.
Пусть другие кричат от отчаянья,
От обиды, от боли, от голода!
Мы-то знаем - доходней молчание,
Потому что молчание - золото!
Вот как просто попасть в богачи,
Вот как просто попасть в первачи,
Вот как просто попасть - в палачи:
Промолчи, промолчи, промолчи!
И не платим мальчишеству дань,
И за кладом на сказочном острове
Не стремимся мы в дальнюю даль,
Ни в пустыню, ни к полюсу холода,
Ни на катере... к этакой матери.
Но поскольку молчание - золото.
То и мы, безусловно, старатели.
Промолчи - попадёшь в богачи!
Промолчи, промолчи, промолчи!
И не веря ни сердцу, ни разуму,
Для надёжности спрятав глаза,
Сколько раз мы молчали по-разному,
Но не против, конечно, а за!
Где теперь крикуны и печальники?
Отшумели и сгинули смолоду...
А молчальники вышли в начальники.
Потому что молчание - золото.
Промолчи - попадёшь в первачи!
Промолчи, промолчи, промолчи!
И теперь, когда стали мы первыми,
Нас заела речей маета.
Но под всеми словесными перлами
Проступает пятном немота.
Пусть другие кричат от отчаянья,
От обиды, от боли, от голода!
Мы-то знаем - доходней молчание,
Потому что молчание - золото!
Вот как просто попасть в богачи,
Вот как просто попасть в первачи,
Вот как просто попасть - в палачи:
Промолчи, промолчи, промолчи!
Contributed by Bernart Bartleby - 2016/6/5 - 15:24
Language: Italian
Traduzione italiana da “Testi letterari e poesie da riviste clandestine dell'Unione Sovietica”, a cura di Jean Ibsen e Nicola Sorin, Jaca Book 1966.
IL SILENZIO È D'ORO
Da gran tempo ci definiamo adulti
E non paghiamo il tributo all'infanzia
E a cercare il tesoro in un'isola misteriosa
Non ci affrettiamo in un lungo viaggio
Né in un deserto, né al polo del freddo
Né in barca a casa del diavolo
Ma poiché il silenzio è d'oro
Anche noi indubbiamente siamo cercatori.
Taci e diverrai gran signore
Taci, taci, taci.
E senza credere né al cuore né alla ragione
Per maggior sicurezza chiudendo gli occhi
Quante volte abbiamo diversamente taciuto
Ma non contro, naturalmente, bensì «pro»
Dove sono ora coloro che gridarono e soffrirono?
Han rumoreggiato e sono spariti ancor giovani
Mentre i taciturni son diventati dirigenti
Perché il silenzio è d’oro.
Taci, diverrai gran signore
Taci, taci, taci.
Ed ora che siamo diventati i primi
Ci ha corroso il fluire dei discorsi
Ma sotto tutte le perle dell'eloquenza
Fa capolino come una macchia il mutismo
Che gli altri gridino di disperazione
Di offesa di dolore, di freddo
Invece noi sappiamo: è più redditizio il silenzio
Perché il silenzio è d'oro.
Ecco come è semplice divenire gran signori
Ecco come è semplice divenire dirigenti
Ecco come è semplice divenire carnefici
Taci, taci, taci.
Da gran tempo ci definiamo adulti
E non paghiamo il tributo all'infanzia
E a cercare il tesoro in un'isola misteriosa
Non ci affrettiamo in un lungo viaggio
Né in un deserto, né al polo del freddo
Né in barca a casa del diavolo
Ma poiché il silenzio è d'oro
Anche noi indubbiamente siamo cercatori.
Taci e diverrai gran signore
Taci, taci, taci.
E senza credere né al cuore né alla ragione
Per maggior sicurezza chiudendo gli occhi
Quante volte abbiamo diversamente taciuto
Ma non contro, naturalmente, bensì «pro»
Dove sono ora coloro che gridarono e soffrirono?
Han rumoreggiato e sono spariti ancor giovani
Mentre i taciturni son diventati dirigenti
Perché il silenzio è d’oro.
Taci, diverrai gran signore
Taci, taci, taci.
Ed ora che siamo diventati i primi
Ci ha corroso il fluire dei discorsi
Ma sotto tutte le perle dell'eloquenza
Fa capolino come una macchia il mutismo
Che gli altri gridino di disperazione
Di offesa di dolore, di freddo
Invece noi sappiamo: è più redditizio il silenzio
Perché il silenzio è d'oro.
Ecco come è semplice divenire gran signori
Ecco come è semplice divenire dirigenti
Ecco come è semplice divenire carnefici
Taci, taci, taci.
Contributed by Bernart Bartleby - 2016/6/5 - 15:25
Language: French
Version française – LE SILENCE EST D’OR – Marco Valdo M.I. – 2025
Chanson (en langue) russe – Molchaniye – zoloto – Aleksandr Arkad'evič Galič / Александр Аркадьевич Галич – 1963
Paroles et musique : Aleksandr Arkad'evič Galič (1918-1977), Poète, dramaturge, chanteur et compositeur soviétique, mort en exil à Paris dans des circonstances qui n’ont jamais été tout à fait élucidées.
UNE RÈGLE UTILE : LE SILENCE EST D’OR
Le silence est d’or, une règle qui s’appliquait certainement à l’Union soviétique, en particulier à l’époque stalinienne, mais qui peut également s’avérer utile dans les régimes « démocratiques » modernes, si l’on aspire à faire carrière…
Chanson (en langue) russe – Molchaniye – zoloto – Aleksandr Arkad'evič Galič / Александр Аркадьевич Галич – 1963
Paroles et musique : Aleksandr Arkad'evič Galič (1918-1977), Poète, dramaturge, chanteur et compositeur soviétique, mort en exil à Paris dans des circonstances qui n’ont jamais été tout à fait élucidées.

LES DIRIGEANTS
Alexandre Galitch
« Alexandre Galitch, l’homme le plus populaire de l’U.R.S.S., le poète le plus connu par la jeunesse soviétique vient de mourir à Paris. Auteur de théâtre et de cinéma, il a été exclu en 1971 de l’Union des écrivains et de celle des cinéastes avec interdiction de publier et d’apparaître en public. Après avoir vendu ses livres et ses meubles, il fut obligé de quitter son pays, tout simplement pour ne pas mourir de faim… Galitch composait des poèmes qu’il chantait en s’accompagnant à la guitare et qui sont de petits romans ou de petits drames d’une concision verbale extraordinaire, et dont les personnages sont les gens de la rue négligés voire oubliés par la littérature officielle chauffeurs, infirmières, petits employés, caissières, retraités… Nous, leurs compatriotes, nous sommes toujours heureux de reconnaître la voix de ces gens, leur langage, leur intonation. Les chansons de Galitch ont fait ce qui est le devoir de la prose : elles ont incarné toute la société… dans une vingtaine de personnages tracés avec précision, humour et bonté. Galitch a créé à lui seul… une « comédie humaine ».
Galitch n’était ni conspirateur ni terroriste ; il était la bonté même. Pour le régime soviétique, la bonté est dangereuse. Galitch chante au nom des défavorisés, des humiliés. Il veut donc nous faire croire qu’il y a des malheureux dans notre société, qui est une démocratie parfaite ; il veut nous faire croire qu’il y a des mécontents, des mal-pensants, des marginaux. Donc, c’est un calomniateur, un dissident, un agent de l’impérialisme. Dehors ! »
Efim Etkind – Le Monde – 17 décembre 1977
« Alexandre Galitch, l’homme le plus populaire de l’U.R.S.S., le poète le plus connu par la jeunesse soviétique vient de mourir à Paris. Auteur de théâtre et de cinéma, il a été exclu en 1971 de l’Union des écrivains et de celle des cinéastes avec interdiction de publier et d’apparaître en public. Après avoir vendu ses livres et ses meubles, il fut obligé de quitter son pays, tout simplement pour ne pas mourir de faim… Galitch composait des poèmes qu’il chantait en s’accompagnant à la guitare et qui sont de petits romans ou de petits drames d’une concision verbale extraordinaire, et dont les personnages sont les gens de la rue négligés voire oubliés par la littérature officielle chauffeurs, infirmières, petits employés, caissières, retraités… Nous, leurs compatriotes, nous sommes toujours heureux de reconnaître la voix de ces gens, leur langage, leur intonation. Les chansons de Galitch ont fait ce qui est le devoir de la prose : elles ont incarné toute la société… dans une vingtaine de personnages tracés avec précision, humour et bonté. Galitch a créé à lui seul… une « comédie humaine ».
Galitch n’était ni conspirateur ni terroriste ; il était la bonté même. Pour le régime soviétique, la bonté est dangereuse. Galitch chante au nom des défavorisés, des humiliés. Il veut donc nous faire croire qu’il y a des malheureux dans notre société, qui est une démocratie parfaite ; il veut nous faire croire qu’il y a des mécontents, des mal-pensants, des marginaux. Donc, c’est un calomniateur, un dissident, un agent de l’impérialisme. Dehors ! »
Efim Etkind – Le Monde – 17 décembre 1977
UNE RÈGLE UTILE : LE SILENCE EST D’OR
Le silence est d’or, une règle qui s’appliquait certainement à l’Union soviétique, en particulier à l’époque stalinienne, mais qui peut également s’avérer utile dans les régimes « démocratiques » modernes, si l’on aspire à faire carrière…
LE SILENCE EST D’OR
Nous nous disions adultes depuis longtemps,
Nous avons oublié d’être enfants,
Nous n’avons jamais cherché le trésor sur l’île enchantée,
Nous n’allons pas vers des lointaines contrées,
Ni au pôle glacé, ni dans le désert,
Ni en bateau… sur la haute mer.
Mais comme le silence est d’or,
Nous aussi, nous sommes des chercheurs d’or.
Tais-toi, riche tu seras !
Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi !
Ignorant notre cœur et notre raison,
Par sécurité, Cachant nos yeux, toujours
Nous nous sommes tus de mille façons,
Pas contre évidemment, mais pour !
Où sont passés les geignards et les râleurs ?
Ils ont disparu dans leur jeune candeur.
Les silencieux sont devenus chefs, alors,
Car le silence est d’or.
Tais-toi, sinon on t’aura !
Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi !
Maintenant, nous sommes les premiers,
Nous radotons des discours entiers.
Mais sous toutes ces perles verbales,
Notre mutisme s’étale.
Que les autres crient leur chagrin,
Leur désespoir, leur douleur, leur faim !
Nous savons que le silence rapporte plus encore,
Car le silence est d’or !
Comment devenir riche ? Comme ça !
Comment devenir chef ? Comme ça !
Comment devenir bourreau : Comme ça !
Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi !
Nous nous disions adultes depuis longtemps,
Nous avons oublié d’être enfants,
Nous n’avons jamais cherché le trésor sur l’île enchantée,
Nous n’allons pas vers des lointaines contrées,
Ni au pôle glacé, ni dans le désert,
Ni en bateau… sur la haute mer.
Mais comme le silence est d’or,
Nous aussi, nous sommes des chercheurs d’or.
Tais-toi, riche tu seras !
Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi !
Ignorant notre cœur et notre raison,
Par sécurité, Cachant nos yeux, toujours
Nous nous sommes tus de mille façons,
Pas contre évidemment, mais pour !
Où sont passés les geignards et les râleurs ?
Ils ont disparu dans leur jeune candeur.
Les silencieux sont devenus chefs, alors,
Car le silence est d’or.
Tais-toi, sinon on t’aura !
Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi !
Maintenant, nous sommes les premiers,
Nous radotons des discours entiers.
Mais sous toutes ces perles verbales,
Notre mutisme s’étale.
Que les autres crient leur chagrin,
Leur désespoir, leur douleur, leur faim !
Nous savons que le silence rapporte plus encore,
Car le silence est d’or !
Comment devenir riche ? Comme ça !
Comment devenir chef ? Comme ça !
Comment devenir bourreau : Comme ça !
Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi !
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2025/10/7 - 20:20
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[1963]
Parole e musica di Aleksandr Arkad'evič Galič (1918-1977), poeta, drammaturgo, cantante e compositore sovietico, morto in esilio a Parigi in circostanze mai del tutto chiarite.
Testo trovato su YouTube
Il silenzio è d’oro, una regola che valeva certamente nell’Unione Sovietica, in particolare nella sua era staliniana, ma che può riuscire utile anche nei moderni regimi “democratici”, se uno ambisce a fare una qualche carriera...