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Kartoszki

Aleksander Kulisiewicz
Langue: allemand


Liste des versions


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Wie lang es auch noch dauern mag
(Paul Rakow)
Das Lied vom Heiligen Caracho
(anonyme)
Elegia żydowskich miasteczek
(Szymon Laks)


Sachsenhausen, 1942
Text und Musik: Jan Vala
Parole e musica di Jan Vala (?), prigioniero a Sachsenhausen con Kulisiewicz
Testo trovato su Volksliederarchiv (con la speranza che sia corretto!)
Trovo il brano nel disco “Chants de la deportation par Alex (Aleksander) Kulisiewicz”, Le Chant Du Monde, 1975
Anche nella raccolta “O bittre Zeit - Lagerlieder 1933-1945”

Chants de la déportation
O bittre Zeit



Altre fonti (p.e. qui) attribuiscono il brano a Paul Rakow, un artigiano berlinese anche lui rinchiuso per anni a Sachsenhausen e infine costretto ad arruolarsi nella famigerata “Brigata Dirlewanger”, un battaglione disciplinare della Wermacht composto da prigionieri, criminali comuni o detenuti politici che fossero. Rakow sparì, come tanti, nelle steppe russe. Si veda al proposito la canzone Wie lang es auch noch dauern mag.

Kartoszki


“Kartoszki” è russificazione per “Kartoffeln”, patate. Come si è visto già per altri brani, come p.e. Das Lied vom Heiligen Caracho, dopo l’inizio dell’operazione Barbarossa, l’attacco nazista all’Unione Sovietica nel giugno del 1941, i campi si riempirono di prigionieri di guerra sovietici e quindi anche il vocabolario in uso si adeguò alla loro prevalenza. Di quei 6 milioni di prigionieri, il 57% morì sotto la “custodia” nazista, percentuale molto vicina al rateo di morte degli ebrei…
Jeder denkt im Traume an ein Hühnchen zart und fett
einen Gänsebraten, an ein dickes Schweinskotlett
Milchkaffee mit Sahne, Apfelkuchen süß und weich!
Wenn ich daran denke, weinen möcht ich gleich …
Aber ich bleib fest gebt mir nur den Rest!

Kartoszki, Kartoszki, die hat jeder gern!
Kartoszki, Kartoszki schmecken jedem Herrn
Montag und Dienstag, ist ganz egal
doch in der Woche nur siebenmal.

Mancher liebt die Kartoszki schön geschmort mit Speck
(Vormann frisst die Kartoszki schön geschmort mit Speck)
mancher frisst die Kartoszki auch mit vollem Dreck
(und Muselmann Kartoszki mit verfluchtem Dreck)
Kartoszki! Kartoszki gibt´s zu jeder Zeit;
Kartoszki, Kartoszki – in Ewigkeit

envoyé par Bernart Bartleby - 25/1/2016 - 14:32




Langue: italien

Traduzione italiana / Italian translation / Traduction italienne / Italiankielinen käännös: Flavio Poltronieri

Traduzione di Flavio Poltronieri dalla versione tedesca interpretata da Alex Kulisiewicz in “Chants de la deportation" (Le Chant Du Monde, 1975)
Patate

Quando si sogna, si pensa
a un pollo grasso e tenero,
un'oca arrostita a puntino,
una spessa braciola di maiale...
a caffélatte cremoso,
torta di mele, dolce e morbida...
solo a pensarci
mi vien quasi da piangere...
ma tengo duro
mi basterebbero gli avanzi...

Patate, patate
ecco quello che vogliamo!
Patate, patate
tutti le amiamo!
Lunedi e martedi vanno bene
ma sette giorni su sette!
Il capo si rimpinza di patate
ammannite con pancetta
e i "Musulmani" di patate
farcite di spazzatura...
Patate, patate,
patate quotidiane
Patate, patate,
nei secoli dei secoli...

envoyé par Flavio Poltronieri - 27/8/2024 - 17:09




Langue: français

Version française – PATATES – Marco Valdo M.I. – 2016
d’après la version allemande de Aleksander Kulisiewicz
de la chanson : Kartoszki – écrite par Jan Vala au camp de Sachsenhausen en 1942 ; d’autres sources l’attribuent à Paul Rankow, un artisan communiste berlinois, prisonnier politique durant des années à Sachshausen – disparu lors de son incorporation au bataillon disciplinaire de la Wehrmacht.

Patates à Sachsenhausen
Patates à Sachsenhausen


Ah ! Les patates, c’est la joie des familles ; du moins, dans certains pays. Je ne sais pas si tu aimes les patates, ni si tu en manges d’ailleurs, mais chez nous, la patate se mange souvent et de diverses façons : cuites à l’eau (pas terrible!), à la vapeur, c’est meilleur, avec du beurre, c’est délicieux, mais trop de beurre, ça écœure. On les mange frites à la graisse de bœuf ou de cheval, au saindoux, à al graisse végétale, chaudes, froides, tièdes, baignant dans la sauce, écrasées, en purée, en soupe, en gâteau… On l’accompagne de toutes sortes de viandes, de poissons et de légumes. Que sais-je ? Les patates, ce sont les pâtes du nord. Mais sans aucun accompagnement, c’est la nourriture la plus élémentaire. Quand elle n’est pas pourrie.

Oui, j’imagine volontiers. Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire de « musulman » ?

Ah ! Je m’y attendais à ta question et elle est tout à fait pertinente. « Musulman » doit être ici interprété dans le contexte du camp de concentration, du lager. Au camp, on appelait « Musulman », le prisonnier qui était au dernier stade du vivant ; un « musulman » était en quelque sorte un « mort ambulant ». Je te cite trois extraits de témoignages de gens qui ont connu le camp et donc, ont vu des « musulmans ».

Le professeur Robert Waitz  (1947): « … Dans de telles conditions de vie, le détenu, surmené, sous alimenté, insuffisamment protégé du froid, maigrit progressivement de 15, 20, 30 Kilos. Il perd 30%, 35% de son poids. Le poids d’un homme normal tombe à 40 Kilos. On peut observer des poids de 30 et de 28 kilos. L’individu consomme ses réserves de graisse, ses muscles. Il se décalcifie. Il devient, selon le terme du camp, un « Musulman ». 

Le Dr Aharon Beilin, médecin-prisonnier à l’infirmerie du camp d’Auschwitz ( au procès Eichmann – 7 juin 1961) : « « Les Musulmans ? Je les ai rencontrés pour la première fois à Auschwitz-Birkenau. Le « musulmanisme » était la dernière phase de la sous-alimentation. Il est très intéressant de voir qu’un homme qui arrive à cette phase commence à parler de nourriture. Il y avait deux sujets que les détenus d’Auschwitz considéraient comme une espèce de tabou : les crématoires et la nourriture. »

Primo Levi : « Les « musulmans », les hommes en voie de désintégration, ceux-là ne valent même pas la peine qu’on leur adresse la parole, puisqu’on sait d’avance qu’ils commenceraient à se plaindre et à parler de ce qu’ils mangeaient quand ils étaient chez eux. Inutile, à plus forte raison, de s’en faire des amis : ils ne connaissent personne d’important au camp, ils ne mangent rien en dehors de leur ration, ne travaillent pas dans des commandos intéressants et n’ont aucun moyen secret de s’organiser. Enfin, on sait qu’ils sont là de passage, et que d’ici quelques semaines il ne restera d’eux qu’une poignée de cendres dans un des champs voisins, et un numéro matricule coché dans un registre. »

Quant à la chanson elle-même, à mon sens, c’est une variante d’une chanson aussi populaire qu’anonyme très diffusée dans les pays où on mange quotidiennement la pomme de terre. Toutefois, elle est baignée d’ironie, c’est une de ces chansons qui organise la résistance par le rire – Ora e sempre : Resistenza ! Mais cette résistance par le rire à la patate, qui en l’occurrence incarne l’enfermement et le régime alimentaire aussi insipide que la patate à l’eau, était pratiquée depuis longtemps dans les armées et les internats de nos pays (par exemple) où circulaient des chansons (anonymes) sur le même thème ; moi, je connaissais cette version, mon grand-père la chantait déjà et il avait fait la Grande Guerre :

« Le lundi, des patates
Le mardi, des patates
Le mercredi, des patates aussi
Le jeudi, des patates
Vendredi, des patates
Samedi, des patates aussi
Mais le dimanche, 
Pour tout dessert
Nous mangerons des pommes de terre. »


Et pour éviter toute discussion sur le texte, je propose deux illustrations musicales d’une autre version encore :  et encore, une version.
Cette chanson traditionnelle sur les patates a donc été adaptée au camp de Saschsenhausen, comme elle a dû l’être un peu partout ailleurs.

Alors, dit Lucien l'âne en souriant, il doit dès lors en exister une version dans de nombreuses langues et peut-être pourrait-on en retrouver des interprétations en anglais, en allemand, en espagnol, en polonais, en tchèque, en russe, en néerlandais, en hongrois, en russe… Que sais-je encore ? En italien, peut-être même.

Probablement, en somme, c’est une variante d’un classique, y compris du jazz. Une dernière chose, j’ai un tout petit peu modifié la fin de la chanson… La rime, toujours la rime… Mais je trouve ce « patates à en crever » rimant avec éternité, assez dur et exact, sur le fond.

Alors, savourons la patate et reprenons notre tâche qui est de tisser le linceul de ce vieux monde inutilement cruel, idiotement assassin, insipide et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
PATATES

Chacun pense en rêve à un poulet gras et moelleux
Une oie rôtie, à une côte de porc épaisse
À du café au lait avec crème, de la tarte aux pommes sucrée et tendre !
Quand j’y pense, j’ai une envie de pleurer terrible…
Mais moi je reste ferme, donnez-moi seulement le reste !

Les patates, les patates, que chacun aime !
Les patates, patates plaisent à tout homme
Le lundi et le mardi, peu importe
Mais seulement sept fois par semaine.

Il y en a qui aiment les patates bien cuites avec du bacon
(Le chef mange les patates bien cuites avec du bacon)
D’autres mangent les patates même avec des saloperies
(Et le "Musulman" des patates pourries )
Les patates ! Il y a des patates à en crever ;
Patates, patates – dans l’éternité.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 25/1/2016 - 18:35




Langue: français

Traduzione francese della prima strofa e del ritornello, trovata su Chants Protestants
PATATES

Chacun pense en rêve à un poulet tendre et gras,
A une oie rôtie, à une côtelette, à du foie,
Café au lait avec crème, mole tarte aux fruits !
Quand j’y pense, j’en pleurerais la nuit…
Mais je reste fort, donnez-m’en encor !

Patates, patates, chacun aime ça,
Patates, patates, tous aiment bien ça.
Lundi et mardi, c’est bien égal,
Sept fois par semaine, c’est normal.

envoyé par Bernart Bartleby - 25/1/2016 - 14:35




Langue: finnois

Traduzione finlandese / Finnish translation / Traduction finnoise / Suomennos: Juha Rämö
PERUNOITAPA, PERUNOITA

Jokaisella unessaan on kananrinta suussa sulava,
hanhenpaisti lihava, pannulla tirisevä silava,
kermakahvi, omenapiirakka, herkku makoinen!
Silmät kyynelistä kostuen mä niitä aattelen.
Vaan jääkööt uniin, saan tyytyä tähteisiin.

Perunoitapa, perunoita jokainen rakastaa!
Perunoitapa, perunoita herratkin halajaa
maanantaina ja tiistaina, yhdentekevää,
sillä viikot pääksytysten kestää onni tää.

Monen lempiherkku on peruna paistettu pekonissa
(pomon lautasella on peruna paistettu pekonissa),
monen peruna taas on yltä päältä lian peitossa
(ja "muslimilla" yltä päältä kirotun lian peitossa).
Perunoitapa, perunoita päivästä toiseen,
perunoitapa, perunoita hamaan ikuisuuteen.

envoyé par Juha Rämö - 17/11/2016 - 20:37


Ho aggiustato un po' questa pagina, eliminando le cose che andavano eliminate da tempo (ma salvando da una parte la "versione vercellese" che non corrispondeva a questo testo, ma che merita qualche ricerca). Una precisazione: nelle varie traduzioni, che ho lasciato naturalmente come sono, mi sono soltanto permesso di mettere i “Musulmani” tra virgolette. Questo perché, come forse avevo già specificato in qualche traduzione da Kulisiewicz, nel gergo dei lager (“Lagerszpracha”) un “Musulmano” (“Muselmann” o “Muselman”, pl. sempre “Muselmänner”, polacco “Muzulman”) era un prigioniero con segni di inedia fino alle ossa, già in fase preagonica.

Scultura Der sterbende Häftling (Il prigioniero morente) nel Gedenkstätte (Memoriale) del lager di Neuengamme.
Scultura Der sterbende Häftling (Il prigioniero morente) nel Gedenkstätte (Memoriale) del lager di Neuengamme.


Non si sa esattamente perché tali prigionieri venissero chiamati “Musulmani”. Un’ipotesi (ma poco plausibile, come tutte le altre) si riferisce all’uso di fasciature alla testa, necessarie per la precaria medicazione di piaghe e ferite, che potevano dare l’idea di un turbante. Secondo il pittore e scultore Aldo Carpi, che fu un deportato a Mauthausen e Gusen I, i prigionieri venivano così chiamati perché, oramai in uno stadio di consunzione estrema, cadevano in ginocchio sfiniti con le mani in avanti, come nella posizione assunta dei musulmani che pregano.

Riccardo Venturi - 29/8/2024 - 09:53




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