Bologna è una vecchia signora dai fianchi un po' molli
col seno sul piano padano ed il culo sui colli,
Bologna arrogante e papale, Bologna la rossa e fetale,
Bologna la grassa e l'umana già un poco Romagna e in odor di Toscana...
Bologna per me provinciale Parigi minore:
mercati all'aperto, bistrots, della "rive gauche" l'odore
con Sartre che pontificava, Baudelaire fra l'assenzio cantava
ed io, modenese volgare, a sudarmi un amore, fosse pure ancillare.
Però che Bohéme confortevole giocata fra casa e osterie
quando a ogni bicchiere rimbalzano le filosofie...
Oh quanto eravamo poetici, ma senza pudore e paura
e i vecchi "imberiaghi" sembravano la letteratura...
Oh quanto eravam tutti artistici, ma senza pudore o vergogna
cullati fra i portici cosce di mamma Bologna...
Bologna è una donna emiliana di zigomo forte,
Bologna capace d'amore, capace di morte,
che sa quel che conta e che vale, che sa dov'è il sugo del sale,
che calcola il giusto la vita e che sa stare in piedi per quanto colpita...
Bologna è una ricca signora che fu contadina:
benessere, ville, gioielli... e salami in vetrina,
che sa che l' odor di miseria da mandare giù è cosa seria
e vuole sentirsi sicura con quello che ha addosso, perché sa la paura.
Lo sprechi il tuo odor di benessere però con lo strano binomio
dei morti per sogni davanti al tuo Santo Petronio
e i tuoi bolognesi, se esistono, ci sono od ormai si son persi
confusi e legati a migliaia di mondi diversi?
Oh quante parole ti cantano, cullando i cliché della gente,
cantando canzoni che è come cantare di niente...
Bologna è una strana signora, volgare matrona,
Bologna bambina per bene, Bologna "busona",
Bologna ombelico di tutto, mi spingi a un singhiozzo e ad un rutto,
rimorso per quel che m' hai dato, che è quasi ricordo, e in odor di passato...
col seno sul piano padano ed il culo sui colli,
Bologna arrogante e papale, Bologna la rossa e fetale,
Bologna la grassa e l'umana già un poco Romagna e in odor di Toscana...
Bologna per me provinciale Parigi minore:
mercati all'aperto, bistrots, della "rive gauche" l'odore
con Sartre che pontificava, Baudelaire fra l'assenzio cantava
ed io, modenese volgare, a sudarmi un amore, fosse pure ancillare.
Però che Bohéme confortevole giocata fra casa e osterie
quando a ogni bicchiere rimbalzano le filosofie...
Oh quanto eravamo poetici, ma senza pudore e paura
e i vecchi "imberiaghi" sembravano la letteratura...
Oh quanto eravam tutti artistici, ma senza pudore o vergogna
cullati fra i portici cosce di mamma Bologna...
Bologna è una donna emiliana di zigomo forte,
Bologna capace d'amore, capace di morte,
che sa quel che conta e che vale, che sa dov'è il sugo del sale,
che calcola il giusto la vita e che sa stare in piedi per quanto colpita...
Bologna è una ricca signora che fu contadina:
benessere, ville, gioielli... e salami in vetrina,
che sa che l' odor di miseria da mandare giù è cosa seria
e vuole sentirsi sicura con quello che ha addosso, perché sa la paura.
Lo sprechi il tuo odor di benessere però con lo strano binomio
dei morti per sogni davanti al tuo Santo Petronio
e i tuoi bolognesi, se esistono, ci sono od ormai si son persi
confusi e legati a migliaia di mondi diversi?
Oh quante parole ti cantano, cullando i cliché della gente,
cantando canzoni che è come cantare di niente...
Bologna è una strana signora, volgare matrona,
Bologna bambina per bene, Bologna "busona",
Bologna ombelico di tutto, mi spingi a un singhiozzo e ad un rutto,
rimorso per quel che m' hai dato, che è quasi ricordo, e in odor di passato...
envoyé par Bernart Bartleby - 4/8/2015 - 10:14
Langue: français
Version française – BOLOGNE – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – Bologna – Francesco Guccini – 1980
Chanson italienne – Bologna – Francesco Guccini – 1980
Francesco Guccini, Bologne et le 2 Août, ce train manqué il y a 35 ans pour un concert annulé sans préavis. Et encore, la déception d'aujourd'hui : « Je ne crois pas on arrivera à la vérité ».
(Francesco Guccini interviewé par Ilaria Venturi, La Repubblica del 3 agosto 2015)
Tout en ayant raconté Bologne nombre de fois et de moult façons, vous n'avez jamais voulu écrire à propos du massacre du Deux août pourquoi ?
«Au débotté, il était impossible de le faire. Et même après, cela m'a toujours été difficile, le risque était de tomber dans la rhétorique. Et je ne voulais pas le courir. Mais j'ai inséré un vers dans la chanson Bologne ».
Une chanson sortie presque immédiatement après le massacre
"Bologna capace d'amore, capace di morte: quella mattina è tutta in questa frase".
Ce matin-là, vous deviez prendre un train à Bologne.
« J'avais eu un concert à Imola le premier d'août. Le jour après je devais rentrer. Une extinction de voix m'empêcha de jouer. Mais le fait n'est pas que j'aie échappé au massacre ; de toute façon, le 2 août, je ne serais pas parti le matin, peut-être plus tard ».
Que vous rappelez-vous ?
« À peine se répandit la nouvelle, je pensai mon frère qui travaillait à la Poste de la gare. Il réussit à nous appeler, il était bien ».
Mais Bologne plus n'a plus été la même ?
« La ville a changé, mais pas seulement pour la bombe. » Les membres de la famille des victimes réclament au gouvernement les promesses jusqu'à aujourd'hui manquées. « Je signerai leur pétition »
Et on n'a pas encore trouvé les mandants. Arrivera-t-on jamais à la vérité ?
« Je ne crois pas, comme pour tant d'autres massacres en Italie. Je pense à Ustica ou à la place de la Loggia, dont la sentence de condamnation est sortie maintenant, 41 ans après ».
Pessimiste ?
« Un petit peu peut-être oui. Mais de toute façon, il ne faut pas accepter l'oubli. Le 2 août a été une grande blessure. Impossible à oublier ».
(Francesco Guccini interviewé par Ilaria Venturi, La Repubblica del 3 agosto 2015)
Tout en ayant raconté Bologne nombre de fois et de moult façons, vous n'avez jamais voulu écrire à propos du massacre du Deux août pourquoi ?
«Au débotté, il était impossible de le faire. Et même après, cela m'a toujours été difficile, le risque était de tomber dans la rhétorique. Et je ne voulais pas le courir. Mais j'ai inséré un vers dans la chanson Bologne ».
Une chanson sortie presque immédiatement après le massacre
"Bologna capace d'amore, capace di morte: quella mattina è tutta in questa frase".
Ce matin-là, vous deviez prendre un train à Bologne.
« J'avais eu un concert à Imola le premier d'août. Le jour après je devais rentrer. Une extinction de voix m'empêcha de jouer. Mais le fait n'est pas que j'aie échappé au massacre ; de toute façon, le 2 août, je ne serais pas parti le matin, peut-être plus tard ».
Que vous rappelez-vous ?
« À peine se répandit la nouvelle, je pensai mon frère qui travaillait à la Poste de la gare. Il réussit à nous appeler, il était bien ».
Mais Bologne plus n'a plus été la même ?
« La ville a changé, mais pas seulement pour la bombe. » Les membres de la famille des victimes réclament au gouvernement les promesses jusqu'à aujourd'hui manquées. « Je signerai leur pétition »
Et on n'a pas encore trouvé les mandants. Arrivera-t-on jamais à la vérité ?
« Je ne crois pas, comme pour tant d'autres massacres en Italie. Je pense à Ustica ou à la place de la Loggia, dont la sentence de condamnation est sortie maintenant, 41 ans après ».
Pessimiste ?
« Un petit peu peut-être oui. Mais de toute façon, il ne faut pas accepter l'oubli. Le 2 août a été une grande blessure. Impossible à oublier ».
Lucien l'âne mon ami, je suppose que tu connais cette bonne ville de Bologne là-bas en Italie coincée entre le Pô et les Apennins au cœur de l'Émilie-Romagne.
Certes, Marco Valdo M.I., mon ami et j'y suis même passé de nombreuses fois au cours des siècles de pérégrination que j'ai vécus depuis bien avant le temps où Apulée raconta mon histoire métamorphique. Encore que là comme pour d'autres, c'est pure affabulation. La seule certitude est que je suis là pour te parler…
Ho, ho, arrête là sinon nous n'en sortirons pas aujourd’hui – déjà qu'on est en retard. Mais s'agissant de Bologne, te souviens-tu de ce qui l'a marquée le 2 août 1980, te souviens-tu de la gare éventrée, de tous ces morts, tous ces blessés.
C'était un jour d'été…
Eh bien, on n'a toujours pas trouvé les « mandants », c'est-à-dire ceux qui avaient conçu et ordonné cet attentat. Bologne… Une grande ville, une ville ancienne qui longtemps vécu des campagnes… On y reviendra. Ce qui est le début de la chanson.
Et puis…, dit Lucien l'âne tout ouïe, redressant les oreilles en signe de profonde attention…
C'est aussi une chanson, l'air de rien, une chanson contre l'oubli et nettement une de ces chansons de paix dont nous avons tous deux conclu qu'elles étaient les plus véridiques chansons contre la guerre… C'est plus vrai encore su le long terme car elles persistent à vouloir la vie meilleure et à la chanter.
Chanter la ville, chanter la vie, raconter les gens, ne pas laisser tomber les rideaux de l'oubli sur les crimes politiques, sur ces actes de guerre aux civils qui sont des épisodes violents et crapuleux de cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin – par la peur – de leur faire accepter leur domination sans regimber, afin d'assurer de cette honteuse manière leur pouvoir, leurs privilèges, leurs richesses, leurs profits et leurs systèmes d'exploitation.
Francesco Guccini passa sa jeunesse à Bologne et il en a gardé la nostalgie de cette Bologne parisienne rêvée. Car, mais peut-être le sais-tu, c'est une question d’époque, Paris fut un temps un miroir aux alouettes de tout ce qui se voulait artiste… ou voulait vivre ou singer la vie d'artiste. On vivait à Bologne (et Guccini aussi) comme si c'était Paris, on vivait la bohème à Bologne songeant aux années (disons entre 1945 et 1960) où sur la rive gauche de la Seine s'agitait un petit monde qui créait, créait notamment de la chanson française. Après le « Ach, Paris ! Petites demoiselles... », il y eut une époque où un chanteur danois décrivait un Paris bohème de carte postale, une peinture naïve (faussement) telle que pouvaient en faire les besogneux peintres montmartrois. Mais stop. On n'est pas là pour faire une conférence ou un cours… Quoique Guccini, comme poète contemporain, y a passé son existence d’enseignant. Mais restop. Juste deux mots, deux phrases… Enfin encore quelques réflexions pour le plaisir…
À quoi tu penses encore ?, hoquette Lucien en riant à pleine gorge.
Et bien voilà… On dit qu'Alphonse Allais faisait dire au Captain Cap : « Il faut bâtir les villes à la campagne » ; excellente idée, mais n'aurait-elle pas germé plutôt et plus tôt dans le cerveau de Monnier, à moins d'attribuer cette génialité vague à Pierre Leroux, qui dès 1848, dans Le Pamphlet provisoire illustré émettait la considération suivante : « Mais, mon bon monsieur Cabet, puisque vous aimez tant la paix des champs, il faut bâtir les villes à la campagne. » Ceci en français, mais sans doute trouve-t-on des réflexions similaires dans d'autres langues et d'ailleurs, dès la plus haute Antiquité s'était-on aperçu de la chose. Et de fait, c'est le cas de Bologne, qui selon Guccini fut d'abord une campagnarde : « Bologne est une riche dame qui fut paysanne... »
De fait et on en termine ici, moi qui ai tant pérégriné, j'ai vu bien des campagnes se transformer en villes.
Juste encore une dernière remarque à ce sujet. Carlo Levi disait dans Peur de la Liberté : « Les villes croissent par des proliférations périphériques, comme les organismes unicellulaires, se propagent par les campagnes comme un liquide informe. »
Bonne définition du phénomène de l'urbanisation du monde. On connaîtra peut-être un jour le phénomène inverse… Il faudra d'ailleurs bien si l'on veut garder un peu d'air et continuer à exister. En attendant, tissons le linceul de ce vieux monde aux villes tentaculaires, pauvre Terrien menacé d'asphyxie, écrasé sous le poids des choses multipliés et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Certes, Marco Valdo M.I., mon ami et j'y suis même passé de nombreuses fois au cours des siècles de pérégrination que j'ai vécus depuis bien avant le temps où Apulée raconta mon histoire métamorphique. Encore que là comme pour d'autres, c'est pure affabulation. La seule certitude est que je suis là pour te parler…
Ho, ho, arrête là sinon nous n'en sortirons pas aujourd’hui – déjà qu'on est en retard. Mais s'agissant de Bologne, te souviens-tu de ce qui l'a marquée le 2 août 1980, te souviens-tu de la gare éventrée, de tous ces morts, tous ces blessés.
C'était un jour d'été…
Eh bien, on n'a toujours pas trouvé les « mandants », c'est-à-dire ceux qui avaient conçu et ordonné cet attentat. Bologne… Une grande ville, une ville ancienne qui longtemps vécu des campagnes… On y reviendra. Ce qui est le début de la chanson.
Et puis…, dit Lucien l'âne tout ouïe, redressant les oreilles en signe de profonde attention…
C'est aussi une chanson, l'air de rien, une chanson contre l'oubli et nettement une de ces chansons de paix dont nous avons tous deux conclu qu'elles étaient les plus véridiques chansons contre la guerre… C'est plus vrai encore su le long terme car elles persistent à vouloir la vie meilleure et à la chanter.
Chanter la ville, chanter la vie, raconter les gens, ne pas laisser tomber les rideaux de l'oubli sur les crimes politiques, sur ces actes de guerre aux civils qui sont des épisodes violents et crapuleux de cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin – par la peur – de leur faire accepter leur domination sans regimber, afin d'assurer de cette honteuse manière leur pouvoir, leurs privilèges, leurs richesses, leurs profits et leurs systèmes d'exploitation.
Francesco Guccini passa sa jeunesse à Bologne et il en a gardé la nostalgie de cette Bologne parisienne rêvée. Car, mais peut-être le sais-tu, c'est une question d’époque, Paris fut un temps un miroir aux alouettes de tout ce qui se voulait artiste… ou voulait vivre ou singer la vie d'artiste. On vivait à Bologne (et Guccini aussi) comme si c'était Paris, on vivait la bohème à Bologne songeant aux années (disons entre 1945 et 1960) où sur la rive gauche de la Seine s'agitait un petit monde qui créait, créait notamment de la chanson française. Après le « Ach, Paris ! Petites demoiselles... », il y eut une époque où un chanteur danois décrivait un Paris bohème de carte postale, une peinture naïve (faussement) telle que pouvaient en faire les besogneux peintres montmartrois. Mais stop. On n'est pas là pour faire une conférence ou un cours… Quoique Guccini, comme poète contemporain, y a passé son existence d’enseignant. Mais restop. Juste deux mots, deux phrases… Enfin encore quelques réflexions pour le plaisir…
À quoi tu penses encore ?, hoquette Lucien en riant à pleine gorge.
Et bien voilà… On dit qu'Alphonse Allais faisait dire au Captain Cap : « Il faut bâtir les villes à la campagne » ; excellente idée, mais n'aurait-elle pas germé plutôt et plus tôt dans le cerveau de Monnier, à moins d'attribuer cette génialité vague à Pierre Leroux, qui dès 1848, dans Le Pamphlet provisoire illustré émettait la considération suivante : « Mais, mon bon monsieur Cabet, puisque vous aimez tant la paix des champs, il faut bâtir les villes à la campagne. » Ceci en français, mais sans doute trouve-t-on des réflexions similaires dans d'autres langues et d'ailleurs, dès la plus haute Antiquité s'était-on aperçu de la chose. Et de fait, c'est le cas de Bologne, qui selon Guccini fut d'abord une campagnarde : « Bologne est une riche dame qui fut paysanne... »
De fait et on en termine ici, moi qui ai tant pérégriné, j'ai vu bien des campagnes se transformer en villes.
Juste encore une dernière remarque à ce sujet. Carlo Levi disait dans Peur de la Liberté : « Les villes croissent par des proliférations périphériques, comme les organismes unicellulaires, se propagent par les campagnes comme un liquide informe. »
Bonne définition du phénomène de l'urbanisation du monde. On connaîtra peut-être un jour le phénomène inverse… Il faudra d'ailleurs bien si l'on veut garder un peu d'air et continuer à exister. En attendant, tissons le linceul de ce vieux monde aux villes tentaculaires, pauvre Terrien menacé d'asphyxie, écrasé sous le poids des choses multipliés et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
BOLOGNE
Bologne est une vieille dame aux flancs un peu mols
Le sein sur la plaine du Pô et le cul sur les cols,
Bologne arrogante et papale, Bologne la rouge et foetale,
Bologne la grasse et l'humaine déjà un peu Romagne, au parfum de Toscane…
Bologne, pour moi provincial, un petit Paris débonnaire:
Marchés en plein air, bistrots, une odeur de « rive gauche »
Sartre pontifiait, Baudelaire chantait sous l'absinthe
Et moi, vulgaire Modenais, à transpirer d'amour, fut-il ancillaire.
Et pourtant quelle Bohême confortable passée entre maison et tavernes
Quand chaque verre bouleverse les philosophies…
Oh combien nous étions poétiques, mais sans pudeur et sans peur
Et les vieux poivrots semblaient être littérature…
Oh combien nous étions tous artistiques, mais sans honte ou sans pudeur
Bercés entre les cuisses monumentales de maman Bologne…
Bologne est une femme d'Émilie aux pommettes fortes,
Bologne capable d'amour, capable de mort,
Qui sait ce qui compte et qui vaut, qui connaît le goût,
Qui calcule le juste, la vie et qui même frappée, sait tenir debout…
Bologne est une riche dame qui fut paysanne :
Bien-être, villas, bijoux… et salamis en vitrine,
Qui sait que l'odeur de misère à éliminer est chose sérieuse
Et veut se sentir sûre malgré ce qui lui tombe dessus, car elle est courageuse.
Tu gâches ton parfum de bien-être avec l'étrange binôme
Devant ton Santo Petronio, des morts pour des rêves
Et tes Bolonais, s'ils existent, y sont-ils encore ou se sont-ils perdus
Mêlés et liés à des milliers de mondes différents ?
Oh combien de paroles te chantent, ressassant les clichés des gens,
Chantant des chansons qui ne sont que du vent…
Bologne dame étrange, vulgaire matrone,
Bologne bonne enfant, « ribaude » Bologne,
Bologne nombril de tout, tu me pousses à sangloter et à roter,
J'ai le regret de ce que tu m'as donné, qui est presque un souvenir, au parfum de passé…
Bologne est une vieille dame aux flancs un peu mols
Le sein sur la plaine du Pô et le cul sur les cols,
Bologne arrogante et papale, Bologne la rouge et foetale,
Bologne la grasse et l'humaine déjà un peu Romagne, au parfum de Toscane…
Bologne, pour moi provincial, un petit Paris débonnaire:
Marchés en plein air, bistrots, une odeur de « rive gauche »
Sartre pontifiait, Baudelaire chantait sous l'absinthe
Et moi, vulgaire Modenais, à transpirer d'amour, fut-il ancillaire.
Et pourtant quelle Bohême confortable passée entre maison et tavernes
Quand chaque verre bouleverse les philosophies…
Oh combien nous étions poétiques, mais sans pudeur et sans peur
Et les vieux poivrots semblaient être littérature…
Oh combien nous étions tous artistiques, mais sans honte ou sans pudeur
Bercés entre les cuisses monumentales de maman Bologne…
Bologne est une femme d'Émilie aux pommettes fortes,
Bologne capable d'amour, capable de mort,
Qui sait ce qui compte et qui vaut, qui connaît le goût,
Qui calcule le juste, la vie et qui même frappée, sait tenir debout…
Bologne est une riche dame qui fut paysanne :
Bien-être, villas, bijoux… et salamis en vitrine,
Qui sait que l'odeur de misère à éliminer est chose sérieuse
Et veut se sentir sûre malgré ce qui lui tombe dessus, car elle est courageuse.
Tu gâches ton parfum de bien-être avec l'étrange binôme
Devant ton Santo Petronio, des morts pour des rêves
Et tes Bolonais, s'ils existent, y sont-ils encore ou se sont-ils perdus
Mêlés et liés à des milliers de mondes différents ?
Oh combien de paroles te chantent, ressassant les clichés des gens,
Chantant des chansons qui ne sont que du vent…
Bologne dame étrange, vulgaire matrone,
Bologne bonne enfant, « ribaude » Bologne,
Bologne nombril de tout, tu me pousses à sangloter et à roter,
J'ai le regret de ce que tu m'as donné, qui est presque un souvenir, au parfum de passé…
envoyé par Marco Valdo M.I. - 25/8/2015 - 22:45
Langue: anglais
English translation / Traduzione inglese / Traduction anglaise / Englanninkielinen käännös:
Gyps Fulvus (L. Trans.)
Con note originali
With original notes
Gyps Fulvus (L. Trans.)
Con note originali
With original notes
Bologna
Bologna is an old lady with a slightly wide waistline
her breasts in the Po valley and her bottom on the hills,
Bologna, insolent and pompous [1]
Bologna the Red [2], the fetal one,
Bologna the Fat [3], the human one,
with a hint of Romagna [4] and a whiff of Tuscany.
Bologna, for me, a bumpkin, was a lesser Paris:
open-air markets, bistrots, the scent of the "rive gauche".
Sartre [5] was busy pontificating,
Baudelaire was singing between absinthe glasses
and I, a foul-mouthed man from Modena [6],
I was toiling for a relationship, even a casual one.
But that hippy lifestile was full of comforts,
spent between houses and taverns,
in philosophical disputes bouncing from glass to glass.
Oh, we were so poetic,
yet without shyness or fear,
and old drunks' rants sounded like literary works.
Oh, we all were so creative,
yet without shyness or shame,
cradled by the porticoes [7], the thighs of our mother Bologna.
Bologna is a woman from Emilia with chiselled cheekbones,
Bologna, capable of love, capable of death,
who is aware of her relevance and her value,
who gets the gist of things [8]
who gives the right value to life
and manages to stand even when she has been hit.
Bologna is a wealthy lady from a peasant family,
- affluence, villas, jewels, and salamis in the store window -
who knows that the smell of poverty
is difficult to accept,
and wants to feel confident
with what she wears, because she knows what fear is.
You are wasting your scent of affluence,
with the odd combination
of those who die for their dreams [9] in front of San Petronio.
And your citizens, if they exist,
are they still there or did they get lost,
disoriented and now linked to a thousand different worlds?
Oh, they sing so many words to you,
clinging to people's clichés,
singing songs that sound like singing of nothing.
Bologna is an unusual dame, a gross, yet matronal woman
Bologna is a respectable girl, Bologna is a slut,
Bologna, the belly button of everything,
you make me sigh and belch,
you make me feel remorse for what you gave me
which is now almost a memory and smells like the past.
Bologna is an old lady with a slightly wide waistline
her breasts in the Po valley and her bottom on the hills,
Bologna, insolent and pompous [1]
Bologna the Red [2], the fetal one,
Bologna the Fat [3], the human one,
with a hint of Romagna [4] and a whiff of Tuscany.
Bologna, for me, a bumpkin, was a lesser Paris:
open-air markets, bistrots, the scent of the "rive gauche".
Sartre [5] was busy pontificating,
Baudelaire was singing between absinthe glasses
and I, a foul-mouthed man from Modena [6],
I was toiling for a relationship, even a casual one.
But that hippy lifestile was full of comforts,
spent between houses and taverns,
in philosophical disputes bouncing from glass to glass.
Oh, we were so poetic,
yet without shyness or fear,
and old drunks' rants sounded like literary works.
Oh, we all were so creative,
yet without shyness or shame,
cradled by the porticoes [7], the thighs of our mother Bologna.
Bologna is a woman from Emilia with chiselled cheekbones,
Bologna, capable of love, capable of death,
who is aware of her relevance and her value,
who gets the gist of things [8]
who gives the right value to life
and manages to stand even when she has been hit.
Bologna is a wealthy lady from a peasant family,
- affluence, villas, jewels, and salamis in the store window -
who knows that the smell of poverty
is difficult to accept,
and wants to feel confident
with what she wears, because she knows what fear is.
You are wasting your scent of affluence,
with the odd combination
of those who die for their dreams [9] in front of San Petronio.
And your citizens, if they exist,
are they still there or did they get lost,
disoriented and now linked to a thousand different worlds?
Oh, they sing so many words to you,
clinging to people's clichés,
singing songs that sound like singing of nothing.
Bologna is an unusual dame, a gross, yet matronal woman
Bologna is a respectable girl, Bologna is a slut,
Bologna, the belly button of everything,
you make me sigh and belch,
you make me feel remorse for what you gave me
which is now almost a memory and smells like the past.
[1] lit. "papal"
[2] a traditional nickname of Bologna, referring to its traditional role as a Communist/Socialist stronghold
[3] another traditional nickname referring to its rich cuisine
[4] en.wikipedia: Emilia Romagna
[5] a nickname given to one of Guccini's friends; "Baudelaire" (next verse) is another one
[6] Guccini's hometown
[7] Bologna is renown for the extensive porticoes in the city's historical centre
[8] the literal meaning is something like "who knows the taste of salt"
[9] According to Guccini's autobiography, this refers to drug addicts found dead in the square in front of the Basilica of San Petronio
[2] a traditional nickname of Bologna, referring to its traditional role as a Communist/Socialist stronghold
[3] another traditional nickname referring to its rich cuisine
[4] en.wikipedia: Emilia Romagna
[5] a nickname given to one of Guccini's friends; "Baudelaire" (next verse) is another one
[6] Guccini's hometown
[7] Bologna is renown for the extensive porticoes in the city's historical centre
[8] the literal meaning is something like "who knows the taste of salt"
[9] According to Guccini's autobiography, this refers to drug addicts found dead in the square in front of the Basilica of San Petronio
envoyé par Riccardo Venturi - 3/11/2020 - 09:18
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Parole e musica di Francesco Guccini
Nell’album intitolato “Metropolis”
Propongo la canzone come Extra perché il riferimento alla strage di Bologna è limitato ad una sola strofa, seppur molto chiaro e forte: “Bologna capace d' amore, capace di morte, […] che sa stare in piedi per quanto colpita, […] perchè sa la paura.”
Pur avendo raccontato Bologna molte volte e in molti modi, della strage del Due agosto non ha mai voluto scrivere, perché?
"A botta calda era impossibile farlo. E anche dopo mi è sempre stato difficile, il rischio era di cadere nella retorica. E non volevo correrlo. Ma ho inserito un verso nella canzone Bologna".
Una canzone uscita quasi subito dopo la strage
"Bologna capace d'amore, capace di morte: quella mattina è tutta in questa frase".
Quella mattina lei doveva prendere un treno a Bologna.
"Avevo un concerto a Imola il primo di agosto. Il giorno dopo dovevo rientrare. Un abbassamento di voce mi impedì di suonare. Ma non è che sono scampato alla strage, comunque il 2 agosto non sarei partito alla mattina, semmai più tardi".
Cosa ricorda?
"Appena si diffuse la notizia pensai a mio fratello che lavorava alla Posta in stazione. Riuscì a chiamarci, stava bene".
Ma Bologna non è più stata la stessa?
"La città è cambiata, ma non solo per la bomba. .." I familiari delle vittime reclamano al governo le promesse sino ad oggi mancate "Io firmerò la loro petizione"
E mancano ancora i mandanti. Si arriverà mai alla verità?
"Non credo, come tante altre stragi in Italia. Penso a Ustica o a piazza della Loggia, la cui sentenza di condanna è uscita ora, 41 anni dopo".
Pessimista?
"Un pochino forse sì. Ma non bisogna comunque accettare l'oblio. Il 2 agosto è stata una grande ferita. Impossibile da dimenticare".
(Francesco Guccini intervistato da Ilaria Venturi, da La Repubblica del 3 agosto 2015)