J'aime bien les éléphants,
Fan-fan les éléphants ;
J'aime bien les serpents,
Pan-pan les serpents ;
J'aime bien les pingouins,
Gouin-gouin les pingouins ;
J'aime bien les tigres, j'aime bien les lions
Mais j'aime pas les singes,
Oh guenon !
J'aime bien les fourmis,
Mi-mi les fourmis ;
J'aime bien les souris,
Ri-ri les souris ;
J'aime bien les dalmatiens,
Sien-sien les dalmatiens ;
J'aime bien les canards, j'aime bien les girafes
Mais j'aime pas les singes,
Oh guenon !
J'aime bien les hiboux,
Bou-bou les hiboux ;
J'aime bien les chameaux,
Mau-mau les chameaux ;
J'aime bien les crocodiles,
Dil-dil les crocodiles ;
J'aime bien les lamas, j'aime bien les pumas
Mais j'aime pas les singes,
Oh guenon !
Mais j'aime pas les singes,
Oh guenon !
Fan-fan les éléphants ;
J'aime bien les serpents,
Pan-pan les serpents ;
J'aime bien les pingouins,
Gouin-gouin les pingouins ;
J'aime bien les tigres, j'aime bien les lions
Mais j'aime pas les singes,
Oh guenon !
J'aime bien les fourmis,
Mi-mi les fourmis ;
J'aime bien les souris,
Ri-ri les souris ;
J'aime bien les dalmatiens,
Sien-sien les dalmatiens ;
J'aime bien les canards, j'aime bien les girafes
Mais j'aime pas les singes,
Oh guenon !
J'aime bien les hiboux,
Bou-bou les hiboux ;
J'aime bien les chameaux,
Mau-mau les chameaux ;
J'aime bien les crocodiles,
Dil-dil les crocodiles ;
J'aime bien les lamas, j'aime bien les pumas
Mais j'aime pas les singes,
Oh guenon !
Mais j'aime pas les singes,
Oh guenon !
envoyé par Marco Valdo M.I. - 2/8/2015 - 23:02
×
Chanson française – Les Éléphants – Sttellla – 1990
On en parlait l'autre jour de ces éléphants quand on commentait une chanson italienne dont le titre était particulièrement net : Gli Animali – Les Animaux et j'évoquais l'idée d'un bestiaire.
Juste, juste. Un bestiaire, c'est là qu'on met les animaux, question de les retrouver en sortant, tout comme le vestiaire est l'endroit où l'on met les vêtements pour les retrouver en sortant.
On continue ainsi à folatrer, juste pour se souvenir de dada, du surréalisme louviérois et de Phantomas, la superbe revue de notre ami Théodore, auteur de l'inoubliable Locoémotive… Enfin, tout ça pour dire que ces éléphants n'ont rien d'étonnant dans nos régions, où par inadvertance, à l'évidence, ils n'ont jamais mis le pied.
On l'aurait remarqué, dit Lucien l'âne. Quoique dans les Pyrénées et dans les Alpes, il paraît qu'ils en ont déjà vu passer. Mais c'était il y a longtemps. D'ailleurs, si ma mémoire est bonne et elle l'est, je les accompagnais. Ils ne se débrouillaient pas trop mal, même s'ils n'avaient pas – comme nous les ânes – le pied montagnard.
Mais ces éléphants-ci n'ont aucune raison d'aller en montagne ; ils vivent de la chanson… C'est ce qui leur demande le moins d'efforts. Les Alpes, les Pyrénées, les voyages marins et les délices de Capoue, très peu pour eux. Ça leur donne la nausée, rien que d'y penser. D'ailleurs, ici, ils ne font strictement rien. Ce qui est leur droit le plus strict. Au fait, comme tous les animaux, les éléphants sont placés sous la haute protection de La Déclaration Universelle des droits de l'âne Déclaration universelle des droits de l'âne, étendue à tous les êtres vivants. Si, si, les éléphants et tous les animaux cités dans la chanson ont ce même droit. Mais bon sang, il y a quand même, un point mystérieux dans cette chanson, qu'on avait promis d'insérer ici.
Oui, c'est mystérieux, mais c'est précisément ce qui permet de classer cette chanson dans les chansons contre le racisme idiot (charmant pléonasme)… C'est ce « Mais j'aime pas les singes… Oh guenon ! »
Tu as parfaitement suivi ma pensée. Sans faire un cours sur le surréalisme évolué de nos régions, une sorte de « concept flou » où l'indéterminé affronte incidemment des vagues de vague, il me reste à préciser qu'ici, on boit le surréalisme comme une bière locale, assez fermentée et même, les astémiques et autres hydrophores participent de cette coutume régionale, hors fermentation et sans le secours de la religion s'entend. Une région où on peut encore rencontrer un autre auteur des Chansons contre la Guerre, l'ami Raoul Vaneigem. Tout ceci baigne dans une mer d'acide ironique et de sels de dérision. Cependant, l'Éléphant de Saramago continue à hanter l'Europe. Traduisons, puisque quand même, finalement, on est là pour ça : ce « J'aime pas les singes (ou les immigrés, les émigrés, les migrants, les nègres, les Grecs, les sans-papiers, les chômeurs, les réfugiés, les demandeurs d'asile, etc) » est pure dénonciation de ces gens qui bâtissent des frontières, construisent des murs, établissent des quotas, parquent dans des camps, une dénonciation qui s'exprime avec toute sa puissance dès le Oh guenon ! , qui retire le tapis sous la botte du défenseur de la civilisation, de la nation et des valeurs chrétiennes – évidemment ramenées aux préceptes, bulles, ukases et autres injonctions de l'Église catholique, apostolique et romaine.
J'entends bien tout cela et je le savais, Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l'âne encore une fois hilare. Un dernier mot pour dire que j'ai une tendresse particulière pour le point d'ironie, signe graphique qu'on ne voit jamais ou plutôt, que perçoivent ceux pour qui il devrait se trouver là. En fait, le point d'ironie ne se voit pas, il se ressent. Foin de ces considérations et revenons à notre tâche qui – faut-il le rappeler – consiste à tisser le linceul de ce vieux monde assez rassis, raciste, rasoir et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.