La rude épaule populaire
Jeta l'Ancien Régime à bas
En un jour de juste colère :
Le peuple n'en profita pas !
Le peuple n'en profita pas !
Et, sous notre ère tricolore,
Le règne odieux des bourgeois
A remplacé celui des rois :
Notre servage dure encore !
Courage travailleurs ! en un noir bataillon
Marchons, marchons....
Elle viendra notre Révolution!
Ces gens-là viennent, camarades,
Sous notre nez, exécuter
Leurs hypocrites mascarades
En l'honneur de la Liberté
En l'honneur de la Liberté
Mais, tandis que les lampions brillent,
Hervé s'endort à la Santé : (1)
Pour étouffer la Vérité
Ils ont refait d'autres Bastilles !
Ils n'ont que ces mots dans la bouche :
Le Progrès et l'Humanité !
Mais si de sa tombe farouche
Aernoult pouvait ressusciter... (2)
Aernoult pouvait ressusciter...
Car pour refaire la nature
De nos Garçons au front trop fier
A Biribi, lugubre enfer,
Ils ont rétabli la torture
Ils parlent aussi de Justice,
En évoquant quatre-vingt-neuf,
Mais ils ont laissé leur police
Couper la tête à Liabeuf (3)
Couper la tête à Liabeuf
Et Briand, valet de nos maîtres, (4)
a pour nous des airs insultants :
Il sait bien qu'on n'est plus au temps
où l'on guillotinait les traîtres !
Mais ça changera, camarades...
O vaillant peuple du Faubourg, (5)
Qui fit jadis des barricades,
Tu te lèveras un beau jour !
Tu te lèveras un beau jour !
Et ce jour nos cœurs seront aises
En vous retrouvant avec nous,
Petits soldats, petits pioupious : (6)
Dignes fils des gardes françaises.
Jeta l'Ancien Régime à bas
En un jour de juste colère :
Le peuple n'en profita pas !
Le peuple n'en profita pas !
Et, sous notre ère tricolore,
Le règne odieux des bourgeois
A remplacé celui des rois :
Notre servage dure encore !
Courage travailleurs ! en un noir bataillon
Marchons, marchons....
Elle viendra notre Révolution!
Ces gens-là viennent, camarades,
Sous notre nez, exécuter
Leurs hypocrites mascarades
En l'honneur de la Liberté
En l'honneur de la Liberté
Mais, tandis que les lampions brillent,
Hervé s'endort à la Santé : (1)
Pour étouffer la Vérité
Ils ont refait d'autres Bastilles !
Ils n'ont que ces mots dans la bouche :
Le Progrès et l'Humanité !
Mais si de sa tombe farouche
Aernoult pouvait ressusciter... (2)
Aernoult pouvait ressusciter...
Car pour refaire la nature
De nos Garçons au front trop fier
A Biribi, lugubre enfer,
Ils ont rétabli la torture
Ils parlent aussi de Justice,
En évoquant quatre-vingt-neuf,
Mais ils ont laissé leur police
Couper la tête à Liabeuf (3)
Couper la tête à Liabeuf
Et Briand, valet de nos maîtres, (4)
a pour nous des airs insultants :
Il sait bien qu'on n'est plus au temps
où l'on guillotinait les traîtres !
Mais ça changera, camarades...
O vaillant peuple du Faubourg, (5)
Qui fit jadis des barricades,
Tu te lèveras un beau jour !
Tu te lèveras un beau jour !
Et ce jour nos cœurs seront aises
En vous retrouvant avec nous,
Petits soldats, petits pioupious : (6)
Dignes fils des gardes françaises.
Note
(1) Gustave Hervé (1871-1944), cofondatore e direttore del settimanale socialista, anarchico e antimilitarista “La Guerre Sociale”, dove Couté pubblicò molte su canzoni tra il 1906 e la morte. Hervé era un socialista rivoluzionario e passò molti guai per questo ma poi, alla vigilia dello scoppio della Grande Guerra, divenne acceso nazionalista e in seguito addirittura fascista.
(2) Da “La Guerre Sociale”, il profilo di Albert Aernoult, ucciso nel 1909 dai suoi superiori durante il servizio militare in Africa. Si veda al proposito Gloire à Rousset:
(3) Jean-Jacques Liabeuf (1886-1910), calzolaio, piccolo delinquente assai sfigato, perseguitato dalla Legge.
Quando decise di farsi giustizia da solo, uccise un poliziotto e finì ghigliottinato. Si veda sul suo conto Que le sang retombe sur vous dello stesso Couté.
(4) Aristide Briand, presidente del Consiglio dei ministri tra il 1909 ed il 1911.
(5) Se fosse scritto minuscolo “faubourg” (“fors le bourg”) indicherebbe un qualsiasi agglomerato urbano parigino anticamente cresciuto oltre la cinta muraria della città.
Qui Faubourg credo indichi più precisamente la rue du Faubourg-du-Temple tra il 10° e l’11° arrondissement di Parigi, dove nel 1871 resistette l’ultima barricata della Comune.
(6) Pioupious, letteralmente “pulcini”, uno dei tanti modi di chiamare i poveri soldatini.
Questo termine era divenuto allora molto popolare perché utilizzato nella famosa Gloire au Dix-septième di un altro Gaston, Gaston Montéhus.
(1) Gustave Hervé (1871-1944), cofondatore e direttore del settimanale socialista, anarchico e antimilitarista “La Guerre Sociale”, dove Couté pubblicò molte su canzoni tra il 1906 e la morte. Hervé era un socialista rivoluzionario e passò molti guai per questo ma poi, alla vigilia dello scoppio della Grande Guerra, divenne acceso nazionalista e in seguito addirittura fascista.
(2) Da “La Guerre Sociale”, il profilo di Albert Aernoult, ucciso nel 1909 dai suoi superiori durante il servizio militare in Africa. Si veda al proposito Gloire à Rousset:
“Aernoult, assassiné le 2 juillet 1909, à Djenan-ed-dar {Algérie) par les chaouchs militaires.
Aernoult était un ouvrier couvreur.
En 1905, vers la fin de l'année, éclatait la grève des terrassiers du métro. Il y eut au Château, près de Romainville, des incidents de grève : chasse au renard, chambardement d'un chantier.
Aernoult s'était joint à ses camarades de la « Terrasse ». Il était de Romainville. Il fut reconnu et dénoncé à la police. Il gagna rapidement les mines de Courrières.
Par défaut, on le condamnait pour faits de grève à deux mois de prison. Quelques jours avant la catastrophe de Courrières, Aernoult revenait à Romainville. La mort n'avait pas encore voulu de lui. Mais la prison le réclamait. Arrêté, jugé, il fut cette fois condamné à dix mois de prison. A peine âgé de dix-neuf ans, il était enfermé à la Petite Roquette. Un jour il reçut là, la visite d'un « rabatteur » de caserne : « quand, à votre âge on a une condamnation, lui dit ce personnage, le mieux est de s'engager pour se réhabiliter ! ».
Affaibli, désemparé, Aernoult céda ; à sa libération il partit pour l'Afrique, engagé dans les chasseurs d'Afrique.
C'était alors un beau gars, robuste, solide « un peu là », un gars tout blond comme une jeune tille, pas méchant pour un brin, point nerveux, tranquille et de bonne humeur.
Bientôt exténué par des corvées au-dessus de ses forces, roué de coups par le lieutenant Sabotier, les sergents Casanova et Beignier, victime de mille sévices, dans sa cellule, pantelant, saignant, bâillonné puis mis à la crapaudine dans les affres de l'agonie : il mourait à vingt-trois ans, le corps meurtri de coups. Reconnaitra-t-on qu'il a été frappé à la tête ? demanda un capitaine inquiet, — Non, dit le major, l'on croira qu'il s'est assommé contre les murs de sa cellule !”
Aernoult était un ouvrier couvreur.
En 1905, vers la fin de l'année, éclatait la grève des terrassiers du métro. Il y eut au Château, près de Romainville, des incidents de grève : chasse au renard, chambardement d'un chantier.
Aernoult s'était joint à ses camarades de la « Terrasse ». Il était de Romainville. Il fut reconnu et dénoncé à la police. Il gagna rapidement les mines de Courrières.
Par défaut, on le condamnait pour faits de grève à deux mois de prison. Quelques jours avant la catastrophe de Courrières, Aernoult revenait à Romainville. La mort n'avait pas encore voulu de lui. Mais la prison le réclamait. Arrêté, jugé, il fut cette fois condamné à dix mois de prison. A peine âgé de dix-neuf ans, il était enfermé à la Petite Roquette. Un jour il reçut là, la visite d'un « rabatteur » de caserne : « quand, à votre âge on a une condamnation, lui dit ce personnage, le mieux est de s'engager pour se réhabiliter ! ».
Affaibli, désemparé, Aernoult céda ; à sa libération il partit pour l'Afrique, engagé dans les chasseurs d'Afrique.
C'était alors un beau gars, robuste, solide « un peu là », un gars tout blond comme une jeune tille, pas méchant pour un brin, point nerveux, tranquille et de bonne humeur.
Bientôt exténué par des corvées au-dessus de ses forces, roué de coups par le lieutenant Sabotier, les sergents Casanova et Beignier, victime de mille sévices, dans sa cellule, pantelant, saignant, bâillonné puis mis à la crapaudine dans les affres de l'agonie : il mourait à vingt-trois ans, le corps meurtri de coups. Reconnaitra-t-on qu'il a été frappé à la tête ? demanda un capitaine inquiet, — Non, dit le major, l'on croira qu'il s'est assommé contre les murs de sa cellule !”
(3) Jean-Jacques Liabeuf (1886-1910), calzolaio, piccolo delinquente assai sfigato, perseguitato dalla Legge.
Quando decise di farsi giustizia da solo, uccise un poliziotto e finì ghigliottinato. Si veda sul suo conto Que le sang retombe sur vous dello stesso Couté.
(4) Aristide Briand, presidente del Consiglio dei ministri tra il 1909 ed il 1911.
(5) Se fosse scritto minuscolo “faubourg” (“fors le bourg”) indicherebbe un qualsiasi agglomerato urbano parigino anticamente cresciuto oltre la cinta muraria della città.
Qui Faubourg credo indichi più precisamente la rue du Faubourg-du-Temple tra il 10° e l’11° arrondissement di Parigi, dove nel 1871 resistette l’ultima barricata della Comune.
(6) Pioupious, letteralmente “pulcini”, uno dei tanti modi di chiamare i poveri soldatini.
Questo termine era divenuto allora molto popolare perché utilizzato nella famosa Gloire au Dix-septième di un altro Gaston, Gaston Montéhus.
Contributed by Bernart Bartleby - 2015/6/9 - 15:44
Language: Italian
Traduzione italiana / Traduction italienne / Italian translation / Italiankielinen käännös:
Riccardo Venturi, 27-02-2020 04:38
Riccardo Venturi, 27-02-2020 04:38
CANTO DI RIVOLTA PER QUESTO QUATTORDICI LUGLIO
Il popolo a forza di rudi spallate
abbatté l'Ancien Régime
in un giorno di giusta collera :
il popolo non ne ne trasse profitto!
Il popolo non ne trasse profitto!
E nella nostra era tricolorata,
l'odioso regno dei borghesi
ha sostituito quello dei re :
la nostra schiavitù perdura !
Coraggio, lavoratori ! In un nero battaglione
marciamo, marciamo...
Verrà la nostra Rivoluzione!
Quelli là, compagni, vengono
a farci sotto il naso
le loro ipocrite mascherate
in onore della Libertà
in onore della Libertà
ma, mentre sono accesi i lampioni,
Hervé si addormenta alla Santé :
per soffocare la Verità
hanno rifatto altre Bastiglie!
Non hanno altre parole in bocca:
il Progresso dell'Umanità !
Ma, se dalla sua tomba crudele
Aernoult potesse risuscitare...
Aernoult potesse risuscitare...
Perché per far cambiare carattere
ai nostri Ragazzi dalla testa troppo alta,
Al Biribi, lugubre inferno,
hanno ristabilito la tortura
Parlano pure di Giustizia
evocando l'Ottantanove,
ma han lasciato che la loro polizia
tagliasse la testa a Liabeuf
tagliasse la testa a Liabeuf
e Briand, servo dei padroni,
ci tratta in modo ingiurioso :
sa bene che non siamo più al tempo
quando i traditori eran ghigliottinati !
Ma questo cambierà, compagni …
O valoroso popolo del Faubourg,
che un tempo facesti le barricate,
un bel giorno insorgerai !
Un bel giorno insorgerai !
E quel giorno saremo felici dentro
di ritrovarvi assieme a noi,
soldatini, piccoli marmittoni :
Degni figli delle Guardie Francesi.
Il popolo a forza di rudi spallate
abbatté l'Ancien Régime
in un giorno di giusta collera :
il popolo non ne ne trasse profitto!
Il popolo non ne trasse profitto!
E nella nostra era tricolorata,
l'odioso regno dei borghesi
ha sostituito quello dei re :
la nostra schiavitù perdura !
Coraggio, lavoratori ! In un nero battaglione
marciamo, marciamo...
Verrà la nostra Rivoluzione!
Quelli là, compagni, vengono
a farci sotto il naso
le loro ipocrite mascherate
in onore della Libertà
in onore della Libertà
ma, mentre sono accesi i lampioni,
Hervé si addormenta alla Santé :
per soffocare la Verità
hanno rifatto altre Bastiglie!
Non hanno altre parole in bocca:
il Progresso dell'Umanità !
Ma, se dalla sua tomba crudele
Aernoult potesse risuscitare...
Aernoult potesse risuscitare...
Perché per far cambiare carattere
ai nostri Ragazzi dalla testa troppo alta,
Al Biribi, lugubre inferno,
hanno ristabilito la tortura
Parlano pure di Giustizia
evocando l'Ottantanove,
ma han lasciato che la loro polizia
tagliasse la testa a Liabeuf
tagliasse la testa a Liabeuf
e Briand, servo dei padroni,
ci tratta in modo ingiurioso :
sa bene che non siamo più al tempo
quando i traditori eran ghigliottinati !
Ma questo cambierà, compagni …
O valoroso popolo del Faubourg,
che un tempo facesti le barricate,
un bel giorno insorgerai !
Un bel giorno insorgerai !
E quel giorno saremo felici dentro
di ritrovarvi assieme a noi,
soldatini, piccoli marmittoni :
Degni figli delle Guardie Francesi.
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Note for non-Italian users: Sorry, though the interface of this website is translated into English, most commentaries and biographies are in Italian and/or in other languages like French, German, Spanish, Russian etc.
Versi di Gaston Couté pubblicati su “La Guerre Sociale” (numero dal 13 al 19 luglio 1910), settimanale socialista, anarchico e antimilitarista.
Ne “L’Intégrale du Vent du Ch’min”, pubblicazione integrale in cinque volumi delle sue opere realizzata dalle edizioni “Le vent du ch'min” tra il 1976 ed il 1977 e riedita nel 2013 dalle edizioni “La Matière Noire”.
Da cantarsi sull’aria de “La Marseillaise” di Rouget de Lisle (1792)
Una Marsigliese che dalla Rivoluzione, passando per la Comune, giungeva alle nefandezze del potere al tempo di Couté, il quale morì molto giovane ma almeno in tempo per non assistere allo scempio della Grande Guerra che già si stava preparando e in cui sarebbero andati straziati milioni di “petits pioupious”.