Eh, oui voilà ce que fait la guerre
Ce qu’en’ fait de ton pauvr’ petit gar’
Ell’te le prend tout jeun’pauvre mère
Oui, à vingt ans pour être soldat.
On lui donn’ un’arme meurtrière
On lui dit pour tuer, vis’bien l’cœur
Mais se dit-il, que dis’nt donc les prières
que l'on récit’ pour notre seigneur.
Ell’s dis’nt que tous les homm’s sont frères
qu'il faut défendr’ les femm’s et les vieux
que nous somm’s tous sur cette terre
Pour viv’r en paix et tous miséricordieux.
Les mêm’s qui vous parl’nt d’après l'évangile
Vous exécut’nt sem’nt la hain’ entre vous
Ce sont eux qui prèch’nt la guerr’ civile
Le Dieux de ces gens là ce sont les gros sous.
Plus fort, ils ont béni ton arme
Disant cela te portera bonheur’
Et les cloch’s avec grand vacarme
Sonnèr’nt sonnèr’fnt pour que tu sois vainqueur.
Et cett’ band’noire band’fanatique
Qui parle de patrie à tout moment,
Ce sont les ennemis de la République
Ce sont eux la caus’ des guerr's général’ment.
Dans la casern’ retentit un’ chanson
allez vit’ tout l’mond’ en bas, aux armes
V’1à des cartouches, battez tambours, sonnez clairons
Sans dir’ adieu aux parents tout en larmes
Allez en rout’ martyrs, en rout’ chair â canon.
Et tu es parti sur la route poudreuse
Portant ton lourd et encombrant fardeau.
Et tu es parti l’âme toute malheureuse
Pensant à ceux restés là-bas au hameau.
Au bout de longs jours de marches pénibles
Fatigué éreinté souffrant de la soif et d’la faim,
Tu es venu servir d’humaine cible
Se fait’ tuer ou tuer ton prochain.
Oui, les tambours ont battu la charge
On t’a crié baionnett’ au canon.
Des fusils on entendit la décharge
Et tu es parti jurant crachant du plomb.
Heureux au premier feu tu as pu survivre
Effrayé tu as vu tous les copains mort
Alors fou de poudre ou du moins ivre
Tu voulus tuer, tuer encore.
Tes mains étaient chaud’s et rouges
Oui ell’s étaient teintes du sang
De tes frères dont plus un ne bouge
qui comm’ toi sont dans le néant.
Puis après vint le pillage
Tu as volé, partout oui tu as volé,
après tu mis le feu aux vill’s au villages
Etait-ce cela que dans ta jeunesse t’avais révé.
Oui ces gens-là veul’nt un trône
un Roi, une’ cour voilà leur désir.
Et pour qu’un seul des leurs trône
Ils nous feraient bien tous prier.
La patrie mais c’est la terre tout entière
C'est le soleil chaud et brillant
L'ennemi est chez nous c'est la misère
La miser’ qui nous tue lentement.
Oui la guerr’ est une honte
Et si cela est vrai qu'il existe un Dieu
Je voudrais qu'un de nous la haut monte
Et crach’ â la fac’ de cet ignoble vieux.
Puisqu’il peut tout fair’ et défaire
Puisque d’un gest’ il peut tout arrêter
Pourquoi n’abolit-il pas la guerre
Non ça n'est pas vrai, un Dieu ne peut pas exister.
Oh oui qu’étais-tu? Comme moi un homme
Tu rêvais a ta promis’ un’ bell’ aux yeux bleus
Tu faisais de jolis rev’s des song’s comme
Font tous les jeun’s gens amoureux.
Tu pensais aussi a ton vieux père
qui déjà ne pouvait plus travailler
Tu pleurais au souv’nir de ta mère
Quand le clairon brusquement t’a reveillé.
Oui tout â coup pour la politique
Pour un ambitieux rêvant d'être dictateur
ou un’ question d’argent affair’ diplomatique.
Puis vint pour notre tour la défaite
Le plus grand crim’ la trahisons
On te vendit, on te tua comm’ un’ bête
Et l’on te jeta dans un trou sans oraison.
Oui, voilà ce que fait la guerre
Et y en à comm’toi des tas des tas,
Oui voilà voilà pauvre mère
Ce que la guerr’ fait de ton gar’s.
Ce qu’en’ fait de ton pauvr’ petit gar’
Ell’te le prend tout jeun’pauvre mère
Oui, à vingt ans pour être soldat.
On lui donn’ un’arme meurtrière
On lui dit pour tuer, vis’bien l’cœur
Mais se dit-il, que dis’nt donc les prières
que l'on récit’ pour notre seigneur.
Ell’s dis’nt que tous les homm’s sont frères
qu'il faut défendr’ les femm’s et les vieux
que nous somm’s tous sur cette terre
Pour viv’r en paix et tous miséricordieux.
Les mêm’s qui vous parl’nt d’après l'évangile
Vous exécut’nt sem’nt la hain’ entre vous
Ce sont eux qui prèch’nt la guerr’ civile
Le Dieux de ces gens là ce sont les gros sous.
Plus fort, ils ont béni ton arme
Disant cela te portera bonheur’
Et les cloch’s avec grand vacarme
Sonnèr’nt sonnèr’fnt pour que tu sois vainqueur.
Et cett’ band’noire band’fanatique
Qui parle de patrie à tout moment,
Ce sont les ennemis de la République
Ce sont eux la caus’ des guerr's général’ment.
Dans la casern’ retentit un’ chanson
allez vit’ tout l’mond’ en bas, aux armes
V’1à des cartouches, battez tambours, sonnez clairons
Sans dir’ adieu aux parents tout en larmes
Allez en rout’ martyrs, en rout’ chair â canon.
Et tu es parti sur la route poudreuse
Portant ton lourd et encombrant fardeau.
Et tu es parti l’âme toute malheureuse
Pensant à ceux restés là-bas au hameau.
Au bout de longs jours de marches pénibles
Fatigué éreinté souffrant de la soif et d’la faim,
Tu es venu servir d’humaine cible
Se fait’ tuer ou tuer ton prochain.
Oui, les tambours ont battu la charge
On t’a crié baionnett’ au canon.
Des fusils on entendit la décharge
Et tu es parti jurant crachant du plomb.
Heureux au premier feu tu as pu survivre
Effrayé tu as vu tous les copains mort
Alors fou de poudre ou du moins ivre
Tu voulus tuer, tuer encore.
Tes mains étaient chaud’s et rouges
Oui ell’s étaient teintes du sang
De tes frères dont plus un ne bouge
qui comm’ toi sont dans le néant.
Puis après vint le pillage
Tu as volé, partout oui tu as volé,
après tu mis le feu aux vill’s au villages
Etait-ce cela que dans ta jeunesse t’avais révé.
Oui ces gens-là veul’nt un trône
un Roi, une’ cour voilà leur désir.
Et pour qu’un seul des leurs trône
Ils nous feraient bien tous prier.
La patrie mais c’est la terre tout entière
C'est le soleil chaud et brillant
L'ennemi est chez nous c'est la misère
La miser’ qui nous tue lentement.
Oui la guerr’ est une honte
Et si cela est vrai qu'il existe un Dieu
Je voudrais qu'un de nous la haut monte
Et crach’ â la fac’ de cet ignoble vieux.
Puisqu’il peut tout fair’ et défaire
Puisque d’un gest’ il peut tout arrêter
Pourquoi n’abolit-il pas la guerre
Non ça n'est pas vrai, un Dieu ne peut pas exister.
Oh oui qu’étais-tu? Comme moi un homme
Tu rêvais a ta promis’ un’ bell’ aux yeux bleus
Tu faisais de jolis rev’s des song’s comme
Font tous les jeun’s gens amoureux.
Tu pensais aussi a ton vieux père
qui déjà ne pouvait plus travailler
Tu pleurais au souv’nir de ta mère
Quand le clairon brusquement t’a reveillé.
Oui tout â coup pour la politique
Pour un ambitieux rêvant d'être dictateur
ou un’ question d’argent affair’ diplomatique.
Puis vint pour notre tour la défaite
Le plus grand crim’ la trahisons
On te vendit, on te tua comm’ un’ bête
Et l’on te jeta dans un trou sans oraison.
Oui, voilà ce que fait la guerre
Et y en à comm’toi des tas des tas,
Oui voilà voilà pauvre mère
Ce que la guerr’ fait de ton gar’s.
Contributed by Bernart Bartleby - 2015/5/14 - 09:35
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Parole e musica di Gaston Montéhus
Testo trovato in “La chanson française et son histoire”, a cura di Dietmar Rieger, 1988.
Nota dell’autore: “Le censeur a refuse la chanson (26 juillet 1902) en critiquant surtout les strophes 2, 3 et 7 â 10.”
Evidentemente il provocatore anarchico Montéhus era troppo anche per il governo del “Bloc des gauches” che proprio quell’anno aveva vinto le elezioni legislative in Francia…
Provati a toccare l’Esercito e la Chiesa e avrai contro anche i più “sinistri”!