Patriot repüblican,
cosa feve ed tanti nòbij?
völe ancur guerneve ij mòbij
pi pressius del vost tiran?
Völe ancura cunservé
j’assassin ch’a v’han trücidave,
cuj ch’a v’han perseguitave
per podejve sterminé?
Cuj istess che l’han massacrà
tante povre creatüre
cun le rue dle vitüre,
galopand per le cuntrà?
Cuj ch’un di ficà ant sue tur,
cun ed torment, carià ed cadene,
anrabià, cun ed mila pene,
l’han massà ij vost genitur?
Cuj ch’a pijavo voste mëssun,
vost südur, ij früt dla tera;
ch’av fasìo andé a la guera
per caprissi e per ambissiun?
Cuj ch’a guardo ij bun paisan
cum ed birbe e cum ed canaja;
cuj ch’an trato da plebaja,
cum s’i füsso tanti can?
Patriot, a l’é rivà
cul gran dì, l’ura sicüra,
che ij drit dl’om e dla natüra
a dövo esse vendicà!
Arcordeve che ij moment
sun pressius per libereve,
per esse om, per assicüreve
na sort indipendent!
Fin ch’i avrìe ed cul sang impür
ant el regn dl’egualiansa,
chité püra la speransa,
podreve mai vive sicür.
Pendije tüti tacà un trav,
o tajeje almanc la testa;
basta ün sul, ün sul ch’a resta:
tard o tost av farà sciav.
cosa feve ed tanti nòbij?
völe ancur guerneve ij mòbij
pi pressius del vost tiran?
Völe ancura cunservé
j’assassin ch’a v’han trücidave,
cuj ch’a v’han perseguitave
per podejve sterminé?
Cuj istess che l’han massacrà
tante povre creatüre
cun le rue dle vitüre,
galopand per le cuntrà?
Cuj ch’un di ficà ant sue tur,
cun ed torment, carià ed cadene,
anrabià, cun ed mila pene,
l’han massà ij vost genitur?
Cuj ch’a pijavo voste mëssun,
vost südur, ij früt dla tera;
ch’av fasìo andé a la guera
per caprissi e per ambissiun?
Cuj ch’a guardo ij bun paisan
cum ed birbe e cum ed canaja;
cuj ch’an trato da plebaja,
cum s’i füsso tanti can?
Patriot, a l’é rivà
cul gran dì, l’ura sicüra,
che ij drit dl’om e dla natüra
a dövo esse vendicà!
Arcordeve che ij moment
sun pressius per libereve,
per esse om, per assicüreve
na sort indipendent!
Fin ch’i avrìe ed cul sang impür
ant el regn dl’egualiansa,
chité püra la speransa,
podreve mai vive sicür.
Pendije tüti tacà un trav,
o tajeje almanc la testa;
basta ün sul, ün sul ch’a resta:
tard o tost av farà sciav.
Contributed by Bernart Bartleby - 2015/4/8 - 09:46
Language: Italian
Traduzione italiana trovata qui
PASSAPORTO DEGLI ARISTOCRATICI
Patrioti repubblicani,
cosa ve ne fate di tanti nobili?
Volete ancora conservare i mobili
più preziosi del vostro tiranno?
Volete ancora conservare
gli assassini che v'han trucidato,
quelli che vi han perseguitato
per potervi sterminare?
Quelli stessi che hanno massacrato
tante povere creature
colle ruote delle vetture
galoppando per le strade?
Quelli ch'un di chiusi nelle loro torri
con tormenti, caricati di catene,
arrabbiati, con migliaia di pene
hanno ammazzato i vostri genitori?
Quei che prendeano le vostre messi,
vostro sudore, i frutti della terra;
che vi facevano andar in guerra
per capriccio e per ambizione?
Quelli che guardano i bravi paesani
come se fossero furfanti e canaglie:
quelli che ci trattano da plebei
come se fossimo tanti cani?
Patrioti, è giunto
quel gran giorno, l'ora sicura,
che i diritti dell'uomo e della natura
devono essere vendicati!
Ricordatevi che questi momenti
sono preziosi per liberarvi,
per esser uomini, per assicurarvi
un destino indipendente!
Finché avrete quel sangue impuro
nel regno dell'uguaglianza,
non abbiate speranza,
non potrete mai vivere sicuri.
Impiccateli tutti ad una trave
o tagliategli almen la testa;
ne basta uno solo, uno solo che resta
prima o poi vi farà schiavi.
Patrioti repubblicani,
cosa ve ne fate di tanti nobili?
Volete ancora conservare i mobili
più preziosi del vostro tiranno?
Volete ancora conservare
gli assassini che v'han trucidato,
quelli che vi han perseguitato
per potervi sterminare?
Quelli stessi che hanno massacrato
tante povere creature
colle ruote delle vetture
galoppando per le strade?
Quelli ch'un di chiusi nelle loro torri
con tormenti, caricati di catene,
arrabbiati, con migliaia di pene
hanno ammazzato i vostri genitori?
Quei che prendeano le vostre messi,
vostro sudore, i frutti della terra;
che vi facevano andar in guerra
per capriccio e per ambizione?
Quelli che guardano i bravi paesani
come se fossero furfanti e canaglie:
quelli che ci trattano da plebei
come se fossimo tanti cani?
Patrioti, è giunto
quel gran giorno, l'ora sicura,
che i diritti dell'uomo e della natura
devono essere vendicati!
Ricordatevi che questi momenti
sono preziosi per liberarvi,
per esser uomini, per assicurarvi
un destino indipendente!
Finché avrete quel sangue impuro
nel regno dell'uguaglianza,
non abbiate speranza,
non potrete mai vivere sicuri.
Impiccateli tutti ad una trave
o tagliategli almen la testa;
ne basta uno solo, uno solo che resta
prima o poi vi farà schiavi.
Contributed by Bernart Bartleby - 2015/4/8 - 09:48
Language: French
Version française – PASSEPORT DES ARISTOCRATES – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – Passapòrt dj'aristocrat – Edoardo Ignazio Calvo – 1798-99
Chanson italienne – Passapòrt dj'aristocrat – Edoardo Ignazio Calvo – 1798-99
Vu le souvenir de Gian Piero Testa suscité par une récente intervention de Riccardo Venturi, je voudrais ici donner sa dignité autonome à une chanson, jusqu'à présent reléguée en commentaire au chant révolutionnaire français Ah ça ira!, et à un auteur qui plaisait beaucoup à notre GPT.
Edoardo Ignazio Calvo (1773-1804) fut médecin et poète et fut un ardent républicain, de l'époque jacobine, un libertaire et un anticlérical. Il vécut la Révolution française en direct et par la suite, il risqua plusieurs fois l'arrestation et la mort pour avoir embrassé et défendu ses idéaux. Mais il se rendit aussi compte que sur les baïonnettes françaises passées au-delà des Alpes ne brillaient pas toujours les flammes de la fraternité et de la liberté. Et lorsque il manifesta sa déception dans sa « Fàule moraj » fut contraint de disparaître de la circulation pour quelque temps pour échapper à la rétorsion de la part du Gouvernement Provisoire de la Nation Piémontaise installé par les occupants français.
Il mourut très jeune du typhus, en 1804, contracté pendant qu'il assistait les malades à l'hôpital San Giovanni Bosco à Turin.
Regarde, Lucien l'âne mon ami, je n'ai pu m'empêcher d'ajouter une fois encore un petit commentaire… Mais comme bien tu penses, je l'ai ajouté car l'idée m'en est venue en établissant la version française de cette chanson de Calvo au moment où j'ai rencontré le mot « plébéien ».
Étrange idée, dit Lucien l'âne. Pourquoi donc à ce moment et quelle conclusion étrange en as-tu tirée ?
D'abord, l'apparition du mot, de l'image, du souvenir et ensuite, tu verras comment les choses se sont enchaînées. Pour moi, je dois bien l'avouer, le mot « plébéien » me renvoie systématiquement à une pièce de théâtre d'un auteur que je connais et que j'aime bien à savoir Günter Grass et à une pièce d'un autre auteur que Günter Grass et moi, comme tant de gens, aimons aussi beaucoup, le dénommé William Shakespeare et à une pièce de théâtre qui renvoie à l'époque romaine, où en effet, on divisait la société de Rome entre patriciens et plébéiens. Cette pièce célébrissime est Coriolan.
Voilà pour les plébéiens, mais que vient faire ici cette histoire de pièces de théâtre, de deux auteurs de nationalités, d'époques et de langues différentes. De surcroît, si je ne me trompe, Günter Grass a plutôt écrit des romans…
Tout ça que tu avances est exact. Mais il me faut encore ajouter quelque chose qui cette fois concerne les événements que raconte la chanson. Car , je vais t'en faire une courte présentation, la pièce de Günter Grass semble raconter elle aussi ce qui se passe en Piémont au temps d'Edoardo Calvo.
Donc, nous sommes le 17 juin 1953, à Berlin-Est. Alors qu'éclate dans la ville comme dans le reste du pays, l'insurrection ouvrière, Brecht fait répéter au Berliner Ensemble la première scène du Coriolan de Shakespeare : la révolte des plébéiens. Des grévistes insurgés viennent sur le plateau demander à Brecht de prendre fait et cause pour eux. Une situation qu'invente Günter Grass afin de confronter l'insurrection ouvrière en Allemagne démocratique face aux dirigeants du pays à celle qui prévalait à Rome entre Coriolan et les patriciens face aux plébéiens. Dans les deux cas, l'insurrection échouera. À Rome, conclut Günter Grass, la dictature l'emporta… Il suffit de décoder pour comprendre ce qui se passa à Berlin. L'insurrection de 1953 fut écrasée dans le sang par les troupes soviétiques. On instaura la dictature du prolétariat sur le prolétariat.
Quant à Bertolt Brecht, qui assista réellement à la journée du 17 juin 1953, il écrivit (mais ne put publier) un poème sur l'événement, intitulé La Solution. Je te le lis :
Après le soulèvement du 17 juin
Le secrétaire de l’Union des écrivains
Fit distribuer des tracts dans la Stalinallee
On y lisait que le peuple
Avait tourné en dérision la confiance du gouvernement
Et ne pourrait reconquérir cette confiance
Que par un travail redoublé. Ne serait-il
Pas plus simple que le gouvernement dissolve le peuple
Et en élise un autre ?
Brecht 1953
Ça me rappelle une histoire qui court depuis très longtemps du président démocratique ou d'un roi s'exclamant : « Et si le peuple n'est pas d'accord, qu'on élise un autre peuple ».
C'est en effet ce qu'ils doivent tous penser. Pour le reste, comme je te l'ai dit, il suffit de faire comme William Shakespeare et Günter Grass, il suffit de transposer… d'imaginer que Rome, Turin et Berlin sont interchangeables dans le face à face entre l'insurrection et le pouvoir. Bref, un scénario qui se répète dans la Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres pour assurer leur domination, renforcer leur pouvoir, garder leurs privilèges...
Comme on dit, chez nous autres les ânes, c'est chou vert et vert chou : quel que soit le régime, le pouvoir est et reste le pouvoir. En somme, il suffit de lire ta chanson Les Lanternes libérales :
Saluons, car il faut conclure, saluons Eduardo Calvo que tu as mis en si bonne compagnie avec Shakespeare, Brecht, Grass…, reprenons notre tache et comme tous ceux-là, tissons le linceul de ce vieux monde riche, trop riche, prometteur de beaux jours, brutal et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Edoardo Ignazio Calvo (1773-1804) fut médecin et poète et fut un ardent républicain, de l'époque jacobine, un libertaire et un anticlérical. Il vécut la Révolution française en direct et par la suite, il risqua plusieurs fois l'arrestation et la mort pour avoir embrassé et défendu ses idéaux. Mais il se rendit aussi compte que sur les baïonnettes françaises passées au-delà des Alpes ne brillaient pas toujours les flammes de la fraternité et de la liberté. Et lorsque il manifesta sa déception dans sa « Fàule moraj » fut contraint de disparaître de la circulation pour quelque temps pour échapper à la rétorsion de la part du Gouvernement Provisoire de la Nation Piémontaise installé par les occupants français.
Il mourut très jeune du typhus, en 1804, contracté pendant qu'il assistait les malades à l'hôpital San Giovanni Bosco à Turin.
Regarde, Lucien l'âne mon ami, je n'ai pu m'empêcher d'ajouter une fois encore un petit commentaire… Mais comme bien tu penses, je l'ai ajouté car l'idée m'en est venue en établissant la version française de cette chanson de Calvo au moment où j'ai rencontré le mot « plébéien ».
Étrange idée, dit Lucien l'âne. Pourquoi donc à ce moment et quelle conclusion étrange en as-tu tirée ?
D'abord, l'apparition du mot, de l'image, du souvenir et ensuite, tu verras comment les choses se sont enchaînées. Pour moi, je dois bien l'avouer, le mot « plébéien » me renvoie systématiquement à une pièce de théâtre d'un auteur que je connais et que j'aime bien à savoir Günter Grass et à une pièce d'un autre auteur que Günter Grass et moi, comme tant de gens, aimons aussi beaucoup, le dénommé William Shakespeare et à une pièce de théâtre qui renvoie à l'époque romaine, où en effet, on divisait la société de Rome entre patriciens et plébéiens. Cette pièce célébrissime est Coriolan.
Voilà pour les plébéiens, mais que vient faire ici cette histoire de pièces de théâtre, de deux auteurs de nationalités, d'époques et de langues différentes. De surcroît, si je ne me trompe, Günter Grass a plutôt écrit des romans…
Tout ça que tu avances est exact. Mais il me faut encore ajouter quelque chose qui cette fois concerne les événements que raconte la chanson. Car , je vais t'en faire une courte présentation, la pièce de Günter Grass semble raconter elle aussi ce qui se passe en Piémont au temps d'Edoardo Calvo.
Donc, nous sommes le 17 juin 1953, à Berlin-Est. Alors qu'éclate dans la ville comme dans le reste du pays, l'insurrection ouvrière, Brecht fait répéter au Berliner Ensemble la première scène du Coriolan de Shakespeare : la révolte des plébéiens. Des grévistes insurgés viennent sur le plateau demander à Brecht de prendre fait et cause pour eux. Une situation qu'invente Günter Grass afin de confronter l'insurrection ouvrière en Allemagne démocratique face aux dirigeants du pays à celle qui prévalait à Rome entre Coriolan et les patriciens face aux plébéiens. Dans les deux cas, l'insurrection échouera. À Rome, conclut Günter Grass, la dictature l'emporta… Il suffit de décoder pour comprendre ce qui se passa à Berlin. L'insurrection de 1953 fut écrasée dans le sang par les troupes soviétiques. On instaura la dictature du prolétariat sur le prolétariat.
Quant à Bertolt Brecht, qui assista réellement à la journée du 17 juin 1953, il écrivit (mais ne put publier) un poème sur l'événement, intitulé La Solution. Je te le lis :
Après le soulèvement du 17 juin
Le secrétaire de l’Union des écrivains
Fit distribuer des tracts dans la Stalinallee
On y lisait que le peuple
Avait tourné en dérision la confiance du gouvernement
Et ne pourrait reconquérir cette confiance
Que par un travail redoublé. Ne serait-il
Pas plus simple que le gouvernement dissolve le peuple
Et en élise un autre ?
Brecht 1953
Ça me rappelle une histoire qui court depuis très longtemps du président démocratique ou d'un roi s'exclamant : « Et si le peuple n'est pas d'accord, qu'on élise un autre peuple ».
C'est en effet ce qu'ils doivent tous penser. Pour le reste, comme je te l'ai dit, il suffit de faire comme William Shakespeare et Günter Grass, il suffit de transposer… d'imaginer que Rome, Turin et Berlin sont interchangeables dans le face à face entre l'insurrection et le pouvoir. Bref, un scénario qui se répète dans la Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres pour assurer leur domination, renforcer leur pouvoir, garder leurs privilèges...
Comme on dit, chez nous autres les ânes, c'est chou vert et vert chou : quel que soit le régime, le pouvoir est et reste le pouvoir. En somme, il suffit de lire ta chanson Les Lanternes libérales :
« Réussissez et consommez !
Gagnez et profitez !
Travaillez et crevez !
Soyez performants, intériorisez
La carotte ; sinon,
Nous sortirons le bâton. »
Gagnez et profitez !
Travaillez et crevez !
Soyez performants, intériorisez
La carotte ; sinon,
Nous sortirons le bâton. »
Saluons, car il faut conclure, saluons Eduardo Calvo que tu as mis en si bonne compagnie avec Shakespeare, Brecht, Grass…, reprenons notre tache et comme tous ceux-là, tissons le linceul de ce vieux monde riche, trop riche, prometteur de beaux jours, brutal et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
PASSEPORT DES ARISTOCRATES
Patriotes républicains,
Que faites-vous de tant de nobles ?
Voulez-vous encore conserver les meubles
Les plus précieux de vos tyrans ?
Voulez vous encore conserver
Les assassins qui vous ont occis ?
Ceux qui vous ont poursuivis
Pour vous exterminer ?
Ceux-là mêmes qui ont écrasé
Tant de pauvres gens
Sous les roues de leurs coupés
Par les routes de tout le pays galopant.
Ceux qui dans leurs prisons, ont enfermé
Tourmenté, enchaîné,
Affamé, torturé jusqu’au sang,
Et souvent tué vos enfants ?
Ceux qui ont pillé vos moissons,
Votre sueur, les fruits de votre terre,
Qui vous envoient à la guerre,
Par caprice et par ambition ?
Ceux qui considèrent les bons paysans
Comme des canailles et des forbans ;
Ceux qui traitent les plébéiens
Comme si c'étaient des chiens ?
Patriote, l'heure a sonné
Au grand jour, l'heure exacte
Où les droits de l'homme et de la nature
Doivent être vengés !
Rappelez-vous que ces moments
Sont précieux pour votre liberté,
Pour être des hommes, pour vous assurer
Un destin indépendant.
Tant que coulera ce sang pollué
Dans le royaume de l'égalité,
Vous n'aurez rien à espérer,
Vous ne pourrez jamais vivre en sécurité.
Pendez-les tous à une poutre
Ou coupez-leur au moins la tête.
Il suffit d'un, d'un seul qui reste
Tôt ou tard, il vous fera esclaves.
Patriotes républicains,
Que faites-vous de tant de nobles ?
Voulez-vous encore conserver les meubles
Les plus précieux de vos tyrans ?
Voulez vous encore conserver
Les assassins qui vous ont occis ?
Ceux qui vous ont poursuivis
Pour vous exterminer ?
Ceux-là mêmes qui ont écrasé
Tant de pauvres gens
Sous les roues de leurs coupés
Par les routes de tout le pays galopant.
Ceux qui dans leurs prisons, ont enfermé
Tourmenté, enchaîné,
Affamé, torturé jusqu’au sang,
Et souvent tué vos enfants ?
Ceux qui ont pillé vos moissons,
Votre sueur, les fruits de votre terre,
Qui vous envoient à la guerre,
Par caprice et par ambition ?
Ceux qui considèrent les bons paysans
Comme des canailles et des forbans ;
Ceux qui traitent les plébéiens
Comme si c'étaient des chiens ?
Patriote, l'heure a sonné
Au grand jour, l'heure exacte
Où les droits de l'homme et de la nature
Doivent être vengés !
Rappelez-vous que ces moments
Sont précieux pour votre liberté,
Pour être des hommes, pour vous assurer
Un destin indépendant.
Tant que coulera ce sang pollué
Dans le royaume de l'égalité,
Vous n'aurez rien à espérer,
Vous ne pourrez jamais vivre en sécurité.
Pendez-les tous à une poutre
Ou coupez-leur au moins la tête.
Il suffit d'un, d'un seul qui reste
Tôt ou tard, il vous fera esclaves.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2015/4/9 - 21:41
×
Note for non-Italian users: Sorry, though the interface of this website is translated into English, most commentaries and biographies are in Italian and/or in other languages like French, German, Spanish, Russian etc.
Versi di Edoardo Ignazio Calvo.
Ignoro se la musica sia sua o invece qualche aria rivoluzionaria.
Dato il ricordo di Gian Piero Testa suscitato da un recente intervento di Riccardo Venturi, vorrei qui dare dignità autonoma ad una canzone, finora relegata a commento del canto rivoluzionario francese Ah ça ira!, e ad un autore che garbavano molto al nostro GPT.
Edoardo Ignazio Calvo (1773-1804) fu medico e poeta e fu un acceso repubblicano, giacobino, libertario e anticlericale. Visse la Rivoluzione francese in prima persona e in seguito rischiò più volte l’arresto e la morte per averne abbracciato e difeso gli ideali. Ma si rese pure conto che sulle baionette francesi portate oltralpe non scintillavano sempre i lumi della fraternità e della libertà. E quando palesò la sua disillusione nelle sue “Fàule moraj” fu costretto a sparire dalla circolazione per qualche tempo per sfuggire alla ritorsione da parte del Governo Provvisorio della Nazione Piemontese messo su dagli occupanti francesi.
Morì giovanissimo di tifo, nel 1804, contratto mentre ne assisteva i malati presso l’ospedale San Giovanni Bosco a Torino.