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Vom François Villon

Bertolt Brecht
Langue: allemand


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[1918]
Versi di Bertolt Brecht, nella raccolta “Hauspostille” (“Il libro di devozioni domestiche”) pubblicata nel 1927.

Bertolt Brechts Hauspostille

Una ballata (“canzonetta”, come Brecht stesso scrive nell’ultima strofa) dedicata a François Villon (1431 o 1432 – dopo il 1463), laureato in lettere a Parigi a 21 anni, continuamente implicato in risse, furti ed omicidi, bandito dalla città nel 1463 e da quel momento sparito per sempre nel nulla, di professione poeta e maledetto...

François Villon
François Villon war armer Leute Kind
Ihm schaukelte die Wiege kühler Föhn
Von seiner Jugend unter Schnee und Wind
War nur der freie Himmel drüber schön.
François Villon, den nie ein Bett bedeckte
Fand früh und leicht, daß kühler Wind ihm schmeckte.


Der Füße Bluten und des Steißes Beißen
Lehrt ihn, daß Steine spitzer sind als Felsen.
Er lernte früh den Stein auf andre schmeißen
Und sich auf andrer Leute Häuten wälzen.
Und wenn er sich nach seiner Decke streckte:
So fand er früh und leicht, daß ihm das Strecken schmeckte.


Er konnte nicht an Gottes Tischen zechen
Und aus dem Himmel floß ihm niemals Segen.
Er mußte Menschen mit dem Messer stechen
Und seinen Hals in ihre Schlinge legen.
Drum lud er ein, daß man am Arsch ihm leckte
Wenn er beim Fressen war und es ihm schmeckte.


Ihm winkte nicht des Himmels süßer Lohn
Die Polizei brach früh der Seele Stolz
Und doch war dieser auch ein Gottessohn. –
Ist er durch Wind und Regen lang geflohn
Winkt ganz am End zum Lohn ein Marterholz.

François Villon starb auf der Flucht vorm Loch
Vor sie ihn fingen, schnell, im Strauch aus List –
Doch seine freche Seele lebt wohl noch
Lang wie dieses Liedlein, das unsterblich ist.
Als er die Viere streckte und verreckte
Da fand er spät und schwer, daß ihm dies Strecken schmeckte.

envoyé par Bernart Bartleby - 18/3/2015 - 11:36




Langue: italien

Traduzione italiana da “Bertolt Brecht. Poesie politiche”, a cura di Enrico Ganni, Einaudi 2015
A FRANÇOIS VILLON

François Villon era figlio di povera gente
gli dondolava la culla un freddo föhn.
Della sua giovinezza fra neve e vento
era bello solo il cielo libero sopra di lui.
François Villon che mai un letto proteggeva
trovò presto e facilmente che il vento freddo gli piaceva.


Il sanguinare dei piedi e il mordere del sedere
gli insegnano che le pietre sono piú aguzze delle rupi.
Imparò presto a scagliare sugli altri le pietre
e a rotolarsi sulle pelli altrui.
E quando lungo la sua coperta si stendeva
trovò presto e facilmente che questo stendersi gli piaceva.


Alla mensa di Dio non poteva fare un banchetto
e dal cielo su di lui la grazia non fluiva mai.
Doveva infilzare uomini con il coltello
e mettere il suo collo nei loro lacci.
Leccatemi il culo, era l’invito che faceva
quando stava mangiando e questo gli piaceva.


Per lui il soave premio del cielo non ha mai sorriso
la polizia presto gli spezzò l’orgoglio nel petto
e pure anche lui era un figlio di Dio. –
Per vento e pioggia a lungo lui è fuggito
alla fine dei ceppi gli sorridono in premio.

François Villon morí mentre fuggiva la prigione prima
d’essere preso, rapido, nei cespugli per scaltrezza –
ma la sua anima insolente resterà viva
a lungo, come questa immortale canzonetta.
Quando stava per crepare e le membra stendeva
trovò tardi e a fatica che anche questo stendersi gli piaceva

envoyé par Bernart Bartleby - 18/3/2015 - 11:37




Langue: français

Version française – FRANÇOIS VILLON – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson allemande – Vom François Villon – Bertolt Brecht – 1918

Une ballade (« chansonnette », comme Brecht même écrit dans la dernière strophe) dédiée à François Villon (1431 ou 1432 – après le 1463), titulaire d'une maîtrise ès lettres à Paris à 21 ans, continuellement impliqué dans des bagarres, vols et homicides, banni de la ville en 1463 et dès cet instant disparu toujours dans le néant, de profession poète et maudit…
FRANÇOIS VILLON

François Villon était un enfant de pauvres gens
Un vent glacé balançait son berceau.
De sa jeunesse sous la neige et le vent,
Seul le ciel libre tout là-haut était beau .
François Villon, qu'un lit ne couvrit jamais
A conçu vite et tôt qu'un vent plus frais lui plaisait.

Les pieds en sang et le derrière irrité
Lui ont appris que les pierres sont plus pointues que les rochers.
Il a appris tôt à jeter des pierres sur les autres
Et à se rouler sur la peau des autres.
Et allongé sous sa couverture :
Il a trouvé tôt et facilement, que s'étendre lui plaisait.

Il ne put pas picoler à la table de Dieu
Et du ciel jamais ne descendit une bénédiction.
De son couteau, il lui fallut trouer des gens
Et mettre son cou dans leur nœud coulant.
C'est pour ça qu'il demanda qu'on lui lèche le cul
Quand il mangeait et cela lui plaisait.

La douce récompense du ciel ne l'a pas touché.
La police cassa tôt la fierté de son âme
Et pourtant, c'était aussi un fils de Dieu. –
Longtemps, il a fui vent et la pluie.
Et à la fin, il eut un gibet comme récompense.

François Villon mourut en fuyant la fosse
Avant qu'on ne l'attrape, vite, dans les buissons par ruse –
Mais son âme insolente vit bien encore
Aussi longtemps que cette chanson qui est immortelle .
Comme il étirait ses quatre membres et crevait,
Il trouva là un peu tard, que s'allonger lui plaisait.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 18/3/2015 - 22:38




Langue: français

Version française – Maurice Regnault
FRANÇOIS VILLON

François Villon de pauvres gens était l'enfant,
Un bon zéphyr glacé balança son berceau.
De toute sa jeunesse et par neige et par vent,
Il n'y eut que là-haut le libre ciel de beau.
François Villon, qu'un drap jamais n'a recouvert,
Sut vite et tôt le vent glacé fait pour lui plaire.

Ses pieds en sang, son cul cuisant lui enseignèrent
Que les rochers sont moins acérés que les pierres.
La pierre, il apprit vite à la jeter aux autres
Et fut celui qui sur la peau d'autrui se vautre.
Et quand il décida de vivre à sa manière,
Il sut que cette vie était bien pour lui plaire.

Il ne put trouver place aux grands banquets divins,
Jamais sur lui ne plut du ciel miséricorde.
Il lui fallut piquer au couteau les humains
Et puis passer son cou dans le noeud de leur corde.
Aussi répondait-il qu'on le lèche au derrière,
Quand la bouffe était sienne et faite pour lui plaire.

Le doux bon Dieu ne lui rendit nulle douceur,
Pour briser son orgueil intervint la police
Et pourtant lui aussi était fils du Seigneur.
A travers vent et pluie il fut longtemps fuyeur
Et pour finir se vit offrir un bon supplice.

François Villon mourut dans un buisson, par ruse,
Vite avant d'être pris, vite avant qu'on l'incluse.
Mais son âme à tout cran, sans doute vivra-t-elle
Aussi longtemps que ma chansonnette immortelle.
Quand il creva, quand il do-na des quatre fers,
Il comprit, non sans mal, que ce don même avait pour plaire.

14/4/2015 - 21:44


Mi sembra strano che qualcuno prima di Marco Valdo non ha tradotto i testi di Brecht in francese
(krzyś)

Sicuramente Brecht è stato tradotto in francese come in decine di altre lingue, ma sicuramente molti testi (di Brecht e di altri) sono stati tradotti in polacco prima di K. Wrona. A noi ci piacciono le traduzioni originali, però! :-) (rv)

14/4/2015 - 03:25


C'est que ça m'amuse...

Dans le fond, il n'a pas pas tort, Krzyś, il y a eu beaucoup de traductions de Brecht et dans de nombreuses langues.

Boris Vian lui-même en a fait d'excellentes traductions et de bien d'autres. De Chandler, par exemple.

Voltaire a traduit Shakespeare et François-Victor Hugo, aussi – et même, tout Shakespeare en 18 volumes. Plein d'autres s'y sont essayé après lui...

La chose est commune. Quant à Virgile ou disons, Dante pour faire dans le classique... Ou Homère... On ne compte plus les traductions et versions dans de multiples langues.

Sans parler des livres religieux en tous genres... Par exemple, Pierre Valdo lui-même (vers 1200) a fait traduire en français (langue d'oïl) et publier la « Bible des Martyrs », nommée ainsi en référence aux exactions menées par la papauté à l'encontre des membres de la Fraternité des Pauvres ; cette traduction est aussi connue sous le nom de Bible d'Olivétan.

« Ora e sempre : Resistenza ! », dit Lucien l'âne.

Est-ce que ces multiples traductions de multiples auteurs ont jamais empêché que d'autres s'y frottent ? Michel de Montaigne lui-même et Cervantès et son Don Quichotte, quand ce n'est pas Kafka font régulièrement l'objet de nouvelles traductions.J'allais oublier l’intraduisible « Finnegan's Wake » de l'Irlandais Joyce.

De toute façon, dit Lucien l'âne, c'est un excellent exercice intellectuel... L'avantage, quand il y a plusieurs versions d'un même texte, c'est qu'on peut les comparer...

J'ajoute, dit Marco Valdo M.I., comme disait Boris Vian :

« Tout a été dit cent fois
Et beaucoup mieux que par moi
Aussi quand j'écris ces vers
C'est que ça m'amuse
C'est que ça m'amuse
C'est que ça m'amuse ... »


Et, toujours de Vian, « on n'est pas là pour se faire engueuler… ».

Oui, nous on est là pour nous amuser, mais quand même, ce Villon de Brecht, tu y viens  ?, dit Lucien l'âne en riant aux éclats.

Finalement, on y vient. Pour ce qui est de Von dem François Villon, il existe bien une traduction antérieure ; je veux dire au moins une de Maurice Regnault, que cette explication m'a donné le plaisir de découvrir. J'invite à la comparaison...
La voici.

D'ailleurs, dit Lucien l'âne toujours rigolard, rien que chez le même éditeur français – L'Arche – ont traduit Brecht :
Bernard Sobel, Michel Habart, Maurice Regnaut, Jean Tailleur, Michel Cadot, Guillevic, Antoine Vitez, Gilbert Badia, Claude Duchet, Bernard Lortholary, Michel Cadot, Armand Jacob, Geneviève Serreau, Benno Besson, Jean-Claude Hémery, Boris Vian et Edouard Pfrimmer.

Comme dit Marco Valdo M.I., conclut Lucien l'âne qui a enfin surmonté son fou rire, s'il traduit, c'est pour son plaisir et pour le mien. Mais quand la version est établie pourquoi ne pas en faire part aux amis ? Personnellement, en tant qu'âne, je n'y vois aucune malice…

Bien cordialement

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

Marco Valdo M.I. - 14/4/2015 - 12:48




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