Scheu glitt ein Tag vorbei – wie gestern heut.
Ein leerer rascher Tropfen sank ins Jahr.
Und wenn sich aus der Nacht geballtem Nichts
der letzte Schatten in den Morgen streut –
du freust dich kaum am kalten Kuß des Lichts.
Und morgen wird es sein, wie's heut und gestern war.
Gefängnis: Leben ohne Gegenwart,
ganz ausgefüllt von der Vergangenheit
und von der Hoffnung ihrer Wiederkehr.
Du fragst nicht, ob du weich ruhst oder hart,
ob deine Schüssel voll ist oder leer.
Betrogen um den Augenblick verrinnt die Zeit.
Du wirst nicht älter und du bleibst nicht jung.
Gewöhnung weckt dich, bettet dich zur Ruh.
Dein Fragewort heißt niemals: Wie? – Nur: Wann?
Doch Wann ist Zukunft, Wann ist Forderung.
Weh dir, wenn dich Gewöhnung töten kann.
Verlern das Warten nicht. Bleib immer Du! Bleib Du!
Ein leerer rascher Tropfen sank ins Jahr.
Und wenn sich aus der Nacht geballtem Nichts
der letzte Schatten in den Morgen streut –
du freust dich kaum am kalten Kuß des Lichts.
Und morgen wird es sein, wie's heut und gestern war.
Gefängnis: Leben ohne Gegenwart,
ganz ausgefüllt von der Vergangenheit
und von der Hoffnung ihrer Wiederkehr.
Du fragst nicht, ob du weich ruhst oder hart,
ob deine Schüssel voll ist oder leer.
Betrogen um den Augenblick verrinnt die Zeit.
Du wirst nicht älter und du bleibst nicht jung.
Gewöhnung weckt dich, bettet dich zur Ruh.
Dein Fragewort heißt niemals: Wie? – Nur: Wann?
Doch Wann ist Zukunft, Wann ist Forderung.
Weh dir, wenn dich Gewöhnung töten kann.
Verlern das Warten nicht. Bleib immer Du! Bleib Du!
envoyé par Bernart Bartleby - 23/2/2015 - 10:47
Langue: italien
Traduzione italiana di Stefania Sbarra, da “La forma chiusa. Poesia dal carcere”, in “Semicerchio. Rivista di poesia comparata”, febbraio 2007.
IN CELLA
Schivo un giorno scivolò via – come ieri oggi.
Una rapida goccia vuota sprofondò nell’anno.
E quando dal nulla serrato della notte
L’ultima ombra si disperde nel mattino –
Tu a malapena ti rallegri del freddo bacio della luce.
E domani sarà come fu oggi e ieri.
Prigione: vita senza presente,
tutta riempita dal passato
e dalla speranza del suo ritorno.
Tu non chiedi se dormi sul morbido o sul duro,
se la tua ciotola è piena o vuota.
Defraudato dell’istante il tempo scorre.
Non diventi più vecchio e non resti giovane.
L’assuefazione ti sveglia, ti mette a letto.
La tua domanda non inizia con: Come? – Solo: Quando?
Ma Quando è futuro, Quando è pretesa.
Guai a te se l’assuefazione può ucciderti.
Non disimparare l’attesa. Resta sempre tu! Resta tu!
Schivo un giorno scivolò via – come ieri oggi.
Una rapida goccia vuota sprofondò nell’anno.
E quando dal nulla serrato della notte
L’ultima ombra si disperde nel mattino –
Tu a malapena ti rallegri del freddo bacio della luce.
E domani sarà come fu oggi e ieri.
Prigione: vita senza presente,
tutta riempita dal passato
e dalla speranza del suo ritorno.
Tu non chiedi se dormi sul morbido o sul duro,
se la tua ciotola è piena o vuota.
Defraudato dell’istante il tempo scorre.
Non diventi più vecchio e non resti giovane.
L’assuefazione ti sveglia, ti mette a letto.
La tua domanda non inizia con: Come? – Solo: Quando?
Ma Quando è futuro, Quando è pretesa.
Guai a te se l’assuefazione può ucciderti.
Non disimparare l’attesa. Resta sempre tu! Resta tu!
envoyé par Bernart Bartleby - 23/2/2015 - 10:48
Langue: français
Version française – EN CELLULE – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson allemande – In der Zelle – Erich Mühsam – 1920 (?)
Poème d'Erich Mühsam (1878-1934), anarchiste et poète, une des premières victimes du nazisme triomphant : arrêté en 1933, juste après l'incendie du Reichstag, il fut barbarement massacré dans le camp de concentration d'Orianenburg le 10 Juillet 1934.
Musique du groupe Der Singende Tresen dans leur album intitulé « Mühsamblues », dédié entièrement à Erich Mühsam, publié en 2014.
Erich Mühsam - l'« Anarchisterich » comme lui-même se définissait dans un autre poème – avait déjà connu la prison en 1918 lorsque, après l'initiale phase interventionniste presque immédiatement avortée, il avait participé à des grèves et à des manifestations, même violentes, contre la guerre. Le gouvernement bavarois avait procédé à des arrestations de masse et Erich Mühsam avait été jeté en prison pour quelque mois, jusqu'à la fin de la guerre.
Mais il ne perdit pas courage et, retourné à Munich, il participa à la tentative de révolution socialiste lancée par Kurt Eisner et, après son assassinat, par Ernst Toller et Gustav Landauer.
La Bayerische Räterepublik (République des Conseils bavaroise) dura peu, balayée par les Freikorps de Gustav Noske, des paramilitaires utilisés par le gouvernement social-démocrate de Weimar pour vaincre les communistes, les socialistes et les anarchistes et qui se sont fondus par la suitet dans les S.A. hitlériennes.
Gustav Landauer et beaucoup d'autres furent tués ; Erich Mühsam fut arrêté, poursuivi en justice et condamné à 15 ans de prison, en faisant 5 avant qu'il intervienne une amnistie en 1924… Cette même amnistie qui libéra de la prison un certain Adolf Hitler, chef d'un certain N.S.A.P. (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei – le parti nazi), un nationaliste déchaîné, une tête chaude qui l'année précédente avait organisé, avec quelques gros bonnets de l'armée et de la police, une ridicule tentative de coup d'État, le soi-disant « Putsch du bar de Munich », tué dans l’œuf…
Chanson allemande – In der Zelle – Erich Mühsam – 1920 (?)
Poème d'Erich Mühsam (1878-1934), anarchiste et poète, une des premières victimes du nazisme triomphant : arrêté en 1933, juste après l'incendie du Reichstag, il fut barbarement massacré dans le camp de concentration d'Orianenburg le 10 Juillet 1934.
Musique du groupe Der Singende Tresen dans leur album intitulé « Mühsamblues », dédié entièrement à Erich Mühsam, publié en 2014.
Erich Mühsam - l'« Anarchisterich » comme lui-même se définissait dans un autre poème – avait déjà connu la prison en 1918 lorsque, après l'initiale phase interventionniste presque immédiatement avortée, il avait participé à des grèves et à des manifestations, même violentes, contre la guerre. Le gouvernement bavarois avait procédé à des arrestations de masse et Erich Mühsam avait été jeté en prison pour quelque mois, jusqu'à la fin de la guerre.
Mais il ne perdit pas courage et, retourné à Munich, il participa à la tentative de révolution socialiste lancée par Kurt Eisner et, après son assassinat, par Ernst Toller et Gustav Landauer.
La Bayerische Räterepublik (République des Conseils bavaroise) dura peu, balayée par les Freikorps de Gustav Noske, des paramilitaires utilisés par le gouvernement social-démocrate de Weimar pour vaincre les communistes, les socialistes et les anarchistes et qui se sont fondus par la suitet dans les S.A. hitlériennes.
Gustav Landauer et beaucoup d'autres furent tués ; Erich Mühsam fut arrêté, poursuivi en justice et condamné à 15 ans de prison, en faisant 5 avant qu'il intervienne une amnistie en 1924… Cette même amnistie qui libéra de la prison un certain Adolf Hitler, chef d'un certain N.S.A.P. (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei – le parti nazi), un nationaliste déchaîné, une tête chaude qui l'année précédente avait organisé, avec quelques gros bonnets de l'armée et de la police, une ridicule tentative de coup d'État, le soi-disant « Putsch du bar de Munich », tué dans l’œuf…
EN CELLULE
Un jour est passé timidement au delà – comme hier aujourd'hui.
Une blanche goutte rapide a coulé dans l'année .
Et quand enserrée du néant de la nuit,
La dernière ombre dans le matin se disperse,–
Tu te réjouis à peine du baiser froid de la lumière.
Et demain sera, tels qu'étaient aujourd'hui et hier.
Prison : vie sans présent,
Entièrement remplie du passé
Et de l'espoir de son retour.
Tu ne te demandes pas, si tu reposes sur le moëlleux ou sur le dur,
Si ta gamelle est pleine ou vide.
Trompé par l'instant s'écoule le temps.
Tu ne vieillis pas et tu ne restes pas jeune.
L'habitude te réveille, te couche dans le silence.
Tu ne demandes jamais : Comment ? – Seulement : Quand ?
Mais Quand est l'avenir , Quand est la revendication.
Malheur à toi, si l'accoutumance peut te tuer.
Ne pas désapprendre d'attendre. Reste toujours toi ! Rester toi !
Un jour est passé timidement au delà – comme hier aujourd'hui.
Une blanche goutte rapide a coulé dans l'année .
Et quand enserrée du néant de la nuit,
La dernière ombre dans le matin se disperse,–
Tu te réjouis à peine du baiser froid de la lumière.
Et demain sera, tels qu'étaient aujourd'hui et hier.
Prison : vie sans présent,
Entièrement remplie du passé
Et de l'espoir de son retour.
Tu ne te demandes pas, si tu reposes sur le moëlleux ou sur le dur,
Si ta gamelle est pleine ou vide.
Trompé par l'instant s'écoule le temps.
Tu ne vieillis pas et tu ne restes pas jeune.
L'habitude te réveille, te couche dans le silence.
Tu ne demandes jamais : Comment ? – Seulement : Quand ?
Mais Quand est l'avenir , Quand est la revendication.
Malheur à toi, si l'accoutumance peut te tuer.
Ne pas désapprendre d'attendre. Reste toujours toi ! Rester toi !
envoyé par Marco Valdo M.I. - 27/2/2015 - 21:35
×
Versi di Erich Mühsam (1878-1934), anarchico e poeta, una delle prime vittime del nazismo trionfante: arrestato nel 1933, subito dopo l’incendio del Reichstag, fu barbaramente trucidato nel campo di concentramento di Orianenburg il 10 luglio 1934.
Musica del gruppo Der Singende Tresen nel loro album intitolato “Mühsamblues”, dedicato interamente ad Erich Mühsam, pubblicato nel 2014.
Erich Mühsam - l’“Anarchisterich” come lui stesso si definiva in un’altra sua poesia – aveva già conosciuto il carcere nel 1918 quando, dopo l’iniziale fase interventista quasi subito abortita, aveva preso parte a scioperi e manifestazioni, anche violente, contro la guerra. Il governo bavarese aveva proceduto ad arresti di massa e anche Erich Mühsam era stato buttato in gattabuia per qualche mese, giusto fino al termine della guerra.
Ma il nostro non si perse d’animo e, tornato a Monaco, lì subito partecipò al tentativo di rivoluzione socialista portato avanti da Kurt Eisner e, dopo il suo assassinio, da Ernst Toller e Gustav Landauer.
La Bayerische Räterepublik durò poco, spazzata via dai Freikorps di Gustav Noske, i paramilitari utilizzati dal governo socialdemocratico di Weimar per debellare comunisti, socialisti ed anarchici e successivamente trasformatisi nelle SA hitleriane.
Gustav Landauer e molti altri furono uccisi, Erich Mühsam fu arrestato, processato e condannato a 15 anni di prigione, facendosene 5 prima che intervenisse un’amnistia nel 1924... Quella stessa amnistia che liberò dal carcere un certo Adolf Hitler, capo di un certo Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, un nazionalista sfegatato, una testa calda che l’anno prima aveva organizzato, insieme ad alcuni pezzi grossi dell’esercito e della polizia, un ridicolo tentativo di colpo di Stato, il cosiddetto “Putsch della birreria di Monaco”, stroncato sul nascere…