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La colpa è del Diavolo

Collettivo Víctor Jara
Langue: italien


Collettivo Víctor Jara

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[1974]
Parole e musica del Collettivo Víctor Jara
(Daniele Trambusti, Chiara Riondino, Massimo Fagioli, Gaja Gualtieri, Silvano Panichi, David Riondino).
Dall'album eponimo (il 1° del collettivo).

1974 COLLETTIVO VICTOR JARA (Circolo Ottobre COLP 03)
Brescia '74 / Ballata dei democratici / Per Giovanni Marini / Le Murate / La colpa è del Diavolo / Mi piaci Fanfani / Santa pazienza / La ballata dei militari / 7 colombe bianche (su una 600) / Gli eroi / Il dattilografo


CVJ
Il Collettivo Víctor Jara, 1974.
Il Collettivo Víctor Jara, 1974.






diascule
Via, via, estremisti, capelloni, zozzi!
Venga avanti lei, onorevole,
Sua Eminenza, venga, venga,
glielo racconti Lei come vanno queste storie,
glielo dica di chi è la colpa, venga...

Grazie, caro, vada, vada...

A volte mi son chiesto perché da un po' di tempo
le cose vanno male al cittadino onesto.
Il buon lavoratore si sente minacciato,
è stanco e sfiduciato, non sa più che pensare.

Rapine, ammazzamenti son cose quotidiane
contro la brava gente che si guadagna il pane;
infatti, ai poveri banchieri gli vuotano le casse,
rapiscon gli industriali che pagano le tasse.

Sono arrivato infine ad una conclusione
che credo sia davvero la giusta spiegazione:


La colpa è del Diavolo che esiste davvero,
si nutre di cavolo, è piccolo e nero.
La colpa è del Diavolo che è un grosso marpione,
e attenta satanico a degne persone.
Fa il fuoco dagli occhi e viene la sera,
e porta i pidocchi, e porta il colera.

Fosse soltanto questo non ci sarebbe male!
Ma il Diavolo si sposta su scala nazionale.


Si arriva a sospettare dei nostri deputati,
che son così carini, che son così educati.
Ed ecco la calunnia che ho letto l'altro ieri,
dice che son pagati da certi petrolieri.

I petrolieri, poi...gente così distinta,
io ne conosco sei, mi han detto che è una finta
che serve a screditare le nostre istituzioni,
insinuando che al potere ci stanno dei ladroni.

E chi ce l'ha interesse a far credere questo?
È chiaro come l'acqua, è un fatto manifesto!


La colpa è del Diavolo che esiste davvero,
si nutre di cavolo, è piccolo e nero.
La colpa è del Diavolo che è un grosso marpione,
e attenta satanico a degne persone.
Fa il fuoco dagli occhi e viene la sera,
e porta i pidocchi, e porta il colera.

Fosse ancora soltanto questo, non ci sarebbe male!
Ma il Diavolo è terribile, si sposta sul sociale.


Il popolo italiano, che solo poco fa
era esempio sovrano di bella civiltà,
popolo generoso dai nobili padroni,
lavoratori intrepidi e contadini buoni

Adesso nelle piazze protesta inferocito
così da far pensare che voglia cambiare vita,
e lavorare (magari) un po' meno, e avere (magari) più quattrini,
dicon che i poliziotti sono degli assassini!

Si prendono le case
senza pagare i fitti,
addirittura poi occupano le chiese
e i preti stanno zitti.

Fra l'altro, questi preti che fanno i progressisti
mi fan venire in mente certe storie di anticristi...


La colpa è del Diavolo che esiste davvero,
si nutre di cavolo, è piccolo e nero.
La colpa è del Diavolo che è un grosso marpione,
e attenta satanico a degne persone.
Fa il fuoco dagli occhi e viene la sera,
e porta i pidocchi, e porta il colera.

envoyé par Riccardo Venturi - 18/12/2014 - 00:43



Langue: français

Version française – LA FAUTE DU DIABLE – Marco Valdo M.I. – 2018
Chanson italienne – La colpa è del Diavolo – Collettivo Víctor Jara – 1974

Dialogue Maïeutique

La queue du diable


Mon cher ami Lucien l’âne, je m’en vas te conter une histoire diabolique, celle de cette canzone qui accuse le Diable de tous les péchés du monde – au moins, de l’Italie, ce qui n’est assurément pas peu.

En somme, dit Lucien l’âne, elle se situe dans la tradition obscurantiste dont la religion infecte la société humaine depuis si longtemps. Un peu comme court dans les cours et les quartiers populaires l’idée qu’il y a grand profit à tirer sur la queue du Diable. Le pauvre Diable, crois-moi, dit Lucien l’âne en pouffant, à force de tirer dessus sa queue, elle fera bientôt le tour du monde. Mais j’imagine que ce n’est pas là le thème principal de la chanson. Je me demande d’ailleurs ce qu’il peut être.

Ah, Lucien l’âne mon ami, je m’en vas éclairer ta lanterne. La canzone détaille le chaos qui frappe l’Italie ; – remarque cependant que bien qu’elle date de 1974, elle vaut autant pour l’Italie d’aujourd’hui qui s’enfonce dans la mélasse un peu plus chaque jour. « Il faut que tout change pour que rien ne change », faisait dire au garibaldien Tancredi – si ma mémoire est bonne – Lampedusa. Et le chaos, énonce cette fable, c’est toujours la faute du Diable ; en d’autres termes, il n’y a pas de responsable. Tout comme sa queue, cette réputation exécrable, cette accusation imbécile, cette calomnie honteuse est extensible à l’infini. Un tel Diable est fort pratique, c’est une sorte de paratonnerre, un véritable parafoudre qui préserve les vrais responsables de cet immense foutoir qui, à mon sens, sont ceux-là même qui l’accusent.

À mon sens aussi, dit Lucien l’âne, et comme je viens de lire la chanson, il m’est clair que cette vilaine notoriété fait au Diable est pure invention, parce que le Diable n’existe tout simplement pas.

En fait, sir Marco Valdo M.I., Lucien l’âne mon ami, tu dis vrai. Ce Méphisto est une pure métaphore. Pour le reste, tout en en rappelant le caractère ironique, je renvoie chacun à la canzone pour les détails.

Bonne idée, Marco Valdo M.I., car il nous faut conclure. Reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde ironique, onirique, mensonger, calomnieux et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LA FAUTE DU DIABLE

Dégagez, extrémistes, babas, zozos !
Avancez, Monsieur le Parlementaire,
Son Éminence, venez, venez !
On va vous raconter ces histoires,
On va vous dire à qui la faute, venez…

Merci, cher ami, allez, allez…

Parfois, je me demande pourquoi depuis peu
Les choses vont si mal pour le citoyen honnête.
Le bon travailleur se sent menacé,
Il est fatigué et découragé, il ne sait plus que penser.

Les vols, les attaques sont choses quotidiennes
Contre les bonnes gens qui travaillent ;
Aux pauvres banquiers, on vide les caisses,
On enlève les industriels qui payent les taxes.

Je suis arrivé enfin à une conclusion
Qui est, je pense, la juste explication :

C’est la faute du Diable qui existe vraiment,
Il est petit et noir et se nourrit de chou.
C’est la faute du Diable, ce gros filou
Satanique aux gens de bien s’en prend.
Il vient le soir, avec ses yeux brillants ;
Il apporte le choléra et les poux.

Si ce n’était que ça, il n’y aurait pas de mal !
Mais le Diable joue aussi au niveau national.

On arrive à suspecter nos députés,
Qui sont si aimables, qui sont si bien éduqués.
Et voilà la calomnie qui circule dans les quartiers,
On dit qu’ils sont payés par certains pétroliers.

Les pétroliers sont des gens distingués,
Six m’ont assuré que c’est une rumeur
Lancée contre nos institutions pour les discréditer,
En insinuant qu’au pouvoir, il y a des voleurs.

Et qui a intérêt à le faire croire ?
C’est clair comme l’eau de roche, c’est un fait manifeste !

C’est la faute du Diable qui existe vraiment,
Il est petit et noir et se nourrit de chou.
C’est la faute du Diable, ce gros filou
Satanique aux gens de bien s’en prend.
Il vient le soir, avec ses yeux brillants ;
Il apporte le choléra et les poux.

Si ce n’était que ça, il n’y aurait pas de mal !
Mais le Diable est terrible, il joue au plan social.

Le peuple italien, encore il y a peu
Était l’exemple suprême d’une belle civilisation,
Un peuple généreux de nobles patrons,
De travailleurs intrépides et de paysans heureux,

Maintenant dans les rues, il proteste furieux
Jusqu’à faire penser que c’est changer de vie qu’il veut :
Travailler un peu moins et avoir plus de moyens ;
Il dit que les policiers sont des assassins !

Ils prennent les maisons
Sans payer un rond,
Puis, ils occupent les églises
Et les prêtres se taisent.

Et puis, ces prêtres qui font les progressistes
Me rappellent certaines histoires d’antéchrists…

C’est la faute du Diable qui existe vraiment,
Il est petit et noir et se nourrit de chou.
C’est la faute du Diable, ce gros filou
Satanique aux gens de bien s’en prend.
Il vient le soir, avec ses yeux brillants ;
Il apporte le choléra et les poux.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 16/9/2018 - 22:23




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